Rebonjour,
Mon cher Etienne, puisque vous daignez répondre, je vais en faire de même.
Par contre ce sera surement la dernière fois que je m'adresse à vous.
Pour commencer j'aimerais une clarification sur votre position:
P1 : "Toutes les connaissances scientifiques sont des croyances ?"
Pensez vous que P1 est "vrai" dans le sens courant* des termes employés ?
*la langue française parlée par le bas peuple
Etienne Beauman a écrit :Je ne peux laisser passer des erreurs factuelles si elles sont encensées par un modérateur.
Il y a des lecteurs qui pourraient se faire abuser.
Dois-je commenter de quel type de manipulation de débat il s'agit ?
Non son propos n’apporte pas de clarté, au contraire
Allons plus loin, la "vérité" dans son sens propre à la logique, parle de la cohérence des raisonnements utilisés. Elle ne parle pas des propositions évaluées. Prenons un énoncé logique: "A implique B".
La "vérité" dans son sens logique, s'applique au lien entre A et B, mais pas à A ou à B.
c'est faux
Les valeurs de vérité, pas besoin de guillemets c'est comme ça que s'appelle, porte sur la relation
et sur les propositions.
a -> b est vrai si a et b sont vrai ou si a est faux.
a -> b est faux si et seulement si a est vrai et que b est faux.
Je vous invite à relire attentivement votre lien (et mon propos aussi):
La logique classique n'a que deux valeurs de vérité, « vrai » et « faux », que l'on représente par 1 et 0. Le connecteur « ⇒ » s'interprète alors par une application de l'ensemble {0,1}2 sur {0,1}, soit une opération booléenne ayant la table de vérité suivante
Nous allons voir que cette définition ne fait pas du tout votre affaire:
- [1] Premier point: vous qui rejetiez le caractère absolu de la vérité, vous venez nous servir une définition où la vérité est absolue (0 ou 1),
[2] L'opération booléenne (vrai/faux) est une application faite par le connecteur.
Selon (1) vous utilisez donc une définition qui n'est pas auto-cohérente. Vous niez que la vérité est absolue, pourtant comme vous pouvez le voir, en logique la vérité ne prend jamais la valeur 0.5. Ici c'est déjà un suicide argumentaire.
Selon (2) La logique est une application qui conserve les propriétés d'une proposition. C'est là tout son intérêt.
Cependant, elle ne vous apprend rien sur la véracité des propositions. En effet, cela ne vous apprend rien sur les propositions "p" et "q".
C'est le cœur de mon propos. Vous pouvez considérer un raisonnement comme "vrai", mais si vous restez dans le cadre de la logique pour les propositions, alors vous utiliserez toujours "si" avant de les qualifier de "vrai".
Cette "vérité" ne s'applique donc pas aux propositions en logique. Ce n'est qu'un moyen d'exprimer la conservation de certaines propriétés d'une proposition au travers d'une application logique !
Vous aviez deux choix en me répondant:
- [1] Me demandez poliment d'expliciter un point de mon discours qui vous semblait flou,
[2] Directement décréter que mon propos était bon à jeter.
Si nous étions dans une discussion rationnelle, vous auriez fait selon (1). Dans la mesure ou vous avez agit selon (2), j'imagine que nous ne sommes pas dans une discussion rationnelle ?
Ce qui en fait invalide tout votre exercice linguistique.
Une définition un peu plus explicite selon moi est la suivante:
"
Une table de vérité est une table mathématique utilisée en logique — en particulier le calcul propositionnel classique et l'algèbre de Boole — pour représenter de manière sémantique des expressions logiques et calculer la valeur de leur fonction relativement à chacun de leurs arguments fonctionnels (chaque combinaison de valeur assumée par leurs variables logiques)."
Le mot clé à ne pas raté est relativement. Comme je le disais, si un lien logique peut-être "vrai", les propositions reliées dans le cadre de la logique demeureront uniquement "cohérentes" elle ne seront pas "vraies" pour autant. Il vous sera impossible de leur assigner la propriété "vrai" au delà de l'exercice de pensé, au delà du "si".
Pour le faire vous allez devoir sortir du cadre de la logique. Hors une fois hors cadre, la définition que vous avez choisie (qui n'est pas cohérente avec celle que vous donnée ici) n'a pas plus de valeur que les autres apriori !
Le cœur de son raisonnement censé prouver que je dis de la merde est faux. Factuellement faux.
Non, vous ne l'avez pas compris. Je n'ai pas fait usage du mot "merde" (mais au final, je pense que vous avez bien identifié la consistance, l'odeur, et la texture du produit).
Le cœur de mon raisonnement, c'est de montrer que vous n'êtes pas dans une discussion rationnelle.
Et que vous croyez, pour quelques obscures raisons que toutes les discussions rationnelles doivent faire usage de VOS définitions.
Je ne sais plus qui, vous avait posé des questions fort intéressantes:
- [1] Une discussion philosophique est-elle rationnelle ?
[2] Une discussion scientifique est-elle rationnelle ?
Vous avez soigneusement évité ces questions, de même que la partie de mon message qui faisait allusion au même point.
Les réponses partielles sont également une forme de manipulation de débat, offrant des échappatoires discrètes bien commodes dans certains cas.
Faisons un peu de logique:
- P0 : Les discussions philosophiques sont des discussions rationnelles.
- Posons que par définition P0 est vrai (en convenons nous ?)
- P1 : Une discussion rationnelle se doit d'utiliser la définition de la vérité proposé par Étienne (ce que prétend Étienne)
- P2 : Il existe au moins une discussion philosophique qui n'utilise pas la définition de la vérité proposée par Étienne (euphémisme)
- Si P1 vrai et P2 vrai alors P0 est fausse.
Ainsi nous avons une contradiction. Soit la logique est fausse, soit l'ensemble des propositions est incohérent.
Notons qu'ici nous sommes déjà sortie du cadre de la logique pure, puisque l'on utilise des propositions qui sont des constats empiriques.
La proposition problématique est P1.
En effet selon cette proposition Étienne réclame un monopole de la raison sur des bases purement sémantiques.
J'imagine qu'une discussion qui n'est pas une discussion rationnelle est irrationnelle ? Merci d'expliciter.
Si oui, vous venez de créez un contexte dans lequel tout vos opposants sont
de facto irrationnels*.
Nous sommes à nouveau en plein dans la manipulation de débat.
*Notons qu'un grand nombre de philosophes sont également irrationnels dans ce contexte posé par Étienne.
plus loin il insiste
La vérité en son sens logique ne saurait s'appliquer à des propositions qui parlent du monde physique. La vérité au sens logique, ne parle que de la justesse ou non des liens logiques (cad. les objets auxquels elle s'appliquent) qui relient les propositions d'un discours.
La première phase est gratuite, ou alors elle est déduite de ce qui a été dit avant, vu que c'est faux on peut rien en faire, mais en plus elle est elle aussi fausse on va le voir juste après. La seconde est une redite, c'est toujours faux .
En langue Française, si vous utilisez le mot "vrai" en rapport avec une proposition se prononçant sur la nature (cad. qui n'est pas une proposition logique), cela ne peut pas être dans le sens logique du mot "vrai".
Ridicule !
Si c'était vrai je ne pourrais pas appliquer les raisonnement logique sur des propositions du réel.
Non, vous le pouvez, mais pas comme vous semblez l'imaginer.
La seule chose que vous pouvez en déduire est qu'un raisonnement logique valide conserve certaines propriétés des objets qu'il relie. Cela ne permet pas d'attribuer ces propriétés. La nuance est petite, mais capitale.
La logique ne peut pas vous apprendre si "p" et/ou "q" est "vrai". Le prétendre n'a aucun fondement logique.
La logique vous informe juste de la validité (du caractère vrai) du lien qui les relies.
On se retrouve donc avec amusement dans la situation décrite par les définitions de Psyricien : "p" et "q" sont peut-être vraies, mais vous ne pouvez pas le savoir. Pas par la logique en tout cas. Vous devez donc sortir de ce cadre !
Voila pourquoi la dénomination "vrai" de la logique ne saurait s'appliquer à des propositions ayant trait au réel. Pour pouvoir dire "p est vrai" vous devez sortir du cadre de la logique. En logique vous pouvez uniquement rencontrer les formulations "si p est vrai" ou "alors p est vrai", qui sont conditionnelles.
Et donc si vous conservez le "vrai" en son sens logique pour l’appliquer à une proposition, vous le sortez de son cadre.
Vous devez autoriser les autres à user de leur propre définition.
Du moins, c'est que ferait une personne ayant une discussion rationnelle !
Vu que vous agissez autrement, j'en déduit que vous n'êtes pas dans une discussion rationnelle.
P1 les A sont des B
P2 C est un A
P3 C est un B
Supposons P1 vrai au sens de la logique
Supposons P2 une information sur le monde physique, comment évaluez vous sa véracité ?
Pas par la logique en tout cas.
se traduit naturellement sans aucun souci :
P4 Les grecs sont des hommes
P5 Socrate est grec
P6 Socrate est un homme
Vous n'avez pas démontré que P5 est vrai au sens de la logique. Pour démontrer P5 "vrai" vous avez du sortir du cadre de la logique en passant à un cadre empirique. Vous faites exactement ce que je disais, vous sortez les mots de leur cadre*.
En outre, la formulation de P4 est ambigüe. Je connais des
dieux grecs. Est-ce à dire que les dieux sont des hommes ?
Voyez comme il est simple d'user de jeu sémantiques ! Vous trouvez cela déloyales ? Petit ? Mesquin ? Bienvenu devant le miroir.
*Ce qui ne me pose pas tant de problème que ça, c'est juste que cela met à bas la cohérence de vos propos, puisque votre unique argument c'est de dire que vous êtes dans un cadre et donc vous DEVEZ utiliser une définition bien spécifique.
Dès que vous sortez de ce cadre, vous faites voler en éclats votre affirmation.
Il n'y a absolument aucune différence entre
1) dire que si P1 et P2 sont vrais alors P3 est vrai
Si P1 et P2 parlent du monde physique, vous ne pouvez leurs attribuer la propriété "vrai" sans sortir du cadre de la logique.
Vous vous tirez une balle dans le pied !
Ici vous en restez avec du conditionnel, je peux tout aussi bien dire: "si P1 et P2 sont fausse alors ...."
Vous ne pouvez pas assigner la propriété "vrai" à P1 et P2 sur la base de la seule logique. Ce qui était le point de mon propos
2) dire que si P5 et P6 sont vrais alors P6 est vrai
En effet, si P6 est vraie, alors P6 est vraie, on nomme cela une tautologie.
Les "vrai" de 1) veulent strictement dire la même chose que les "vrai" de 2).
Non, le premier est un raisonnement conditionnel (qui n'assigne donc pas la propriété "vrai" au proposition P1 et P2), le second est une tautologie.
Conclusion : ce n'est toujours pas une discussion rationnelle. C'est un petit bac à sable où le but est de jouer de sémantique pour
essayer d'avoir toujours raison.
Comme je le disais, je doute fortement de vous répondre à nouveaux. Je vous laisse donc avoir le dernier mot. Même si au fond, je pense que la plupart des intervenants/lecteurs ont très bien identifié la situation.
Amicalement,
10-eux