DictionnairErroné a écrit : 01 juin 2019, 17:02En plus de sonner l'alarme, il faudrait du moins proposer des solutions qui font du sens. À ce jour, ça fait pépique. Avec la nature humaine, je doute fortement que des actions concrètes et efficaces soient entreprises. Une nouvelle aile devrait se déployer parmi les scientifiques, comment vivre avec le changement climatique.
Je verrais plutôt le besoin de déployer une autre aile au contraire, celle de la pédagogie et de la communication, à savoir : comment vulgariser, diffuser et présenter de façon suffisamment convaincante les informations montrant :
1/ qu'au delà d'un certain seuil, il y a risque (pas encore bien cerné) d'
emballement irréversible des dégagements de CO2 et d'élévation incontrôlée de température (cf. les informations rappelées par INSO à ce sujet (1)). Un tel emballement, s'il se déclenchait, conduirait à une incompatibilité avec la vie, au moins la vie humaine et la vie d'un grand nombre d'espèces animales.
En fait, comme le fait aussi remarquer INSO, un schéma plus réaliste (et moins noir) est possible, même en cas d'inaction ou d'action insuffisante de notre part . "Grâce" aux
guerres civiles, conflits armés divers, famines, pénuries d'eau potable, épidémies, désordres climatiques... qui précèderont la destruction de notre biosphère (dont la vie de l'espèce humaine), notre civilisation industrielle devrait assez vraisemblablement s'effondrer (cf.
effondrement, comment encaisser les chocs, conférence de Pablo Servigné, 10 mai 2016, cité des sciences et de l'industrie par exemple) avant que les mécanismes d'emballement ne s'enclenchent. Ce scénario "gris" (en cas d'inaction ou d'action insuffisante ou trop tardive de notre part) devrait vraisemblablement permettre, en fait, de préserver la vie sur terre, y compris celle de l'espèce humaine.
2/ que des actions réputées ne pas être concrètes, comme des messages émis, sont cependant susceptibles de
peser fortement, selon leur contenu, dans un sens
favorisant ou décourageant au contraire la mise en place des
actions concrètes requises (2).
3/ que des actions concrètes ont déjà été entreprises et
menées avec succès, comme
la protection de la couche d'ozone grâce à l'acceptation de règlementations qui ont permis de réduire l'émission des CFC provoquant sa destruction. Cette évolution prouve (s'il en était besoin) que la lutte contre le défaitisme (le principal obstacle à surmonter pour résoudre nos problèmes actuels les plus critiques) peut être gagnée.
...Oui, mais comment faire en sorte
- que de telles informations soient suffisamment lues, analysées de façon critique mais sans parti pris
- que l'ensemble de leurs implications soit suffisamment bien cerné
pour surmonter notre désir de croire qu'attendre des politiciens "qu'ils fassent leur travail" sans notre connaissance du sujet, et donc sans notre appui à un niveau approprié, est une bonne option (oubliant ainsi que nous sommes le principal blocage des réformes à mettre en œuvre) ???
La principale solution à trouver, c'est donc : comment vaincre le fatalisme et l'inertie bases de l'absence d'une volonté collective forte de résoudre nos problèmes, dépassant les divergences de convictions idéologiques, dépassant aussi les divergences d'intérêts à court terme ainsi que les clivages entre divers groupes d'appartenance (sociaux, politiques, religieux...). Cette volonté collective et la confiance dans la possibilité de réussir, c'est le principal ingrédient requis pour résoudre nos problèmes.
Le reste,
la science et la technologie des solutions possibles, nous les avons.
En particulier, concernant un des tous premiers problèmes, le réchauffement climatique, voir déjà (pour commencer)
Réchauffement climatique : les solutions avancées par le GIEC
On notera au passage la remarque très pertinente de Jim Skea, de l'Imperial College de Londres et membre du GIEC :
Les lois de la physique et de la chimie permettent (ces évolutions), ainsi que les technologies, le changement des modes de vie et les investissements. La dernière chose, à laquelle les scientifiques ne peuvent répondre, c'est si c'est faisable politiquement et institutionnellement. Nous avons remis le message aux gouvernements, nous leur avons donné les preuves, à eux de voir."
Et je rajouterai :
à eux (les gouvernements) de parvenir à convaincre leurs opinions publiques du bien fondé et de la nécessité de telle ou telle mesure couteuse et/ou contraignante et pas nécessairement bénéfique à court terme...
...Et là, effectivement, c'est loin d'être gagné. Des réactions de blocage de la part de divers mouvements d'opinion (unis dans l'action par leur seule opposition aux réformes proposées) risquent de s'appuyer sur la question suivante (forcément tintée de subjectivité) : pourquoi mon groupe d'appartenance devrait payer ou subir telle ou telle contrainte alors que tel ou tel autre groupe est bien moins impacté par telle ou telle réforme et est bien plus responsable ?
On pourra donc dire merci aux associations, telles que
le colibri par exemple, qui trouvent des solutions concrètes au principal problème, le plus difficile à résoudre, consistant à nous responsabiliser et à nous pousser dans des actions consistant à
mettre la main à la pâte et non plus seulement à réclamer que d'autres (les "coupables") le fassent sans que ça ne nous coûte rien.
(1)
Inso a écrit : 06 mai 2019, 19:59Le problème est que la biosphère / géosphère peut réagir de façon soudaine et irréversible* avec des emballements de certains phénomènes (je pense à la libération importante de méthane issus des clathrates ou du pergélisol, du ralentissement du Gulf-stream, des modifications des régimes de mousson ou du jet-stream, de la rupture de cycles et d'équilibres, d’effondrement de la capacité agricole (au moins dans certaines régions) entre autre lié à la perte de biodiversité, etc.... À ce moment, ce sera trop tard.
* du moins à l'échelle des temps historiques.
(2) A mon sens, s'exprimer sur un sujet tel que celui de ce fil, c'est prendre, parfois sans le réaliser, une responsabilité. Il faut donc faire de son mieux pour limiter le risque de commettre des erreurs de forme ou de fond. Il est bien moins grave de se tromper dans un message sur la relativité par exemple, une théorie bien établie qui ne court aucun risque de souffrir de telles erreurs.