libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Ici, on discute de sujets variés...
Avatar de l’utilisateur
Lulu Cypher
Modérateur
Modérateur
Messages : 6360
Inscription : 25 avr. 2015, 04:30

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#51

Message par Lulu Cypher » 05 sept. 2015, 00:03

jean7 a écrit :Lulu, intancer, instanciation... désolé, je ne maitrise pas ce vocabulaire.
Je reste dans le simple souvenir de quelques techniques en général efficaces pour déclencher les réaction voulues. Dans le temps, on parlait de programmation neuro-linguistique...
Excuse moi pour ces mots qui sont issus de l'informatique ... "décliner" serait un synonyme pas trop éloigné :oops:
Pour ce qui concerne la PNL je ne connais que le terme et ce que j'en avais vu me faisait plus penser à une théorie sectaire qu'à autre chose ... si tu as de l'info qui me permettrait de me faire une idée plus précise ... voire de me "détordre" sur cette perception (si c'est une croyance injustifiée) je suis preneur.
jean7 a écrit : Une chose que je n'ai pas dite, je n'accuse pas l'auteur du PPT de quoi que ce soit. Je ne suis pas d'accord avec sa façon de faire. Pas plus. Ce que l'auteur a voulu, je n'en sais rien. Il a pu piéger son message sans s'en rendre compte, par exemple en supprimant le camenber-sommaire (ou état d'avancement, ne chipotons pas) de la page 2 pour alléger. Or, le conserver à cet endroit aurait complètement changé l'effet de l'introduction. Mais il a pu le supprimer simplement pour raccourcir un peu. Gagner une diapos.
Il y a peut-être plus d'erreurs que de fautes.
J'avais compris implicitement que tu n'accusais pas l'auteur et oui le PPT est perfectible ... mais comme je le dis dans mon précédent post ce n'est qu'un PPT avec les contraintes et implications liées à ce type de présentation.
Dernière modification par Lulu Cypher le 05 sept. 2015, 15:54, modifié 1 fois.

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
------------------------------
Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
------------------------------
Attention ce post est susceptible (lui-aussi) de contenir des traces d'humour. L'auteur tient à signaler qu'il décline toute responsabilité quant aux conséquences de leurs mésinterprétations.

Avatar de l’utilisateur
kestaencordi
Messages : 3858
Inscription : 10 janv. 2012, 08:41

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#52

Message par kestaencordi » 05 sept. 2015, 09:40

Dave a écrit :Bonjour à tous!

Si j'ai raison, je pense avoir la légitimité d'insister un peu lourdement sur ce point. En effet, il est assez important de le mettre en évidence, car l'une des missions ou l'une des responsabilités que devrait avoir le zététicien ici consiste à faire comprendre correctement, gentiment, patiemment et clairement au non-scientifique (à l'amateur, si j'ose dire) ce que signifie la science et ses limites.
vous parlez surement des moines jésuites ou de témoins de Jéhovah.

Elle consiste aussi à montrer comment on peut trop facilement bafouer une bonne compréhension d'une découverte scientifique en la vulgarisant incorrectement ou d'une façon trop incomplète.

elle consiste aussi peut-être a montrer comment les limites de la science peuvent être exploité par n’importe quelle zozo. les zététicien ont peut-être la responsabilité de patiemment le préciser quand ils précisent les limites de leurs sciences.

c'est pourquoi j'imagine bien une mise en garde impartial en préambule de chaque publication.

attention :

ce document traite scientifiquement un sujet d’étude x, il est de la responsabilité de l'auteur de vous prévenir que la science a des limites, qu'elle ne peut réfuter l’existence d'une ''volonté créatrice'' qui a peut-être même contribuer a la bonne marche de cette étude, dans l'incertitude et l’absence de preuve...juste au cas ou ... nous la remercions. amen.

PS: les zozo peuvent exploité les limites de la science et en aucun cas nous ne pouvons être tenu responsable de toutes utilisation des découverte contenu dans cette étude résultat de notre volonté créatrice rationnel par des tarés a des fins religieuses.

vous aurez été averti.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

Avatar de l’utilisateur
Cartaphilus
Modérateur
Modérateur
Messages : 7587
Inscription : 23 sept. 2008, 20:54

Rappelons quelques évidences.

#53

Message par Cartaphilus » 05 sept. 2015, 09:55

Salut à tous.

Je me permets d’intervenir dans ce délicat néanmoins passionnant débat, pour rappeler quelques évidences : je pense qu'il fait mettre la présentation Libre arbitre et neuroscience dans le contexte du site.

Primo, dans l’accueil, on peut lire : « [...] notre mission de vulgarisation des neurosciences [...] », ce qui identifie assez bien le public visé.

Secundo, en tapant libre arbitre le moteur de recherche, on trouve également une page du blog qui résume la présentation, contenant elle-même un lien Libre arbitre et neuroscience (le lien renvoie vers une page vide, adresse différente de l'objet de la présente polémique, mais dirigeant probablement vers celui-ci) :
[...] vous pouvez consulter la présentation « Libre arbitre et neuroscience » que j’ai donnée la semaine passée dans un cégep du Québec [...]
Je profite de l'occasion pour saluer le travail de toute l'équipe du site Le cerveau à tous les niveaux ! : Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#54

Message par jean7 » 05 sept. 2015, 17:02

Lulu Cypher a écrit : Mais tout ça ne relève malheureusement que du procès d'intention ... tu émets des critiques qui te paraissent justifiées (et qui le seraient si ce document était une publication scientifique) alors que par définition (sous réserve que le rédacteur du PPT ait bien fait sa job) une présentation doit répondre minimalement aux exigences de com suivantes :
  • Ne pas mettre trop d’information par diapositive (une diapositive appuie un discours et ne le remplace pas).
  • Lister les points prégnants sous forme abrégée plutôt qu’en phrases complètes et commentez les oralement.
Ce qui laisse un non dit (que nous ne connnaitrons jamais) qui est environ de l'ordre de 80 % du message qui a étré transmis aux auditeurs.
Alors discuter des 20 % qui reste en se voilant la face en imaginant que ces 20% représentent l'intégralité des propos du rédacteur du "document contesté" relève à mon avis d'un certaine malhonnêteté intellectuelle qui va au delà de la simple faute de logique ou d'éthique supposée. Ça reviendrait à isoler quelques phrases d'un post et broder autour pour mieux le critiquer en faisant abstraction du sujet, du post et de son contexte :ouch:

Suis-je le seul a être choqué par cette façon de faire ? Suis-je dans l'erreur ? Si oui ou ? quand ? de quelle façon ?
Je me défend du procès d'intention.
J'ai sans doute au début pu penser qu'il y ait eu intention.
Mais j'ai ensuite rectifié le tir, il est tout à fait possible de se planter en préparant un PPT et obtenir un effet non voulu.
En l’occurrence, "Lister les points prégnants sous forme abrégée plutôt qu’en phrases complète" aurait suffit à éviter cet écueil de la P6 (comme mettre le sommaire - camenber en P2). Comme je le disais à Spin-up, je réagit beaucoup à l'effet qu'induit la lecture.

OK, le présentateur compte pour beaucoup.
Par contre, 80%/20%... ça ne marche pas vraiment comme ça.
Surtout, je n'ai pas envie de chercher à démonter page par page parce que je sais aussi que cet exercice est toujours possible quelque soit la qualité du travail ! Ce serait à mon avis encore plus choquant ! Et surtout idiot, genre tomber dans une sorte de conspirationnisme sur un document de porté limitée... Je ne fais pas de fixation sur ce document et encore moins sur son auteur dont j'ignore tout (et comme qui dirait, il a bossé. Donc il a un mérite)

(OK, fin du match Lulu, je crois qu'on s'est compris à la lecture d'un autre des tes posts...)
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#55

Message par jean7 » 05 sept. 2015, 17:21

Lulu Cypher a écrit :Pour ce qui concerne la PNL je ne connais que le terme et ce que j'en avais vu me faisait plus penser à une théorie sectaire qu'à autre chose ... si tu as de l'info qui me permettrait de me faire une idée plus précise ... voire de me "détordre" sur cette perception (si c'est une croyance injustifiée) je suis preneur.
Je n'ai reçu que quelques bribes de formation PNL. Mais en gros, il s'agit tout simplement de mettra a profit ce qu'on sait du fonctionnement du cerveau.
Ce sont des outils utilisés en communication. Avec, effectivement ça se disait aussi, une partie permettant de communiquer avec soit (se conditionner).
En fait, ça exploite directement ces "liens de causalités" internes.
En étant bien calé sur ces outils, on peut devenir un excellent manipulateur.
Je ne suis pas du tout expert en la matière. Pas le bon bonhomme pour te documenter. Je te dis juste ce que j'en ai retenu.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

Jean-Francois
Modérateur
Modérateur
Messages : 27998
Inscription : 03 sept. 2003, 08:39

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#56

Message par Jean-Francois » 05 sept. 2015, 17:45

jean7 a écrit :Je n'ai reçu que quelques bribes de formation PNL. Mais en gros, il s'agit tout simplement de mettra a profit ce qu'on sait du fonctionnement du cerveau
"Fonctionnement" selon la vision des inventeurs du bidule, qui n'avaient pas de formation particulière en neuroscience. Je vois plus ça comme de la pseudo-science.
En étant bien calé sur ces outils, on peut devenir un excellent manipulateur
C'est anecdotique mais un formateur en PNL a déjà tenté d'utiliser son savoir sur le forum. Le résultat a été plutôt pitoyable: il montrait de sérieuses lacunes en compréhension de texte et, question communication, ses messages ne manifestaient pas une véritable capacité de dialogue. (En plus d'être écrit dans un style pénible, et faut voir l'exercice ridicule qu'il propose ici.) Au moins, nous n'avons pas payé la "consultation" :mrgreen:

Jean-François
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#57

Message par jean7 » 06 sept. 2015, 00:02

Hé bien j'ai du avoir de la chance. En fait, ce sont des formateurs en techniques de communication diverses; formation de formateurs etc. qui nous disaient que certains trucs s'apprenaient en PNL. Peut-être que c'était juste pour faire bien. Ou qu'ils cherchaient à attirer des clients vers des trucs plus fumeux et lucratifs. Je n'en sais pas plus. Et si vous avez vu un échantillon de première classe, mieux vaut en rester à la conclusion à laquelle il vous a amené :a1:
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#58

Message par jean7 » 06 sept. 2015, 00:11

Merci cartaphilus.
Ce lien ne me rassure pas trop vite lu.
Je prendrais donc du temps plus tard pour le lire plus lentement.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

Dave
Messages : 393
Inscription : 15 sept. 2011, 04:30

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#59

Message par Dave » 06 sept. 2015, 12:02

Salut Raphaël!


Raphaël a écrit :Pour que la conscience soit plus fondamentale que le temps, il faudrait qu'elle se trouve au minimum dans la 5e dimension.
Je dois avouer que cette affirmation m'a fait sourire. Une telle conscience n'est que l'expression (pour l'instant, du moins) d'un fantasme métaphysique. Il me semble prématuré de conclure qu'une telle conscience devrait être « dans une cinquième dimension » (qu'est-ce que ça veut dire au juste?) qui, elle, semble plutôt être une notion physique d'une sorte d'espace (très grosso modo). On peut très bien imaginer cette conscience fondamentale comme étant aussi indépendante de l'espace ou de toute réalité relative. J'interprète ton affirmation par le constat qu'on entremêlerait encore ici arbitrairement de la métaphysique avec de la physique sous un même plan.
Raphaël a écrit :Dans ce cas, elle ne pourrait pas être générée par le cerveau et elle existerait de façon indépendante, ce qui serait plutôt contradictoire avec ce qu'on observe, par exemple qu'elle dépend d'une synchronisation des neurones.
Voilà, selon moi, un exemple de simplification abusive qui n'aide pas vraiment à comprendre certaines nuances cachées, mais importantes.

La forme visible, observable et connaissable d'une forme de conscience n'est pas forcément « réellement » la totalité de ce qui touche la conscience au sens philosophique. Il est certain que si tu définis la conscience dans une perspective strictement fonctionnelle ou opérationnelle d'états physiques et précis du cerveau, alors, oui, c'est fort probablement une définition complète et objective de la conscience, mais ce n'est plus la conscience traditionnellement évoquée, puisqu'elle est dépouillée de pratiquement toute sa subjectivité. Si nous voulons la comprendre en réduisant toute sa subjectivité à un ensemble de fonctions et d'opérations, cet ensemble sera sûrement incomplet du fait qu'il est toujours possible d'imaginer la possibilité d'un nouvel état subjectif émergent. Il faudrait alors résoudre un calcul infini pour bien comprendre toute la conscience opérationnelle. Il faudrait prévoir les découvertes (potentielles) avant même le temps de les découvrir réellement.

Autrement dit, une conscience opérationnelle ou une forme de conscience individuelle quelconque n'a pas vraiment le même sens que la notion possible de conscience au sens philosophique (commun ou intuitif). J'essaie tant bien que mal d'expliquer, entre autres, que la conscience au sens philosophique n'a pas besoin d'être observable ou falsifiable pour avoir la légitimité logique d'exister en tant que possibilité réelle. Tout n'est pas explicable scientifiquement. Il peut exister des formes de conscience complètement étrangère par rapport à nous au point de ne pas pouvoir être en mesure de les découvrir. Évidemment, la conscience en ce sens (très élargie) demeure complètement infalsifiable, mais ce qui est infalsifiable n'est pas nécessairement faux ou inexistant. Alors, bien que tu l'affirmes, je ne vois pas de contradiction dans mon propos.

Pour revenir à ton affirmation, pourrais-tu m'expliquer (sans que ce soit tautologique) pourquoi il est nécessairement vrai que la conscience (laquelle?) est « totalement » générée par le cerveau? En neurologie, si je comprends bien, on parle plutôt de corrélations entre des états mentaux et des états physiques, et non de causes à effets entre les deux. Ainsi, je pense que l'importance de la distinction entre l'objet (physique) et le sujet (mental) sans que l'un se réduise nécessairement à l'autre demeure assez présente dans les neurosciences.


Cordialement.

Mireille

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#60

Message par Mireille » 06 sept. 2015, 12:18

Dave a écrit :Il peut exister des formes de conscience complètement étrangère par rapport à nous au point de ne pas pouvoir être en mesure de les découvrir.
Bonjour Dave, A quoi faisais-tu référence ?

Dave
Messages : 393
Inscription : 15 sept. 2011, 04:30

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#61

Message par Dave » 06 sept. 2015, 12:38

Salut Jean-François!

Jean-François a écrit :Je suppose que vous voulez dire « volonté créatrice autre que celle observée chez l'humain (et quelques autres animaux) ».
Es-tu certain que c'est de la volonté créatrice que tu peux observer chez l'humain? Si l'on peut l'observer d'une manière objective, c'est qu'elle est alors identifiée à une notion scientifique. De laquelle parlerais-tu? Est-ce que tu peux comprendre la confusion que tu pourrais entretenir pour le non-scientifique? Employer le même terme à la fois dans un sens scientifique et réfutable, puis à la fois dans un sens philosophique (sans bien faire les précisions qui s'imposent) n'aide pas à faire comprendre les choses qui se rapportent au champ de la science de celles qui ne s'en rapportent pas.

J'ai utilisé l'expression « volonté créatrice » (j'aurais pu dire « intention fondamentale » ou simplement « créativité », peu importe) dans un sens métaphysique, c'est-à-dire un sens communément admis pour ces termes. Elle pourrait être hors de l'homme et aussi se manifester en l'homme. Personnellement, je ne sais pas si elle existe vraiment, puisqu'une impression de créativité n'est pas la preuve ou l'observation de l'existence réelle de celle-ci.
Jean-François a écrit :Il s'agit de la volonté d'un Bidule invisible, intangible, fondamentalement inconnu.
Pas nécessairement. Le bidule n'est pas nécessaire à rajouter pour l'existence possible de cette créativité. Du moins, c'est effectivement quelque chose de fondamentalement inconnaissable scientifiquement ou objectivement. L'impression subjective de cette créativité peut-être reliée (ou non) à l'existence réelle de celle-ci. La science ne peut pas trancher sur ce genre de questionnement métaphysique et c'est bien voulu. Elle ne doit donc pas se prononcer sur les questions extérieures à son champ de compétence.
Les corrélations entre « état d'activité du cerveau » et « état mental » sont un indice en faveur du monisme (i.e., que le cerveau est entièrement responsable de générer la conscience).
Des non-scientifiques peuvent employer le terme « conscience » dans un sens traditionnel, commun, philosophique ou métaphysique et qu'une partie de cette conscience pourrait ne pas être observable. Le fait que la partie observable est fortement corrélée à l'activité physique et chimique du cerveau n'est pas l'indice qu'il n'existe pas de partie invisible de la conscience. Si tu utilises le terme « conscience » dans le sens de ce qui est intrinsèquement observable et objectif dans cette notion, effectivement, le « monisme » est de loin la meilleure approche. Cette dernière justifie à elle seule toutes les neurosciences.
Il est bien entendu facile de prétendre que cette absence de manifestation n'est pas la preuve que l'individu est vraiment réduit à néant. Mais cela tient du « ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve ». Les preuves, elles, soutiennent la disparition de l'individu.
Je comprends. La mémoire de cet individu précis là est bien sûr perdue à tout jamais (ou bien s'il subsiste quelque chose, ça doit être une toute petite chose pratiquement indécelable). Mais, cette perte corporelle n'est pas la preuve ou l'indice qu'il n'y aura jamais plus de « moi ». J'ai mentionné déjà plusieurs fois qu'il est tout à fait possible (pour moi, en tout cas) d'imaginer une notion du « moi » qui subsiste à toute perte corporelle ou toute perte de mémoire. En effet, on peut imaginer qu'un humain (ou autre) qui naîtra sera une nouvelle manifestation de « moi ». Mon « moi » sera simplement quelque chose d'autre. Nous sommes toujours « nous » bien que nous ne soyons jamais le même à chaque instant. Ce caractère paradoxal (voire contradictoire) implique que ce « moi » n'est pas ici une notion scientifique. Ce n'est pas une notion qui s'inscrit forcément dans une réincarnation évoquant une évolution des acquis de l'âme. Elle s'inscrit plus largement dans une réincarnation « aléatoire ». Je ne suis pas le même « moi » que lorsque j'avais cinq ans. Je ne me souviens plus de certaines parties de ma vie. Mais, je ne peux pas faire autrement que d'être « moi », même quand je suis quelqu'un d'autre.

Évidemment, ici je nage en pleine métaphysique, mais, justement, comment est-il alors possible que la science puisse dire quoi que ce soit sur cette notion là de « moi »? Le « moi » opérationnel n'est plus du tout la même notion. Le « moi » métaphysique dont je parle est le fait d'être toujours « moi », même si ce « moi » change complètement. C'est une notion subjective (peut-être illusoire, mais pas forcément fausse) qui peut être ressentie par un très grand nombre de personnes. C'est en ce sens qu'il est paradoxal et n'évoque pas vraiment ici le même sens que l'expression « le même mais changeant » opérationnelle cette fois que tu emploies.
Êtes-vous en train de dire qu'il ne se fait aucune recherche qui puisse être qualifiée de scientifique en science cognitive? Renseignez-vous parce que c'est parfaitement faux. Même si le « moi » n'est pas défini avec précision, on peut travailler à partir de définitions opérationnelles.
Donc, ici, subtilement, tu emploies le même terme « moi » en deux sens différents. Évidemment, tu as bien raison (je peux te tutoyer?) et je n'ai pas voulu dire le contraire. Dans cette enfilade, je dis souvent la même chose de façon un peu détaillée et différente. Je crois que tu n'as pas saisi l'ensemble de mon propos. Bon, je me suis peut-être mal exprimé sur ce petit détail. Je dis simplement qu'il existe une définition du « moi » qui n'est pas opérationnelle ou scientifique, mais qui possède une légitimité subjective.

Il faut simplement ordonner notre discours et être précis.

Pour revenir au libre arbitre, peu importe les résultats d'une expérience scientifique, on pourra surement toujours trouver un moyen de le « sauver » du fait de la façon même dont il est pressenti en général. On en a aussi un bel exemple avec la notion d'« égoïsme » dans une autre enfilade. En ce qui concerne l'astrologie, il y a déjà une bonne part de son discours qui est assez bien réfutable (et réfuté de surcroit). Ce n'est pas un domaine complètement infalsifiable. Pour certaines versions de la dualité corps/esprit, il y a aussi quelques parties de leur discours qui sont réfutables (et réfutées bien sûr).

Cependant, si nous considérons la dualité objet/sujet, je ne vois pas comment elle peut être falsifiable. La science possède bel et bien des limites. La réalité scientifique n'est sûrement pas la réalité totale.
Ce n'est pas non plus parce que certains pourront toujours se réfugier dans des spéculations rêveuses détachées de point d'ancrage dans la réalité observable, dans des pétitions de principe basées sur des machins « immatériels », qui ne sont vérifiables* même s'ils sont définis de manière conceptuelle ou opérationnelle, que ces réflexions ne sont pas égratignées, érodées par les découvertes scientifiques.
Ça dépend. Cette érosion est peut-être aussi le fruit d'une mauvaise compréhension des limites de la science et de ce qu'elle dit vraiment. C'est ce que j'essaie justement d'établir ici. Je ne vois pas vraiment de contre-argument de ta part ici. Il y a tellement de mauvaise vulgarisation scientifique qu'il peut s'y produire des croyances fondées sur un sentiment de logique et non sur une véritable logique.

Par exemple, le fait que la science découvre sans cesse de nouveaux mécanismes aux phénomènes observés n'est aucunement la démonstration que l'existence d'une « créativité » (fondamentale) est sans cesse moins probable. Tu ne sembles pas comprendre ce point (à moins que je sois dans l'erreur, mais j'en doute). Cette créativité est infalsifiable et inobservable du fait même de la manière dont elle est définie et elle n'est pas, par définition, déterminée par des lois.

D'ailleurs, je ne crois pas que, un jour, inévitablement, la science nous permettra de comprendre la totalité de l'univers, y compris elle-même. D'un point de vue logique, cela semble inévitablement impossible.

Par exemple, s'il existe une boule noire (je prends un exemple bête pour mieux faire passer l'idée) impossible à observer et des boules rouges possibles à observer, le fait de découvrir de plus en plus de boules rouges n'implique pas qu'il y a moins de chance que la boule noire existe.

Par ailleurs, j'ai utilisé le terme « gentiment » (je n'ai pas voulu être moralisateur) plutôt dans le sens que le contenu de ce qu'a à partager le zététicien est suffisamment important et enrichissant pour avoir le droit d'être envoyé dans un beau contenant. Pourquoi être impatient, agressif? Si tu sais que tu as raison, tu comprends que tu n'as pas à être frustré par l'incompréhension ou la méchanceté d'un amateur. Être gentil, c'est d'envoyer ce beau contenant pour que le contenu soit plus attirant. Cependant, j'admets qu'il est important aussi d'exprimer ce que notre interlocuteur nous fait ressentir (en bien ou en mal). Mais, il y a une façon convenable de s'exprimer, une humilité profonde à entretenir.


Aussi, la science érode certaines croyances et c'est très bien ainsi. La philosophie aussi peut aider en ce sens. Si la croyance est complètement infalsifiable, il faut simplement expliquer à la personne que ce n'est qu'une croyance dont la science ne peut rien dire là-dessus et ne pas tomber dans le piège qui consiste à amener des arguments scientifiques qui, forcément, sembleront aller en défaveur de sa croyance, car il pourra aussi bien en trouver qui sembleront aller en faveur de sa croyance cette fois-ci. Et c'est là que la confusion s'installe souvent. Au lieu de cela, on peut lui demander en quoi sa croyance lui est utile.

Il s'agit de faire comprendre à la personne (affirmant quelque chose de complètement infalsifiable) que son affirmation peut être niée ou ignorée du seul fait de son caractère infalsifiable (ce qui empêche les preuves concrètes et scientifiques). Il ne s'agit pas de la rendre falsifiable et ainsi pouvoir la réfuter, car elle ne signifierait plus la même chose pour la personne qui l'a étayée et en général. Elle pourrait même avoir l'impression que nous essayons de réfuter son affirmation (pourtant infalsifiable). Du coup, ironiquement, elle obtiendrait alors une « bonne » raison de croire que son idée cachée derrière son affirmation serait vraie sans comprendre que ça demeurerait tout de même une simple croyance. C'est ce qu'on cherche à éviter. Ça pourrait même être de cette façon que nous diminuerions malheureusement les possibilités de l'aider à mieux comprendre ce qu'elle exprime elle-même et d'avoir peut-être un (petit) plaisir dans le partage de chacune des visions. Je pense que beaucoup de non-scientifiques ne connaissent pas la notion de réfutabilité ou la comprennent mal. On peut alors lui poser des questions. Bref, il y a plusieurs bonnes choses à appliquer tout en restant rigoureux dans notre message de zététicien.


Cordialement.

Avatar de l’utilisateur
Pepejul
Messages : 9088
Inscription : 11 déc. 2013, 18:07

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#62

Message par Pepejul » 06 sept. 2015, 12:41

Je propose de ne pas appeler "conscience" un truc qui ne peut pas être appréhendé ni découvert ni mesuré ni étudié par la science. Je propose le terme "Bougloubi". Merci de remplacer systématiquement pas Bougloubi tout concept fumeux répondant à la définition précédente. Merci.
On a tort d'écrire tord ! Le prochain qui fait la faute je le tords !

Avatar de l’utilisateur
unptitgab
Messages : 5471
Inscription : 14 janv. 2014, 12:59

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#63

Message par unptitgab » 06 sept. 2015, 13:07

Dave a écrit : Je dois avouer que cette affirmation m'a fait sourire. Une telle conscience n'est que l'expression (pour l'instant, du moins) d'un fantasme métaphysique. Il me semble prématuré de conclure qu'une telle conscience devrait être « dans une cinquième dimension » (qu'est-ce que ça veut dire au juste?) qui, elle, semble plutôt être une notion physique d'une sorte d'espace (très grosso modo). On peut très bien imaginer cette conscience fondamentale comme étant aussi indépendante de l'espace ou de toute réalité relative.
Si une conscience, à définir, pouvait interférer avec le passé il faudrait qu'elle aille à contrario de la flèche du temps, donc ne pourrait se placer que dans hypothétique dimension hors des quatre actuellement connues, elle ne concernerait donc pas le vivant terrestre ne pouvant interagir avec elle.
Pour supputer une telle conscience Dave je pense que tu envisages quelle peut être son action, sinon cela reste un concept empli d'inutilité.
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

Dave
Messages : 393
Inscription : 15 sept. 2011, 04:30

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#64

Message par Dave » 06 sept. 2015, 13:08

Bonjour Mireille!



Difficile de répondre à ta question, puisque je faisais allusion à quelque chose que l'homme n'est pas (encore) apte à découvrir. Je serais bien importuné de devoir trouver ce qui, pourtant, échappe à l'homme. Par exemple, il n'est pas impossible d'imaginer qu'un programme informatique suffisamment complexe puisse un jour être doté d'une forme de conscience.

À mon avis, il y a des manières de ressentir le monde que nous ne pouvons pas toujours appréhender. La conscience dans un principe métaphysique est le fait de ressentir (un quelconque quelque chose). Mais, pour une forme de conscience, cette façon de ressentir quelque chose pourrait très bien être étrangère (invisible) à l'ensemble de nos façons possibles de ressentir quelque chose. Par exemple, il n'est pas impossible d'imaginer qu'il puisse exister une forme de conscience confuse dans une étoile, ou même une forme de conscience qui serait une conscience collective émergeant d'un ensemble de consciences.


En espérant avoir été un peu plus clair. Cordialement.

Avatar de l’utilisateur
kestaencordi
Messages : 3858
Inscription : 10 janv. 2012, 08:41

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#65

Message par kestaencordi » 06 sept. 2015, 13:11

j'ai découvert quelque-chose qui va en surprendre quelques-un, les neurosciences étudient le système nerveux. :shock:

évidement, ce n'est pas pcq les neuroscientifiques que nous avons découvert a se jours, étudient le système nerveux qu'il n'en existe pas qui étudient autre chose, comme la métaphysique de la volonté créatrice ou la conscience intemporelle ou les mauvais karma.
est en sanskrit l'action sous toutes ses formes, puis dans un sens plus religieux l'action rituelle. C'est aussi une notion désignant communément le cycle des causes et des conséquences liées à l'existence des êtres sensibles. Il est alors la somme de ce qu'un individu a fait, est en train de faire ou fera.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#66

Message par jean7 » 06 sept. 2015, 13:18

Pepejul a écrit :Je propose de ne pas appeler "conscience" un truc qui ne peut pas être appréhendé ni découvert ni mesuré ni étudié par la science. Je propose le terme "Bougloubi". Merci de remplacer systématiquement pas Bougloubi tout concept fumeux répondant à la définition précédente. Merci.
Je propose que lorsque la science découvre quelque chose d'inconnu (et c'est ce qui risque d'arriver quand on cherche :a2: ) on n'affecte pas à cet objet un nom existant.

La science a-t-elle pour but de piller le vocabulaire pour s'en approprier les mots ?
Nouvelles connaissances, nouveaux mots.

Merci de remplacer pas bougloubi les phénomènes observés en neuroscience s'approchant de la notion de conscience.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

Avatar de l’utilisateur
unptitgab
Messages : 5471
Inscription : 14 janv. 2014, 12:59

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#67

Message par unptitgab » 06 sept. 2015, 13:45

Non Jean la science ne fait que débarrasser les oripeaux de certaines notions, pour la conscience les oripeaux sont les éléments extra cérébraux (âme, super conscience universelle), conscience ne signifie que avec connaissances, par extension réflexion par le croisement des connaissances. Si les métaphysiciens veulent mettre plus dans ce mot, la science n'a pas à en inventé un nouveau alors qu'un exprime déjà précisément son sens.
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: Rappelons quelques évidences.

#68

Message par jean7 » 06 sept. 2015, 14:18

http://www.blog-lecerveau.org/blog/2013/05/20/libre-arbitre-et-neuroscience/ a écrit :Sauf que depuis 5-6 ans, l’expérience de Libet a été reprise avec des outils modernes comme l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ou même des électrodes implantées dans le cerveau avant des opérations pour des crises d’épilepsie, et toutes semblent confirmer les résultats de Libet. Mieux, elles peuvent prédire, avec des taux de succès de 55 à 80 %, de 1 jusqu’à 10 secondes avant la décision consciente ressentie par le sujet, quel geste simple (souvent appuyer sur un bouton avec la main droite ou gauche) il va « choisir » de faire. Même la critique de la simplicité de la tâche à accomplir a été récemment ébranlée suite à la publication, en février 2013, d’une étude de Chun Siong Soon et ses collègues.
Je répète : "prédire, avec des taux de succès de 55 à 80 %".
->non significatif.

80% de succès, c'est insuffisant. (j'accepte de regarder une hypothèse avec suspicion au-dessus de 95%. A plus de 99, je considère qu'il se passe quelque chose qu'il ne serait pas raisonnable d'imputer au hasard (analyse de la variance, test de SNEDECOR). Au-dessous, mieux vaut tout simplement ne pas en parler, oublier l'hypothèse.
Pour référence, 50% de succès, c'est pile ou face = hasard pur.
Avec un pendule en double aveugle j'ai obtenu près de 80 % de succès !
Dernière modification par jean7 le 06 sept. 2015, 14:24, modifié 2 fois.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

Mireille

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#69

Message par Mireille » 06 sept. 2015, 14:19

Dave a écrit :Bonjour Mireille!



Difficile de répondre à ta question, puisque je faisais allusion à quelque chose que l'homme n'est pas (encore) apte à découvrir. Je serais bien importuné de devoir trouver ce qui, pourtant, échappe à l'homme. Par exemple, il n'est pas impossible d'imaginer qu'un programme informatique suffisamment complexe puisse un jour être doté d'une forme de conscience.
J'ai parcouru rapidement un article justement sur cette idée que les robots développeraient une forme de conscience. Tout dépend de ce qu'ils interprètent par conscience, il faudrait que je retrouve l'article.

Je crois qu’il n’est pas impossible comme tu le le dis, si on enlève la peur que ce soit récupéré par des idées métaphysiques, que notre vision de la conscience puisse être élargie. Si une chose n’avait aucune conscience d’elle-même, pourquoi réagit-elle ? Dans une réaction qui modifie quelque chose sous l’effet d’une autre chose, il y a bien une forme d’information qui est là quelque part.

A propos de la conscience collective, j'ai pensé à cela longtemps, sauf que tu la situerais où et comment se manifesterait-elle ?

Avatar de l’utilisateur
unptitgab
Messages : 5471
Inscription : 14 janv. 2014, 12:59

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#70

Message par unptitgab » 06 sept. 2015, 14:36

Jean le taux de prédiction dans cette expérience a le même sens qu'un taux de prédiction en météo, cela n'a pas exactement la même signification qu'une chance de réussite au hasard. Dans l'exemple que tu donnes c'est plus un niveau de certitude. En météo, exemple le plus simple, quand il est dit que le taux de prédiction qu'il pleuve est de 30%, cela ne signifie pas qu'il y a 70% de chance qu'il ne pleuve pas, mais que l'état des données ne permet qu'une prédiction de 30% au delà du hasard.
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

Jean-Francois
Modérateur
Modérateur
Messages : 27998
Inscription : 03 sept. 2003, 08:39

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#71

Message par Jean-Francois » 06 sept. 2015, 15:13

Dave a écrit :
Jean-François a écrit :Je suppose que vous voulez dire « volonté créatrice autre que celle observée chez l'humain (et quelques autres animaux) ».
Es-tu certain que c'est de la volonté créatrice que tu peux observer chez l'humain?
On peut observer des manifestations de volonté créatrice chez l'humain (il y en a plein les musées, entre autres). Que cela ne réfère pas à une sorte de "Volonté créatrice" phénomène unique, voire idéal métaphysique, mais à un amalgame de plusieurs comportements ne change pas grand-chose au fait que l'on observe cette gamme de comportements.

Si vous ne niez pas ces comportements, il va vous falloir un autre terme pour les décrire. (Et ce qui est vrai pour les comportements créatifs, l'est pour d'autres gamme de comportements tout aussi difficiles à définir avec précision. L'imagination, par exemple.) Et si vous voulez que vos idées sur la questions soient comprises par d'autres personnes, il va être dur d'éviter le vocabulaire "confondant".
Si l'on peut l'observer d'une manière objective, c'est qu'elle est alors identifiée à une notion scientifique. De laquelle parlerais-tu? Est-ce que tu peux comprendre la confusion que tu pourrais entretenir pour le non-scientifique?


J'en suis conscient, mais s'il faut éviter de se questionner sur les comportements humains parce qu'il y a un risque que certains en viennent à imaginer n'importe quoi, on n'étudierait pas grand-chose. L'alternative serait d'inventer un langage totalement artificiel pour faire de la science: cela n'arrivera pas.
La science ne peut pas trancher sur ce genre de questionnement métaphysique et c'est bien voulu. Elle ne doit donc pas se prononcer sur les questions extérieures à son champ de compétence
Effectivement. Sauf que la volonté créatrice manifestée par les humains (et d'autres animaux) n'échappe pas forcément à sa compétence. Il suffit de ne pas partir d'une idée métaphysique mais des comportements. La science part (le plus possible) des faits.
JF a écrit :Les corrélations entre « état d'activité du cerveau » et « état mental » sont un indice en faveur du monisme (i.e., que le cerveau est entièrement responsable de générer la conscience).
Le fait que la partie observable est fortement corrélée à l'activité physique et chimique du cerveau n'est pas l'indice qu'il n'existe pas de partie invisible de la conscience. Si tu utilises le terme « conscience » dans le sens de ce qui est intrinsèquement observable et objectif dans cette notion, effectivement, le « monisme » est de loin la meilleure approche. Cette dernière justifie à elle seule toutes les neurosciences
Concernant la partie soulignée: c'est l'argument par l'ignorance avec pétition de principe traditionnel, basé sur un "il est possible que quelque chose d'autre (on ne sait quoi, on ne sait où, on ne sait de quelle substance) fasse fonctionner (on ne sait comment) le cerveau, et vous ne pouvez me prouver que c'est faux". Cette position phlosophico-métaphysique a fait produire un nombre considérable de pages de blabla mais l'ensemble des découvertes avérées qu'elle à généré est, à mon avis, totalement vide.
J'ai mentionné déjà plusieurs fois qu'il est tout à fait possible (pour moi, en tout cas) d'imaginer une notion du « moi » qui subsiste à toute perte corporelle ou toute perte de mémoire
On peut imaginer ce qu'on veut. Tenez, en s'inspirant des jeux vidéos (ou de certains bouquins de fiction*), on peut imaginer que le corps d'un individu crée des sauvegardes de son état à un moment donné et que s'il arrive quelque chose à cet individu, il a la capacité de revenir à cette sauvegarde (dans un continuum spatio-temporel autre). Tant que c'est de la fiction (métaphysique et théologie comprises) cela ne pose aucun problème en autant que ce soit intrinsèquement cohérent.

Les problèmes surviennent quand on prétend que ce genre d'élucubrations correspondent à la réalité des choses. Là, il faut faire plus qu'un exercice de style: il faut montrer de manière argumentée que ce qu'on imagine corresponde à quelque chose d'observable, de testable. Bref, il faut commencer à accepter la charge de la preuve ce qui veut dire quitter le domaine de la pétition de principe avec argument par l'ignorance.
La science possède bel et bien des limites. La réalité scientifique n'est sûrement pas la réalité totale
Il n'y a pas de réalité scientifique: la science est une démarche explicative de la réalité, tout comme l'est la métaphysique. Ce qui distingue particulièrement la science, c'est qu'elle place l'arbitrage des idées au niveau des faits, de l'objectivité.
JF a écrit :Ce n'est pas non plus parce que certains pourront toujours se réfugier dans des spéculations rêveuses détachées de point d'ancrage dans la réalité observable, dans des pétitions de principe basées sur des machins « immatériels », qui ne sont vérifiables* même s'ils sont définis de manière conceptuelle ou opérationnelle, que ces réflexions ne sont pas égratignées, érodées par les découvertes scientifiques.
Ça dépend. Cette érosion est peut-être aussi le fruit d'une mauvaise compréhension des limites de la science et de ce qu'elle dit vraiment. C'est ce que j'essaie justement d'établir ici. Je ne vois pas vraiment de contre-argument de ta part ici. Il y a tellement de mauvaise vulgarisation scientifique qu'il peut s'y produire des croyances fondées sur un sentiment de logique et non sur une véritable logique
J'avoue que 'le dualisme pourrait être vrai parce qu'il y a de la mauvaise vulgarisation scientifique et qu'on peut toujours spéculer quelque chose en sa faveur" est un argument assez étonnant.
Par exemple, le fait que la science découvre sans cesse de nouveaux mécanismes aux phénomènes observés n'est aucunement la démonstration que l'existence d'une « créativité » (fondamentale) est sans cesse moins probable
Vu que c'est une belle évidence en faveur d'une "créativité" humaine (la "fondamentale" étant une proposition de votre cru), je ne vois même pas ce qu'il y a à "comprendre" ou pas.
Par exemple, s'il existe une boule noire (je prends un exemple bête pour mieux faire passer l'idée) impossible à observer et des boules rouges possibles à observer, le fait de découvrir de plus en plus de boules rouges n'implique pas qu'il y a moins de chance que la boule noire existe
Le problème avec ce genre d'analogies est que même si elles sont justes sur le plan logique, elles n'ont strictement aucun rapport avec la charge de la preuve nécessaire pour passer du discours purement intellectuel (qui tourne facilement à vide à mon avis) à la théorie fertile sur le plan des faits. Vous restez au niveau de la fiction.

Dans les faits, plus il y aura de boules rouges moins il y aura de croyants aux boules noires. Cela parce que rien n'indique l'existence de la moindre boule noire.
Par ailleurs, j'ai utilisé le terme « gentiment » (je n'ai pas voulu être moralisateur) [...] Bref, il y a plusieurs bonnes choses à appliquer tout en restant rigoureux dans notre message de zététicien
Vous avez des exemples de vos interactions avec des tenants d'idées zozoes? Parce que vos propos tout en généralités me semblent plus brodés de bonnes intentions que reposant sur du vécu. Je peux évidemment me tromper.

Jean-François

* C.f., "Thief of time" de Pratchett.
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

Jean-Francois
Modérateur
Modérateur
Messages : 27998
Inscription : 03 sept. 2003, 08:39

Re: Rappelons quelques évidences.

#72

Message par Jean-Francois » 06 sept. 2015, 15:33

jean7 a écrit :Je répète : "prédire, avec des taux de succès de 55 à 80 %".
->non significatif
C'est une vision très naïve des statistiques. Même un taux de succès reproductible de 10-20% pourrait être significatif si l'alternative est 0%. Cela dépend de comment est mesuré ce taux de succès.
Pour référence, 50% de succès, c'est pile ou face = hasard pur
C'est assez vrai sur une série de lancers mais pensez-vous que, par exemple, un taux de survie de 50% des patients atteints d'un type de cancer donné, obtenu selon un traitement donné, est "le hasard pur" si l'absence de traitement conduit à une mortalité de 100%? Je pense que vous admettrez qu'on peut voir dans ce 50% l'évidence d'un énorme succès très différent du hasard (ce dernier conduisant à 0% de survie).

Le taux de "55 à 80%" de prédiction des expériences de Libet et autres chercheurs est plus similaire à mon exemple sur le cancer qu'à une série de lancer de pièces.
Avec un pendule en double aveugle j'ai obtenu près de 80 % de succès !
On peut connaitre la méthodologie? Et si vous reproduisiez cette méthodologie 40 fois et que la moyenne de tous les essais donnait seulement 40% avec une variabilité de 2%, vous en concluriez que vous n'avez aucun succès? Personnellement, être capable de maintenir un tel taux reproductible/prévisible de "divination" j'irais gagner le million de $US du défi Randi :lol:

Jean-François
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

Avatar de l’utilisateur
Raphaël
Messages : 8533
Inscription : 21 mai 2004, 03:42

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#73

Message par Raphaël » 07 sept. 2015, 17:57

Dave a écrit :
Raphaël a écrit :Pour que la conscience soit plus fondamentale que le temps, il faudrait qu'elle se trouve au minimum dans la 5e dimension.
Je dois avouer que cette affirmation m'a fait sourire. Une telle conscience n'est que l'expression (pour l'instant, du moins) d'un fantasme métaphysique. Il me semble prématuré de conclure qu'une telle conscience devrait être « dans une cinquième dimension » (qu'est-ce que ça veut dire au juste?)
C'est seulement une déduction logique: pour échapper à l'espace-temps il faudrait pouvoir accéder au minimum à une 5e dimension.
On peut très bien imaginer cette conscience fondamentale comme étant aussi indépendante de l'espace ou de toute réalité relative.
Si c'est complètement déconnecté du réel ça peut intéresser la métaphysique ou la religion mais pour moi ça n'a pas d'intérêt.
J'interprète ton affirmation par le constat qu'on entremêlerait encore ici arbitrairement de la métaphysique avec de la physique sous un même plan.
La métaphysique c'est seulement une tentative pour expliquer des choses qu'on ne comprend pas encore correctement. C'est utile pour se rassurer mentalement mais ça ne fait pas avancer les connaissances.
La forme visible, observable et connaissable d'une forme de conscience n'est pas forcément « réellement » la totalité de ce qui touche la conscience au sens philosophique.
Ce qu'on mesure sur l'EEG n'est évidemment pas la totalité de ce qui touche la conscience (au sens philosophique ou non). C'est seulement la mesure d'un paramètre: l'état de conscience correspond à la fréquence de l'onde cérébrale.
Autrement dit, une conscience opérationnelle ou une forme de conscience individuelle quelconque n'a pas vraiment le même sens que la notion possible de conscience au sens philosophique (commun ou intuitif). J'essaie tant bien que mal d'expliquer, entre autres, que la conscience au sens philosophique n'a pas besoin d'être observable ou falsifiable pour avoir la légitimité logique d'exister en tant que possibilité réelle. Tout n'est pas explicable scientifiquement.
C'est vrai mais à mesure que la science progresse elle englobe une part de plus en plus grande de la réalité. La réalité ne se limite plus à notre espace-temps à 4 dimensions: la théorie des cordes tente de l'expliquer avec 10, 11 ou même 26 dimensions. Si tout n'est pas explicable scientifiquement pour moi c'est seulement une question de temps avant qu'on y arrive.
Pour revenir à ton affirmation, pourrais-tu m'expliquer (sans que ce soit tautologique) pourquoi il est nécessairement vrai que la conscience (laquelle?) est « totalement » générée par le cerveau?
Ce n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut prouver. Par contre dire que la conscience a une autre origine que le cerveau c'est partir d'une supposition qui ne repose sur rien et c'est une façon non scientifique d'aborder le problème.

Avatar de l’utilisateur
Raphaël
Messages : 8533
Inscription : 21 mai 2004, 03:42

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#74

Message par Raphaël » 07 sept. 2015, 18:13

unptitgab a écrit :Si une conscience, à définir, pouvait interférer avec le passé il faudrait qu'elle aille à contrario de la flèche du temps, donc ne pourrait se placer que dans hypothétique dimension hors des quatre actuellement connues, elle ne concernerait donc pas le vivant terrestre ne pouvant interagir avec elle.
Ta dernière affirmation est inexacte. Ce qui se trouve dans une dimension supérieure peut interagir avec ce qui se trouve plus bas. Par exemple le temps (4e dimension) contrôle tout ce qui se trouve dans les 3 premières. De la même façon la théorie des cordes prévoit 11 dimensions pour expliquer la gravitation, ce qui ne l'empêche pas d'être omniprésente.

jean7
Messages : 5004
Inscription : 05 mai 2015, 16:54

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#75

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 06:22

unptitgab a écrit :Non Jean la science ne fait que débarrasser les oripeaux de certaines notions, pour la conscience les oripeaux sont les éléments extra cérébraux (âme, super conscience universelle), conscience ne signifie que avec connaissances, par extension réflexion par le croisement des connaissances. Si les métaphysiciens veulent mettre plus dans ce mot, la science n'a pas à en inventé un nouveau alors qu'un exprime déjà précisément son sens.
kestaencordi a écrit :j'ai découvert quelque-chose qui va en surprendre quelques-un, les neurosciences étudient le système nerveux. :shock:
Je crois que kestaencordi a répondu à unptitgab...

En tout cas, au point d'avancement réel des neurosciences (pas au point d'avancement fantasmé induit par des présentations laissant imaginer qu'on puisse deviner des pensées avec un IRM), il me semble que dire que les neuroscience découvrent, explorent, décrivent des mécanismes qui nous étaient inconnus est plus exact que dire que les neuroscience expliquent la volonté, le libre-arbitre et toute cette sorte de choses QUE NOUS CONNAISSONS PAR AILLEURS.

Et je pense que c'est leur rendre un très mauvais service que de laisser filer l'idée contraire.
Dernière modification par jean7 le 08 sept. 2015, 07:01, modifié 1 fois.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit