Hello,
Ptoufle a écrit :
Je lis dans le lien que tu as fournis précédemment le même intérêt à garder les plantes messicole : un intérêt patrimonial. Face à cela, je dois citer un gros paragraphe de ton lien
Effectivement mon lien essaye de dresser un petit bilan de la situation en préambule.
Son questionement n'est pas, avons nous raison de lutter contre les 'mauvaises herbes'? la dessus il est du même avis que nous deux .
Mais : lors de la lutte contre "les mauvaises herbes", une "petite" part de plantes à été "contenue" grâce à nos pratiques plus efficaces. Qu'allons nous faire alors?
je remet les questions du doc.
"
6.2. Pourquoi préserver les plantes messicoles ?
Cette question est tout d'abord et plus généralement celle de l'intérêt de la préservation de la diversité biologique à tous les niveaux (de l'écosystème au génome).
Rappelons donc que la biodiversité présente de multiples intérêts, sur le plan de la production de ma-tières premières (amélioration des rendements par le recours à des gènes de résistance à des maladies, par exemple), sur le plan médicinal, dans le domaine de la recherche fondamentale (de la connaissance de mécanismes physiologiques à la compréhension de l'évolution), en technologie (création de mo-dèles opérationnels à partir de l'étude d'espèces sauvages...), ou encore pour des raisons récréatives (photographies,...), culturelles ou plus simplement éthiques (laisser la planète à nos descendants avec les mêmes potentialités que celles dont nous avons disposé).
Ainsi la disparition de toute espèce constitue un appauvrissement du patrimoine mondial même lorsqu'il s'agit de " mauvaises herbes ", d'autant que les plantes des champs font partie intégrante de nos campagnes depuis des siècles et y jouissent encore d'une grande popularité.
Sur le plan des échanges génétiques, de la dynamique coévolutive (Combes, 1992 ; Gasquez, 1992) et de la préservation des formes sauvages des espèces cultivées - comme la Sétaire verte parente du Mil (Zangre et al., 1992) -, Pernès écrivait en 1983 : " celles-ci ont été confrontées de-puis les temps géologiques à la diversité des adversités biologiques et physiolo-giques et ont accumulé une mémoire gé-nétique adaptative considérable ". Que ces échanges génétiques entre espèces sauvages et cultivés soient naturels - comme cela a été démontré pour le Mil par exemple (Saar et al., 1992) - ou pro-voqués, cela permet bien souvent d'améliorer les rendements.
D'autre part, de nombreuses plantes mes-sicoles ont des propriétés médicinales (exemple du Bleuet dont on tire une lo-tion pour les yeux, des substances contre les aphtes...) parfois encore mal connues, ou sont devenues des plantes ornemen-tales de nos jardins (Nielle, Bleuet, etc.).
Prenons encore un exemple : ces espèces contribuent au bon fonctionnement de l'agro-écosystème (écosystème dominé par l'action permanente de l'agriculteur). On peut ainsi citer le rôle de leurs graines dans l'alimentation de l'avifaune (exemple de la Perdrix grise) ou plus généralement de certaines espèces pour la survie d'insectes qui leurs sont inféodés (exemple de l'Anthocope du pavot). De plus, " dans la mesure où elles ne dépas-sent pas un certain seuil de concurrence, elles peuvent avoir des effets bénéfiques sur l'entomofaune prédatrice " des cultures (Chaubet, 1992).
[R] En guise de conclusion
Nous sommes à un tournant de l'histoire de beaucoup de plantes messicoles, entre la disparition défi-nitive et l'acceptation d'un renouveau, devant permettre leur maintien à un niveau de faible nuisance culturale pour le plaisir de tous.
Cet article se veut une simple contribution à la réflexion que ce constat ne peut manquer d'amener... "
Pour datura et ambroisie, je ne les fait pas rentrer dans le question car ils ne sont pas en danger.
A propos des forêts, il existe une grande variété de forêts. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'indicateurs parlant, on voit
ici que la forêt en générale est une assez grande source de biodiversité.
Pour votre lien, il part d'un constat, la biodiversité des forêts naturelles, peu ou pas exploitée, ancienne est riche comme chez Bialowieza, la plus importante et sans doute dernière forêt primaire européenne, mais notre constat français est plus mitigé avec :
Des espèces en danger
D’après la Liste rouge nationale des espèces forestières menacées ou exigeant un effort de conservation, établie par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), 95 espèces végétales et 125 espèces animales requièrent la vigilance des gestionnaires forestiers (tableau 3). Le manque de données sur des groupes entiers d’espèces laisse penser que ce chiffre est largement sous-évalué. Par exemple, pour les insectes, dont la biodiversité est primordiale pour un bon fonctionnement du sol, et donc de l’écosystème, les données sont très insuffisantes. Or, de nombreuses espèces sont en situation délicate. Pour l’Europe, on estime par exemple que 40 % des espèces de coléoptères saproxyliques (dépendant du bois mort) sont en danger et que la majorité des autres est en déclin.
Une faible protection, et des gestions aléatoires,
tableau 5 montre que seulement 2,5 % au maximum des forêts à haute valeur pour la biodiversité sont bien protégées. En résumé, la protection des forêts à haute valeur pour la biodiversité est donc quantitativement faible. Pour plus de 75 %, ces forêts ne sont pas protégées du tout ! Elles ne font pas non plus l’objet de pratiques particulières de gestion. Les 25 % protégés le sont principalement par des statuts de faible protection (catégorie UICN V)
Et une grosse part des forêts pas spécialement favorable à la biodiversité
les forêts ne comportant qu’un seul type d’arbres, tous de la même taille, sans sous-bois (appelées futaies pures, qui composent le quart des forêts françaises)
J'aimerais que tu donne tes sources montrant qu'une forêt, milieux qui certes est le plus souvent exploité, mais avec des espacements dans le temps de plus d'une dizaine d'année, est autant biodiversifié qu'un champs rasé tous les ans, et qui plus est traité pour améliorer le rendement.
Je me suis sans doute mal exprimé. Ce que je voulais faire comprendre c'est que forêt implique biodiversité pour les forêts primaires.
Mais en France quand on regarde une forêt est qu'elle est gérée comme une culture, (plantation d'une seule espèce en rang serré avec même classe d'âge ) elle ne sera pas plus diversifié qu'une culture même si elle porte le nom de forêt. Bien sûr une forêt à de plus long espace temps entre les travaux, mais la différence vient plus des choix des gestionnaires, régénération naturelle ou plantation, choix des essences, travaux engagés sur les parcelles, etc...
Les études :
J'ai pris des chiffres pour les oiseaux, ce sont des données accessibles et suivis.
http://www.onf.fr/activites_nature/somm ... index.html
cette partie est représentative,
De manière générale :
dans une même forêt, le nombre d'oiseaux nicheurs dépasse rarement 50 et, dans une même parcelle homogène d'une dizaine d'hectares, on a recensé jusqu'à 47 espèces au printemps
les plantations pures sont les plus pauvres (10 à 20 espèces nicheuses au maximum), surtout si elles sont régulières, serrées et constituées de conifères exotiques.
Un atlas pris au hasard pour comparaison.
http://normandie.lpo.fr/atlas-regional/ ... alyse.html
La forêt si elle est devant ou à égalité avec culture et ville est bien derriere prairies, habitat mosaïque et vallées.
l'annexe 9 est assez synthétique, on y voit le problème des cultures, pas forcement la diversité mais la densité.
ces chiffre sont à rapprocher de la baisse de population des oiseaux communs des milieux ouverts.
http://indicateurs-biodiversite.naturef ... turels-ont
http://uicn-france.fr/liste-rouge-oiseaux/
Un dernier petit lien encore qui montre l'intérêt au niveau de la biodiversite d'un milieu mosaïque, et qu'un abandon de terre agricole nimplique pas forcément une amélioration de la biodiversité .
http://www.conservation-nature.fr/article3.php?id=99.
Mon discours est de toute façon plus général, en disant qu'une meilleure productivité agricole permet de réserver plus d'espaces naturels à la biodiversité.
Le problème c'est que c'est théorique. Dans la pratique les animaux sont adaptés à des milieux. Si le bruant proyer ne trouve plus sa nourriture dans les cultures il n'ira pas trouver refuge dans la forêt.
Le changement du climat ou l'activité humaine ne menacent pas le vivant. Même avec 4° de plus, les conditions seront toujours réunies pour que le vivant se développe. Seulement, il se développera sous d'autres formes ou espèces. Les écosystèmes vont certainement changer.
Je suis d'accord la vie n'est pas en danger, et les hommes ne vont pas forcément vers un apocalypse.
Mais êtes vous informé de ce que risque la biodiversité de la France ?
http://uicn-france.fr/liste-rouge-espec ... es-france/
Bien sûr la faune et flore spécialisés disparaîtront avec leur niche au profit des généralistes, et les généralistes se specialiseront ensuite.
Le problème c'est le temps des évolutions. Qui sera capable de se deplacer ou d'évoluer au "bon" rythme ?
"Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions." Boulet