Luc Ferron a écrit :Il y a un terme qui me semble absolument impossible a définir, c’est celui de liberté.
Dans le cas qui nous si, il s'agit d'une liberté au sens juridique du terme, c'est à dire "ce qui n'est pas interdit par la loi". L'émancipation des femmes est une augmentation de leur liberté puisqu'elles ont vu disparaître une contrainte légale à leur vie, à savoir leur statut de mineur sous tutelle d'un homme.
Vous évoquer le patriarcat en oubliant une chose,dans l’histoire de l’humanité,les conditions d’existences ont souvent été extrêmement dures et précaires,considérez l’espérance de vie jadis.
Alors déjà, je ne vois pas en quoi les conditions de vie justifient plus le patriarcat que le matriarcat ou toute autre organisation sociale. je dirais même que les conditions de vie difficile ont tendance à assouplir les organisations fondées sur des hiérarchies sociales (qu'ils s'agissent de questions de sexe ou pas) au profit de système de répartition des taches et de coopération. On a même tendance à penser que les sociétés préhistoriques, sociétés difficiles s'il en est, était matrilinéaire avec une collaboration des deux sexes, à savoir que c'était sans doute par la femme que se transmettait le lien familial, même si ça ne dit rien de son rôle politique.
Ensuite, s'il s'agit d'évoquer l'histoire de l'humanité, "le patriarcat" c'est un terme bien trop vague, sachant que des organisations sociales patriarcales ou matriarcales, il y en a eu des tas de versions différentes, avec plus ou moins de rôle et de liberté pour chacun.
Enfin, il ne s'agit pas de faire le procès du patriarcat dans le passé, mais de tirer les leçons aujourd'hui du changement de condition de vie. Même en imaginant que les systèmes patriarcaux étaient justifiés dans le passé par les conditions de vie (chose qu'il faudrait démontrer), les conditions de vies actuelles sont bien meilleurs dans beaucoup de pays et lui font donc perdre sa justification, si je suis votre argument.
Dans ce cas, en quoi sa disparition est-elle un problème ?
Le système patriarcal était certainement très imparfait,mais il était protecteur
Protecteur de quoi ?
Le système patriarcal a été réformé,et c'est une bonne chose mais vous croyez réellement que l’objectif le plus ambitieux pour les femmes et les hommes consiste a vivre égoïstement,chacun dans son coin parce qu’une certaine indépendance économique le permet.Cette indépendance n'est d'ailleurs pas généralisable a l'ensemble de la planète,écologiquement parlant.
Je ne pense pas que quiconque à part les bigots dans votre genre et quelques féministes un peu folles pensent que ce type de société soit le but de l'émancipation des femmes et du féminisme ou même soit souhaitables.
Non, les choses sont plus simple que ça: les femmes réclament d'être égales aux hommes dans la société, ce qui implique, entre autres:
-qu'elles puissent avoir les mêmes droits
-qu'ont ne les discriminent pas sans raison
-que la société cesse de les considérer avec un regard dicté uniquement par l'homme.
Pour la question qui importe dans ce topic, à savoir l'avortement, ça tient à leur volonté d'avoir leur mot à dire dans la sexualité, y compris leur mot à dire quand il s'agit d'avoir des enfants. L'avortement n'est peut-être pas la meilleure solution, mais c'est un moindre mal qui permet à la fois aux femmes d'avoir leur mot à dire et d'éviter des drames bien plus grave quand elles n'ont pas été écoutés (notamment des abandons, voir des infanticides).
Mais je sais déjà que selon vous, l'avortement est un infanticide, donc je ne tenterais pas vraiment de vous convaincre, j'essaie juste de me faire bien voir des quelques femmes de ce forum

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En fait vous préconisez,peut être sans trop y réfléchir, de remplacer le patriarcat par un féminisme tout aussi dévoyé.J’ose espérer que ce féminisme gauchiste n'est en fait qu'une maladie de transition vers un mode d’existence plus équilibré,moins égocentrique, plus épanouissant entre les femmes et les hommes.
Oui, c'est un argument habituel des bigots dans votre genre de prétendre que les valeurs familiales bien rigide qu'ils défendent sont en réalité une défense de la femme et une promesse d’épanouissement du couple. On en attend toujours la démonstration.
Je passe sur le sous-entendu puant de ce genre de rhétorique qui laisse quand même entendre que les femmes sont des êtres imbéciles capricieux, nymphomanes, faibles et lâches qu'il faut protéger d'elle même par la structure du couple chrétien et l'interdiction de l'avortement et du divorce, car si on les laisse faire, elles n'y auront évidement pas recours parce qu'elles savent ce qu'elles font, mais elles auront évidement des mœurs débridées et avilissantes et la société se diluera dans le malheur à cause des dérives que ces hystériques vont provoqué.
Comme d'habitude et ça c'est pas nouveau, parce que ça date de l'antiquité gréco-romaine, il y a sous-jacent cette peur de la sexualité féminine, cette impossibilité de penser que la femme est un être qui vaut quelque chose en dehors de l'association d'un mari qui va la réfréner et lui permettre de s'épanouir au sein stoïcien du terme, à savoir par le bonheur de la quiétude et non pas par la jouissance fugace dont on sait qu'elle est friande, cette salope !

This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)