Hello Napoléon,
Pour m'expliquer plus en détail, je vais reprendre un argument de S. Adler [1]. C'est un truc assez technique, donc désolé pour les non-initiés.
Examinons le système composé d'un expérimentateur et d'un spin que cet expérimentateur aimerait mesurer.
Avant la mesure, le système complet est dans un état |psi>. Cet état |psi> est la superposition de deux états purs |psi1> et |psi2>, qui représentent chacun les différentes possibiités de résultat de l'expérience.
On a donc les deux possibilités suivantes:
|psi> ----> |psi1>
|psi> ----> |psi2>
Supposons qu'on effectue une expérience de type Stern-Gerlach. En gros, on plonge le spin dans un champ magnétique. Le champ magnétique, ce n'est qu'un tas de photons, qui obéit à une évolution unitaire. Le spin, c'est disons un électron, qui obéit à une évolution unitaire. L'expérimentateur, c'est un tas de photons, gluons, quarks, électrons... qui obéissent tous à des évolution unitaire. Donc il doit exister un opérateur unitaire U qui donnera l'évolution totale du système, çàd tel que
U |psi> = |psi1>
U |psi> = |psi2>
Maintenant, on arrive à la contradiction. U ne peut pas être unitaire, parce que:
1 = <psi | psi > = <psi | U+ U |psi > = <psi1 |psi2 > = 0
Voilà, fin du passage technique, passons à l'interprétation...

Pour moi, ça veut juste dire que, dans l'interprétation standard de la mécanique quantique, une mesure ne peut pas être réduite à une simple interaction physique. Il se passe quelque chose de plus mystérieux, qui cause le collapse du paquet d'onde. Wigner a avancé que, de manière définive, c'est l'âme qui cause le collapse du paquet d'onde, et que celle ci n'est pas soumise à une évolution unitaire.
Adhémar
[1] Stephen L. Adler,
Probability in quantum mechanics, dans
Chance in Physics: Foundations and perspectives, Lecture Notes in Physics, Springer
ps: je ne nie pas les succès expérimentaux de la mécanique quantique, qui sont tout bonnement époustouflants. Ce que je conteste, c'est l'opinion - courament répandue - qu'on possède une interprétation satisfaisante de la MQ.