Sans rire, durant la jeunesse, j'ai pensé de devenir Jésuite. Malheureusement, j'aimais trop les femmes. Il y a aussi que j'ai perdu la foi, ce qui est toujours un peu embêtant pour exercer ce métier.
La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Tu aurais un cas documenté à nous soumettre, parce que c'est la première fois que j'entend parler de pareilles contraintes dans un bizutage étudiants. Dans l'armée, je ne dis pas ...Vathar a écrit : 17 janv. 2018, 16:50 Je n'exclurais pas la contrainte physique telle que la décrivait Kraepelin, ...
Je ne sais pas de quel pays tu viens, mais ici le danger "d'ostracisation" n'a jamais dépassé le niveau de l'imaginaire ou de l'alibi beuverie:Vathar a écrit : 17 janv. 2018, 16:50 (...) mais je penserais en effet plus aux contraintes psychologiques et sociales, l'ostracisation de ceux qui refusent de participer : Refus de l’accès aux lieux de détente, non-invitation aux événements sociaux, absence de "parrains" qui se refilent d'année en année du matériel d'étude bien utile, surtout quand les TDs, TPs et examens ne changent pas (!).
«Maman je suis bien obligé d'y aller si je ne veux pas être victime de rejet!».
«Maman j'étais bien obligé de boire si je ne voulais pas être victime de rejet!».
«Maman j'étais bien obligé de ... (mettre ici ce que vous avez envie de faire sans l'avouer ouvertement) ... si je ne voulais pas être victime de rejet!».
Il s'est suicidé parce qu'il n'avait pas accès aux notes et aux copies d'examens des années antérieures ...

Ce n'est pas peu de le dire.Vathar a écrit : 17 janv. 2018, 16:50mais j'imagine qu'il y avait d'autres facteurs dans le cas de ce jeune homme.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Je doute que tant de jésuites que ça fassent davantage que de professer leur foi ... la casuistique n'est certainement pas une vertu.Kraepelin a écrit : 17 janv. 2018, 18:53Sans rire, durant la jeunesse, j'ai pensé de devenir Jésuite. Malheureusement, j'aimais trop les femmes. Il y a aussi que j'ai perdu la foi, ce qui est toujours un peu embêtant pour exercer ce métier.
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Cette partie la relevait plus de la figure de style, et c'est pour ceci que je parlais au conditionnel.Kraepelin a écrit : 17 janv. 2018, 19:05Tu aurais un cas documenté à nous soumettre, parce que c'est la première fois que j'entend parler de pareilles contraintes dans un bizutage étudiants.Vathar a écrit : 17 janv. 2018, 16:50 Je n'exclurais pas la contrainte physique telle que la décrivait Kraepelin, ...
On y trouverait quelques points communs. Je vais te donner un peu de contexte histoire de t'aider à comprendre. Les choses se passent bel et bien en France et je parle d'une école d'ingénieur avec classes préparatoires intégrées pendant les années 90. L'école est un tant soit peu ancienne et a donc pu développer un corpus de traditions à laquelle les "vrais" élèves ingénieurs se doivent d'adhérer, le "but" du bizutage étant "d'inculquer ces traditions".Dans l'armée, je ne dis pas ...
Ce n'est pas un campus de plusieurs milliers d'étudiants ou personne ne connaît personne, mais des petites promotion d'une centaine de personnes. Avec une population aussi faible, le rejet de ceux qui ne veulent pas subir "l'accueil" est réel, surtout considérant qu'une des premieres choses inculquées aux nouveaux est de ne pas se mélanger avec ceux qui rejettent le bizutage. Cette exclusion couvre l'environnement scolaire (le partenaire de TP maudit, celui qui doit s'asseoir tout seul et se démerder) et extra scolaire comme je l'ai dit avant (interdit de foyer, de toutes les soirées organisées par le collectif et toute aute activité comme les sorties associatives du weekend).
J’espère pas quand même
Il s'est suicidé parce qu'il n'avait pas accès aux notes et aux copies d'examens des années antérieures ...

Après toute choses étant égales, les suicides dans des environnements de type "prépa" ne sont malheureusement pas inexistants et découlent d'une accumulation de facteurs qui paraissent parfois anodins.
Pour finir sur une note plus optimiste, je dois aussi reconnaître que la pratique déclinait, le "comité" perdant de son emprise alors même que j'étudiais la bas, en partie grace a l'ouverture de cette école aux programmes d'échange Europées. Les familles parain/filleul modérées devenaient plus nombreuses (j'en ai fait partie, et quand j'ai dit a mon parrain que je ne buvais pas, ses propres parrain et grand parrain lui ont dit que la solution était simple, il boirait pour deux

Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Bardot s'en mêle!
Celle-là je ne l'avais pas vu venir!«Il y a beaucoup d’actrices qui font les allumeuses avec les producteurs pour décrocher un rôle. Ensuite, pour qu’on parle d’elles, elles viennent raconter qu’elles ont été harcelées...
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
La Belgique est peut être un peu particulière,j’ai moi même été bizuté,pardon baptisé,il faut pouvoir se mettre dans le contexte ou un jeune qui sort des études secondaires se trouve confronté à un tel effet de meute, avec une telle pression de groupe,des tradition aussi fortes,avec le désir de s’intégrer ,et puis tout semble normal puisque le bizutage à été rebaptisé….. baptême( c’est un comble tout de même ),donc le bizutage est interdit, pas le baptême…..dans certaine faculté,la nudité est de règle lors de ces céremonies,ne parlons pas de l’alcool, CA C’EST LA REGLE pour l’ensemble des cercles étudiants de Belgique.
https://www.youtube.com/watch?v=MkFom2FZr1c
https://www.youtube.com/watch?v=NG_CUEQaQOg
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Elles se sont tellement calmées que "l'usinage" vient d'être définitivement interdit aux Arts & Métiers après quelques abus très médiatisés et peut-être quelques tragédies qui l'ont moins été.Vathar a écrit : Je n'ai pas gardé de contact avec ce milieu, ayant réorienté mon cursus dans une filière différente, mais j'imagine que les choses ont du se calmer.
Les rites de passage ou d'initiation sont vieux comme le Monde. Leur rôle est loin d'être absurde : ils introduisent aux yeux de tous, sur la base de réussites objectives d'épreuves déplaisantes, les candidats dans une communauté. En gros, c'est se soumettre, réussir, appartenir. Le but peut être noble ... ou moins, comme pour joindre une mafia, une secte ou une association d'anciens élèves.
La perversité des bizutages est que beaucoup de ceux qui s'y soumettent apparemment de bon gré le font dans la seule perspective d'obtenir ainsi l'autorisation officielle de commettre les mêmes turpitudes l'année suivante. C'est une belle occasion donnée au côté sadique qui sommeille (plus ou moins) dans chacun d'entre nous pour qu'il puisse ainsi s'exprimer en toute liberté.
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust
Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens
Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu
Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens
Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
La version "soft" de la chose ne manquait en effet pas de bons cotés. J'ai mentionné des activités intelligentes comme la collecte de vêtements pour Emmaüs, qui pousse les "premiere année" à s'organiser, se répartir les taches. J'ai le souvenir de quelques soirées ou les nouveaux apprenaient à se présenter à un panel d'anciens, activité réellement instructive car n'étant pas sans rappeler un entretien d'embauche. Elle le fut encore plus quand les plus progressistes se sont mis à insister sur la réciprocité des présentations.Wooden Ali a écrit : 18 janv. 2018, 08:20Les rites de passage ou d'initiation sont vieux comme le Monde. Leur rôle est loin d'être absurde : ils introduisent aux yeux de tous, sur la base de réussites objectives d'épreuves déplaisantes, les candidats dans une communauté. En gros, c'est se soumettre, réussir, appartenir. Le but peut être noble ... ou moins, comme pour joindre une mafia, une secte ou une association d'anciens élèves.
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Lise Payette, une icone du mouvement féministe québécois , est dénoncée pour sa complicité dans une affaire d'agression sexuelle.
Diable!
«Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Jean de La fontaine
Diable!
«Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Jean de La fontaine
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Wouaaah l’accent québécois…...Kraepelin a écrit : 18 janv. 2018, 14:15 , est dénoncée pour sa complicité dans une affaire d'agression sexuelle.
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Aggée a écrit : 18 janv. 2018, 18:53Wouaaah l’accent québécois…...Kraepelin a écrit : 18 janv. 2018, 14:15 , est dénoncée pour sa complicité dans une affaire d'agression sexuelle.

Si c'est une blague, je ne la comprend pas.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Veuillez excuser cette boutade, je reviendrai plus en détail sur le sujet…
http://quebec.huffingtonpost.ca/loyola- ... 09856.html
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Extrait: Le Québec, paradis du féminisme
08/03/2017 09:41 EST | Actualisé 08/03/2017 09:41 EST
Le Québec est en train de devenir le pays de la «Femme Nouvelle» selon deux expertes féministes françaises : Florence Montreynaud et Simone Weil. En cette journée du 8 mars, Journée internationale des femmes, on oublie trop facilement les gains énormes réalisés par les Québécoises. Voici quelques exemples................
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Aggée a écrit : 19 janv. 2018, 06:15Extrait: Le Québec, paradis du féminisme
08/03/2017 09:41 EST | Actualisé 08/03/2017 09:41 EST
Le Québec est en train de devenir le pays de la «Femme Nouvelle» selon deux expertes féministes françaises : Florence Montreynaud et Simone Weil. En cette journée du 8 mars, Journée internationale des femmes, on oublie trop facilement les gains énormes réalisés par les Québécoises. Voici quelques exemples................

Je le met en spoiler pour ne pas le perdre
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Le Québec, paradis du féminisme
08/03/2017 09:41 EST | Actualisé 08/03/2017 09:41 EST
Le Québec est en train de devenir le pays de la «Femme Nouvelle» selon deux expertes féministes françaises : Florence Montreynaud et Simone Weil. En cette journée du 8 mars, Journée internationale des femmes, on oublie trop facilement les gains énormes réalisés par les Québécoises. Voici quelques exemples.
Florence Montreynaud, est une féministe militante, lors de son séjour ici en 2002, elle a affirmé : «Il est doux d'être féministe au Québec. Le Québec, c'est ce qu'il y a de plus proche du paradis féministe!» Cette historienne française est l'auteure de l'encyclopédie Le XXe siècle des femmes.
Simone Weil, ancienne ministre de la Santé en France, et survivante de l'holocauste, en visite au Québec pour recevoir un doctorat Honoris causa, a déclaré, à la suite d'une discussion sur l'avortement, «envier la place des femmes d'ici, jugées extraordinairement émancipées».
C'est grâce aux luttes menées par Lise Payette et le Dr. Morgentaler, dans les années 70, que les Québécoises ont eu accès à l'avortement. C'est environ 33 000 femmes par année qui ont recours à ce service disponible presque partout au Québec et encore presque inaccessible dans certaines provinces du Canada.
L'équité salariale, appliquée au Québec depuis 2009, constitue un autre élément important de ce paradis. Aucune autre province ou aucun état américain ne reconnait ce principe de justice naturelle. Les femmes sont grandes gagnantes de la lutte pour l'équité salariale. Les fonctionnaires concernées ont eu droit à une rétroactivité de 1.2 milliard de dollars et à des ajustements de rémunération variant de 0.1% à 120%.
Le réseau de garderies à bas prix et le régime de congé parental sont deux programmes qui ont été revendiqués et gagnés par le mouvement féministe.
Les femmes ont fait des gains dans un autre domaine, celui de la rédaction épicène et la féminisation des titres. Le Québec est le pays francophone qui accepte le mieux et utilise de manière générale la féminisation des noms des emplois occupés par des femmes. Si on se compare à la France, on réalise le chemin parcouru par les femmes d'ici, au grand dam de l'Académie française. Il est important de faire remarquer que cette institution, fondée en 1634, est l'une des seules de l'Ancien Régime, qui ne fut pas modifiée par la Révolution française de 1789. C'est ce qui explique que les règles de l'orthographe et de la grammaire sont toujours si en retard sur l'évolution et le «Bon usage».
La recherche de consensus est une autre valeur féminine, qui tend de plus en plus à réguler les rapports entre les hommes et les femmes qui travaillent ensemble. Dans un texte L'Évolution du leadership féminin au collégial, Eve Lavoie, cadre au Cégep de Saint-Jérôme, affirme : «Les femmes gestionnaires sont conscientes d'être en situation de pouvoir, mais elles prétendent l'exercer d'une manière différente. Elles investiraient le pouvoir des valeurs dont elles sont porteuses. Il s'agit des valeurs et des qualités traditionnellement perçues comme féminines: souplesse, leadership participatif, communications franches, recherche du consensus. » Pendant le Printemps érable de 2012, les représentants étudiants ont rencontré la ministre de l'Éducation Line Beauchamp. Ils ont recherché le consensus, en discutant pendant 23 heures d'affilée !
La lutte au patriarcat et à ses symboles est très en avance au Québec, avec la possibilité pour les femmes de garder leur nom de famille après un mariage. De plus, la lutte au masculinisme prend de plus en plus d'importance. Il faut remarquer que les hommes en devenant plus ''roses'' en sortent gagnants, en bénéficiant d'un nouveau type de relation avec les femmes.
La lutte des mères monoparentales pour la reconnaissance a fait des gains énormes au Québec, qui est la province qui possède le plus grand pourcentage de mères monoparentales. Ces dernières ont fait valoir leurs droits, comme l'obtention des prêts et bourses pour étudier, les garderies en milieu scolaire, les congés parentaux, etc.
L'apparition des femmes comme groupe spécifique dans les manuels d'histoire de nos écoles est une nouveauté. L'histoire traditionnelle était ethniciste. La nouvelle histoire s'oriente vers des horizons qui mettent de l'avant les idéaux du multiculturalisme. Ainsi l'histoire des Noirs, des LGBTQA+, des femmes et de tous les exclus de l'histoire officielle, va remplacer les figures traditionnelles de Dollar des Ormeaux, Talon, Champlain, etc.
“
C'est au Québec que l'on peut constater que les programmes de discrimination positive ont donné les meilleurs résultats.
Mais c'est surtout au niveau intellectuel que les femmes ont fait le plus de gain. Pour éviter la concurrence agressive avec les hommes, des départements d'études féministes ont été créés dans les universités, pour se concentrer sur les problématiques qui affectent les femmes. Le féminisme a permis à des femmes d'acquérir un statut social supérieur en se spécialisant dans des secteurs comme la théorie du genre, les groupes LGBTQA+, etc. C'est au Québec que l'on peut constater que les programmes de discrimination positive ont donné les meilleurs résultats. Grâce à des programmes comme Chapeau les filles, l'accès aux postes dans les CA, la relativité salariale, l'imposition de quotas pour augmenter le nombre de députés féminins, etc.
Finalement, malgré tous ces gains justes et nécessaires, il existe quand même des critiques et des voix discordantes comme celle de Lysianne Gagnon, en accord avec Mario Dumont de la CAQ, qui reproche à ses concitoyennes éduquées, de ne pas faire assez d'enfants. D'autres veulent ridiculiser en parlant de «matantisation des médias», de «chick lit» etc. sans oublier la fameuse déclaration du premier ministre Bernard Landry : «Ne me parlez pas des groupes de femmes», ni celle de la Présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, lorsqu'elle déclara aux journalistes : «Les hommes feront les frais de l'équité salariale» et en rajouta «Pour régler l'équité salariale, j'ai gelé les salaires pendant deux ans ». Le grand financier Stephen Jarilowsky s'opposa aux quotas de femmes sur les CA des grandes institutions.
Au niveau de gouvernement fédéral, les conservateurs du gouvernement Harper s'opposaient à l'application de l'équité salariale. Tom Flanagan, professeur de sciences politiques à l'Université de Calgary et conseiller de Stephen Harper, a écrit « L'équité salariale était l'une de ces très mauvaises idées des années 70, comme les cheveux longs, les survêtements de sport en polyester, le contrôle des prix et des salaires et Pétro-Canada. » Il en a rajouté : le principe de l'équité salariale équivaut à «prétendre qu'une salade de fruit a la même valeur qu'un steak.» Dans un livre ''The Pursuit of Division. Race, gender, and Preferential Hiring in Canada'' Martin Loney affirme que ce principe entraine la division, et discrimine les hommes blancs !
Enfin, tout ne peut être parfait en ce bas monde.
08/03/2017 09:41 EST | Actualisé 08/03/2017 09:41 EST
Le Québec est en train de devenir le pays de la «Femme Nouvelle» selon deux expertes féministes françaises : Florence Montreynaud et Simone Weil. En cette journée du 8 mars, Journée internationale des femmes, on oublie trop facilement les gains énormes réalisés par les Québécoises. Voici quelques exemples.
Florence Montreynaud, est une féministe militante, lors de son séjour ici en 2002, elle a affirmé : «Il est doux d'être féministe au Québec. Le Québec, c'est ce qu'il y a de plus proche du paradis féministe!» Cette historienne française est l'auteure de l'encyclopédie Le XXe siècle des femmes.
Simone Weil, ancienne ministre de la Santé en France, et survivante de l'holocauste, en visite au Québec pour recevoir un doctorat Honoris causa, a déclaré, à la suite d'une discussion sur l'avortement, «envier la place des femmes d'ici, jugées extraordinairement émancipées».
C'est grâce aux luttes menées par Lise Payette et le Dr. Morgentaler, dans les années 70, que les Québécoises ont eu accès à l'avortement. C'est environ 33 000 femmes par année qui ont recours à ce service disponible presque partout au Québec et encore presque inaccessible dans certaines provinces du Canada.
L'équité salariale, appliquée au Québec depuis 2009, constitue un autre élément important de ce paradis. Aucune autre province ou aucun état américain ne reconnait ce principe de justice naturelle. Les femmes sont grandes gagnantes de la lutte pour l'équité salariale. Les fonctionnaires concernées ont eu droit à une rétroactivité de 1.2 milliard de dollars et à des ajustements de rémunération variant de 0.1% à 120%.
Le réseau de garderies à bas prix et le régime de congé parental sont deux programmes qui ont été revendiqués et gagnés par le mouvement féministe.
Les femmes ont fait des gains dans un autre domaine, celui de la rédaction épicène et la féminisation des titres. Le Québec est le pays francophone qui accepte le mieux et utilise de manière générale la féminisation des noms des emplois occupés par des femmes. Si on se compare à la France, on réalise le chemin parcouru par les femmes d'ici, au grand dam de l'Académie française. Il est important de faire remarquer que cette institution, fondée en 1634, est l'une des seules de l'Ancien Régime, qui ne fut pas modifiée par la Révolution française de 1789. C'est ce qui explique que les règles de l'orthographe et de la grammaire sont toujours si en retard sur l'évolution et le «Bon usage».
La recherche de consensus est une autre valeur féminine, qui tend de plus en plus à réguler les rapports entre les hommes et les femmes qui travaillent ensemble. Dans un texte L'Évolution du leadership féminin au collégial, Eve Lavoie, cadre au Cégep de Saint-Jérôme, affirme : «Les femmes gestionnaires sont conscientes d'être en situation de pouvoir, mais elles prétendent l'exercer d'une manière différente. Elles investiraient le pouvoir des valeurs dont elles sont porteuses. Il s'agit des valeurs et des qualités traditionnellement perçues comme féminines: souplesse, leadership participatif, communications franches, recherche du consensus. » Pendant le Printemps érable de 2012, les représentants étudiants ont rencontré la ministre de l'Éducation Line Beauchamp. Ils ont recherché le consensus, en discutant pendant 23 heures d'affilée !
La lutte au patriarcat et à ses symboles est très en avance au Québec, avec la possibilité pour les femmes de garder leur nom de famille après un mariage. De plus, la lutte au masculinisme prend de plus en plus d'importance. Il faut remarquer que les hommes en devenant plus ''roses'' en sortent gagnants, en bénéficiant d'un nouveau type de relation avec les femmes.
La lutte des mères monoparentales pour la reconnaissance a fait des gains énormes au Québec, qui est la province qui possède le plus grand pourcentage de mères monoparentales. Ces dernières ont fait valoir leurs droits, comme l'obtention des prêts et bourses pour étudier, les garderies en milieu scolaire, les congés parentaux, etc.
L'apparition des femmes comme groupe spécifique dans les manuels d'histoire de nos écoles est une nouveauté. L'histoire traditionnelle était ethniciste. La nouvelle histoire s'oriente vers des horizons qui mettent de l'avant les idéaux du multiculturalisme. Ainsi l'histoire des Noirs, des LGBTQA+, des femmes et de tous les exclus de l'histoire officielle, va remplacer les figures traditionnelles de Dollar des Ormeaux, Talon, Champlain, etc.
“
C'est au Québec que l'on peut constater que les programmes de discrimination positive ont donné les meilleurs résultats.
Mais c'est surtout au niveau intellectuel que les femmes ont fait le plus de gain. Pour éviter la concurrence agressive avec les hommes, des départements d'études féministes ont été créés dans les universités, pour se concentrer sur les problématiques qui affectent les femmes. Le féminisme a permis à des femmes d'acquérir un statut social supérieur en se spécialisant dans des secteurs comme la théorie du genre, les groupes LGBTQA+, etc. C'est au Québec que l'on peut constater que les programmes de discrimination positive ont donné les meilleurs résultats. Grâce à des programmes comme Chapeau les filles, l'accès aux postes dans les CA, la relativité salariale, l'imposition de quotas pour augmenter le nombre de députés féminins, etc.
Finalement, malgré tous ces gains justes et nécessaires, il existe quand même des critiques et des voix discordantes comme celle de Lysianne Gagnon, en accord avec Mario Dumont de la CAQ, qui reproche à ses concitoyennes éduquées, de ne pas faire assez d'enfants. D'autres veulent ridiculiser en parlant de «matantisation des médias», de «chick lit» etc. sans oublier la fameuse déclaration du premier ministre Bernard Landry : «Ne me parlez pas des groupes de femmes», ni celle de la Présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, lorsqu'elle déclara aux journalistes : «Les hommes feront les frais de l'équité salariale» et en rajouta «Pour régler l'équité salariale, j'ai gelé les salaires pendant deux ans ». Le grand financier Stephen Jarilowsky s'opposa aux quotas de femmes sur les CA des grandes institutions.
Au niveau de gouvernement fédéral, les conservateurs du gouvernement Harper s'opposaient à l'application de l'équité salariale. Tom Flanagan, professeur de sciences politiques à l'Université de Calgary et conseiller de Stephen Harper, a écrit « L'équité salariale était l'une de ces très mauvaises idées des années 70, comme les cheveux longs, les survêtements de sport en polyester, le contrôle des prix et des salaires et Pétro-Canada. » Il en a rajouté : le principe de l'équité salariale équivaut à «prétendre qu'une salade de fruit a la même valeur qu'un steak.» Dans un livre ''The Pursuit of Division. Race, gender, and Preferential Hiring in Canada'' Martin Loney affirme que ce principe entraine la division, et discrimine les hommes blancs !
Enfin, tout ne peut être parfait en ce bas monde.




































Lorsque c'est moi qui le dit, ce n'est que de la merdre, mais là ... même des victimistes professionnelles sont obligées de confesser qu'ici c'est le «Paradis» des féministes.
PLUS
Il y a 25 ans, ma femme et moi avons adressé une demande d'adoption. Comme, notre interlocuteur nous demandait notre préférence en ce qui regarde le genre, nous avons choisi une fille. Pourquoi? Pars parce que ma femme ou moins aimons plus les filles que les garçons. Non! C'était très égale. Nous avons choisi de demandé une fille parce que ma femme comme moi étions persuadé qu'au Québec les filles avaient plus d'opportunité, plus de privilèges, en gros, parce que les filles avaient une vie beaucoup plus facile que les garçons.
Ma conclusion serait donc plutôt: Le Québec est le paradis des femmes
(1) Évidement, cette conclusion reste ultimement subjective, mais c'est une bon indicateur de mon état d'esprit.
Dernière modification par Kraepelin le 19 janv. 2018, 14:45, modifié 2 fois.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
- LoutredeMer
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- Inscription : 30 juil. 2008, 23:34
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 13:56 Hits... bande-passante...hits...bande passante...
... même des victimistes professionnelles...
Florence Montreynaud et Simone Veil (et pas Weil) des victimistes professionnelles? Tu es complètement à coté de la plaque...

Et en quoi cela te dérange-t-il? Tu préfères sans doute ceci ?sont obligées de confesser qu'ici c'est le «Paradis» des féministes.
" Tom Flanagan, professeur de sciences politiques à l'Université de Calgary et conseiller de Stephen Harper, a écrit « L'équité salariale était l'une de ces très mauvaises idées des années 70, comme les cheveux longs, les survêtements de sport en polyester, le contrôle des prix et des salaires et Pétro-Canada. »
Il en a rajouté : le principe de l'équité salariale équivaut à «prétendre qu'une salade de fruit a la même valeur qu'un steak.» "
Signé : la salade de fruits.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
- MaisBienSur
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- Inscription : 13 sept. 2012, 16:43
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
L'abus de smileys est dangereux pour la santé, trop d'auto-congratulation aussi

Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.
Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...
Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)
Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
J'ai pas pu résister!MaisBienSur a écrit : 19 janv. 2018, 14:36L'abus de smileys est dangereux pour la santé, trop d'auto-congratulation aussi![]()

« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Pour être sûr que l'on parle de la même chose, dis-moi ce qu'est une victimiste professionnelle pour toi et donne moi des exemples nominaux.LoutredeMer a écrit : 19 janv. 2018, 14:31Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 13:56 Hits... bande-passante...hits...bande passante...
... même des victimistes professionnelles...
Florence Montreynaud et Simone Veil (et pas Weil) des victimistes professionnelles? Tu es complètement à coté de la plaque...
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
- LoutredeMer
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Tu me fatigues...Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 14:56 Pour être sûr que l'on parle de la même chose, dis-moi ce qu'est une victimiste professionnelle pour toi et donne moi des exemples nominaux.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
En effet, la rigueur intellectuelle exige un minimum d'investissement et d'effort.LoutredeMer a écrit : 19 janv. 2018, 14:58Tu me fatigues...Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 14:56 Pour être sûr que l'on parle de la même chose, dis-moi ce qu'est une victimiste professionnelle pour toi et donne moi des exemples nominaux.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Bonjour
Et ou avez vous vu, dixit, qu'elles avaient été "obligées de confesser qu'ici c'est le «Paradis» des féministes."
Amha en arrivant de France elles n'ont pas du avoir grand mal à être heureuse de voir qu'il est possible de construire une société plus équitable (apparemment pas pour vous, ça j'ai bien compris) et respectueuse des femmes.
Je me demande quand même : combien de fois par an êtes vous victime de propos sexistes, de gestes déplacés, de menaces, d'insultes, d'humiliations, de dénigrement, de refus et/ou limitations dans l'emploi sous le prétexte que vous êtes un homme ? J'aimerai bien me faire une idée du contexte tel que vous le vivez.
*Pour info :
- Florence Montreynaud
- Simone Veil
c'est vous qui utilisez le terme c'est plutôt à vous de le définir, perso je ne vois pas ce que cela veut dire surtout si j'essaie de trouver ce que vous entendez par là au regard du parcours de ces deux femmes*.Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 14:56Pour être sûr que l'on parle de la même chose, dis-moi ce qu'est une victimiste professionnelle pour toi et donne moi des exemples nominaux.LoutredeMer a écrit : 19 janv. 2018, 14:31
Florence Montreynaud et Simone Veil (et pas Weil) des victimistes professionnelles? Tu es complètement à coté de la plaque...
Et ou avez vous vu, dixit, qu'elles avaient été "obligées de confesser qu'ici c'est le «Paradis» des féministes."

Amha en arrivant de France elles n'ont pas du avoir grand mal à être heureuse de voir qu'il est possible de construire une société plus équitable (apparemment pas pour vous, ça j'ai bien compris) et respectueuse des femmes.
Je me demande quand même : combien de fois par an êtes vous victime de propos sexistes, de gestes déplacés, de menaces, d'insultes, d'humiliations, de dénigrement, de refus et/ou limitations dans l'emploi sous le prétexte que vous êtes un homme ? J'aimerai bien me faire une idée du contexte tel que vous le vivez.
*Pour info :
- Florence Montreynaud
- Simone Veil
"Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir." Pierre Dac
"Ne pas connaître son talent, c'est faciliter la réussite des médiocres."
"Ne pas connaître son talent, c'est faciliter la réussite des médiocres."
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Au contraire! Vous avez mal compris. Je suis pour la justice et l'égalité, pour l'émancipation de l'homme, tout l'homme, tous les hommes et toutes les femmes. Donc, à travail égal salaire égal, on partage les tâches ménagères chérie, etc. Mais, je ne suis pas surpris de votre erreur. Les controverses entrainent souvent ce genre de raccourci, ce genre de manichéisme. C'est rassurant pour vous de croire que ceux qui contestent les dérives féministes sont d'horribles misogynes qui défendent aveuglément leurs privilèges patriarcaux (sic)... Ça vous garde le beau rôle en exclusivité.

Vous m'avez déjà décrit le champs de mine où vous habitez. Vous avez toute ma sympathie. Attention de ne pas vous exposer au syndrome de la victime. D'ailleurs, à chaque fois que vous en parlez, je me demande pourquoi, exposée à de pareils dangers vous n'avez pas encore déménagé.lau'jik a écrit : 19 janv. 2018, 16:16 Je me demande quand même : combien de fois par an êtes vous victime de propos sexistes, de gestes déplacés, de menaces, d'insultes, d'humiliations, de dénigrement, de refus et/ou limitations dans l'emploi sous le prétexte que vous êtes un homme ? J'aimerai bien me faire une idée du contexte tel que vous le vivez.

La France serait-elle sur ce forma dans toute sa grandeur? J'en doute. Je dirais mêm plus: je suis sceptique (1).
(1) J'ai visité et habité en France une courte période de temps vers 1990 dans un échange franco-québécois de la jeunesse. J'ai observé des différences. Par exemples, les hommes (et les femmes) y étaient beaucoup plus grossièrement entreprenant. À cette exception près, dans le milieu de travail où je me suis trouvé, je n'ai pas eu l'impression que les femmes vivaient dans un champs de mines aussi dangereux que le vôtre et mes logeuses ne se plaignaient absolument pas de leur situation. Elles occupaient des emplois de professionnels à salaire égal, habitaient seules en logement et adoptaient un comportement sexuel qui ne les faisaient absolument pas paraitre comme des opprimées.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Et moi j'ai entendu dire par une collègue d'origine québécoise qui est mariée et vit en France depuis plus de 15 ans que les jeunes hommes québécois n'osaient plus draguer les jeunes femmes de crainte d'être accusés de harcèlement.Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 17:08 (1) J'ai visité et habité en France une courte période de temps vers 1990 dans un échange franco-québécois de la jeunesse. J'ai observé des différences. Par exemples, les hommes (et les femmes) y étaient beaucoup plus grossièrement entreprenant.
Pauvre de vous

Ceci ne se veut rien de plus qu'une anecdote.
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein
Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Euuuu Qui déjà joue à la victime?Emanuelle a écrit : 19 janv. 2018, 17:58 Et moi j'ai entendu dire par une collègue d'origine québécoise qui est mariée et vit en France depuis plus de 15 ans que les jeunes hommes québécois n'osaient plus draguer les jeunes femmes de crainte d'être accusés de harcèlement.
Pauvre de vous![]()

Veux-tu dire que le champs de mines décrit par notre amie lau'jik est purement anecdotique?
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
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Bravo.
Salut à tous.
Une fois n'est pas coutume, concernant la tribune des 100 femmes sur la « liberté d'importuner », je rapporte en y souscrivant les propos d'une psychanalyste, Claude Halmos, et sa transcription.
Une fois n'est pas coutume, concernant la tribune des 100 femmes sur la « liberté d'importuner », je rapporte en y souscrivant les propos d'une psychanalyste, Claude Halmos, et sa transcription.
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La tribune (signée par 100 femmes et publiée le 9 janvier dernier) en réaction au mouvement déclenché par l’affaire Weinstein, revendique la "liberté d’importuner". Comment penser et comprendre cette revendication ? Les précisions de la psychanalyste Claude Halmos.
— Pensez-vous que les critiques contenues dans ce texte soient justifiées ?
— Je crois que chaque fois qu’un combat est mené pour faire entendre une souffrance, il y a un risque de dérives, et il faut les combattre. Mais il y a toujours aussi des gens qui utilisent ces dérives pour remettre en cause le combat lui-même.
— Cette tribune remet-elle en cause le combat des femmes ?
— Elle introduit en tout cas des confusions dangereuses. Par exemple en confondant les situations de "drague", que l’on peut dire "normales", et les agressions verbales. Alors que cela n’a rien à voir.
Dans un cas – la "drague" – l’homme et la femme sont à égalité. D’une part parce que l’homme, qui propose, peut accepter le refus de la femme et le respecter. Et d’autre part parce que, dans ses propos mêmes, il respecte une limite. Alors que dans l’agression verbale, la jouissance de l’agresseur est, précisément, de figer la femme dans une position d’objet impuissant. Et de le faire par des propos dont la violence et l’obscénité constituent pour elle une véritable intrusion. Et puis, en ce qui concerne les agressions physiques, cette tribune témoigne d’une méconnaissance totale de ce que vivent les femmes agressées.
— De quelle façon cette tribune témoigne-t-elle d'une « méconnaissance totale de ce que vivent les femmes agressées » ?
— Il y a d’abord, dans ce texte, l’idée qu’une femme pourrait se dissocier de son corps, et donc n’être que peu affectée par ce qui lui arrive. C’est impossible, pour les femmes comme pour les hommes. Il y a ensuite l’idée que les agressions sexuelles ne seraient pas si graves parce que l’on pourrait s’en remettre. Ce qui est vrai. Parce que l’on peut se remettre de tout, même d’un coup de fusil. Mais le problème est : à quel prix, et avec quelles conséquences ?
Et puis il y a enfin l’idée qu’il suffirait d’apprendre aux jeunes filles à se défendre. Or, il est essentiel de leur apprendre à se défendre. Mais il est essentiel aussi d’entendre la violence que représente pour elles l’image dénaturée du désir des hommes, que les agresseurs de la rue leur donnent.
— Cette tribune dénonce aussi une "victimisation" des femmes.
— Il ne s’agit pas de "victimisation". La "victimisation", c’est quand on se pose en victime. Les femmes ne se posent pas en victimes, elles sont réellement victimes
Parce que, même si dans nos pays, elles ne sont pas privées de toute liberté ou violées pour gagner des guerres, elles subissent tous les jours des choses que les hommes ne subissent pas. Et il faut que cela change. Et que cela change avec les hommes et grâce aux hommes.
La tribune affirme que "la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage". Elle oublie que l’éducation consiste précisément à civiliser, comme toutes les autres, cette pulsion. Et pour cela il faut que, non seulement les mères mais les pères apprennent à leurs fils que, chez les humains civilisés, les partenaires sexuels ne sont pas des proies. Et que l’on ne peut avoir de relations avec elles (et eux), que s’ils sont consentants.
— Pensez-vous que les critiques contenues dans ce texte soient justifiées ?
— Je crois que chaque fois qu’un combat est mené pour faire entendre une souffrance, il y a un risque de dérives, et il faut les combattre. Mais il y a toujours aussi des gens qui utilisent ces dérives pour remettre en cause le combat lui-même.
— Cette tribune remet-elle en cause le combat des femmes ?
— Elle introduit en tout cas des confusions dangereuses. Par exemple en confondant les situations de "drague", que l’on peut dire "normales", et les agressions verbales. Alors que cela n’a rien à voir.
Dans un cas – la "drague" – l’homme et la femme sont à égalité. D’une part parce que l’homme, qui propose, peut accepter le refus de la femme et le respecter. Et d’autre part parce que, dans ses propos mêmes, il respecte une limite. Alors que dans l’agression verbale, la jouissance de l’agresseur est, précisément, de figer la femme dans une position d’objet impuissant. Et de le faire par des propos dont la violence et l’obscénité constituent pour elle une véritable intrusion. Et puis, en ce qui concerne les agressions physiques, cette tribune témoigne d’une méconnaissance totale de ce que vivent les femmes agressées.
— De quelle façon cette tribune témoigne-t-elle d'une « méconnaissance totale de ce que vivent les femmes agressées » ?
— Il y a d’abord, dans ce texte, l’idée qu’une femme pourrait se dissocier de son corps, et donc n’être que peu affectée par ce qui lui arrive. C’est impossible, pour les femmes comme pour les hommes. Il y a ensuite l’idée que les agressions sexuelles ne seraient pas si graves parce que l’on pourrait s’en remettre. Ce qui est vrai. Parce que l’on peut se remettre de tout, même d’un coup de fusil. Mais le problème est : à quel prix, et avec quelles conséquences ?
Et puis il y a enfin l’idée qu’il suffirait d’apprendre aux jeunes filles à se défendre. Or, il est essentiel de leur apprendre à se défendre. Mais il est essentiel aussi d’entendre la violence que représente pour elles l’image dénaturée du désir des hommes, que les agresseurs de la rue leur donnent.
— Cette tribune dénonce aussi une "victimisation" des femmes.
— Il ne s’agit pas de "victimisation". La "victimisation", c’est quand on se pose en victime. Les femmes ne se posent pas en victimes, elles sont réellement victimes
Parce que, même si dans nos pays, elles ne sont pas privées de toute liberté ou violées pour gagner des guerres, elles subissent tous les jours des choses que les hommes ne subissent pas. Et il faut que cela change. Et que cela change avec les hommes et grâce aux hommes.
La tribune affirme que "la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage". Elle oublie que l’éducation consiste précisément à civiliser, comme toutes les autres, cette pulsion. Et pour cela il faut que, non seulement les mères mais les pères apprennent à leurs fils que, chez les humains civilisés, les partenaires sexuels ne sont pas des proies. Et que l’on ne peut avoir de relations avec elles (et eux), que s’ils sont consentants.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.
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