sergio1234 a écrit : 15 juil. 2020, 00:31Ma critique visait plutôt cette approche consistant à traiter mécaniquement les patients en fonction de leur symptôme (ex: un rhume => tel médicament...) au lieu d'aller identifier le syndrome, l'origine de la maladie. La médecine traditionnelle chinoise accorde une place importante au diagnostic, ce qui permet de replacer l'individu dans un tout. C'est là sa grande richesse à mon sens
Mais qu'elle invente des causes magiques (le "qi") plutôt que de se pencher sur l'origine de la maladie ne vous rebute pas particulièrement. Sinon, "replacer l'individu dans un tout", c'est le genre de rhétorique assez floue qui sert aussi à défendre l'"astromancie" (aka, l'astrologie). Le plus souvent, ça sert à nier les études négatives en essayant de faire croire que la discipline est "trop complexe" ou "holistique" pour être testée scientifiquement.
Sauf que la science se penche sur des phénomènes complexes et avec un succès pas mal plus évident que les disciplines qui reposent sur la pensée magique. La science traite de nombreux types de cancers, améliore l'espérance et les conditions de vie des cancéreux. Par contraste, l'acuponcture (ou, certains acuponcteurs) tient de la prétention très mal soutenue par les observations.
Concernant l'acupuncture, il y a eu de nombreux essais cliniques qui ont permis de constater ses effets analgésiques
Vous trouvez impressionnant qu'on ne réussisse à mettre en évidence (et encore, pas de manière très constante) qu'un effet analgésique alors que l'acuponcture est sensée pouvoir agir sur l'"origine" de tout plein de maladies? En plus, les études montrant des résultats positifs pour l'acuponcture sont
largement réalisées en Chine, ce qui permet de garder de forts doutes sur leur validité. Sans invoquer la fraude, il est parfaitement possible de penser que de nombreux biais (involontaires) favorisent la sélection des données. Ce qui est particulièrement criant lorsque des collaborations internationales montrent des résultats
à la fois positifs (en Chine) et négatifs (aux USA).
Toutefois, est-ce que l'absence de preuve est pour autant la preuve de son inefficacité? Je ne pense pas
Lorsqu'une preuve d'efficacité devrait pouvoir être présentée - ce qui est le cas lorsqu'on prétend, par exemple, agir sur la cause d'une maladie (et non sur des symptômes) -, le fait qu'elle ne le soit pas est un fort indice en faveur de l'inefficacité. Et c'est encore plus vrai si vous voulez brandir le mauvais argument de l'ancienneté de la MTC ("si la Chine utilise la médecine traditionnelle depuis des milliers d'années, c'est qu'elle marche"). Si elle marche vraiment, c'est qu'il y a moyen d'en faire la preuve. Affirmer que quelque chose marche mais qu'on ne peut pas le prouver est irrationnel.
Dans les milieux scientifiques, on ne jure que par la preuve. Je trouve ce raisonnement assez limité
D'une part, vous avez dit que vous n'y connaissez pas grand-chose à la science. D'autre part, appuyer ses raisonnements sur des connaissances plutôt que sur des spéculations rend ceux-ci plus solides que l'inverse (i.e., les appuyer sur des spéculations). C'est un peu ce que dit le dicton "avec des si on mettrait Paris en bouteille" (ou "si ma tante en avait..."

).
D'ailleurs, j'imagine que dans un cas qui vous concernerait directement, vous accepteriez l'importance de la preuve. Par exemple, si j'affirme que vous me devez 10 000 euros, il faudrait que j'amène une preuve pour que ce soit convaincant. Mais, si je trouve des témoins qui pensent comme vous que les preuves "c'est limité" voire inutiles, ils pourraient prendre mon parti à votre détriment malgré la fausseté flagrante de mon affirmation.
Mais elle ne met pas au coeur de sa pratique la culture de la vie comme le fait la médecine chinoise.
C'est quoi la "culture de la vie", une formule creuse ou quelque chose qui peut être défini? En quoi cela ne concerne pas du tout la médecine scientifique?
Jean-François