La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

Politique, histoire, société... et autres sujets sans lien avec le paranormal
Avatar de l’utilisateur
Inso
Messages : 4228
Inscription : 11 mai 2013, 22:00

Re: Pas fort.

#651

Message par Inso » 15 janv. 2018, 22:23

Kraepelin a écrit : 15 janv. 2018, 17:32 À la parité sur la valeur "totale", non, certainement pas!

Par contre, lorsque l'on regarde à travers une grille typologique, on arrive à des valeurs bien plus proches de la parité pour la plupart des types. En fait, les seuls sous-types où les femmes sont presque absentes sont les sous-types entourant la "carence affective"
...
Les sous-types carencés sont ceux les plus fortement représenté. Aussi, ces seuls groupes font largement écraser la balance du côté des hommes.
Pour les autres types (déficients intellectuels et organiques, schizophrènes, paranoïaques, dépressifs et pervers), les femmes sont à peu près aussi nombreuses que les hommes. Elles sont cependant moins souvent dénoncées, moins souvent inculpé et moins souvent condamné. Les préjugés culturels jouent à fond en leur faveur.
Merci de ces explications.
Toutefois, il s'agit ici de groupes ayant un profil psychologique particulier, voire pathologique. Il me semble que pas mal d'auteur d'agressions sexuelles sont des gens "normaux", du moins n'ayant pas de carence ou de souffrance particulière (surtout pour les agressions sexuelles non criminelles). Est-ce le cas ou bien tous (ou la plupart) des agresseurs se retrouvent en fait dans les catégories que tu as cité ?
Par exemple, Weinstein se retrouverait-il dans une de ces catégories ? (si du moins on en sait assez sur son profil psychologique, comme abordé dans cet article.

Inso
Thunderbolt and lightning very, very frightening me (Galileo)

Avatar de l’utilisateur
Etienne Beauman
Messages : 6881
Inscription : 20 févr. 2011, 18:59

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#652

Message par Etienne Beauman » 15 janv. 2018, 22:25

Kraepelin a écrit : 15 janv. 2018, 21:55 mais elles ne le sont pas plus souvent lorsqu'on interroge hommes et femmes avec des instruments plus fiables que les statistiques policières.
Sources ?
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
Is this a discussion?

Avatar de l’utilisateur
Inso
Messages : 4228
Inscription : 11 mai 2013, 22:00

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#653

Message par Inso » 15 janv. 2018, 22:32

Pour le fun :
Parfois, la proximité de deux articles sur une page web (ici l'express cet après-midi) ruine certaines déclarations :lol:


Image

Inso
Thunderbolt and lightning very, very frightening me (Galileo)

Avatar de l’utilisateur
Vathar
Messages : 1014
Inscription : 23 sept. 2016, 15:41

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#654

Message par Vathar » 15 janv. 2018, 23:00

Kraepelin a écrit : 15 janv. 2018, 21:55Il faut savoir lire correctement les statistiques sinon on se laisse prendre par son "biais de confirmation" et on ne vérifie jamais que ses propres convictions. Renonce à tes fables et regarde ce que les chiffres disent vraiment et pas seulement les chiffres qui arrange ta croyance.
LoutredeMer a écrit : 15 janv. 2018, 20:24 2016 en France : 123 femmes tuées vs 34 hommes.

Au Québec, en 2015, les femmes composent la totalité ou presque des victimes d’homicides (72,7 %), d’enlèvements (100 %), de séquestration (97,0 %) et d’agressions sexuelles (97,4 %) commis par un conjoint ou un ex-conjoint.
Pourtant ces chiffres ne sont pas incompatibles avec la source que tu as posté un peu plus haut :
Les femmes demeurent plus susceptibles que les hommes d’être victimes d’un homicide aux mains de leur
conjoint. En 2009, le taux d’homicides sur une conjointe était environ trois fois supérieur à celui des homicides
sur un conjoint.
Comme lors des cycles précédents de l’ESG sur la
victimisation, les femmes ont continué de déclarer
des formes plus graves de violence conjugale
comparativement aux hommes
Flemme de copier le graphique page 11 mais il confirme cette proposition.

J'ai été un peu surpris par les raisons qu'ont les hommes et les femmes de ne pas avoir contacté la police, je ne m'attendais pas à ce que la peur ne dépasse pas le bas de la liste.

Quoi qu'il en soit, ton document tend à indiquer aussi que même si plus d'hommes sont victimes de violence domestique qu'on ne le penserait, les conséquences physiques tendent à être moindres que pour les femmes.

Avatar de l’utilisateur
LoutredeMer
Messages : 9046
Inscription : 30 juil. 2008, 23:34

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#655

Message par LoutredeMer » 15 janv. 2018, 23:14

Il faut savoir lire correctement les statistiques sinon on se laisse prendre par son "biais de confirmation" et on ne vérifie jamais que ses propres convictions. Renonce à tes fables et regarde ce que les chiffres disent vraiment et pas seulement les chiffres qui arrange ta croyance.
Pf.. :a2:

--------------

Toi et moi nous sommes en total decalage l'un vis a vis de l'autre face à la réalité , qu'elle soit effective ou potentielle. (note que je ne m'engage pas pour les autres).

Rassure-toi, je pense que personne ici ne te croit méchant ;) .
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: Pas fort.

#656

Message par Kraepelin » 15 janv. 2018, 23:18

Inso a écrit : 15 janv. 2018, 22:23 Il me semble que pas mal d'auteur d'agressions sexuelles sont des gens "normaux", du moins n'ayant pas de carence ou de souffrance particulière (surtout pour les agressions sexuelles non criminelles).
Tu as parfaitement raison en ce qui regarde les agresseurs de femmes adultes. Il n'y a pas profil socio-démographique type du violeur. On trouve des violeur dans toutes les couches de la société et tous les milieux. Les agresseurs de femmes adultes n'ont psychologiquement qu'un point en commun: presque tous ont une faible capacité d'empathie.
Inso a écrit : 15 janv. 2018, 22:23Est-ce le cas ou bien tous (ou la plupart) des agresseurs se retrouvent en fait dans les catégories que tu as cité ?
La typologie que j'évoquais est celle des abuseurs d'enfants. Dans leur cas, oui, il y a toujours un profil clinique.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#657

Message par Kraepelin » 15 janv. 2018, 23:54

Vathar a écrit : 15 janv. 2018, 23:00
Pourtant ces chiffres ne sont pas incompatibles avec la source que tu as posté un peu plus haut :
En effet! Je ne contestais pas, et n'ai jamais contesté, le fait que les blessures graves et le décès soit plus nombreux chez les victimes féminines.
Vathar a écrit : 15 janv. 2018, 23:00 Quoi qu'il en soit, ton document tend à indiquer aussi que même si plus d'hommes sont victimes de violence domestique qu'on ne le penserait, les conséquences physiques tendent à être moindres que pour les femmes.
Absolument! Il ne m'est jamais venue à l'esprit de contester les chiffres correctement colligés. Comment les interpréter, par contre? Es-tu sûr que l'interprétation généralement donnée à ces chiffres est correcte? Par exemple, les chiffres ne tiennent pas compte du poids. Ne crois-tu pas qu'il serait intéressant de corriger les données en mesurant la différence de poids entre les protagonistes(1). Qu'arriverait-il si dans 100 combats de boxe, nous opposions systématiquement un poids plume et un poids moyen et qu'a la suite de combat on faisait évaluer les blessures respectives par une équipe médicale?

Veux-tu le fond de ma pensée? Je trouve que la violence conjugale est une choses très laide et souvent même révoltante. J'ai beaucoup d'empathie pour mes clientes qui en sont victimes. Lorsque la chose survient, je les incite presque toujours à faire appel à la police et aux ressources du milieu communautaire. Cependant, ma pratique me conduit aussi à constater que les femmes ne sont pas meilleures que les hommes. Je découvre autant de mesquinerie, d'égoïsme et de violence chez mes clientes que chez mes clients. La violence prend juste un autre visage. C'est vraiment laid de donner un coup de poing, mais il y a des façons "non-physiques", plus destructrices encore, de frapper quelqu'un. Alors, lorsque je voix des idéologues faire les chaudes gorges et présenter systématiquement les femmes comme les victimes unilatérales de la violence conjugale, j'ai un petit frison dans le dos et je regarde les prétendu "preuves" avec attentions. Elles ne sont pas toujours fausses, loin delà, mais elles sont souvent partielles. Dans le même ordre d'idée, je lisais hier que 99% des personnes mortes dans un accidente de travail en France sont des hommes. C'est un fait! Il serait cependant malhonnête d'évoquer ce fait pour justifier les différences de salaires entre les hommes et les femmes parce que le risque d'incident mortel n'est pas le seul risque à considérer dans la mesure des danger au travail.


(1) L'idée n'est pas de moi. Je crois me souvenir que c'est une fonctionnaire de l'INSQ qui citait un auteur américain.
Dernière modification par Kraepelin le 16 janv. 2018, 13:01, modifié 2 fois.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Avatar de l’utilisateur
Etienne Beauman
Messages : 6881
Inscription : 20 févr. 2011, 18:59

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#658

Message par Etienne Beauman » 16 janv. 2018, 02:15

Kraepelin a écrit : 15 janv. 2018, 23:54 Ne crois-tu pas qu'il serait intéressant de corriger les données en mesurant la différence de poids entre les protagonistes
Ne crois tu pas que c'est une belle échappatoire supposant que le poids serait une causalité de la violence (pertinence ?) plutôt qu'une corrélation s'expliquant facilement -en moyenne les hommes sont plus lourds que les femmes- ?

Que les blessures soient plus sévères en fonction du rapport de force entre agresseur et victime n'a rien d'étonnant, que les chauffeurs de bus tuent plus de cycliste que les cyclistes ne tuent de chauffeur de bus ne s'explique pas parce que les bus sont plus lourds que les vélos. C'est bien la conduite du chauffeur qui est en cause. il n'y a que peu de cas de vélo refusant la priorité à un bus, pas folle la guêpe.
la responsabilité du comportement à risque incombe à celui qui passe à l'acte, peu importe son poids ou la taille de son engin.
Citation de l'oncle Ben "un grand pouvoir implique une grande responsabilité".
Les cyclistes ne respectent pas toujours le code de la route mais ils ne mettent pas en général la vie d'autrui en danger, un mec de 50 kilo de nature violent ne choisira pas une femme de 100 kilo pour exercer sa violence ou alors il se fera casser la gueule et il fera partie des victimes que tu mets sur le compte de la violence du au femme. Trop facile de retourner ce type d'argument en mousse.

la grande majorité des crimes sont le fait d'hommes (curieusement on retrouve un taux de l'ordre de 95%)
https://www.justicepenale.net/single-po ... 3%A9hender
Jusqu'à preuve du contraire, le poids n'y joue aucun rôle significatif.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
Is this a discussion?

Avatar de l’utilisateur
Wooden Ali
Messages : 5070
Inscription : 09 déc. 2006, 21:31

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#659

Message par Wooden Ali » 16 janv. 2018, 08:57

la responsabilité du comportement à risque incombe à celui qui passe à l'acte, peu importe son poids ou la taille de son engin.
Toutes choses égales par ailleurs (il n'y a aucune raison que les femmes soient "meilleures" que les hommes), le rapport de force physique est du côté des mâles. Comme c'est dans la nature humaine de profiter sans modération de ses avantages, il y a donc beaucoup plus d'abuseurs que d'abuseuses.
Inutile donc de tortiller, les violences conjugales physiques sont quasi unidirectionnelles car les couples "à la Dubout" sont une rareté. Un principe bien utile veut qu'on s'attaque en priorité au plus fréquent. les violences physiques féminines sont anecdotiques et ne méritent pas, dans un premier temps qu'on se focalisent dessus. Elles peuvent même apparaitre comme une diversion.

NB Kraepelin signale que la violence féminine existe bel et bien (le contraire serait étonnant) et que ses manifestations sont psychologiques plutôt que physiques. C'est effectivement une façon d'exprimer un autre rapport de force, moralement discutable mais socialement plus acceptable. Il est d'ailleurs probable que la voie la plus prometteuse d'améliorer les statistiques soit de transformer une violence visible et inacceptable* en une violence psychique socialement plus neutre. Dans le futur, moins d'arnica et de plâtres donc, mais plus de psys.

* Eradiquer la haine et la bêtise qui sont les causes ultimes de ces débordements me semblent hors de portée.

"Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent." Michel Audiard
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens

Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu

Florence
Messages : 11487
Inscription : 03 sept. 2003, 08:48

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#660

Message par Florence » 16 janv. 2018, 09:27

Etienne Beauman a écrit : 16 janv. 2018, 02:15 un mec de 50 kilo de nature violent ne choisira pas une femme de 100 kilo pour exercer sa violence ou alors il se fera casser la gueule et il fera partie des victimes que tu mets sur le compte de la violence du au femme.
Oh que si. Le cas n'est pas si rare, du "cradzet" de 50 kg souffrant de complexes parce que les femmes "normales" n'en veulent pas et n'a pas les ressources pour aller s'acheter une femme en Thailande, et qui choisit donc une femme "désespérée" de se caser et conditionnée par son éducation à se soumettre aux hommes et à ne pas se défendre physiquement ("parce que ce n'est pas féminin").

Il arrive que Madame* finisse par péter un plomb et rectifie Monsieur à coup de poêle à frire**, mais la plupart du temps, elle se contente de filer après quelques (années de) raclées ... J'ai connaissance de plusieurs cas, dans plusieurs pays, soit personnellement, soit via des associations anti violence conjugale.

* Thailandaise aussi
** alimentant les statistiques sur la violence féminine ...
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

Avatar de l’utilisateur
Vathar
Messages : 1014
Inscription : 23 sept. 2016, 15:41

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#661

Message par Vathar » 16 janv. 2018, 12:13

Il y a quand même quelques trucs qui me chiffonnent dans les réponses lues plus haut.
Florence a écrit : 16 janv. 2018, 09:27Il arrive que Madame* finisse par péter un plomb et rectifie Monsieur à coup de poêle à frire (alimentant les statistiques sur la violence féminine)
Donc en gros les statistiques sur la violence domestique féminine sont causés par des hommes? On accuse Kraepelin de nous présenter des scénarios allant dans son sens, c'est pas mieux. Si ce n'est qu'une boutade, excuse moi de l'avoir mal comprise, défaut de la communication par forum interposé.
Wooden Ali a écrit : 16 janv. 2018, 08:57Il est d'ailleurs probable que la voie la plus prometteuse d'améliorer les statistiques soit de transformer une violence visible et inacceptable* en une violence psychique socialement plus neutre
Il est quand même triste que la violence domestique soit "socialement plus neutre" quand on parle dans un fil sur le viol et les agressions sexuelles, domaine qui s'enorgueillit de ne pas faire de distinction entre un viol ou un attouchement. On a parlé de frotteurs dans le métro, et le crime ici reste majoritairement psychologique. de même que la majorité des cas de harcèlement. La violence sexuelle sur les femmes est socialement/juridiquement/moralement inacceptable, qu'elle soit physique ou psychologique (ce qui est normal), mais il est plus politiquement correct de passer sous silence la violence domestique à caractère psychologique, secteur qui semble loin d’être exclusivement féminin.

Avatar de l’utilisateur
MaisBienSur
Messages : 6117
Inscription : 13 sept. 2012, 16:43

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#662

Message par MaisBienSur » 16 janv. 2018, 12:22

Violence physique contre violence psychique.

Effectivement, il est d'autant plus facile de prouver des traces de violence sur un corps que sur un "cerveau". Il est donc autant difficile de démontrer clairement la violence faite aux hommes et donc pour eux de porter plainte et d'entrer dans les statistiques. Même si bien sûr, je ne maintiendrais pas que cette violence est l’apanage de la femme !

On considère facilement le lion comme le roi des animaux, alors que c'est la femelle la plus dangereuse et c'est elle qui chasse !

J'ai travaillé dans des établissement où il y avait très peu d'hommes, et aujourd'hui dans une industrie ou la femme est très largement minoritaire. La loi du nombre est la même ! Le plus nombreux prends tous les pouvoirs, de drague comme hiérarchique.

La grande différence avec un homme, c'est qu'il a des hormones qui le travaillent un peu plus, un besoin vite "compulsif" d'aller au terme d'une banal drague :|
La femme aime séduire mais le but de son jeu sera de réussir à plaire. L'homme se laisse facilement embarquer par un besoin plus "physique". Et peu facilement avoir l'esprit plus orienté vers son besoin que vers celui d'une "conquête éventuelle".
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

Florence
Messages : 11487
Inscription : 03 sept. 2003, 08:48

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#663

Message par Florence » 16 janv. 2018, 13:20

Vathar a écrit : 16 janv. 2018, 12:13 Il y a quand même quelques trucs qui me chiffonnent dans les réponses lues plus haut.

Donc en gros les statistiques sur la violence domestique féminine sont causés par des hommes? On accuse Kraepelin de nous présenter des scénarios allant dans son sens, c'est pas mieux. Si ce n'est qu'une boutade, excuse moi de l'avoir mal comprise, défaut de la communication par forum interposé.
Il s'agit d'une boutade sans en être vraiment une.
Parce que ce sont des situations lamentables, alimentées par une mentalité, des situations sociales et une éducation calamiteuses, tant pour les hommes que pour les femmes, engoncés dans des rôles intenables forcés sur eux par tout un milieu social, familial, éducatif, psychologique. Les uns sont toujours encouragés à se considérer comme naturellement dominants ("chef de famille, protecteur, nourricier ", apologie de la force physique, de la séduction, ...), les autres à plaire, à se soumettre, à "servir". Lorsque l'un ou l'autre ne peut pas, ou plus, se conformer à ce rôle ou supporter les conséquences qui en découlent, la situation devient explosive.

Kraepelin n'a pas entièrement tort quant au problème de la "négation" de la violence féminine, mais son analyse des choses (e tous cas sur ce forum) est biaisée par une évidente volonté de régler des comptes professionnels/personnels envers la gent féministe, qui l'empêche de prendre en compte tant la disproportion entre les rôles dans la genèse de la violence que le fait qu'il s'agit souvent d'une histoire de "poule et d'oeuf" : comment savoir qui a commencé, comment et pourquoi ?
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

Avatar de l’utilisateur
Aggée
Messages : 1555
Inscription : 08 janv. 2018, 19:18

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#664

Message par Aggée » 17 janv. 2018, 04:51

Il existe des circonstances « culturelles ou folkloriques » qui peuvent êtres propices à certains abus sexuels dont les femmes peuvent en faire malheureusement les frais….. «  les baptêmes étudiants »
Les « bleu(e)s étant les étudiants non encore « baptisés »
Extrait :Le baptême en Belgique est un sujet assez controversé. Certains te diront que c’est purement et simplement du bizutage. Ils voient en ce dernier la réalisation d’actes inhumains, des actes dégradants d’étudiants à étudiants. Mais d’autres belges, te diront que la notion de baptême ne doit pas être rattachée à celle de « bizutage »,
http://unfrancaisenbelgique.be/le-bapte ... -bizutage/
Extrait :-Les jeux sexuels en général: fille ou garçon obligé(e) de se mettre torse nu (au minimum, il arrive que la nudité soit totale) pour se faire lécher le torse recouvert de crème chantilly. Concours d'érections pour les garçons et strip-tease sont des pratiques également assez répandues. Il est toutefois à noter que certains cercles bannissent ces pratiques, souvent sous la pression des autorités académiques.

-La nudité: est très importante dans certaines universités, notamment à l'ULB. Les bleus défilent nus dans les rues du campus le soir.

-La tonsure: des poils pubiens, des cheveux ou des deux, selon les endroits, généralement pour punir un bleu ou une bleuette d'avoir eu des relations sexuelles avec les anciens ou avec d'autres bleus/bleuettes

http://nonaubizutage.blogspot.be/2007/0 ... euves.html
J’ai décidé de me faire baptiser. Nue. L’idée sous-jacente – tout le monde est égal quel que soit son contexte social, économique ou culturel – était quelque chose dans lequel je pouvais me retrouver. Dans la réalité, l’idéal de l’égalité entre homme et femme ne collait vraiment pas car, en tant que femme, on m’évaluait différemment d’un homme. Après le baptême, nous sommes sorties avec un petit groupe de bleues et on nous a adressé des remarques du genre : « Tiens, voilà celle avec ses beaux nichons ! »  
http://solidaire.org/articles/j-ai-deci ... ptiser-nue





La nudité et l’abus d’alcool ne font pas souvent bon ménage.
Extrait : Liège : une étudiante violée durant une soirée de baptême
Selon, elle, l'étudiant aurait profité d'un moment où les deux jeunes se trouvaient isolés pour lui faire subir un viol digital.
l'étudiant en question n'a pas nié les faits, expliquant ne se souvenir de rien. Sans antécédent judiciaire, l'auteur présumé a été privé de liberté et déféré au parquet de Liège dans l'après-midi de dimanche.
http://www.dhnet.be/regions/liege/liege ... 5a064ebd0c
La justice belge est obligée de rappeler les règles,mais il y a fort a parier qu’elle se montrera humaine vis à vis de ce jeune étudiant,heureusement d’ailleurs car sans pour autant dénigrer les droits de la victime,ce garçon est-il réellement un violeur pervers ou a-t-il été lui aussi victime (sans minimisé l’acte qu’il aurait commis) d’un certain conditionnement propre à ce genre de soirées,il n’était probablement pas plus mais pas moins alcoolisé que les autres.
Il y a de toute évidence une responsabilité collective qui génère des victimes individuelles,nous sommes ici pleinement en présence d’une culture du viol sous couvert de folklores et de traditions estudiantines.

malog
Messages : 34
Inscription : 12 janv. 2015, 13:06

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#665

Message par malog » 17 janv. 2018, 10:09

Aggée a écrit : 17 janv. 2018, 04:51 La justice belge est obligée de rappeler les règles,mais il y a fort a parier qu’elle se montrera humaine vis à vis de ce jeune étudiant,heureusement d’ailleurs car sans pour autant dénigrer les droits de la victime,ce garçon est-il réellement un violeur pervers ou a-t-il été lui aussi victime (sans minimisé l’acte qu’il aurait commis) d’un certain conditionnement propre à ce genre de soirées,il n’était probablement pas plus mais pas moins alcoolisé que les autres.
Il y a de toute évidence une responsabilité collective qui génère des victimes individuelles,nous sommes ici pleinement en présence d’une culture du viol sous couvert de folklores et de traditions estudiantines.
Je ne comprend pas qu'une soirée étudiante bien arrosée puisse être un prétexte pour minimiser la pratique du viol. C'est absolument répugnant.

Florence
Messages : 11487
Inscription : 03 sept. 2003, 08:48

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#666

Message par Florence » 17 janv. 2018, 11:41

malog a écrit : 17 janv. 2018, 10:09Je ne comprend pas qu'une soirée étudiante bien arrosée puisse être un prétexte pour minimiser la pratique du viol. C'est absolument répugnant.
Etudiants ou non, jeunes ou plus âgés, une soirée bien arrosée entre hommes a de tous temps et en tous lieux été un prétexte pour minimiser, voire justifier, des comportements répréhensibles de tous ordres, depuis les infractions au code de la route au viol, en passant par diverses violences et destructions.

Il n'y a pas si longtemps que cela que l'alcoolisation est considéré, tant en droit qu'en morale, comme un facteur aggravant de tout un tas de comportements déviants et de crimes, et ce n'est toujours pas le cas partout.



* et une soirée bien arrosée entre femmes a également toujours été prétexte à justifier divers comportements indécents, stupides, dangereux, autodestructeurs et parfois aussi criminels (alcool au volant, entre autres ...).
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

Avatar de l’utilisateur
Vathar
Messages : 1014
Inscription : 23 sept. 2016, 15:41

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#667

Message par Vathar » 17 janv. 2018, 12:03

malog a écrit : 17 janv. 2018, 10:09Je ne comprend pas qu'une soirée étudiante bien arrosée puisse être un prétexte pour minimiser la pratique du viol. C'est absolument répugnant.
Je te rassure, tu n'es pas le seul. si circonstances atténuantes il y a, il ne faut généralement pas les chercher au fond d'une bouteille.

J'émettrai juste des réserves si tout ceci à bien eu lieu pendant une soirée de bizutage et que l'alcool a été bu sous contrainte. Je sais ca peut paraître "facile" pour les adultes de ce forum, mais l'expérience du bizutage peut aller du "pas mal" (organiser une collecte de vêtements pour les bonnes oeuvres locales) à l'étrange (vendre des rouleaux de papier toilette vêtu d'une tenu hétéroclite dans la rue piétonne) jusqu'à l'abus total (voir les liens postés par Aggée ci-dessus) et forcer un bizut à peine majeur à boire jusqu'au coma éthylique n'est pas hors du spectre des possibilités.

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#668

Message par Kraepelin » 17 janv. 2018, 16:16

Aggée a écrit : 17 janv. 2018, 04:51 Il existe des circonstances « culturelles ou folkloriques » qui peuvent êtres propices à certains abus sexuels dont les femmes peuvent en faire malheureusement les frais…..
Hummmmm! Encore des victimes, tu es sûr?

Nous avons eu nos scandales dans les affaires d'initiation universitaires au Québec l'année passée. Il y a eu des "Épreuves" d'initiation pas mal sexualitées qui ont fait scandales. Il y a eu des vrais dérapages approchant la criminalité, mais le principe même des Épreuves d'initiation a été dénoncé. Des féministes radicales qui y ont vue, au pire, des agressions sexuelles caractérisées ou, au mieux, une odieuse «marchandisation du corps de la femme».

Personnellement, je suis toujours un peu méfiant lorsque mes semblables me semblent trop prompts à tirer la conclusion qu'il y a un crime avec des agresseurs et des victimes. Tu assembles un groupe de très jeunes adultes bourrés d'hormones jusqu'aux oreilles dans la même pièce sombre et rempli d'une musique rythmée (qui évoque inconsciemment le coït). Tu arroses le tout généreusement avec de l'alcool et des drogues (qui désinhibent chimiquement les conduites). Qu'espères-tu obtenir comme résultats? Le jeunes gens qui participent aux initiations sont-ils si naïfs, si innocents?

Pour m'être inscrit à au moins 4 programmes d'études supérieurs différent, comportant chacun sa petite activité d'initiation, je peux vous affirmer que:
- Personne n'est obligé de participer aux initiations universitaires;
- Personne n'est obligé de boire pendant les initiations;
- personne n'est obligé de participer aux épreuves les plus érotiques ou de s'efforcer de la gagner en se montrant plus exhibitionniste que les autres;
- personne n'est obligé de baiser, se laisser tripoter ou de participer à un concours de wet t-shirt, PERSONNE!

La fille de 18, 20 ans qui entre à l'université n'est pas plus "nouille" que son correspondant masculin. Elle sait très bien ce qu'est une initiation universitaire et ce qui s'y passe. Elle sait parfaitement ce qu'est l'alcool et sait parfaitement comment elle se conduit lorsqu'elle boit beaucoup.

Comme dans n'importe quelle beuverie, des actes criminels peuvent se produire et, contrairement à toi, je les trouve aussi condamnables. Un crime est survenu! Appelons la police! Par contre, si le lendemain d'une initiation universitaire Ginette a un peu honte d'avoir trop bu ou d'avoir exhibé ses seins pendant une "Épreuve", c'est pas moi qui vais la plaindre.
Dernière modification par Kraepelin le 17 janv. 2018, 16:36, modifié 1 fois.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#669

Message par Kraepelin » 17 janv. 2018, 16:22

malog a écrit : 17 janv. 2018, 10:09
Je ne comprend pas qu'une soirée étudiante bien arrosée puisse être un prétexte pour minimiser la pratique du viol. C'est absolument répugnant.
:dix:
Aucun prétexte n'est recevable pour commettre un viol.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#670

Message par Kraepelin » 17 janv. 2018, 16:27

Florence a écrit : 17 janv. 2018, 11:41
* et une soirée bien arrosée entre femmes a également toujours été prétexte à justifier divers comportements indécents, stupides, dangereux, autodestructeurs et parfois aussi criminels (alcool au volant, entre autres ...).
Bon! Finalement je ne prêche pas pour rien! :mrgreen:
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#671

Message par Kraepelin » 17 janv. 2018, 16:33

Vathar a écrit : 17 janv. 2018, 12:03 ... forcer un bizut à peine majeur à boire jusqu'au coma éthylique n'est pas hors du spectre des possibilités.
Hummmmmm! Forcer, forcer ??? Veux-tu dire les mains attachées dans le dos et un entonnoir dans la bouche?
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Avatar de l’utilisateur
Cadenas
Messages : 485
Inscription : 04 mai 2017, 15:49

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#672

Message par Cadenas » 17 janv. 2018, 16:38

Kraepelin a écrit : 17 janv. 2018, 16:33 Hummmmmm! Forcer, forcer ??? Veux-tu dire les mains attachées dans le dos et un entonnoir dans la bouche?
Serais-tu en train de sous-entendre que les contraintes psychologiques ou sociales n'existent pas?

Avatar de l’utilisateur
Vathar
Messages : 1014
Inscription : 23 sept. 2016, 15:41

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#673

Message par Vathar » 17 janv. 2018, 16:50

Cadenas a écrit : 17 janv. 2018, 16:38
Kraepelin a écrit : 17 janv. 2018, 16:33 Hummmmmm! Forcer, forcer ??? Veux-tu dire les mains attachées dans le dos et un entonnoir dans la bouche?
Serais-tu en train de sous-entendre que les contraintes psychologiques ou sociales n'existent pas?
Je n'exclurais pas la contrainte physique telle que la décrivait Kraepelin, mais je penserais en effet plus aux contraintes psychologiques et sociales, l'ostracisation de ceux qui refusent de participer : Refus de l’accès aux lieux de détente, non-invitation aux événements sociaux, absence de "parrains" qui se refilent d'année en année du matériel d'étude bien utile, surtout quand les TDs, TPs et examens ne changent pas (!). Le cas le plus extreme fut le suicide de l'un de ces "parias" mais j'imagine qu'il y avait d'autres facteurs dans le cas de ce jeune homme.

Ceci releve de ma propre expérience (encore en France à l'époque) et date de quelques décennies, et s'est produit dans une filière quasiment exclusivement masculine, ce qui limite probablement certains dérapages. J'y a vu du bon et du moins bon, de l'inoffensif et du stupide, et l'exemple de l'étudiant poussé au coma éthylique n'est pas une hypothèse mais du vécu (non ce n'était pas moi, j'ai attendu de partir pour mon île favorite pour boire jusqu'à la déraison et me réveiller en cellule).

Avatar de l’utilisateur
Kraepelin
Messages : 8946
Inscription : 06 nov. 2003, 17:14

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#674

Message par Kraepelin » 17 janv. 2018, 16:58

Cadenas a écrit : 17 janv. 2018, 16:38
Kraepelin a écrit : 17 janv. 2018, 16:33 Hummmmmm! Forcer, forcer ??? Veux-tu dire les mains attachées dans le dos et un entonnoir dans la bouche?
Serais-tu en train de sous-entendre que les contraintes psychologiques ou sociales n'existent pas?
Non, je suis en train de demander à notre ami de préciser sa pensée.

Ta propre expression "contrainte psychologique ou sociale" est équivoque. La psychologie sociale a montré que le groupe peut, de différentes façon, influencer la conduite de l'individu. Certaines de ces façons ne méritent pas le titre de "contrainte".

Pour ma part, je sais que la science nous montre ces variables et que, ultimement, il faudrait être déterministe. Pourtant, en terme de responsabilité criminelle, je crois qu'il faut continuer à croire et défendre que l'individu reste responsable de ses actes. Durant le procès de Nuremberg des alibi de ce genre ont été évoqués. Ils m'ont laissé tiède!
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Florence
Messages : 11487
Inscription : 03 sept. 2003, 08:48

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#675

Message par Florence » 17 janv. 2018, 18:22

Kraepelin a écrit : 17 janv. 2018, 16:27Bon! Finalement je ne prêche pas pour rien! :mrgreen:
Tu as raté ta vocation, tu aurais été un excellent télévangéliste :roll:
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Igor