Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

Le voyage astral et les expériences de mort imminente sont-elles plus que des rêves lucides?
Jean-Francois
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#101

Message par Jean-Francois » 31 déc. 2015, 17:06

Emanuelle a écrit :Cela me permet d'apporter un début de réponse à ceci:
Jean-Francois a écrit : Vous noterez en passant que si les conditions permettant les NDE étaient aussi variées que vous le dites, il y aurait certainement moyen de les observer (particulièrement auprès d'adeptes de la méditation).
Quand je lis: "[..,] ce manque d'oxygène au cerveau et de mesurer avec toutes les petites électrodes comment se comportent les neurones en situation de perte de conscience transitoire."
Je traduis: le manque d'oxygène induit des perturbations dans le fonctionnement du cerveau, ces perturbations entrainent des modifications de la perception subjective du sujet. En d'autres termes, cela s'accorde pas mal avec l'explication la plus parcimonieuse qu'est "une forme complexe d'hallucination". Surtout, cette explication permet des études qui permettront des conclusions véritables. Alors que l'adhésion a priori à de l'inconnu ("on va dire que l'esprit quitte vraiment le corps ou que le cerveau possède un organe sensoriel inconnu qui permet de recevoir des informations venant d'ailleurs") ne le permet pas.

Sinon, concernant les témoignages, le problème de base est qu'ils sont faillibles (parce que la mémoire est un phénomène dynamique et non une source fixe comme un ROM) et que la complexité des choses fait en sorte que nous n'en retenons qu'une partie de la réalité. Ainsi, dans le récit de l'infirmière que vous considérez comme un témoignage justifiant les "vraies NDE", rien n'assure que l'infirmière rapporte textuellement les propos tenu. Elle résume la situation telle qu'elle s'en souvient. Mais rien ne semble avoir réellement été fait pour vérifier les faits, par exemple pour vérifier que personne n'a pu donner la moindre information au patient qui aurait pu faciliter sa reconnaissance de l'infirmière ou lui permettre de "décrire la salle dans laquelle il a été ressuscité". En fait, on ne sait même pas s'il n'a pas "reconnu" une autre infirmière auparavant* (s'il s'est trompé, ça n'a rien d'extraordinaire donc ne sera pas retenu) mais, même si ce n'est pas le cas, il peut effectivement l'avoir reconnu au timbre de sa voix entendu alors qu'il était dans le coma. Surtout que la profondeur du coma et les capacités cérébrales résiduelles n'a pas été évaluée de manière constante: il y avait plus urgent que de faire des tests de potentiels évoqués.

Tel que dit, c'est l'infirmière qui rapporte les faits (sa version des) et non le patient:
"'Oh, that nurse knows where my dentures are'. I am very surprised. Then he elucidates: 'Yes, you were there when I was brought into hospital and you took my dentures out of my mouth and put them onto that car, it had all these bottles on it and there was this sliding drawer underneath and there you put my teeth.' I was especially amazed because I remembered this happening while the man was in deep coma and in the process of CPR. When I asked further, it appeared the man had seen himself lying in bed, that he had perceived from above how nurses and doctors had been busy with CPR. He was also able to describe correctly and in detail the small room in which he had been resuscitated as well as the appearance of those present like myself."
Le premier problème est qu'on n'a aucune idée du temps écoulé ente l'événement et le récit de l'infirmière. Plus ce temps sera long, moins le récit correspondra à la réalité que l'infirmière a vécu (la mémoire n'est pas fiable et elle s'érode avec le temps). De plus, comme elle résume une situation, les propos qu'elle rapporte ne sont peut être pas exacts ce qui fait que nous n'avons qu'un souvenir peu fiable lorsqu'elle affirme "correctly and in detail". En plus, qu'est-ce qui permet d'affirmer qu'elle n'a pu diriger l'échange de manière à aider le patient à se "souvenir"? Rien. Elle a très bien pu compléter elle-même le récit du patient en donnant, involontairement, des informations pour l'aider à "se souvenir". (La création de faux souvenirs est un sujet d'étude sérieux en psychologie.) Notez que je ne dis pas que l'infirmière ment, loin de là. Je dis juste qu'il faut faire attention lorsqu'on se base sur des témoignages parce que la bonne volonté des témoins n'est pas un gage de véracité des observations.

Et présenter le cas comme "a veridical out-of-body experience" comme le font van Lommel et al. est, à mon avis, purement et simplement manquer de rigueur car c'est maintenir une ambiguïté (le cas est sans doute véridique, mais la décorporation ne l'est pas forcément). C'est présenter une anecdote pour ce qu'elle n'est pas: un fait bien vérifié.

La littérature sur les EMI/NDE est effectivement remplie de tels récits qui, si on les prend au premier degré, donnent une impression de réalité au décorporation. Sauf que ces récits restent anecdotiques et que l'accumulation d'anecdotes ne fera jamais une preuve scientifique décisive. Cela parce que la latitude d'interprétation est tellement grande qu'on ne sait même pas vraiment si les anecdotes se supportent réellement les unes les autres, si elles forment une catégorie homogène. D'ailleurs, à mon avis, vous le montrez indirectement an ayant votre interprétation personnelle des décorporations: vous ne croyez pas qu'un "esprit" (quoi que ce soit) quitte le corps pour observer (on ne sait comment) la situation d'un point de vue "3e personne", votre interprétation est plutôt que des informations arrivent (on ne sait d'où ni comment) au cerveau. Sauf que votre interprétation n'est pas soutenue directement par le récit de l'infirmière qui présente plutôt les choses comme une "véritable" décorporation, i.e., avec esprit-quittant-le-corps-pour-observer ("the man had seen himself lying in bed, that he had perceived from above how nurses and doctors").

Jean-François

* En "plus d'une semaine" ("[o]nly after more than a week do I meet again with the patient"), il a eu le temps de voir d'autres personnes.
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#102

Message par Dany » 31 déc. 2015, 17:33

Mireille a écrit : J'aurais une question, la première : Considérez-vous que le nombre de ceux qui témoignent avoir vus des soucoupes volantes fait la preuve que ces engins existent ?
Bien sûr que non. Par contre on ne peut pas non plus passer outre ces centaines de milliers de témoignages et balayer ça d'un revers de main. D'ailleurs, comme dans le cas des EMI, la communauté scientifique s'y intéresse.
De nombreux pays ont mis sur pied des commissions tout ce qu'il y a de plus officielles qui s'occupent du sujet. Et, toujours comme dans le cas des EMI, le concept large d'ovni suscite des vocations vers la science et la prospective dans le public. Il influence les chercheurs en physique en stimulant leur imagination, en révélant des pistes de recherche. Des thèses sont présentées sur le sujet des ovnis (principalement en sciences humaines, pour l'instant), ce qui prouve que des directeurs de thèse sont enfin prêts à mettre leur réputation en jeu et donc montre bien que la communauté scientifique brise le tabou qui entoure le sujet ovni.
En ce sens, le phénomène ovni est très présent dans notre société, il existe.

Je sais bien que les sceptos aiment bien comparer les ovnis avec la licorne verte à pois roses, ça les fait bien marrer. Mais, ne leur en déplaisent, la comparaison ne tient pas. Sauf si soudain des millions de personnes dans le monde se mettaient à témoigner avoir vu des licornes vertes à pois roses... alors la science se mettrait en route de la même manière que pour les ovnis ou les EMI.

Et quand la science se met en route, elle n'a pas besoin de l'approbation de JF et des SQ.

Il est donc faux de dire que les témoignages n'ont aucun intérêt. Un seul, oui, tout un corpus avec des invariants, non.
La récurrence de tous ces témoignages permet petit à petit de mobiliser de l'argent et du temps de cerveau pour étudier le sujet sous tous ses aspects et tout le monde y a à gagner (même les réfractaires qui passent leur temps à vomir sur tout ce qui ressemble même de très loin à du new age).
Mireille a écrit :...Pour ce qui est de Steven Laureys sa position est de chercher des réponses dans notre physicalité, soit notre cerveau. Pour lui, les EMI sont une réalité physiologique, rien d'autres.
Bien sûr, c'est un chercheur au parcours académique, il n'affirme rien à la légère. Mais si un jour la technologie permettait de mettre au point un protocole qui pourrait vraiment trancher le sujet sans discussion, il le mettrait en route. Il n'y a aucun a priori dans un sens ou dans l'autre chez lui.
Pour l'instant les EMI sont, disons, une source d'inspiration pour lui, comme pour beaucoup de chercheurs dans le monde et toutes ces recherches en neuroscience débouchent sur des applications pratiques pour gérer le coma. Qui va s'en plaindre ?
L'uLg est également en pointe en ce qui concerne l'hypno anesthésie (qui est une pure merveille). Même topo pour autre sujet longtemps combattu par tous le JF like du monde entier et qui est donc resté longtemps tabou. Le combat continue d'ailleurs, suite au lobbying retors que mènent les pharmas, qui n'aiment pas trop qu'on se passe de leurs fournitures.
Mireille a écrit :D'ailleurs, j'ai déjà trouvé qu'il s'était rétracté ayant déjà l'impression qu'il brodait autour d'une croyance tel que la propage en ce moment Philippe Guillemant et Mario Beauregard.
? Laureys n'a aucune raison de se "rétracter" sur quoi que ce soit. C'est encore un terme que les sceptos affectionnent, on voit que tu fais beaucoup d'efforts pour bien apprendre les leçons de JF.
Malheureusement pour lui et pour toi, JF n'es pas le dépositaire universel des critères de scientificité et il a plutôt tendance à qualifier de 'croyances' toutes sortes de trucs qui ne lui plaisent pas, issues principalement de la philosophie, de l'épistémologie, de la prospective (et de la physique quantique),... bref d'une certaine manière de s'interroger et de penser la science.

JF, c'est pas le bon Dieu, Mireille, réveille toi. Intéresse toi plutôt à ce que dit Basarab Nicolescu, posté par emmanuelle. Tu le retrouvera (avec beaucoup d'autres scientifiques) sur cette page de de l'asmp. Suis les liens, y'a du boulot :
http://www.asmp.fr/travaux/gpw_philosc.htm
Exemple, l'introduction au chapitre sur les interprétations de la physique quantique pas Bernard d'Espagnat :
http://www.asmp.fr/travaux/gpw/philosc/ ... pagnat.pdf
-Une intervention de Basarab Nicolescu :
http://www.asmp.fr/travaux/gpw/philosc/ ... olescu.pdf
-Cerveau et conscience, bilan et perspectives :
http://www.asmp.fr/travaux/gpw/philosc/ ... ambert.pdf
Dernière modification par Dany le 01 janv. 2016, 01:00, modifié 2 fois.

Mireille

Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#103

Message par Mireille » 31 déc. 2015, 17:42

Salut Dany,

J'ai vu ton message, je te lirai tout à l'heure et te reviendrai.

***

Bonjour Jean-François,

J'ai un commentaire. Je faisais une recherche sur le forum et ailleurs sur l'EMI de Al Sullivan. Et j'ai lu une interrogation de Yquemener et aussi une autre personne, je pense que c'est Wooden sur une autre enfilade, qui avait posé la même question à savoir à quoi ça servirait d'avoir des yeux si l'âme ou ceux qui prétendent du moins avoir vu quelque chose comme Monsieur Sullivan, lors de son EMI pouvait voir sans. Le problème c'est qu'il est vrai que l'on peux voir sans les yeux, je l'ai moi-même expérimenté à plusieurs reprises à cause de visions que j'ai eut et dont j'ai déjà parlé sur le forum. Il n'y aucun doute que nous puissions voir les yeux fermés. Ceci dit, cette réponse que je lis parfois qu'on aurait pas de yeux physiques si on pouvoit voir autrement est fausse.

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#104

Message par NEMROD34 » 31 déc. 2015, 18:19

Comment peut-on savoir ce qui s'est imprimé comme souvenir dans le cerveau d'un petit enfant de 3 ans ???
J'ai juste écris qu'il n'y a aucune trace de nde, après avoir lu une dizaine d'articles, si c'est quand même une erreur de ma part merci de me le montrer. La question que je me pose en dehors du fait que 30 minutes c'est très long c'est: "combien de temps avant que quelqu'un colle une nde sur ce cas ?".

Pour le mp c'est une expression française qui s'applique aussi bien à un homme qu'à une femme, donc rien de sexiste là dedans.
Me dire sexiste c'est une peu comme dire que je suis d’extrême droite ou pédophile ... :mrgreen:

Moi aussi j'adore le chocolat, j’espère sincèrement que cette révélation ne heurtera pas ta sensibilité... :mrgreen:
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#105

Message par Emanuelle » 31 déc. 2015, 18:41

Jean-Francois a écrit :
Quand je lis: "[..,] ce manque d'oxygène au cerveau et de mesurer avec toutes les petites électrodes comment se comportent les neurones en situation de perte de conscience transitoire."
Je traduis: le manque d'oxygène induit des perturbations dans le fonctionnement du cerveau, ces perturbations entrainent des modifications de la perception subjective du sujet. En d'autres termes, cela s'accorde pas mal avec l'explication la plus parcimonieuse qu'est "une forme complexe d'hallucination".
Et quand vous lisez que l'orgasme, la méditation, les Fear Death Experience (un danger apparemment inévitable est évité de justesse; il n'y a donc aucun choc, aucun accident), produisent les mêmes effets, vous en déduisez quoi ?
Jean-Francois a écrit : Surtout, cette explication permet des études qui permettront des conclusions véritables. Alors que l'adhésion a priori à de l'inconnu ("on va dire que l'esprit quitte vraiment le corps ou que le cerveau possède un organe sensoriel inconnu qui permet de recevoir des informations venant d'ailleurs") ne le permet pas.
Je suis évidemment pour des études véritables comme vous dites.
Oui ces expériences ne sont pas connues par ceux qui ne les ont pas vécues. Elles n'entrent dans aucune catégorie d'expérience connue, que vous le vouliez ou non. J'apporterai d'autres témoignages de revue de vie bientôt. Cette revue de vie n'est pas un vécu habituel.
Je ne parle ni d'âme ni d'esprit qui sort du corps. L'hypothèse la plus parcimonieuse mais qui tient réellement compte des faits est celle faite par le docteur Jourdan de perception globale à distance.
Jean-Francois a écrit : Sinon, concernant les témoignages, le problème de base est qu'ils sont faillibles (parce que la mémoire est un phénomène dynamique et non une source fixe comme un ROM) et que la complexité des choses fait en sorte que nous n'en retenons qu'une partie de la réalité.
Comme je l'ai dit et répété, le souvenir d'une EMI est un souvenir à nul autre pareil. Souvenir indélébile.
Les personnes sont capables de se souvenir très clairement et dans les détails de leur expérience 30 ou 40 ans après.
Cela non plus n'est pas banal, loin de là.

Que disent les "experienceurs" lorsqu'on leur demande quel genre de souvenir c'est ? Avec une belle harmonie, voici (encore un invariant !):


C’est un souvenir tellement vivace qu’il m’habite quasi en permanence. Il est aussi présent que – comment dire… - la sensation de faim, de chaud, de froid que nous avons tous tout au long de la journée. C’est comme si j’avais une sensation de plus, c’est ce qui se rapprocherait le plus de ce que je ressens.
Tous les autres souvenirs, si violents ou superbes qu’ils puissent être, s’estompent ou demandent soit un effort de mémoire soit un déclencheur pour être forts dans le ressenti. (...) j’ai l’impression que mes cellules l’ont en mémoire, toutes mes cellules jusqu’au fond de mes os. (C.D.)


Souvenir très vivant, comme si c’était hier, degré de réalité supérieur aux souvenirs courants. Je revis parfois l’expérience, en méditation ou spontanément.
Il ne s’agit pas d’un souvenir ordinaire, je peux en quelque sorte rappeler l’expérience. (D.D.)

Immédiatement et encore aujourd’hui. Après sept ans, c’est encore très frais en ma mémoire. Omniprésente et automatique, lorsque j’y pense. Je n’ai pas à faire d’effort. (E.D.)

-Je me souviens de tout cela comme si c'était encore hier. Je ne comprends pas pourquoi ces souvenirs restent ainsi toujours aussi intenses....... Je ne sais pas. J'ignore pourquoi tout cela reste encore si présent et si intense alors que cette expérience date de 1974 !!!!
Le bonheur que j'ai éprouvé au long de cette expérience n'avait rien de familier avec des souvenirs ou autres vécus dans ma vie, présente ou passée.
De plus le souvenir de cette expérience ne s'estompe pas. Il est toujours là, puissant et n'a rien d'un rêve, ni même d'un souvenir dans le sens courant du terme. J'ai des souvenirs de mon passé, de mon enfance, qui s'estompent, parfois s'altèrent, peuvent se déformer - mais pas celui-là. On se souvient d'un rêve, mais d'une façon indistincte. On ne le raconte jamais de la même façon, non-plus. Il faut faire des efforts pour s’en souvenir alors que je raconte cette expérience toujours de la même façon, dans son déroulement, dans ses détails et ça n'a rien d'un rêve.
-Il en est de même des souvenirs ordinaires, je sais qu'on ne les raconte jamais de la même façon.
-Cet état dont je parle, reste toujours aussi vif et intense. Je ne l'oublierai jamais - Et mes expériences au quotidien sont toujours teintées de ce souvenir.
-Au fur et à mesure que je réponds à toutes ces questions, je me rends compte de l'impuissance des mots à pouvoir traduire tout cela. J'en viens alors à être convaincue que j'ai vraiment vécu la "mort", fut elle infime, et je regrette d'être retournée dans mon corps. J'aurais voulu rester dans cet état de sérénité et de plénitude. Les mots "émotions", "réalité", "rêve" "étrangeté" etc. ne peuvent pas illustrer ce que j'ai alors ressenti. Je dirai que je me sens vraiment impuissante à transcrire cet état par des mots. J'en ai de plus en plus conscience, ici, à cause de ce questionnaire.
C’est un souvenir différent de tous les autres. Il ne s’estompe pas avec le temps. Quand je me le remémore, il est aussi clair au fil des ans (onze ans).
C’est un souvenir qui m’interpelle, qui m’a engagée dans une quête… C’est un souvenir qui serait plus fort qu’une scène importante de ma vie, dont les détails ont tendance à s’estomper avec le temps.

- si vous repensez à l’expérience, l’avez vous immédiatement à l’esprit ou avez vous besoin de faire un effort de mémoire ? Ou encore est-elle plus ou moins toujours présente à votre esprit ?
Si je repense à l’expérience, je l’ai immédiatement à l’esprit et je n’ai pas besoin de faire un effort de mémoire. Cette expérience n’est pas toujours présente à mon esprit, mais certainement à mon subconscient.
Quand je me rappelle mon expérience, il existe un sentiment de réalité comme un vécu de mon passé. Ce n’est pas le même que pendant l’expérience. Je n’ai pas l’impression d’avoir rêvé. Ce sentiment de réalité fait partie de ma vie et est une interrogation quant au tout. (I.H.)

C’est une mémoire n’ayant pas la même intensité que les autres. C’est comme une inscription génétique, c’est-à-dire une mémoire d’une valeur ontologique. Elle donne sens à son existence et peut permettre de replacer les actes passés, actuels et futurs dans une globalité. (R.H.)

C’est comme le souvenir d’une chose qu’on vient juste de faire.
C’est à peu près intégralement intact dans mon souvenir, y compris les sensations que j’ai éprouvées. (M.H.)

Un souvenir toujours agréable mais qui semble venir de derrière moi, je sais qu’il est là, mais pas au même endroit que les souvenirs traditionnels. Je l’ai immédiatement à l’esprit, j’en suis imprégné totalement. (J-M.M.)

Il s’agit de quelque chose de différent de tous les autres « souvenirs de rêves ». C’est un souvenir de vécu très intense, lucide, plus réel que réel. Je n’ai jamais pensé que je rêvais car cela ne ressemblait pas à un rêve, c’était autre chose. J’ai eu le souvenir des émotions pendant longtemps intactes en moi, aujourd’hui encore mais le fait de raconter fait resurgir des moments ou permet de remettre en lumière certain moments ou émotions. (F.L.H.)


Deadline-dernière limite JPJ

Et cela est confirmé par les études sérieuses, notamment de la part de personnes spécialistes au CSG des faux souvenirs.

http://journals.plos.org/plosone/articl ... ne.0057620

Mais aussi:
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24994974

Mais aussi:
http://www.nderf.org/French/von_lommel_article.htm
Extraits de l'étude de Pim Van Lommel déjà citée:
Après 2 années de suivi, 19 des 62 patients ayant eu une NDE sont morts et six ont refusé d’être interviewé. Donc, nous pouvions interroger 37 patients pour la seconde fois. Tous les patients étaient capables de raconter une nouvelle fois leur expérience avec une grande exactitude.

Les 8 années de suivi incluaient les 23 patients qui avaient vécu une NDE confirmée après 2 années de suivi. 11 patients sont morts et 1 ne pouvait pas être interviewé. Les patients étaient encore capables de se rappeler leur NDE de manière quasi exacte.



Pour le reste je répondrai plus tard.
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#106

Message par Jean-Francois » 31 déc. 2015, 18:45

Mireille a écrit :Le problème c'est qu'il est vrai que l'on peux voir sans les yeux, je l'ai moi-même expérimenté à plusieurs reprises à cause de visions que j'ai eut et dont j'ai déjà parlé sur le forum. Il n'y aucun doute que nous puissions voir les yeux fermés
Le cerveau est (évolutivement) conçu pour produire des "images mentales". Le sens visuel (et la conscience associée à ce sens) est prédominant chez l'humain parce qu'un très grand volume de notre cerveau est dédié à l'analyse des informations provenant de l'oeil (des aires visuelles se retrouvent dans la quasi-totalité du lobe occipital ainsi que dans une portion du pariétal et du temporal; nous avons en plus un bon nombre de structures sous-corticales à fonction visuelle prédominante: collicules supérieurs, pulvinar, etc.). Il n'est donc pas si étonnant que nous puissions "voir" même les yeux fermés. Sauf que nous "voyons" moins notre environnement que l'on "imagine" lorsqu'on a les yeux fermés.
Ceci dit, cette réponse que je lis parfois qu'on aurait pas de yeux physiques si on pouvait voir autrement est fausse
Es-tu sûre que tu comprends bien l'argument? Cet argument repose sur ce qu'on connait de l'évolution. Pour résumer sommairement la base logique derrière cette réponse: les yeux et le système nerveux associé (qui permet l'analyse approfondie des informations visuelles et la production - subjective - d'"images mentales") sont le résultat de processus évolutifs. Ces processus évolutifs font en sorte que ce qui est inutile n'est généralement pas conservé au cours du temps* parce que c'est une dépense inutile de ressources. Donc si nous avions un "organe" ou un système sensoriel qui nous permette de voir - et, en plus, de voir mieux qu'avec des yeux car de manière moins dépendante de la réalité physique -, cet organe aurait été sélectionné par l'évolution au détriment des yeux et système nerveux associé.

On peut sortir un argument similaire pour la télépathie: si nous pouvions communiquer par la pensée, l'usage de la parole ne serait pas nécessaire et tout ce qui permet la parole (cordes vocales, muscles, portion du cerveau, etc.) ne serait probablement pas développé.

Ce n'est pas un argument définitif contre la "vision sans oeil" ou la télépathie mais ça reste un argument fondé sur une théorie scientifique validée par de nombreux faits.

Jean-François

* Et en fonction de l'environnement: par exemple, on connait plusieurs animaux cavernicoles qui perdent grandement leur yeux (ceux-ci ne se développent pas).
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#107

Message par Emanuelle » 31 déc. 2015, 19:25

Quelques mots d'un ami cher pour fêter l'année qui vient.

"Croire à une chose ne l'a jamais faite exister, pas plus que n'y pas croire ne peut la faire disparaître.
Les choses sont ce qu'elles sont.
Nos désirs, nos craintes, nos croyances ou non-croyances, nos convictions préalables n'ont strictement aucune prise sur la réalité.
C'est le rôle de la science que d'explorer cette dernière.
La science n'a pas à croire ou ne pas croire.Son rôle est de recueillir des faits, de les analyser et enfin, quand c'est possible, d'en tirer des conclusions et de faire avancer la connaissance que nous avons de nous-mêmes et de l'univers dans lequel nous vivons."

Dr J-P Jourdan
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#108

Message par NEMROD34 » 31 déc. 2015, 19:32

Pour les témoins qui répètent exactement pareil des années après c'est justement un mauvais point...
Je copie/colle des posts que j'avais fait sur ufo-scepticisme en 2011, le documentaire est vraiment intéressant:
Genre : Documentaire - Culture Infos
Pays : Grande-Bretagne
Nationalité : britannique
Date de sortie : 2009 | Durée : 52 mn

Synopsis : Des universitaires et des policiers collaborent sur une expérience qui vise à tester la fiabilité des témoignages oculaires, auxquels la justice accorde une valeur importante. Dix innocents cobayes sont témoins d'un faux meurtre dans un pub. Les scientifiques souhaitent mettre en parallèle les témoignages fournis et savoir si leurs souvenirs peuvent être influencés.
Autre post sur le sujet:
J'essais de regarder dans la journée, c'est la police de manchester il me semble, un spécialiste intervient mais je ne me souviens plus le nom, ainsi qu'un avocat qui remet souvent en cause les témoignages sur ces bases scientifiques.
Les flics repèrent le fait qu'ils se sont parlés parce qu'ils emplois les mêmes termes, parlent des mêmes (faux d'ailleurs) détails etc.
Pour les deux qui communiquent et regardent ensemble plusieurs fois le film de la scène du braquage( ils seront les plus mauvais témoins) avant d'être interrogés, il parle bien de contamination psychologique.
J’essaierais de te noter ces deux noms.
Le seul moyen visiblement serait de passer par un enregistreur de salon mais je n'en ais pas, il faut absolument que j'arrive à vous passer ça.
Sinon il y a ça :
3€ le mois par chaîne:
http://www.abweb.com/BIS-TV-Online/offr ... ur-pc.aspx
Dernière édition par NEMROD34 le Mer 26 Oct 2011 - 9:50, édité 2 fois
Nom: original eye withness
Doc: BBC
Avocat: michael me(a?)nsfield http://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Mansfield
Intervenant: dr Graham Pike
Bizarrement je ne trouve que la seconde partie
Partie 2: http://www.youtube.com/watch?v=v_QbTX2qS10
http://www.bbc.co.uk/programmes/p007g918
Tiens j'en avais parlé ici:
viewtopic.php?t=9506

Et un truc dans le genre:
http://reason.com/archives/2009/04/08/e ... y-on-trial

Bonne année au dr jourdan qui parle bien, s'il appliquait ce qu'il explique ça serait mieux! :mrgreen:
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#109

Message par Emanuelle » 31 déc. 2015, 19:48

NEMROD34 a écrit : Bonne année au dr jourdan
Merci ! Je lui transmettrai. Il travaille depuis bientôt 30 ans sur les EMI, bénévolement, en plus de son métier de médecin généraliste.

Vive les scientifiques indépendants ! :a1:
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#110

Message par Mireille » 31 déc. 2015, 23:40

Jean-Francois a écrit : * Et en fonction de l'environnement: par exemple, on connait plusieurs animaux cavernicoles qui perdent grandement leur yeux (ceux-ci ne se développent pas).
Je ne connaissais pas le mot carvernicoles, j'ai donc fait une recherche. Tu as vus ce qu'ils mangent ces animaux là : point 4.4 de cette page http://www.pragmasoft.be/prs/index2.php ... se&idform=
C'est quand même particulier leur façon de se nourrir :roll:

Je voulais te demander des précisions sur ce que tu dis ici : Sauf que nous "voyons" moins notre environnement que l'on "imagine" lorsqu'on a les yeux fermés.

Je suis capable de te mettre sur une échelle passant de flous à parfaitement claire les visions que l'on peut avoir avec nos yeux internes (un terme que j'invente parce que je n'en ai pas d'autres).

En attendant, je te souhaite le meilleur pour l'année qui vient.

Mireille

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#111

Message par Lulu Cypher » 01 janv. 2016, 01:25

Mireille a écrit : Je suis capable de te mettre sur une échelle passant de flous à parfaitement claire les visions que l'on peut avoir avec nos yeux internes (un terme que j'invente parce que je n'en ai pas d'autres).
Pour faire simple je dirais bien que, les yeux fermés, tu ne vois pas le réel, tu ne vois que ce que tu imagines du réel (soit parce que tu l'as déjà vu soit parce que tu le conceptualises)

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
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Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
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#112

Message par Mireille » 01 janv. 2016, 03:16

Lulu Cypher a écrit :
Mireille a écrit : Je suis capable de te mettre sur une échelle passant de flous à parfaitement claire les visions que l'on peut avoir avec nos yeux internes (un terme que j'invente parce que je n'en ai pas d'autres).
Pour faire simple je dirais bien que, les yeux fermés, tu ne vois pas le réel, tu ne vois que ce que tu imagines du réel (soit parce que tu l'as déjà vu soit parce que tu le conceptualises)
Bonjour Lulu, Je te souhaite une bonne année.

Les yeux fermés ont peut imaginer ce que l'on veut alors là l'image passera de très flou à flou dirais-je.
Quand on rêve, le souvenir que l'on en garde est très très flou globalement, moins pour les scènes qui nous ont saisis ou certains rêves particuliers, mais c'est plutôt rare.

Quand on a une vision, elle est soit aussi claire que l'écran que je vois en ce moment ou elle est teinté comme si il y avait une tulle noire par-dessus l'image. C'est totalement différent du rêve en plus de savoir qu'on a pas rêvé. Pour l'une de ces visions , j'ai pu même expérimenté d'avancer à l'intérieur sachant très bien que ce n'était pas mon corps qui avancait, mais ce que j'appelais mon esprit. J'ai aussi vu apparaître les yeux ouverts ce que certains appellent un hollogramme d'une personne décédé que j'ai beaucoup aimé.

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#113

Message par Lulu Cypher » 01 janv. 2016, 04:40

Salut Mireille,

Bonne année à toi aussi.
Mireille a écrit : Quand on a une vision, elle est soit aussi claire que l'écran que je vois en ce moment ou elle est teinté comme si il y avait une tulle noire par-dessus l'image. C'est totalement différent du rêve en plus de savoir qu'on a pas rêvé. Pour l'une de ces visions , j'ai pu même expérimenté d'avancer à l'intérieur sachant très bien que ce n'était pas mon corps qui avancait, mais ce que j'appelais mon esprit. J'ai aussi vu apparaître les yeux ouverts ce que certains appellent un hollogramme d'une personne décédé que j'ai beaucoup aimé.
Désolé je ne peux ni confirmer ni contredire ce que tu as vécu ... parce que tu l'as vécu et qu'à priori tu es de bonne foi ... mais ce que tu me décris ressemble plus à un phénomène hallucinatoire qu'au résultat de LA vision (même si tu appelle ça une vision) ... et tu es d'ailleurs consciente que ce n'est ni un rêve ni le résultat d'un processus purement perceptif ... parce que dans le cas ou l'oeil n'est pas sollicité toutes les aires de la vision ne sont pas impliquées de la même façon ce qui nous permet d'en faire la différence. D'ailleurs pour reprendre une analogie, rappelle-toi de ce fil de discussion ou tu relatais une des expériences de Penfield et relis la réponse que t'avait fait "Spin-up"

Image

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#114

Message par Mireille » 01 janv. 2016, 13:50

Allo Lulu,

J'ai déjà halluciné une fois sous l'effet d'une drogue et je te dirais que dans cette expérience on se rend bien compte que la réalité se déforme et encore plus après. Autrement dit la différence se retrouve aussi dans le après, exactement comme quand tu te réveilles d'un cauchemar et ou tu te deviens conscient que ce n'était qu'un rêve.

Ce que je voulais amener comme point avec cette histoire de vision, c'est que l'on peut très bien avoir l'impression totale et entière d'être toujours dans la réalité, mais sur un plan différent. Ce qui, tu peux me croire, est très troublant. Remarque que le fait que j'ai pu en parler ici a eut l'effet pour moi de dédramatiser tout ça en plus d'avoir détruit les notions occultes auxquelles j'avais rattaché ces expériences et qui justement m'empêchait d'en parler. Ce qui me permet aussi de ne plus en avoir peur.

Hier, j'écoutais un vidéo d'un type qui avait fait une EMI et il racontait qu'il voyait à un moment de l'opération les souliers du chirurgien, et bien, quand j'ai fait une sortie de corps, je me rappelle avoir réalisé que j'étais collé au plafond. C'est un petit détail comme le type qui avait remarqué qu'il voyait le soulier, sauf que quand tu fais ce genre d'expérience ce détail devient alors quelque chose de très significatif parce que tu réalises en même temps que tu vois cette scène, sans que ça ne te cause de malaise, que la situation est inabituelle, c'est très difficile à expliquer mais c'est le mieux que je peux faire. Même chose pour l'état mental dans lequel tu te trouves, tu réalises au sortir de l'expérience qu'il n'était pas dutout le même qu'à l'habitude. Pour donner un exemple, j'ai eut un accident d'auto, cette été, et pendant que l'on faisait des embardés, je ne sais pas pourquoi mais je sais que je ne voyais rien, je sentais juste de fortes secouses, j'ai entendu dans ma tête, une pensée qui m'a dit : Tu es entrain d'avoir un accident, et tout le long les 2 ou 3 secondes que ça a duré avant qu'on entre dans le lampadaire, je n'ai rien senti dutout, soit aucune peur, aucun malaise, rien dutout, j'avais juste pris conscience de ce qui se passait par cette pensée qui m'avait informé. C'est seulement après l'accident que j'ai paniqué en voyant la scène et que j'ai réalisé que j'avais mal et qu'il fallait sortir de l'auto au plus vite, parce que je pensais qu'elle allait prendre en feu (quand les sacs gonflables se sont déployés, ca a soulevé une sorte de poussière blanche que j'ai prise pour de la fumée). C'est exactement dans cette état d'esprit que l'on se retrouve quand on fait une sortie de corps ou que l'on vit des trucs bizarres comme ces visions dont je te parle. On est pas rattaché à nos émotions, je dirais même que l'on est plutôt dans une sorte de conscience ou on réalise des choses même formidable, mais sans les ressentir dans notre coprs. Enfin, ça aussi, ce n'est pas évident à expliquer.

Une autre différence que je trouve très importante : C'est l'impression d'avoir vu quelque chose de réel et en sortir sans pouvoir faire la coupure avec la réalité, comme quand on rêve, comme je le mentionnais ci-haut. Au sortir du rêve, on sait qu'on a rêvé, il s'opère une coupure, ce qui est normal. Le fait, de ne pas pouvoir la faire cette coupure est le gros problème dans toutes ces histoires d'EMI.

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#115

Message par Lulu Cypher » 01 janv. 2016, 15:51

Salut Mireille,
Mireille a écrit : J'ai déjà halluciné une fois sous l'effet d'une drogue et je te dirais que dans cette expérience on se rend bien compte que la réalité se déforme et encore plus après. Autrement dit la différence se retrouve aussi dans le après, exactement comme quand tu te réveilles d'un cauchemar et ou tu te deviens conscient que ce n'était qu'un rêve.
[...]
Le monde des hallucinations n'est pas aussi monolithique que tu le penses. Certaines substances peuvent effectivement générer une altération de la perception (tous types de perceptions confondus) et/ou de la cohérence de la pensée mais aussi des troubles de l'humeur. Les hallucinations (complexes) dont je te parle sont ce qu'on appelle de fausses hallucinations, c'est à dire des hallucinations sans prise de substances psychotropes, ne faisant pas intervenir de troubles perceptifs (ni ne répondant à aucune pathologie) .... ces fausses hallucinations sont des hallucinations psychiques.
Wiki a écrit : De plus, les « hallucinations dites psychiques » ne présentent pas suffisamment de modalités sensorielles pour être confondues avec une perception sensorielle commune. Le terme hallucination est ainsi inadéquat pour désigner ces phénomènes du psychiques empreints d'un sentiment d'étrangeté et incluant notamment imposition de pensées, des phénomènes de télépathie ou d'intrusion dans les pensées du sujet.
Pour ce qui concerne ton expérience, j'ai eu un peu la même que toi (mais pas pour un accident de voiture mais d'atterrissage en parachute) et je suis passé par les même stades de "détachement" dans les moments précédents un accident que j'évaluais comme extrêmement probable accompagné d'une hyperlucidité d'analyse de la situation et d'un ralentissement (relatif) de la perception de l'écoulement du temps. Par contre, par une chance inouïe je n'ai pas été accidenté et donc les moments qui ont suivis n'ont pas été des moments de panique comme pour toi (panique due à une situation de stress intense, accompagnée d'une sécrétion massive d'adrénaline, et une certaine confusion interprétative).
Mais ce moment d'hyperlucidité n'est pas hallucinatoire. Et ce n'est pas parce qu'il ne l'est pas que des hallucinations psychiques ne peuvent pas s'accompagner de moments d'hyperlucidité (leur relation n'est pas commutative).

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Mireille

Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#116

Message par Mireille » 02 janv. 2016, 21:05

Bonjour Lulu,
Lulu Cypher a écrit :Le monde des hallucinations n'est pas aussi monolithique que tu le penses.
Oui, en fait, ca m'apparaît très compliqué au vue de ce que j'en lis : http://www.psychoweb.fr/articles/psycho ... ption.html, Pour éliminer toute possibilité qu'il puisse y avoir eut hallucination dans les EMI ou les visions du type que j'ai expérimenté, il me faudrait lire un peu sur le sujet. Donc, je sais pas trop quoi te dire pour l'instant, si tu aurais quelque chose à me fournir, un résumé d'une cinquantaine de pages ou moins, je pourrais peut-être me faire une idée.

A ce propos, le Dr Mario Beauregard dit dans son livre que les hallucinations provoquées par des drogues produisent des images bizarres et que ceux qui en ont fait l'expérience savent que ces états étaient illusoires contrairement à ces autres, ceux qui ont vécus des EMI, qui croient que ce qu'ils ont vécus étaient bien réels. Tu vois on en vient à se demander pourquoi la coupure ou la transition pour ces gens, qui devrait être naturelle je crois, entre réaliser que ce que l'on vient de vivre venait d'une sorte de rêve ne se fait pas. J'ai vécu la même chose comme je te le mentionnais ci-haut. Personnellement, c'est plutôt dans cette direction que j'aimerais trouver des infos. Qu'est-ce qui sait en nous, par exemple, que en ce moment on ne soit pas entrain de rêver. Qu'est-ce qui dans le cerveau fait la différence entre le rêve et la réalité.
Lulu Cypher a écrit :d'un ralentissement (relatif) de la perception de l'écoulement du temps.
Est-ce que tu savais que les mouches vivent le temps au ralenti. J'avais lu ça dernièrement, ce serait pourquoi elle serait si difficile à tuer avec une tapette à mouches, enfin, je ne me souviens pas exactement, il faudrait que je retrouve l'article.
Lulu Cypher a écrit :Je suis passé par les même stades de "détachement" dans les moments précédents un accident
Dis-moi Lulu, comment explique-t-on ça en science cette espèce de détachement dans ces moments là ? C'est quand même très particulier, je me demande même si notre cerveau sait comment mourrir sans souffrance même si d'apparence on pourait avoir l'air d'être en bien mauvais état.

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#117

Message par LoutredeMer » 02 janv. 2016, 22:59

Mireille a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Je suis passé par les même stades de "détachement" dans les moments précédents un accident
Dis-moi Lulu, comment explique-t-on ça en science cette espèce de détachement dans ces moments là ? C'est quand même très particulier, je me demande même si notre cerveau sait comment mourrir sans souffrance même si d'apparence on pourait avoir l'air d'être en bien mauvais état.
Je ne sais pas si c'est comparable, mais ca m'est arrivé aussi. Mais c'était une décision consciente. Etait-ce conscient ou involontaire de ta part Lulu?
Je cumulais deux jobs et ma voiture etait tombée en panne et au garage. Vu le peu de transports en commun de la région, il n'y avait rien à cette heure là pour rejoindre mon 2ème job et j'ai du faire du stop. Et c'est un motard qui s'arrete et j'ai une peur bleue en tant que passager sur une moto. Je choisis de monter quand meme et là le type : un dingue qui roulait à toute vitesse et doublait tout sur la nationale. Au bout de deux minutes de quasi-panique, je suis devenue fataliste et j'ai laissé faire. Un détachement. Et du coup j'ai meme pris du plaisir à ce raid grande vitesse :mrgreen:
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#118

Message par NEMROD34 » 03 janv. 2016, 00:01

Ca m'est arrivé plusieurs fois, mais surtout une en moto avec un ami. J'ai tout vu au ralenti, j'ai su où la voiture taperait, qu'il n'y avait rien venant en face, qu'elle avait bien le clignotant, qu'on ne pouvait rien faire pour éviter, qu'on aller glisser et que ça serait pas grave, tout.
Je l'ai vécu dans d'autre circonstance notamment des bagarres, tu vois clair et presque au ralenti, tu est conscient de tout sans pour autant pouvoir aller plus vite.
Je dirais que le cerveau débranche ce qui est "superflu" pour se concentrer sur le danger immédiat.
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#119

Message par Lulu Cypher » 03 janv. 2016, 01:41

Mireille a écrit : [...] Pour éliminer toute possibilité qu'il puisse y avoir eut hallucination dans les EMI ou les visions du type que j'ai expérimenté, il me faudrait lire un peu sur le sujet [...]
Mauvaise façon de procéder. L"hypothèse la plus parcimonieuse consistant à s'appuyer sur la thèse hallucinatoire, si tu cherches à vérifier (et non imposer) une explication alternative, il te faudra la prouver .... pose donc ton hypothèse et cherche tous les moyens de la réfuter ... toi tu fais l'inverse.

Pour te donner raison sur tes prédictions 2016 : il me semble que nous en avons déjà discuté ... par exemple ici ... ou ;)
Mireille a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Je suis passé par les même stades de "détachement" dans les moments précédents un accident
Dis-moi Lulu, comment explique-t-on ça en science cette espèce de détachement dans ces moments là ? C'est quand même très particulier, je me demande même si notre cerveau sait comment mourrir sans souffrance même si d'apparence on pourait avoir l'air d'être en bien mauvais état.
La dissociation, particulièrement celle provoquée par un stress intense.

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#120

Message par Lulu Cypher » 03 janv. 2016, 01:45

LoutredeMer a écrit : Je ne sais pas si c'est comparable, mais ca m'est arrivé aussi. Mais c'était une décision consciente. Etait-ce conscient ou involontaire de ta part Lulu?
Totalement involontaire .... je ne connais pas de cas de dissociation volontaire (hors l'hypnose ... mais bon ... si j'en crois Kraepelin l'effet est avéré mais l'interprétation reste ... heu ... emprunte d"originalité).

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#121

Message par Lulu Cypher » 03 janv. 2016, 01:54

NEMROD34 a écrit :[...]
Je dirais que le cerveau débranche ce qui est "superflu" pour se concentrer sur le danger immédiat.
D'une certaine manière .... mais surtout ce qu'il croit qu'est le danger ... on en a une bonne illustration dans les sensations associées au vertige : le cerveau est persuadé, à tort (dissonance cognitive) ou à raison, que tu vas mourrir et "prépare" le corps à la chute et à la blessure grave, il concentre l'afflux sanguin vers les organes vitaux laissant les bras et jambes engourdies (et molles).

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#122

Message par Emanuelle » 03 janv. 2016, 17:00

NEMROD34 a écrit : J'ai tout vu au ralenti, j'ai su où la voiture taperait, qu'il n'y avait rien venant en face, qu'elle avait bien le clignotant, qu'on ne pouvait rien faire pour éviter, qu'on aller glisser et que ça serait pas grave, tout.
Je l'ai vécu dans d'autre circonstance notamment des bagarres, tu vois clair et presque au ralenti, tu est conscient de tout sans pour autant pouvoir aller plus vite.
Je dirais que le cerveau débranche ce qui est "superflu"pour se concentrer sur le danger immédiat.
Très intéressant. Je note que tu emploies le terme "débrancher".

Sur le même thème, http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012 ... ntir-temps

Extraits: «Tout ralentit, la balle paraît plus grosse et vous avez l'impression d'avoir plus de temps pour taper», expliquait John McEnroe à propos de ses meilleurs coups.

"L'hypothèse des chercheurs est que pendant la phase de préparation d'un geste, l'activité visuelle du cerveau s'accélère, augmentant la quantité d'informations perçues, ce qui entraîne la perception que le temps s'écoule plus lentement."

Comme pour les mouches: « L’œil humain doit percevoir au moins 60 évènements par seconde pour avoir l’impression d’un mouvement continu. Chez la mouche la fusion d’images isolées ne s’opère qu’à partir de 300 images par seconde. Les yeux à facettes de la mouche traitent un événement plus vite que les notres. C’est la raison pour laquelle chaque processus se déroule beaucoup plus lentement pour une mouche que pour nous. »
https://www.youtube.com/watch?v=dX7G0cbPpZg de 1'40 à 2'50

J'espère que je ne raconte pas de bêtises en faisant le rapprochement avec l'EMI de Vannina.

A l'âge de 14 ans, elle vit une EMI, suite à une électrocution. Son expérience est très intéressante à de nombreux points de vue. Mais ce que je trouve particulièrement intéressant, c'est qu'elle perçoit à la fois, en même temps, la réalité quotidienne (sa grand mère et son frère) et la réalité "autre" (revue de vie etc...).
Elle "voit" sa grand mère qui court complètement paniquée. Elle perçoit cela au ralenti:
(...)"Ce que je note aussi c’est que la scène se déroule au ralenti, c’est-à-dire ce n’est pas du tout la vitesse habituelle. Tout semble très très ralenti, beaucoup plus lent et doux. J’aimerais bien lui dire que je suis là et que je vais bien mais elle ne me voit pas et elle ne m’entend pas. Je découvre aussi que je peux voir à 360°(...)". https://www.youtube.com/watch?v=ttTOnsnIFNg

Le docteur Jourdan a modélisé les perceptions lors des EMI à partir d'une hypothétique 5ème dimension (et je vais y revenir) mais il dit aussi qu'une analyse en terme d'informations serait très intéressante.
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein

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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#123

Message par Emanuelle » 03 janv. 2016, 17:13

Pour ceux que cela intéresse, je cite de nouveaux extraits de la façon dont les gens ont perçu l'espace et le temps lors de leur EMI.

"Inséparables

Dans notre expérience quotidienne, les notions de temps et d’espace sont de nature fondamentalement différente. Il est étonnant de trouver plusieurs témoignages faisant état d’une unicité qui n’a rien de naturel ni d’intuitif pour nous. Commençons par une expression qui aurait bien plu à Einstein : même s’il trouve cela difficile à expliquer (ce que l’on admettra volontiers), J-Y.C résume en quelques mots la relativité restreinte. Il ne l’a pas inventée, il en décrit la conséquence fondamentale :


Il est très difficile de faire partager cet englobement des trois dimensions avec la quatrième, qui se fondent en un concept que l’on peut lire aisément lorsque l’on bénéficie de cette forme de sur-intelligence. (J-Y.C.)

La même notion d’unicité du temps et de l’espace se retrouve chez R.T. et A.S. :

Un sentiment d’un autre univers, ne répondant pas à notre perception habituelle de notre environnement (non-temps, non-espace…). Une réalité qui transcende tous les sens et les émotions, une réalité de l’être, de l’unicité, y compris du temps et de l’espace, une réalité contemplative, qui se suffit à elle-même, par opposition au monde de la tension, de la dualité entre deux pôles (début-fin, avant-après, vide-plein, …même notre système informatique est basé sur un principe duel : ouvert-fermé), et, par conséquent, de la séparation (« moi » et « non-moi »…). (R.T.)

Il n’y a pas de sensation de chronologie durant ces expériences, comme le temps habituel qui passe, les évènements ont un début et une fin, alors que là on est en dehors du temps. Il y a par contre une certaine notion d’espace, mais pas d’un espace avec des limites ou des bornes comme l’espace habituel. De la même façon qu’il n’y a pas des sens définis, cloisonnés, les notions d’espace et de temps ne sont pas cloisonnées, c’est difficile à expliquer. (A.S.)

Pour bon nombre de témoins, les notions d’espace et de temps sont donc clairement liées, et de ce fait perturbées de concert :

Non, pas de notion de temps... Le temps n'avait même plus d'importance, ni l'espace ni le temps. (C.F.)

C’était pas un endroit, c’était à la fois intemporel, partout et nulle part, voilà. (J.M.P.)

L’espace-temps dans lequel j’étais n’existe pas dans la dimension terrestre. J’étais propulsée non seulement dans l’espace mais dans le temps. Pas de distance mais une projection très très très rapide dans tous les sens à la fois. (I.H.)

Hors du temps

La notion que l’expérience se déroule hors du temps est extrêmement fréquente. Les témoins la traduisent comme ils peuvent, avec des expressions comme hors du temps, moment d’éternité, présent éternel, intemporalité, temps figé, confusion entre présent, passé et futur, inexistence de ces derniers :


Impression que le temps n’existait plus. (D.D.)

En fait, il n’y avait plus de temps, c’était comme un moment d’éternité. (K.E.)

Le temps n’existait pas. Maintenant c’est une réelle connaissance pour moi, le temps n’existe pas ! (M.M.)

De l’autre côté le temps n’existe pas. Ca, on s’en rend vraiment compte. Le temps c’est une notion complètement mentale. 1000 ans ça peut être instantané. (M-P.S.)

Là, j’ai eu la très nette impression de me retrouver dans un lieu familier, un endroit que j’avais bien connu. Comme si j’étais partie depuis peu de temps et que je revenais chez moi. Depuis peu de temps... Mais qu’est ce que ça voulait dire : « peu de temps » ? La notion de durée à laquelle on se réfère habituellement était absente de cette histoire-là. Tout ce que je peux dire, même si je suis incapable de l’expliquer, c’est que j’existais dans ce qu’on pourrait appeler une sorte d’intemporalité absolue. Car l’ensemble de ce périple hors de mon corps s’est également déroulé hors du temps. Plus de corps : plus de temps ! De sorte que je me demande si notre perception d’un écoulement temporel ne serait pas une vaste mise en scène. (M.N.)

Pour la plupart, cette perturbation de la notion de temps concerne plus ou moins l’ensemble de l’expérience, même si lors de la décorporation la perception de scènes de notre monde et leur déroulement temporel leur permet de garder quelques repères.

Un temps qui s’évapore

Peut-être n’avez vous pas vu le soleil se lever ce matin parce que vous aviez autre chose à faire, ou tout simplement parce que le ciel était nuageux. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose que de le voir progressivement disparaître sous vos yeux :


Lors de la sortie du corps le temps était encore présent quoique relatif mais lors de l’expérience de mort rapprochée il n’était pas question de temps, aucune notion n’était présente. (D.U.)

Eh bien le temps on ne le ressent pas, il n'existe pas... physiquement je ne l'explique pas. Le temps n'existe pas de la même manière, et après le tunnel il n'existe pas tout simplement. (Be. N.)

Dans l’Amour, l’espace existait encore au début mais pas le temps : j’étais différenciée observais, recevais. Puis il n’y avait plus ni espace ni temps : plus l’Amour pénétrait en moi, plus j’étais moi et devenais la lumière. Je grandissais aussi ou plutôt m’étalais, me déployais, comme si mes cellules se développaient à l’image des fleurs qui s’épanouissent. Plus de frontières, plus de distances, plus de temps. (C.D.)"


Deadline-dernière limite, Dr J-P Jourdan.
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#124

Message par Pepejul » 03 janv. 2016, 18:32

A comparer avec ce témoignage émouvant d'un expérienceur qui a vu le paradis lors de son EMI : http://mbotakely.skyrock.com/2495841347 ... radis.html

Tout est forcément vrai dans son témoignage puisqu'il est sincère :

extraits :
Alors j'ai senti ce que j'ai pensé être souffre et mort. Alors les voix ont commencé à rire et à dire que c'était ce que ma vie m'avait fait gagner. J'ai demandé où j'étais et ce qui allait arriver ensuite. Les voix ont juste ri encore plus et ont répété ce que je disais. Je pensais en moi même que ça devait être l'enfer. parce que ce n'était pas ce que ma soeur avait raconté de son expérience. Ce n'est pas comme ça qu'elle a décrit le paradis. Puis j'ai pu entendre mes pensées tout haut. Les voix ont alors dit qu'il n'y avait pas de paradis pour moi. Que ceci était le paradis qui m'était destiné. Puis l'un deux dit qu'il était l'heure de manger.
Je me suis senti alors comme poussé contre un mur et mes bras plaqués contre le mur. Je me sentais impuissant et alors j'ai vu quelque chose comme une boule de cheveux avec des dents de requins venir vers moi.
Ils ressemblaient à des serpents croisés avec des chauves souris croisés avec quelquechose qui avait des cornes. Ils avaient des corps qui étaient comme ceux de serpents et ils avaient des ailes. Leurs bras et mains étaient comme ceux de chauve souris. Leur visage ressemblait à des serpents et ils avaient des crocs comme une chauve souris et un serpent. Sur le haut de la tête ils avaient des cornes mais pas comme celles d'un taureau ou d'un cerf. Ils avaient des cornes pointues mais rien qui ressemblait à quelque chose de terrestre.
Elle m'emmena à notre maison et dans les pièces et je vis ma famille. Je devais voire ce qu'il ressentait avec moi dans leurs vies. Je pouvais ressentir une grande perte dans chaque pièce. Leur coeur était si lourd de tristesse et ils se demandaient ce que j'aurais pu avoir dans ma vie. Je demandais à ma mère si c'est ce que Mandy avait vécu quand elle a eu une EMI. Ma mère me dit non, que la sienne n'était pas la même que la mienne. Chacun est différent, c'est pourquoi chacun a une expérience différente
Alors la lumière dorée dit à ma mère de me ramener. Elle dit OK, qu'elle le ferait. Puis elle dit OK baby allonge toi simplement et garde tes pensées fixées sur moi. Cela ne fait rien si tu as peur mais rappelle toi seulement que tout va bien aller. Rappelle toi que je t'aime toi et tes frères, ta soeur et ton père. Je serai là pour chacun de vous, vottre nouvelle belel mère incluse. Puis elle me dit de fermer les yeux et quand je les ai rouverts, j'étais de nouveau avec mon père dans mon corps. Elle m'a dit aussi que je ressentirai des douleurs, mais que cela irait. Je serait à la maison dans une semaine environ et je serai complètement rétabli de mon cancer de l'estomac dans quelques mois.

suivi des réponses à un questionnaire édifiant...

Alors voici ma question : en quoi ce témoignage est-il moins intéressant que les autres ?
On a tort d'écrire tord ! Le prochain qui fait la faute je le tords !

Emanuelle
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Re: Une modélisation des perceptions lors des EMI, par le docteur Jourdan

#125

Message par Emanuelle » 03 janv. 2016, 18:56

Mais Pepejul, si j'arrive à faire part correctement des invariants, tu pourras par toi-même faire le tri.

Que la force soit avec toi en 2016 ! :D
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein

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