Luc Feron a écrit :On peut établir un parallèle entre le scientifique et l'artiste ,tout deux font usage de méthodes et de technique pour produire leurs œuvres
Oui, et vous trouvez ça négatif? Vous avez quelque chose contre l'utilisation de "méthodes et techniques"? Vous valorisez le "dire n'importe quoi, n'importe comment"?
Notez qu'une distinction est que les artistes expriment leur perception subjective du monde, les scientifiques cherchent à comprendre objectivement ce qu'est ce dernier.
Mais mon cher Jean-François ,un homme qui promène son chien est lui aussi au bout de la laisse
Cette image est censée vouloir dire quoi? Le "chien" représente la science donc l'humain "encadre" la science: quelle est l'alternative?
Et pour la religion, vous le placez où le collier? Je doute que vous ayez parfois l'impression, comme moi, que les croyants s'attachent une laisse autour du cou et prennent l'autre extrémité en main pour se rassurer que leur maitre est là.
la science doit être strictement encadrée,elle ne sert qu'à comprendre des mécanismes qui peuvent certes être extrêmement complexes…..
Encadrée par quoi? Par votre foi en l'existence d'un dieu si tant tellement invisible qu'il en devient inexistant? Il y a une certaine arrogance dans cette manière de prétendre que la religion sert à "encadrer" quelque chose alors qu'elle n'a même jamais permis de comprendre quoi que ce soit sur son principal objet: dieu. Existence de dieu qui est au mieux* approchée par la négative, retrouvée dans ce qui est ignoré (volontairement ou non) plutôt que ce qui est connu.
l'erreur consiste à croire que la science rend la philosophie sans objet
Je ne le contesterai pas vu que c'est un épouvantail de votre cru. Pour moi, la science donne un objet à la philosophie: elle lui procure du matériel concret pour exercer des raisonnements logiques. La science permet à la philosophie de travailler sur le réel et la philosophie procure en retour des idées pour continuer les recherches, pour améliorer celles-ci (dont des règles éthiques). Les courants philosophiques qui abordent les choses de cette manière n'ont cependant que très peu en commun avec la métaphysique ou la théologie.
La religion offre surtout à la philosophie le moyen de divaguer sur des bases éthérées en donnant l'impression - parce qu'elle jouit d'un respect "traditionnel" bien déplacé - que des élucubrations ont de l'importance.
si la science a pu créer un sentiment de progrès,il n'est du qu'à « un facteur temps très limité »
Si vous pensez réellement qu'il ne s'agit que d'un "sentiment", assumez vos idées en renonçant à tout ce que la science vous procure comme confort, à commencer par internet, votre frigo, la médecine (dentisterie comprise)... Les Amish sont bien plus intègres et cohérents avec eux-mêmes que vous.
Personnellement, j'observe au contraire que la science continue de gagner du terrain. Cela parce que, justement, la science "sert à comprendre des mécanismes complexes" dont des mécanismes psychologiques et sociaux. À partir de ces découvertes, la science permet de développer une éthique, une morale qui tient compte de la réalité et qui, par conséquent se retrouve à répondre véritablement à des besoins. La science offrent aussi des réponses à des questions de nature plus existentielles. (Et, en passant, l'affirmation selon laquelle la religion répondrait à des "pourquoi" alors que la science répond à des "comment" ne tient pas vraiment la route: la science répond à des questions de type "pourquoi" qui sont pertinentes.)
On peut voir la science et la religion comme deux manières (parmi un continuum) de répondre à la spiritualité de l'humain, avec spiritualité définie très largement comme l'envie (le besoin) de comprendre le monde qui nous entoure, d'expliquer l'univers. La religion est une forme "impatiente" de cette spiritualité: c'est une manière de sauter à des conclusions sans s'assurer de la validité des étapes de raisonnements, ni de leur correspondance avec la réalité observable, puis de s'entêter dans des raisonnements circulaires afin de les tenir pour valides (ce qui conduit au dogmatisme); lorsqu'on ne sait rien, les réponses religieuses à des questions sur le monde sont aussi valables que d'autres. La science est une forme posée de questionnement: la démarche est plus lente mais les réponses qui en découlent sont vérifiées et adhèrent (autant qu'il soit humainement possible) à ce qui est observable; la science fait donc connaitre, elle engendre un véritable savoir sur le monde qui fait en sorte que les réponses qu'elle apporte sont nettement plus valables que d'autres. En plus, la science repose fondamentalement sur la remise en question - le scepticisme scientifique - et la détection des erreurs, ce qui n'est pas le cas de l'approche religieuse. Ce sont des qualités facilement appréciables et qui favorisent la liberté de penser (même s'il y a des contraintes associées: rigueur logique, etc.).
C'est pourquoi, je pense que** l'importance accordée aux religions se raréfiera d'elle-même au fur et à mesure des progrès scientifiques, particulièrement ceux touchant aux sciences humaines comme la psychologie (avec la neurologie en arrière-fond) et la sociologie. L'attrition de ces vecteurs de superstition se répercutera positivement sur la superstition en général. Cela se fera lentement mais la coercition n'est pas nécessaire. Ce qui est nécessaire est la liberté d'expression et c'est pourquoi les systèmes religieux organisés ne l'aiment, en général, pas beaucoup.
Penser que l'humanité en restera a un niveau où la religion prédomine me semble particulièrement pessimiste parce que cela suggère que l'humanité est contrainte à rester à un stade immature ou l'ignorance est valorisée.
Voila pourquoi les tenants de la science ne doivent absolument pas dénigrer ceux de la philosophie,y compris religieuse.
Votre manière de tenter de greffer la religion à la philosophie sans démontrer que la religion à le moindre intérêt intrinsèque suggère bien que la religion n'a pas vraiment d'intérêt.
Jean-François
* Au pire, la foi en dieu s'appuie sur des textes archaïques tenus pour sacrés parce que des générations d'illettrés ont été persuadées que c'est le cas.
** Position que j'espère optimiste mais
Wooden A Florence certains verront comme franchement naïve
