MaisBienSur a écrit :Et c’est à cette même époque où un ami médecin m’avait donné l’ordonnance pour le viagra afin de tester par curiosité les réels effets de cette pilule "miracle"
J’y ai déjà pensé, mais puisque je n’ai pas de problème « physique » (
mais seulement de l’ordre que tout homme subit, parfois, selon les circonstances de la vie) et que j’ai déjà lu des histoires de mecs qui doivent se rendre à l’hosto à cause d’une érection qui persiste (priapisme), j’ai préféré passer mon tour.
C’est pas dangereux ou risqué si ce n’est pas vraiment nécessaire (supposant que nous ne sommes pas candidats aux contre-indications connus)?
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Kraepelin a écrit :En clinique, nous observons un lien entre capacité d’attachement et intimité et entre intimité et exclusivité sexuelle. il y a des recherches qui soutiennent solidement le premier lien...
C’est bizarre, car je suis bcp moins sensible à l’attachement que la majorité des gens, mais d’un autre côté, j’ai l’impression de vivre des interrelations beaucoup plus intimes, riches, profondes et transparentes (
avec celles et ceux que je fais entrer dans mon cercle intime) que plusieurs autres personnes qui sont très « attachées » émotionnellement à leur conjoint(e) ou ami(e) (
perso, j’vois bcp de possessivité dans ce que plusieurs nomment « amour » et « attaché »).
Si tu veux développer, ça m’intéresse aussi Kraepelin. Sinon, je sais que tu n’aimes pas lire les trop longs pavés alors c’est pas grave si tu ne lis pas ce qui suit.
MaisBienSur a écrit : Je prêche exactement le contraire.
Et je suis persuadé que si justement, il y avait plus de confiance et de franchise, il y aurait beaucoup moins d’incompréhension et de problème dans un couple. Je suis souvent témoin des non-dits entre un homme et une femme, et ça fait plus de dégât que tout s’avouer.
Je vais nécessairement faire un peu doublon avec toi, car concernant ce sujet j’ai l’impression que nous partageons pas mal la même « philosophie » à propos de la sexualité entre partenaires (même si chaque cas est unique).
Le seul sens que j’ai trouvé à ma vie, c’est de m’exercer à vivre et créer des relations qui soient les plus transparentes, riches et « profondes » possible avec ceux et celles que je choisit de faire entrer dans mon cercle intime. Et pour moi ça dépasse le cadre de la sexualité (
de toute façon, on va tous crever et perdre tous nos biens amassés. Alors, seul compte la qualité de nos interrelations, pendant la vie, àmha).
Par contre, en ce qui me concerne, cela n’est pas dû qu’à des choix et des principes. Il y a un aspect qui n’est pas « acquis » dans mon cas. À la base, dès mon plus jeune âge, je me suis aperçu que j’éprouvais bien moins fortement que la plupart des gens les sentiments de possessivité, de jalousie et d’attachement émotionnels (
je les ressens, mais faiblement). Et, pourtant, ce qui est paradoxal, c’est que je suis un « hypersensible », mais tout en étant bcp moins impulsif et réactif que la majorité des gens que j’observe (
mon hypersensibilité ne se manifeste pas par de la sensiblerie, mais essentiellement par une capacité à « ressentir »). Je sais que je ne suis pas un psychopathe/sociopathe, car il m’est possible de ressentir de l’empathie (je ne suis pas du tout indifférent ou insensible aux autres) et je n’ai pas les symptômes pour correspondre à ceux qui sont atteints de TSA ou autres troubles du DSM-5.
D’ailleurs, c’est pourquoi (en partie) que j’ai été attiré et que j’ai « investigué » certaines écoles de « pensées alternatives » et philosophies ésotériques (
comme le « supramental » qu’a connu Mireille, entre autres) pendant ma jeunesse. Pas pour les aspects « paranormaux », mais surtout pour m’expliquer ma « différence » et voir si d’autres intégraient réellement ce qu’ils prêchaient. Mais bon, c’est un tout autre sujet.
Pour en revenir à la sexualité, je comprends très bien ce que vivent la plupart des gens, mais n’étant pas possessif, ni jaloux, ni très attaché — émotivement — à quoi que ce soit, je n’ai pas le choix de chercher et de sélectionner des amis et partenaires sexuelles qui « fonctionnent » sensiblement comme moi. Au moins en partie. Car sinon, et ce, même si je m’engage dans une relation exclusive (
j’en suis capable), je ne vais pas être plus en mesure de satisfaire les besoins émotionnels de mes amis et partenaires tout en me sentant bien avec moi-même. Dans le cadre d’une ration que l’on veut « vraie », je ne vois pas l’intérêt de mentir pour faire plaisir.
MaisBienSur a écrit :Comment être un couple épanoui dans l’ignorance ? dans la honte de ses ressentis ? de ses envies ?
En effet. c’est également comme cela que je rationalise et justifie ce que je suis. J’observe souvent que plusieurs couples qui pensent être fidèles et engagés sont en fait moins transparents, sincères, fidèles et épanouis (
et finalement : heureux!) que ce que certains autres (
disons plus « libertins ») réussissent à développer comme relations. Naturellement, il faut exclure de ce constat une majorité de gens qui s’adonnent aux « expériences exotiques » et aux « modes de vie alternatifs » dans le but de se sentir «
in » ou « différents » (
ou par curiosité ou pour se justifier le fait d’aller voir ailleurs ....souvent au détriment d’une partenaire plus ou moins emballée par l’idée), mais qui n’ont pas les capacités requises pour intégrer correctement ou suffisamment les principes auxquels ils adhèrent, intellectuellement.
Du coup, je comprends que je ne peux juger ceux qui, comme Kraepelin, s’accommodent et acceptent, en toute connaissance de cause, d’un type de relation plus « standard » parce qu’ils savent et reconnaissent qu’ils ne pourraient pas gérer de façon satisfaisante (
et donc être plus heureux) d’autre type de relations et de cadres. Mais, à l’inverse, c’est une erreur, comme le fait Mireille, de généraliser en prêtant à tous ceux qui vivent autrement, les mêmes intentions et problèmes. Ce n’est pas parce que plusieurs couples et individus se « cassent la gueule » en tentant de vivre d’une façon qu’ils n’intègrent pas ou pour justifier des envies qu’ils sont incapables d’assumer et de partager avec leur partenaire qu’il n’y en a pas d’autres qui sont tout à fait capables de le faire et d’être heureux.
MaisBienSur a écrit :Je ne "reluque" pas les autres femmes, ou alors je partage ma vision avec ma partenaire du moment. Je trouve effectivement sinon que ça serait un manque de respect total.
Idem. Moi j’aime les femmes qui sont capables (
et prennent plaisir) de me dire qu’elles ont été excitées et attirées par une autre personne (homme/femme) dans la journée. Et, naturellement, qui sont en mesure d’être à l’écoute (
et même, curieuses et excitées) lorsque j’ai envie de partager ce que j’ai ressenti dans ma journée. Et, paradoxalement, quand on en arrive à pouvoir être aussi transparent (
parce que les couples engagés en relation exclusive ne sont pas plus indifférents que n’importe qui face à l’attrait cérébral/sexuel d’autres personnes que leur conjoint), ben il s’instaure graduellement (
sous réserve de ne pas être possessif ou d’avoir peur de perdre) un niveau de confiance que ne semblent pas atteindre ceux qui cachent leurs envies pour ne pas blesser ou par crainte de perdre l’être aimé.
Pour ceux et celle qui sont réellement en mesure d’intégrer cette façon de procéder, s’ouvre une toute nouvelle dynamique dans l’exploration du partage et de l’intimité. Et, curieusement (
en tout cas, dans mon cas), cela n’implique pas nécessairement de nombreuses aventures extra-conjugales (
ou d’abonnements à des clubs échangistes). Jusqu’à un certain point, savoir que l’autre nous laisse totalement libres d’exprimer et d’expérimenter créer (
psychologie contraire) un sentiment de bien-être, sans pressions aucune, qui contrecarre l’attrait de l’interdit et le besoin de satisfaire des sentiments et pulsions refoulés qu’on ose habituellement pas partager.
Mireille a écrit :[Quand on respecte son conjoint, on respecte ses forces tout comme ses faiblesses.
Tout à fait! Mais c’est pourquoi il faut choisir et sélectionner les personnes qui sont aptes à correspondre à ce qu’on veut vivre. Et, pour ce faire, ben il ne faut pas avoir peur de mettre « cartes sur table » dès le départ, dès les premières rencontres. À tout le moins, il ne faut pas avoir peur de décevoir et de dire clairement ce qu’on recherche et ce qu’on est prêts a accepté ou non. Le problème, c’est que plusieurs laissent les choses se passer « naturellement » (
la « passion » des premières rencontres) sans aborder certaines questions sensibles et se retrouvent, après plusieurs mois, à cohabiter avec une personne dans une relation qui n’est définie que par la « norme sociale » et culturelle, par défaut. Au lieu d’être « la cause » de ce qu’ils veulent créer et vivre, ils se retrouvent « à l’effet » de la causalité et de ce que j’appelle « le déterminisme ambiant ».
Mireille a écrit :toutes les femmes ne sont pas moi, mais une grande majorité ne désir pas montrer ses fesses au voisin sous prétexte que son chum en aurait envie et lui partagerait. Ca s’appelle de la perversion.
Kraepelin pourra nous dire s’il s’agit réellement d’une perversion (
qu’une « femelle » ressente parfois l’envie de susciter l’intérêt d’un « mâle » voisin, même si elle est déjà engagée dans une relation exclusive avec un autre « mâle » qu’elle apprécie et aime). Pour ce que j’en sais, une véritable perversion est une déviation pathologique qui va à l’encontre des instincts à cause d’un trouble psychique.
Mireille a écrit : Quand on a le ventre le plein, on un cherche pas à se restaurer ailleurs

Je comprends l’idée, mais puisque tu sembles considérer ce qui est une perversion en fonction de ce qui n’est pas majoritaire, je te suggère de taper : «
statistique tromper son conjoint » dans Google et tu constatera (selon diverses sources) qu’il y a plus ou moins 50% de femme et 75% d’hommes qui ont déjà trompé leur conjoint(e). Du coup, il semblerait que ce soit la majorité qui « crève de faim » et qui « n’a pas le ventre plein ».

Si l’on suit ta logique, ça pourrait être toi qui es « déviante » ou « perverse ».

Moi j’pense plutôt que si une telle proportion d’individus ne sont pas fidèles, c’est parce qu’ils ressentent les mêmes envies, désirs et pulsions que la plupart des gens, mais qu’ils ne sont pas en mesure soit de résister à ces deniers pour honorer leur engagement d'exclusivité soit qu’ils sont incapables d’échanger à ce sujet dans leur couple (
et de trouver des alternatives qui ne nécessite pas de se cacher et de mentir).
MaisBienSur a écrit :Ensuite je suis venu à ces expériences par ma femme, c’est elle qui nous a amené a ce monde par ses besoins bisexuels. (entre autre)
Perso, j’ai toujours été plus ou moins comme je suis à ce sujet, mais mon avant-dernière relation était une relation « ouverte » essentiellement à cause des « insatiables besoins » de mon amie.

C’est elle qui « se tapait d’autres expériences » alors que je n’en ai pas ressenti le besoin pendant près de 2 ans (
sauf quelques « expériences exotiques » avec une ou deux autres personnes en présence de mon amie, qui participait). Bref, c’est drôle de voir que certains pensent qu’il n’y aurait que les hommes pour inciter ces types de pratiques « hors-norme ». Les époques changent! Il y a de plus en plus de femmes qui assument pleinement leur sexualité et leurs besoins!
Kraepelin a écrit :Mireille a écrit : Je crois que si il y a une chose qu’il faut préserver dans un couple c’est son initimité et par intimité j’entends conserver des choses qui n’appartiennent qu’à l’un et à l’autre et la sexualité comme les ressentis intimes en font partie.
C’est ce que croient la plupart des psychologues
Je partage cela, mais je ne vois pas en quoi cela ne serait pas possible avec plus d’une relation sérieuse à la fois. De toute façon, la « bulle » qu’il y a entre moi et l’une, ou l’autre (
ou même entre mes amis hommes) est de toute façon toujours « unique », comme chaque individu! Pourquoi devrais-je conserver certaines « parties » de ce que je suis, exclusivement pour une seule et même personne? Dans la mesure où je désire vivre de « vraies » relations basées sur la transparence et la franchise « intégrale », faire exprès de limiter ce que je suis (sauf pour une seule partenaire) rendrait automatiquement les autres relations moins intéressantes. J’imagine, même si je ne cadre pas tout à fait avec ce que j’ai lu sur le sujet, que ma vision des interrelations que j’ai avec mes amies correspond un peu à ce que vivent ceux qui se considèrent comme étant « polyamoureux ». Les seules contraintes que je vois sont celles qui sont de l’ordre du pratico-pratiques, au quotidien. On ne peut pas entretenir un trop grand nombre de relations de qualité si ce n’est qu’à cause du temps que l’on peut consacrer ou non à une relation. Quoique j’ai plusieurs contre-exemples en tête où le temps consacré aux relations n’est pas gage de qualité.
Kraepelin a écrit :Ne connaissant pas l’attachement, ils ne ressentent pas le besoin de sécurité affective qu’alimente une intimité exclusive.
J’imagine que je dois correspondre à ça même si je ne fais pas de l’échangisme comme tel
Mireille a écrit :J’accorde une certaine exclusivité à mon couple qui me fait sentir que j’ai quelque chose dans ma vie qui n’appartient qu’à moi et mon conjoint. (...) Pour moi un couple c’est un investissement qui rapporte à la longue. (...)Je pense sincèrement qu’il vaut mieux se couper volontairement de certains plaisirs aux bénéfices de l’ensemble de ce que nous apporte notre couple, on ne peut pas tout avoir de l’autre de toute façon.
Je suis d’accord si cela répond à nos besoins et si nous ne pouvons pas faire autrement. Personne n’est pareil. Perso (
puisque tu connais le supramental), je vois plutôt les choses comme S.B le partage dans ses livres (La quête du détachement/L’amour dévoilé) même si je n’adhère pas du tout aux aspects « énergie/ésotérique/double et bla-bla-bla ». Au-delà de la forme et des aspects « zozos », je partage totalement sa vision de « l’être individualisé » qui ne se réalise plus à travers l’autre, mais
avec l’autre (
enfin, c’est mon interprétation).
Mireille a écrit :Si un jour, un homme venait jouer dans tes plates-bandes parce que tu ne fais pas assez bien jouir ta femme (c’est un exemple, je ne parle évidemment pas de toi) on en reparlera du mode de vie acceptable et respectable de certains tombeurs.
Cet exemple est typique des individus qui ont peur de perdre une connaissance, un ami ou un partenaire parce qu’ils réalisent que d’autres personnes sont potentiellement en mesure de lui apporter des choses qu’eux ne pourront pas leur procurer. Et c’est tout à fait normal et humain, sauf que tu choisis délibérément un exemple qui devient tendancieux du fait d’impliquer une incapacité (et donc un besoin non comblé).
De plus, c’est ne pas saisir (et accepter) qu’il y aura de toute façon toujours des gens qui pourront apporter quelque chose d’intéressant et de différent à ceux qu’on aime (
parce qu’on est tous différents et que nous ne pouvons avoir tous les talents). De fait, ce qui frustre, c’est qu’une personne que l’on aime puisse retirer du plaisir avec d’autres personnes que soi. Si cela n’est pas de l’égoïsme, de l’orgueil et de la possessivité, je me demande bien ce que c’est!?
Tant mieux si quelqu’un d’autre peut procurer du plaisir à ceux et celles que j’aime. Je sais que je n’ai pas tous les talents et je sais aussi que la particularité, la singularité de la dynamique, de la « bulle » que j’entretiens avec les personnes que j’aime sont, elles aussi, « unique » et que personne d’autre ne pourra recréer exactement les mêmes. Je suis unique et j’ai aussi des talents uniques que les autres n’ont pas. À partir de là, je laisse les autres libres d’évoluer et de décider, à tout moment, s’ils préfèrent passer le plus clair de leur temps avec moi ou un autre. ...ou même de cesser la relation (
et j’exige la même liberté). Je pense qu'on ne peut pas se battre contre les besoins de ceux qu’on aime. D’où pourquoi j’en suis venu à la conclusion qu’il vaut mieux sélectionner ceux qui nous conviennent plutôt qu’essayer de restreindre ou de changer les gens. Et aussi d’accepter que la vie est un processus « dynamique » et que tous ont droit d’évoluer dans un sens ou un autre avec le temps. Rien n’est jamais acquis.
En fait, dans la recherche d’un conjoint exclusive à tout jamais, j’ai l’impression que certains recherchent le sentiment et la sécurité de l’amour inconditionnel d’un parent, d’un « animal de compagnie » ou d’un « Dieu ». Dans ma façon de voir les choses, c’est contre-productif dans la cadre d’un cheminement personnel qui a pour objectif d’être libre et heureux! Mais je comprends que certains, de par la gestion de leurs sentiments et émotions, ne soient pas en mesure de faire autrement. C’est correct. J’imagine que je ferais pareil si je ressentais fortement les mêmes genres de sentiments ou de « pressions ».
Je suis conscient que ma « philosophie » sur toutes ces questions doit être, en partie, composée de rationalisations afin de justifier ce que je ressens ou non. Mais ce qui importe, c'est que je suis plus heureux en vivant de cette façon qu'en vivant en couple en devant ne pas aborder certaines questions.