LoutredeMer a écrit : 01 mars 2019, 11:09Il faut bien expliquer ces baisses (pouvoir d'achat, départ en vacances, manque à gagner), elles ont forcément des raisons et personne ne s'accorde sur les mêmes.
Aggée a écrit : 01 mars 2019, 12:32Voici une explication. Le système a été conçu par les riches… (et leurs alliés, complices, représentants dans les coulissent ou ceux qui en tirent profit) … pour les riches, ouf j’ai terminé ma phrase.
Je serais plutôt tenté de l'exprimer de cette façon. Notre actuel système socio-économique a été conçu et développé, pour une part effectivement non négligeable, par des personnes qui sont devenues riches (notamment au 18ème siècle, au 19ème siècle et au 20ème siècle).
L'agriculture, l'élevage, le commerce et l'activité industrielle ont en effet bénéficié des progrès technologiques et de l'organisation du travail de nos ancêtres dont ces entrepreneurs ont su tirer parti (progrès eux mêmes boostés par l'accroissement d'efficacité des échanges d'information et savoir-faire grâce à l'invention de l'imprimerie et au développement du transport, notamment maritime).
Ces entrepreneurs, ainsi que les commerçants et armateurs (ils ont favorisé, eux aussi, le développement économique grâce au développement des échanges commerciaux), et aussi (ne les oublions pas) nos ancêtre plus modestes, ont permis par leur travail, leur énergie, leur inventivité de nous faire ainsi profiter de la société dans laquelle, pour la plupart d'entre nous,
les besoins dits
primaires sont,
pour l'instant du moins,
satisfaits (du moins dans les pays développés).
C'est ce qui explique pourquoi nous bénéficions de
notre pouvoir d'achat actuel. Il comprend notamment, à mon sens,
l'alimentation, la santé, la sécurité intérieure et extérieure et pas mal de choses pourtant somme toutes récentes (comme
la possibilité de communiquer et de
nous rendre à tel ou tel endroit pour travailler, ou toute autre raison, à une vitesse qui n'a jamais été atteinte dans les siècles passés).
La création des biens et services constitutifs de notre pouvoir d'achat actuel (découlant des progrès réalisés par les innovations et investissements passés et grâce au travail de nos ancêtres) nous est devenue tellement familière que
nous l'interprétons parfois
comme une sorte de
source intarissable vis à vis de laquelle notre seule préoccupation doit-être de choisir une distribution qui puisse être majoritairement considérée comme équitable.
La question de la
pérennité de la création des biens et services dont nous bénéficions grâce à notre société thermo-industrielle et des
conditions à respecter dans le but de pouvoir continuer à créer ces biens et services me semble souvent
éloignée des questions actuellement fréquemment posées. Ces deux questions sont pourtant devenues,
plus que jamais, essentielles.
...En effet, ces biens et services, jusqu'à quand espérons nous pouvoir garantir la création nous permettant d'en bénéficier ? Nous posons nous suffisamment la question ? J'en doute ?
Pourtant, au rythme où n
ous détruisons notre planète et ses ressources tant
non renouvelables que
renouvelables (cf. le
jour de dépassement on a détruit, début aout de chaque année maintenant, ce que notre planète est capable de renouveler en un an), ce serait sérieusement manquer de lucidité, voir même faire preuve de déni de réalité, de croire dur comme fer qu'une telle situation puisse durer encore bien longtemps sans
remise en cause profonde, pas trop lente et appropriée de nos modes de production, de nos modes de consommation et de nos objectifs à trop court terme actuels.
La croissance plus faible dans les pays pourtant développés (1) et par voie de conséquence la croissance plus faible de notre pouvoir d'achat (malgré un dopage artificiel et non pérenne obtenu par un accroissement, à ce jour non maîtrisé, de la dette de l'état dans de nombreux pays) sont les signes avant coureurs de la crise économique, financière, et par voie de conséquence sociale, qui nous attend..
...puis, un peu plus tard mais pas beaucoup plus, du risque de voir des problèmes de pénurie apparaître, dans un délai inférieur à une génération, sur des biens de première nécessité.
Par ailleurs,
notre société me semble mal armée, au plan de son
système de valeurs actuel et de sa
connaissance superficielle des
problèmes de fond auxquels nous sommes confrontés en l'actuelle période d'
anthropocène (même pas encore complètement reconnue, c'est dire notre inertie), pour affronter avec un esprit
positif, constructif et dans un esprit de
solidarité et de
respect d'elle-même, une telle crise à venir.
A ce moment là, si nous ne réagissons pas dès maintenant suffisamment rapidement de façon collective et appropriée, je ne sais pas si nous parviendrons à
éviter un effondrement (fortement accéléré par les mouvements sociaux violents et incontrôlables qui en découleront), de notre
organisation et de nos
structures sociales ainsi que tout ce que cette organisation et cette structure sociale permettent de nous offrir (dans les pays développés... ...du moins pour l'instant) en termes de
services publics, d'enseignement gratuit, de sécurité intérieure et extérieure, de système de santé, d'indemnisation du chômage, de minima sociaux, de protections diverses etc, etc.
La période de crise sociale actuelle devrait être vue comme une
occasion à saisir pour mettre ces
questions socio-écologiques cruciales sur la table et pour trouver un moyen d'obtenir, pas trop lentement, une
adhésion collective sur les choix à faire pour y apporter une réponse collective appropriée.
(1) La faiblesse des taux d'intérêts, malgré le gonflement de la dette de nombreux pays, est d'ailleurs une conséquence de la diminution des opportunités de nouveaux investissements productifs rentables (baisse d'opportunités d'investissement productifs rentables découlant du caractère fini des ressources de la planète et cause de la baisse de la croissance)