Bonjour tout le monde et Jean en particulier,jean7 a écrit :... Pour moi ça ne change rien sur la question du libre arbitre puisque je pense que l’opposition n'est pas fondée et qu'il y a compatibilité.
La question n'est pas simple. Il y a l'histoire générale d'un individu et les divers choix qui permettent d'accomplir l'histoire générale. Par exemple, si je me gratte la tête ou le genou ça ne va rien changer à mon post actuel. Ce qui signifie que le déterminisme serait plutôt une affaire macroscopique et pas forcément une affaire microscopique. Entre les deux il y a un espace de liberté relatif qu'on peut tenter d'examiner.
Pour répondre à Yquemener au début de cette discussion, la différence entre un robot et un être humain c’est que l’homme peut sentir ou éprouver de la souffrance, du plaisir ou de la joie. Le robot qui joue ou qui travaille le fait sans état d’âme. Le but ultime est donc différent : pendant que le robot agit froidement selon le but pour lequel il a été programmé, l’homme est mû par des nécessités vitales croissantes qui partent depuis le seul fait de se nourrir physiquement, pour arriver à un bonheur psychologique le plus durable possible en passant par des moments de plaisir et de joie.
La liberté (ou le libre arbitre) n’est pas la possibilité de faire tout ce que l’on désire (qui est toujours un état de nécessité), mais la possibilité de se soustraire à un état de nécessité.
Nos actions dans la vie produisent des causes qui engendrent en retour des effets qui peuvent être plaisants, déplaisants ou créer une souffrance physique pouvant aller jusqu’à une souffrance psychologique. Ceci a pour conséquence que l’homme oriente ses actions (consciemment ou inconsciemment) en fonction de la connaissance (consciente ou inconsciente) qu’il a de ce qui le fera souffrir ou pas et de ce qui lui procurera de la joie ou pas. Au plus il aura appris et intégré quels sont les actes qui engendrent de la souffrance et au plus il les évitera et les orientera vers ceux qui lui procurent du plaisir ou de la joie, que ce soit au niveau physique ou psychologique.
Ainsi, l’espace de liberté dans lequel l’homme se meut, croît dans une mesure directement proportionnelle à son degré de connaissance. Il ne s’agit pas ici d’une connaissance intellectuelle, mais d’une connaissance assimilée du vécu (bien que le principe fonctionne également au niveau de la connaissance théorique, mais ce n’est pas sur ce plan que l’homme se distingue d’une machine).
Cela vous parait peu ? En fait ça change tout ! On comprend de ce qui précède que le déterminisme de l’homme (tout comme le sentiment de liberté) n’est pas quelque chose de figé, mais d’évolutif. L’homme a la faculté de modifier sa détermination en fonction de ce qui lui apporte un sentiment de plaisir ou de joie passager, pouvant évoluer jusqu’à un bonheur durable.
Le moteur de tout cela n’est rien d’autre que l’instinct d’autoconservation se manifestant à des niveaux différents de complexité! Selon le niveau de complexification il existe une chaine de causes et d’effets qui regarde le monde matériel, le monde des sensations, le monde psychologique inférieur et le monde psychologique supérieur. Et c’est justement dans l’interconnexion de ces mondes que les sujets qui vivent de telles interconnexions trouvent la possibilité de se soustraire à la chaine déterministe d’un monde ou d’un autre (par exemple en sacrifiant le besoin de se reposer afin de satisfaire le désir de ses enfants qui veulent sortir ou jouer).
Et qu’est-ce qu’un tel instinct d’autoconservation se manifestant à des degrés différents de complexité (du physique au psychologique), sinon une finalité de la nature ?
Le problème du déterminisme matérialiste est d’exclure une finalité non matérielle, or, personne ne peut nier que la vie naturelle a au moins le but de s’autoconserver, ce qui n’est plus une propriété de la matière, mais une propriété de la vie. D’autre part, le principe d’adaptation ainsi que le fait que la nature procède par plusieurs tentatives infructueuses ne change rien au fait qu’elle est mue par le désir inconscient de se développer et s’autoconserver. Il est à noter que personne ne peut créer la vie avec de la matière, on peut juste créer les conditions favorables à son apparition.
Il est clair que si le finalisme devait impliquer l’existence d’un quelconque Dieu anthropomorphique, tels qu’ils sont décrits par les différentes religions monothéistes existantes, je ne pourrais que le contester. C’est la forte répulsion envers tous ces faux Dieux qui empêche certains scientifiques d’accepter le principe de la finalité. Une croyance c’est une croyance, qu’elle soit biaisée par un athéisme dur ou une religion naïve.
Bien à vous
DEF