Raphaël a écrit :Est-ce qu'ils peuvent échapper à leur instinct ?
C'est effectivement la bonne question.
Je ne sais pas comment tu peux être catégorique sur la réponse.
C'est particulièrement difficile de se mettre dans la tête d'une ver...
On a vite fait de confondre avec le cul
je ne sais même pas si c'est le meilleur lieu pour évaluer cette question.
Bon, sans plaisanter, un ver organiquement est visiblement moins doté que nous et on ne se trompe sans doute pas en attendant de lui des performances moindres. Mais savoir s'il n'aurait pas de conscience, de pensées et de libre arbitre... OK, on peut dire qu'on a pas prouvé qu'il en avait.
Oui, les investigations de la conscience par la science sont de plus en plus poussées. Il n'empêche que tu vois bien les problèmes que !a pose dans ton débat avec DEF de se mettre d'accord sur qui a une conscience dans les espèces avec lesquelles on ne sait pas communiquer. On a des trucs qui tendent à mettre en évidence la conscience de soi, ça aide un peu. Mais c'est loin de régler la question.
Regarde, 25D considère que la conscience peut circuler hors du corps. Les difficultés que ça pose pour contester ou étayer une telle idée.
Et puis on a d'un coté des animaux dont le cerveau est cousin du notre sans qu'on puisse communiquer avec eux. On sait qu'ils ont une existence individuelle dans leur espèce. Leurs façon de communiquer propre... Et d'un autre coté des machines conçues pour communiquer entre elles et avec nous et répéter nos comportements sans leurs imperfections. Nous ne sommes pas seuls.
Conscience, intelligence, conscience de soi, libre arbitre, liberté... les questions sont légitimes.
Bon, mais je ne dis pas que ton point de départ n'est pas meilleur que le mien.
J'explique seulement pourquoi j'opte pour un autre.
Et il n'est pas gagné qu'ils puissent aboutir aux mêmes conclusions.
Dans mon vocabulaire, décider, c'est tout de même plus que faire ceci plutôt que cela. On peut constater qu'un ver ne fait pas deux choses à la fois, donc a postériori on constate qu'il a fait des choix. Je ne sais pas vérifier qu'il décide, à savoir que préalablement à son action il faisait quelque chose en qui préparait son choix. C'est un peu la phase 1, "réflexion", de la définition d'ABC.
Pour l'ordinateur, c'est vraiment l'autonomie de la décision que je remet en cause.
Dans l'expérience de la pièce que je proposais à DEF, si tu met un ordinateur dans la pièce à la place de l'individu humain, tu peut tirer la même conclusion : des décisions sont libres de ce qui s'est passé hors du cadre d'expérience.
Mais maintenant, faisons varier le cadre. Supposons qu'on ait des leviers pour faire varier le volume et le temps constituant le cadre d'expérience. Pour un ordinateur, tu arrivera rapidement et dans tous les cas à inclure les conditions initiales expliquant clairement les décisions de l'ordinateur lors de l'expérience à partir de la volonté de ses créateurs (assembleurs, programmeurs etc.). Pour un individu humain, c'est impossible. Ce n'est pas "techniquement inaccessible par manque de moyens". C'est impossible théoriquement. Sauf à pousser les curseurs à l'univers complet dans toute son histoire, on ne pourra pas circonscrire les déterminants ayant opéré dans la décision.
Cette différence me semble objective et ne pas dépendre de mon état de conscience ni de celle des ordinateurs.