La sixième extinction massive

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ABC
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Re: La sixième extinction massive

#26

Message par ABC » 22 mars 2020, 18:55

Nicolas78 a écrit : 17 mars 2020, 15:15Salut ABC, je me permet quelques petites critiques de ton texte de présentation de nos problèmes mondiaux qui menacent l’écologie ;)
Les points sur lesquels je serais d'un avis (légèrement) différent dans ta réponse sont beaucoup moins critiques (à mon sens) que ceux sur lesquels nous sommes d'accord. De plus, sur la majorité de tes remarques, je suis plutôt d'accord et je les vois plutôt comme des compléments. Je préfère donc mettre l'accent sur les points d'accord concernant les points qui sont au cœur de ce que j'ai voulu exprimer.
ABC a écrit :Le problème auquel nous sommes confrontés à ce jour, c'est que nos règles de vie, nos valeurs, nos objectifs
  • ne sont pas homogènes d'une part ce qui est source de conflits,
    .
  • ne sont plus adaptés à la situation actuelle d'autre part.
Nicolas78 a écrit : 17 mars 2020, 15:15 Entièrement d'accord.
La raison de cette inadaptation de nos valeurs et de nos objectifs actuels à nos réels besoins actuels, c'est la terrible vitesse à laquelle notre société s'est développée :
  • tant en terme démographique,
    .
  • qu'en terme technologique et scientifique,
    .
  • ainsi qu'en termes de moyens de déplacement et de communication
.
Nicolas78 a écrit : 17 mars 2020, 15:15Assez d'accord :D
ABC a écrit :Cela a engendré : un choc des cultures,
Nicolas78 a écrit : 17 mars 2020, 15:15Oui dans le sens ou ce "choc" est exacerbé par les moyens de communications et la vitesses de nos déplacements.
Mais non, dans le sens ou cette même vitesse et ces mêmes moyens ont permis aussi des échanges commerciaux, des échangent culturels, et des géopolitiques de paix a l’échelle presque mondiale. Je passe le fait que le "choc" des cultures est un mot nouveau mais pas vraiment un fait nouveau. De tout temps des cultures différentes se sont fait la guerre, voir même se sont exterminées.
Pas d'objection à ce complément d'information (à une nuance près relativement aux deux dernières phrases, nuance en fait en partie contenue dans la première).
ABC a écrit :un poids destructeur de notre société mondiale sur notre écosystème,
Nicolas78 a écrit : 17 mars 2020, 15:15Le premier problème est, amha, démographique.
C'est le seul point de ta réponse qui me fait réellement réagir. Oui, la démographie est un très sérieux problème, mais attention de ne pas croire que maîtriser la démographie serait suffisant. Tu n'as rien dit de tel, mais il est facile (et tentant), de penser que l'effort sur la démographie pourrait être suffisant. Pour ma part je n'en crois rien. La maîtrise de la démographie est absolument indispensable, elle est cruciale, mais, à mon sens, pas du tout suffisante.

Un des points qui me semble parmi les plus critiques et des plus urgents, c'est la perte de biodiversité du phytoplancton dont nous avons besoin pour respirer. Je n'oublie pas, bien sûr, la question de la lutte contre le dérèglement climatique, un défi tout aussi critique. L'action sur notre système de valeurs est, certes, crucial lui aussi mais il ne peut intervenir que dans un second temps, si nous avons réussi à nous mettre suffisamment d'accord pour parvenir à surmonter les tous premiers dangers qui nous menacent.

A mon avis, les scientifiques ont un rôle absolument crucial à jouer dans cette (espérons le) première étape. Encore faut-il que les scientifiques soient suffisamment écoutés par les responsables politiques, puis que les mesures prises soient acceptées et mêmes supportées par la majorité des citoyens du monde que nous sommes (si les responsables politiques prennent le risque politique de prendre les bonnes mesures, celles nécessaires pour, au moins dans un premier temps, préserver notre biosphère).

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Re: La sixième extinction massive

#27

Message par Jean-Francois » 23 mars 2020, 14:37

ABC a écrit : 22 mars 2020, 18:55
Nicolas78 a écrit : 17 mars 2020, 15:15Le premier problème est, amha, démographique.
C'est le seul point de ta réponse qui me fait réellement réagir. Oui, la démographie est un très sérieux problème, mais attention de ne pas croire que maîtriser la démographie serait suffisant. Tu n'as rien dit de tel, mais il est facile (et tentant), de penser que l'effort sur la démographie pourrait être suffisant. Pour ma part je n'en crois rien. La maîtrise de la démographie est absolument indispensable, elle est cruciale, mais, à mon sens, pas du tout suffisante
Pour reprendre votre remarque à Nicolas, je suis généralement d'accord avec ce que vous dites. Mais là je diverge un peu: comme Nicolas, je pense que la démographie est la question fondamentale sur laquelle on pourrait agir. Ce pour différentes raisons, par exemple:
- cela permet de fixer des objectifs assez clairs (l'unité "personnes" est facilement comprise) et non des cibles plus conceptuelles (ex., tonnes de CO2/an ou KWh/mois);
- cela demande d'agir contre une tendance innée (la reproduction) mais c'est une action qui est montrée possible et techniquement aisée à mettre en place (contraception);
- cela a un impact automatique et positif (réduction) sur d'autres facteurs: pollution, stress sur l'environnement, etc. Inversement, adopter des comportements qui réduisent l'impact écologique est futile si on augmente le nombre de personnes*.

En disant ça, je ne veux pas dire que c'est suffisant. L'équation est multifactorielle et il vaut mieux multiplier les facteurs (réduction de la population x réduction des impacts x etc.). Pour y arriver, il faut le rechercher. C'est pourquoi je trouve que vous inversez les priorités ici:
L'action sur notre système de valeurs est, certes, crucial lui aussi mais il ne peut intervenir que dans un second temps, si nous avons réussi à nous mettre suffisamment d'accord pour parvenir à surmonter les tous premiers dangers qui nous menacent
C'est peut-être sémantique mais je dirais plutôt que, au contraire, il faut mettre au point un système de valeurs communes en premier lieu pour entrainer des réponses qui soient réellement appliquées et non des promesses qui ne seront pas tenues (ex., Protocole de Paris). Et comme nous vivons à une ère mondiale - en partie à cause de la technologie mais aussi de la taille de la population humaine -, le système de valeurs doit être au moins partiellement accepté à cette échelle. (Quand on voit les réactions de "scepticisme" par rapport à la covid, on peut difficilement penser que la vision des "premiers dangers qui nous menacent" soit partagée.)

Ce qui veut dire heurter de nombreux systèmes de valeurs plus "traditionnelles" qui s'opposent à une forme d'unité générale qu'ils soient religieux (la Vraie religion n'est pas celle du voisin), économiques (le profit d'untel c. celui d'autres), politiques (nationalisme, populisme), sociaux (racisme, esprit de clocher). Il y a aussi des questions psychologiques/biologiques* car pas mal de ces systèmes de valeurs se constituent à partir de comportements humains bien ancrés dans le cerveau, et sont parasités par les différents biais cognitifs propres à l'espèce.
A mon avis, les scientifiques ont un rôle absolument crucial à jouer dans cette (espérons le) première étape
.

Je suis d'accord. J'ajoute juste que le rôle des scientifiques devraient être principalement de fournir les données et connaissances fiables nécessaires à des réflexions rationnelles par des philosophes et politiciens. Mais, au final, les connaissances ne sont qu'un élément dans la chaine de décision. Un autre élément est ce que nous voulons atteindre et là, on revient à la question des systèmes de valeur.

Jean-François

* Pour le montrer par un calcul simpliste: prenez 1000 personnes qui diminuent leur consommation de 100 à 85 Unités Arbitraires et une augmentation (aussi arbitraire) de 5% de population par génération, le gain de 15% initial est annulé en 4 générations (env. 1215 individus).
** Donc chimiques, donc physiques ;)
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Re: La sixième extinction massive

#28

Message par Nicolas78 » 23 mars 2020, 17:48

ABC a écrit :C'est le seul point de ta réponse qui me fait réellement réagir. Oui, la démographie est un très sérieux problème, mais attention de ne pas croire que maîtriser la démographie serait suffisant. Tu n'as rien dit de tel, mais il est facile (et tentant), de penser que l'effort sur la démographie pourrait être suffisant. Pour ma part je n'en crois rien. La maîtrise de la démographie est absolument indispensable, elle est cruciale, mais, à mon sens, pas du tout suffisante.
En fait, ca dépend de combien la population est réduite.
Si elle est très réduite, évidement que cela peut être suffisant, sur le papier. Le soucis, c'est que c'est totalement illusoire de croire qu'elle se réduirait suffisamment, c'est même dangereux puisque pour ce faire il fraudais surement des politiques dictatoriales et liberticides.

La logique avec la consommation est néanmoins exactement la même. Croire que la solution consisterai en stopper la consommation et le "matérialisme," ou croire qu’arrêter les technologies ou les plaisirs hédonistes serait suffisant est tout autant utopique et politiquement risqué.

La seule solution envisageable, c'est de faire des efforts sur ces deux principes, cad le système économique/productiviste et la démographie, les deux en même temps ! :)
A mon avis, les scientifiques ont un rôle absolument crucial à jouer dans cette (espérons le) première étape.
Tout les écolos ne sont pas de cet avis. Loin de la. Pour eux la science c'est aussi la technologie et donc c'est sale. Je pense a tort car les technologies produisent plus et polluent moins qu'avant, et surtout elles ont aussi d'autres intérêts que purement commerciaux (dans tout les domaines de la sociétés). Ils va falloir en maitriser les impacts donc. Pour, pourquoi pas, en faire sortir des bénéfices/risques viables*. Mais je ne suis pas un spécialiste de la question non-plus.
Ça va être très dur, pour les raisons invoquer par JF. Possiblement est-ce utopique. Ça me fait douter de l’écologie, puisque du coup, le seul moyen de l'imposer serait par des politiques radicales (qui pourrait d'ailleurs ne pas vraiment être écologique scientifiquement, mais surtout idéologiquement).
Mais je crois en une voix équilibrée, capable de peser les choses, et de ne pas faire les choses comme des bourrins. Malheureusement, je la trouve rare cette vision, y compris chez les écolos donc. Aussi rare, je trouve, que chez les économistes capitalistes et les libéraux (du moins parmi ceux qui ne nient pas le RC et la destruction de notre écosystème...Ceux la sont irrécupérables).

*Une politique réfléchie du bénéfice/risque, capable de faire de la science et de gérer les datas sans faire dans les biais de sélections et de critères arbitraires, avec l’objectif de rendre le système viable, ca serait plus pertinent qu'un combat idéologique sans fin, même de fond, amha.
Bref. Une méthodologie scientifique au pouvoir. Je rêve, je pense. Puisque les chances pour que cette methode soit instrumentalisée et biaisé au contact du pouvoir est énorme. Lier écologique et politique, le défis du siècle.

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Re: La sixième extinction massive

#29

Message par ABC » 30 mars 2020, 19:10

Nicolas78 a écrit : 23 mars 2020, 17:48Lier écologique et politique, le défis du siècle.
Un grand oui ! Pour le reste, je pense qu'on est bien plus d'accord que tu ne sembles le penser. Pareil pour le message de JF vis à vis duquel je n'ai, en fait, pas grand chose à redire (juste peut-être des coef de pondération un peu plus ou un peu moins fort sur tel ou tel point qui, de toute façon, donnent nécessairement lieu à une part de subjectivité car on ne sait pas tout chiffrer avec une parfaite exactitude et on ne sait pas tout avec exactitude).

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Re: La sixième extinction massive

#30

Message par Jean-Francois » 22 avr. 2020, 23:08

Message pour conserver les liens vers des articles qui, à mon avis, montre bien qu'avec moins de monde le monde irait mieux:
What Covid Is Exposing About the Climate Movement
Un banc de dugongs aperçu près d’une île thaïlandaise
Le premier est plus sérieux, le second est anecdotique (mais les siréniens sont sympas).

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Re: La sixième extinction massive

#31

Message par jean7 » 23 avr. 2020, 03:09

Ils montrent aussi, pour le moins, qu'un changement de comportement a une efficacité observable à population égale.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: La sixième extinction massive

#32

Message par Jean-Francois » 23 avr. 2020, 11:42

jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 03:09 Ils montrent aussi, pour le moins, qu'un changement de comportement a une efficacité observable à population égale.
Le premier montre que c'est possible. Mais, d'une part, cela prend des efforts qui ne vont pas dans le sens des inclinaisons naturelles de l'humain (elle demande un effort et d'accepter une forme d'inconfort) et, d'autre part, cela l'augmentation subséquente de population annule rapidement le gain.

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Re: La sixième extinction massive

#33

Message par Guillaume Vivicorsi » 23 avr. 2020, 15:46

ABC a écrit : 15 mars 2020, 21:09
nks a écrit : 15 mars 2020, 11:20Toute tentative de construction morale ne peut que générer des discordes et malentendus.
jean7 a écrit : 15 mars 2020, 15:34Mais est-ce qu'il y aurait moins de discordes et malentendus sans construction morale ?
Si ça t'intéresse, des auteurs de philosophie morale se sont posés la question. C'est ce que nous appelons la morale formelle. Je te recommande les ouvrages de Jürgen Habermas sur ce sujet. Pour faire simple, factuellement nous sommes tous plutôt en accord sur les grandes questions morales mais les crises les plus importantes ne portent pas sur les faits mais sur les fondements de la morale. Je te donne un exemple.
Mentir est mal. 3 personnes sont en accord avec cette affirmation morale.
Cependant l'un pense que Dieu est le fondement de la morale, le deuxième est kantien et le troisième considère que la morale est une construction sociale. Ce fondement implicite va altérer l'affirmation.
Si Dieu est fondement moral, ce fondement est autoritaire et extérieur. Il détient la vérité et réclame l'application. A ce moment-là, mentir devient une trahison importante.
Si le devoir sans condition est le fondement moral, le fondement est universel et rationnel. Mentir sera un acte personnel mais altérera aussi les maximes des autres. Toutefois, ce ne sera pas aussi grave qu'une trahison. Dans les deux premiers cas, mentir est toujours mauvais.
Si le consensus social est le fondement moral, le fondement est autoritaire et ambigu (un extérieur qui t'enseigne mais tu en fais partie aussi). Mentir sera mauvais pour le moment mais le consensus peut changer et cette morale sera casuistique.
Factuellement, les trois diront la même chose mais leur valeur sera en réalité différente. Ainsi, si on créé une morale sans fondement, est ce possible de supprimer les crises ? Mais cela pose de nouvelles questions que tu trouveras dans "l'Ethique de la discussion et la question de la vérité" d'Habermas.
Voilà, c'est simplifié mais c'est pour exemplifier les deux phrases que tu donnes et t'offrir une piste de lecture.

Pour ma part je suis d'accord avec la première phrase mais je pense que la deuxième est idéale.
Mais si 1+1=11, là c'est beau ! JCVD

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Re: La sixième extinction massive

#34

Message par jean7 » 23 avr. 2020, 17:35

Jean-Francois a écrit : 23 avr. 2020, 11:42Le premier montre que c'est possible. Mais, d'une part, cela prend des efforts qui ne vont pas dans le sens des inclinaisons naturelles de l'humain (elle demande un effort et d'accepter une forme d'inconfort) et, d'autre part, cela l'augmentation subséquente de population annule rapidement le gain.
Rien à redire pour ce qui est de l'augmentation.

Mais comment établit-on ce qu'on appelle "les inclinaisons naturelles de l'humain" ?
J'ai souvenir d'avoir essuyé un tir de barrage (gentil, le tir, c'est juste une expression pour décrire un feu croisé d'arguments autoproclamés rationnels) en suggérant qu'en tant que membres de l'espèce humaine nous intégrions des éléments commun dont la morale découle souvent directement. Mais je me vois souvent aussi opposer sur d'autre sujets "les inclinaisons naturelles de l'humain" dont l'existence semblent ne pas faire de doute. Dans le principe, ça me va. Mais lorsque j'y vois le confort et la paresse, là, ça ne me va pas du tout.

Donc je me permet d'interroger cette idée.
- les "inclinaisons naturelles de l'humain" ont-elles droit de cité dans une argumentation rationnelle ?
- leur liste a-t-elle été établie quelque part (où la trouver) ?
- a-t-elle été validée (comment) ?
- le confort et la paresse en font-elle partie ?
- les "inclinaisons naturelles de l'humain" doivent-elle être considérées comme immuables ?
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Re: La sixième extinction massive

#35

Message par ABC » 09 mai 2020, 20:33

Guillaume Vivicorsi a écrit : 23 avr. 2020, 15:46Pour faire simple, factuellement nous sommes tous plutôt en accord sur les grandes questions morales mais les crises les plus importantes ne portent pas sur les faits mais sur les fondements de la morale.
Quand ces crises se manifestent par des guerres ou des révoltes, je crois plutôt qu'elles portent, le plus souvent, sur nos divisions en groupes ou catégories de personnes liées par un fort sentiment d'appartenance à ces groupes ou catégories.

L'appartenance à ces groupes ou catégories se manifeste par une culture, des attitudes, des comportements, des codes de conduite, des codes vestimentaires ou alimentaires et/ou des croyances, qui sont autant de signes distinctifs manifestant l'appartenance à ce groupe ou à cette catégorie.

Ces groupes ou catégories, animés par un sentiment d'appartenance, entrent parfois en compétition pour des questions:
  • de territoire,
  • de ressources diverses,
  • de pouvoir,
  • de prestige,
  • et de possessions jugées enviables car sensées représenter le sommet du luxe et du confort, à une époque donnée dans un contexte donné, mais traduisant, de façon souvent moins bien identifiée, une supériorité supposée, un critère symbolique de réussite s'avérant être, en fait, ce qui est réellement convoité (pas nécessairement de façon consciente d'ailleurs).
Cet ensemble de signes, fréquemment perçus comme "ça c'est du concret", jouent donc souvent un rôle de marqueur, à caractère symbolique, malgré leur "valeur matérielle" pouvant paraître bien désuète quelques siècles plus tard. Qui aujourd'hui considérerait comme le sommet de la la richesse matérielle et de la réussite sociale, le fait de posséder un manteau en peau de chèvre et une hache en cuivre. A une époque, c'était peut-être ça faire partie de "l'élite".

Dans les conflits entre groupes ou catégories, la motivation de fond, parfois présentée comme l'adhésion à un idéal (ce qui est parfois vrai), peut au contraire correspondre au souhait d'une catégorie s'estimant injustement traitée par telle autre (parfois à juste titre et parfois pas. L'histoire nous donne des exemples d'un cas comme de l'autre), de "prendre sa revanche" ou de soumettre toutes les autres catégories aux divers codes qui la caractérisent afin d'éprouver le sentiment de pouvoir, de domination et de supériorité sur toutes les autres catégories.

De telles situations sont nuisibles à l'élaboration d'un projet commun nécessaire pour surmonter les difficultés importantes auxquelles notre société mondiale est aujourd'hui confrontée. Nous devons donc trouver le moyen de surmonter cette importante difficulté que représente nos divisions en catégories de ceci ou cela.

Pour ma part, je pense que ça devrait être possible (malgré l'attitude parfois centrée sur lui même de tel ou tel pays vis à vis des autres pays par exemple). Il faut simplement que soit atteinte une "masse critique" de personnes ayant identifié nos divisions comme une partie importante de nos problèmes et accepté l'idée que nous devons trouver la motivation, l'envie de les surmonter. Les moyens eux-mêmes de résoudre nos problèmes, nous les avons (et pour ceux que n'avons pas, nous avons par contre les connaissance scientifiques, la technologie et l'outil industriel requis pour les élaborer).

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Re: La sixième extinction massive

#36

Message par ABC » 24 mai 2020, 15:44

Bonjour,

Je me permets de signaler l'article de Xavier Drouet (lien ci-dessous) sur le concept de smart cities.

Vis à vis du défi climatique et des problèmes de pollution, défis que nous sommes désormais contraints de relever rapidement, plusieurs points de vue s'expriment :
  • Pour certains, l'essentiel c'est avant tout de trouver des solutions concrètes,
    .
  • Pour d'autres, il n'y a pas de solution. Elles sont bloquées par diverses causes sur lesquelles nous n'aurions pas de prise (par exemple le système, ou encore telle ou telle catégorie de coupables choisie selon nos préférences personnelles et nos sentiments de non appartenance à cette catégorie).
    .
  • Pour d'autres encore, il y a bien des solutions concrètes. Elles consistent à agir sur ces causes ou coupables supposés et d'obtenir, par divers moyens de pression, des efforts dans la bonne direction et de bonnes décisions de la part de telle ou telle catégorie formée d'un nombre très réduit de décideurs ou détenteurs de pouvoir économique (considérés être la principale cause de nos problèmes).
Bien que ne me reconnaissant pas dans ces diverses positions, je crois cependant que la proposition, le financement puis la mise en place d'amorces de solution réalistes est, aussi, un versant très utile à la résolution de nos problèmes de société (en veillant à ne pas se laisser décourager par des échecs, des erreurs et des critiques justifiées parfois, parfois moins, inévitables quand on essaye de faire quelque chose de neuf ou pas).

Ces propositions et leur mise en application participent non seulement à la résolution concrète des problèmes auxquels nous sommes confrontés, mais elles peuvent aussi jouer un rôle d'entrainement dans une direction qui n'est plus celle consistant à pointer du doigt telle ou telle catégorie de coupables et :
  • à demander que soient mises en place des solutions,
    .
  • sans rien changer à nos modes de vie, à nos attentes et à nos objectifs, sans arbitrage difficile entre divers objectifs pourtant importants chacun à leur niveau (nos ressources ne sont pas infinies),
    .
  • sans réaliser que ces attentes et objectifs sont implicitement la principale source des décisions prises et des décisions non prises à tous les niveaux et dans tous les secteurs de notre société complexe.
De telles propositions et notre participation à leur mise en place, nous amènent, au contraire, à participer à la résolution du problème que pose :
  • une humanité composée de presque 8 milliards d'habitants,
    .
  • brulant la chandelle par les deux bouts,
    .
  • plus préoccupée d'aujourd'hui (et vaguement de demain) que d'après demain (c'est dans longtemps après demain. Deux tiens valent mieux que un tu l'auras. "On ne me la fera pas".)
    .
  • ne cessant de demander à notre planète encore et toujours plus, à tous les niveaux, toutes catégories confondues, dans une belle "harmonie" d'objectifs individuels très similaires à tous les niveaux,
    .
  • sans jamais prendre le recul nécessaire pour identifier l'origine réelle des problèmes que nous créons collectivement par des choix, des objectifs et des attentes inappropriés à la situation actuelle (tout particulièrement dans les pays développés).
Smart-cities : solutions ou problèmes ? Publié le 5 décembre 2019
Xavier DROUET, D-Fi Initiative et Innovation
https://www.linkedin.com/pulse/smart-ci ... er-drouet/
Je cite un court extrait, mais de nombreux exemples de smart cities pilote, actuellement effectivement mises en place, sont donnés (expériences pilote que l'on peut critiquer bien sûr, mais ne rien faire, ce n'est pas mieux).
La gestion de la cité méthodique, humaine et prévoyante impose d’examiner les projets en fonction de ce qu’ils apporteront réellement aux habitants avant de choisir telle ou telle solution sophistiquée. Par exemple :
  • estimer le potentiel de réduction de la production des déchets avant d’équiper les poubelles de capteurs qui permettent d’optimiser les tournées de collecte;
    .
  • évaluer les possibilités de télétravail (à domicile ou dans des espace partagés) et d’intermodalité des transports avant de déployer un dispositif complexe d’amélioration du trafic (qui risque d’entraîner un afflux de véhicules et de nouvelles congestions).
L’intelligence peut aussi être "transversale" afin de (re)créer du lien social, en facilitant l’entraide et la solidarité et la communication entre les habitants (autrement que par écrans et claviers interposés) et en prévenant l’isolement des personnes vulnérables grâce aux services où les technologies numérique sont un moyen et non un but en soi.

Cela peut aussi favoriser une large participation à la vie politique comme l’a fait la commune de Saillans (1.200 habitants) avec une plateforme numérique simple d’emploi.

Je signale aussi, du point de vue de l'esprit qui devrait nous animer pour surmonter l'obstacle très fort de nos divisions et de nos préjugés catégoriels, un article sur les lois Auroux et l'action de cette personnalité politique. C'est un exemple, selon moi, d'attitude ouverte et d'action politique marquée par le dialogue, l'écoute, la négociation, une approche réaliste de ce qui est possible et de ce qui ne l'est pas, mettant l'accent sur notre responsabilité.

Une telle attitude me semble de nature à lever des blocages, à éviter les froissements de susceptibilité et à surmonter nos divisions (idéologiques, culturelles, cultuelles, d'appartenance à telle ou telle catégorie sociale, professionnelle ou de quelque nature que ce soit)

Les années 1980 : Avec les lois Auroux, la démocratie dans l’entreprise

Des salariés, citoyens à part entière dans l’entreprise et acteurs du changement
, c'était une avancée dans la direction d'une démocratie participative, une avancée en direction d'une prise de conscience de nos responsabilités à un niveau dépassant nos préoccupations individuelles et de court terme.

Nous sommes, à mon sens, confrontés à une situation, historiquement sans précédent, demandant d'étendre cette approche à une échelle mondiale. Elle demande en effet une prise de conscience de notre responsabilité et du pouvoir que nous détenons et exerçons sans même le savoir, face à notre planète...
...et face à nous mêmes.

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Re: La sixième extinction massive

#37

Message par jean7 » 25 mai 2020, 12:01

Je ne sais pas comment l'écrire prudemment. Alors je vais le faire comme je le sens, sous forme de questions.

Si tout espoir de démarche de progrès collective était interdit, nous n'aurions plus individuellement pour choix que l'autonomie (chacun pour soi) ou l'alignement dans les rangs du bon leader éclairé.

Après un bref coup d’œil dans le rétroviseur de l'Histoire, réussissez-vous à imaginer qu'une de ces deux voies puisse demeurer pacifique ?
Laquelle des deux souhaitez-vous pour vos enfants ?
Allez-vous leur apprendre à se battre contre tous ou les jeter dans les bras d'un plus malin qui lui dira contre qui se battre ?

Je ne suis ni optimiste ni utopiste sur ce coup là.
J'ai sans doute construit un faux dilemme imbriqué dans un autre.
Mais ma démarche est que concrètement, il n'y a qu'une voie que j’accepte d'envisager.
Se battre contre un virus ou l’anthropocène est acceptable.
Contre mon voisin, en anarchiste ou en soldat, ne l'est pas.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: La sixième extinction massive

#38

Message par Dash » 26 mai 2020, 06:04

jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 17:35Mais comment établit-on ce qu'on appelle "les inclinaisons naturelles de l'humain" ?
Étant donné que certains membres ici me disent souvent que « les propensions humaines » (expression que j'ai troqué contre « nature humaine », parce que trop connotée) n'existent pas, j'apprécierai moi aussi connaitre l'avis de JF concernant tes questions.
jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 17:35 - les "inclinaisons naturelles de l'humain" ont-elles droit de cité dans une argumentation rationnelle ?
- leur liste a-t-elle été établie quelque part (où la trouver) ?
- a-t-elle été validée (comment) ?
Je trouve ces 3 questions (ce qu’elles peuvent sous-entendre) quelque peu extrêmes!

Il y a de ces trucs qui ne requiert pas d’expérience scientifique en bonne et due forme pour moi. :?

Un chien qui est tout excité lors de l’arrivée de son maître, c’est un comportement propre à la nature du chien! Ce n’est peut-être pas exclusif aux chiens, mais c’est un comportement manifeste bcp plus prononcé — constant et quasi-systématique — que chez l’humain et/ou le chat, par exemple, entre autres.

Dès lors, dire que c’est une propension et/ou une inclination naturelle des chiens de s’exciter lors du retour de leur maître, ça n’a rien de « zozo » pour moi. Faut pas virer fou!

Dans le même ordre d’idée, mentir, par peur, par honte, par intérêt/manipulation, pour ne pas blesser, etc., est une « propension humaine », c’est-à-dire un comportement concret qu’on observe tous depuis le début des temps chez plusieurs sans compter qu'aucun humain ne peut prétendre n'avoir jamais menti, ne serait-ce qu'une seule fois.

Du coup, je ne vois pas où est le problème à considérer certains trucs comme faisant partie intégrante de « la nature/propension/inclinaison/tendance humaine » à partir du moment où l’on a le discernement requis pour ne pas en faire des absolus dans tous les cas et sans aucune exception.

:hausse:
jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 17:35 - le confort et la paresse en font-elle partie ?
- les "inclinaisons naturelles de l'humain" doivent-elle être considérées comme immuables ?
À mon avis, faut juste prendre la « notion » pour ce qu'elle est : une tendance, une inclinaison, une propension, etc., et réaliser que ça ne s'applique que de façons générales à « l'espèce » — à l'état brut, sans éducation/conditionnements —, mais qu'au cas par cas, dépendamment des individus et des situations, ça ne s'applique pas systématiquement, naturellement.
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Re: La sixième extinction massive

#39

Message par jean7 » 26 mai 2020, 06:55

Dash a écrit : 26 mai 2020, 06:04
jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 17:35Mais comment établit-on ce qu'on appelle "les inclinaisons naturelles de l'humain" ?
Étant donné que certains membres ici me disent souvent que « les propensions humaines » (expression que j'ai troqué contre « nature humaine », parce que trop connotée) n'existent pas, j'apprécierai moi aussi connaitre l'avis de JF concernant tes questions.
jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 17:35 - les "inclinaisons naturelles de l'humain" ont-elles droit de cité dans une argumentation rationnelle ?
- leur liste a-t-elle été établie quelque part (où la trouver) ?
- a-t-elle été validée (comment) ?
Je trouve ces 3 questions (ce qu’elles peuvent sous-entendre) quelque peu extrêmes!

Il y a de ces trucs qui ne requiert pas d’expérience scientifique en bonne et due forme pour moi. :?
Pour moi aussi en fait.
Mais là, c'est quand même très embarrassant parce que s'il n'existe pas de réponse à mes deux dernières questions "extrêmes", je ne vois pas d'autre réponse que "non" à la première.

Chacun pourra choisir l'exemple qu'il voudra pour en faire la généralité qui lui convient et l'opposer à l'autre qui fera de même...
L'inclinaison naturelle d'un arbre, si on ne définit pas ce dont on parle, ça peut déjà prêter à discussion.
L'inclinaison naturelle des arbres en général... ça mérite une thèse.
Pour l'humain, on s'en passerait mais on pourrait en faire un argument ?

Ses aptitudes, oui. Tout ce qu'un homme a réussit à faire fait partie des aptitudes de l'humain.
Ses inclinaisons... trop flou pour moi (pour le moment).
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#40

Message par jean7 » 26 mai 2020, 07:06

Dash a écrit : 26 mai 2020, 06:04 Dans le même ordre d’idée, mentir, par peur, par honte, par intérêt/manipulation, pour ne pas blesser, etc., est une « propension humaine », c’est-à-dire un comportement concret qu’on observe tous depuis le début des temps chez plusieurs sans compter qu'aucun humain ne peut prétendre n'avoir jamais menti, ne serait-ce qu'une seule fois.

Du coup, je ne vois pas où est le problème à considérer certains trucs comme faisant partie intégrante de « la nature/propension/inclinaison/tendance humaine » à partir du moment où l’on a le discernement requis pour ne pas en faire des absolus dans tous les cas et sans aucune exception.

:hausse:
jean7 a écrit : 23 avr. 2020, 17:35 - le confort et la paresse en font-elle partie ?
- les "inclinaisons naturelles de l'humain" doivent-elle être considérées comme immuables ?
À mon avis, faut juste prendre la « notion » pour ce qu'elle est : une tendance, une inclinaison, une propension, etc., et réaliser que ça ne s'applique que de façons générales à « l'espèce » — à l'état brut, sans éducation/conditionnements —, mais qu'au cas par cas, dépendamment des individus et des situations, ça ne s'applique pas systématiquement, naturellement.
Moi je veux bien, tu répond partiellement à la question.
Mais j'aimerais bien une liste, sérieusement, parce qu'il y a un curseur à placer.

Il y a des gens qui ne mentent jamais.
Je n'ai aucune idée de leur nombre.
Comment on fait ?
Inclinaison naturelle ou pas ?
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#41

Message par Dash » 26 mai 2020, 17:16

jean7 a écrit : 26 mai 2020, 07:06Moi je veux bien, tu répond partiellement à la question.
Mais j'aimerais bien une liste, sérieusement, parce qu'il y a un curseur à placer.
A priori, je dirais qu’est une propension/inclinaison/tendance, tout ce qui ne requiert aucunement un effort (et/ou, après sophistication, qui coûte moins, émotionnellement/psychologiquement/physiquement que toute autre avenue)!

Je le formule comme ça, parce que si j’avais dit « tout ce qui est négatif », l’on m’aurait dit que c’est (une question de valeur) arbitraire et/ou subjectif, et avec raison!

Ce n’est donc pas uniquement une question de formulation, mais ça concerne précisément le fond : tout ce qui ne requiert aucunement un effort et qui est la toute première « voie de facilité » qu’une majorité d’individus sera portée à faire dans un même cadre donné (ça peut naturellement se vérifier par expérience de psychologie sociale).

La liste est par conséquent trop longue. Et, naturellement, il y en a qui sont communs à plusieurs espèces!

Si, avec des convives, je ne me jette pas comme un animal affamé sur la pizza lorsqu’elle arrive, mais les sers en premier, c’est surtout parce que le « coût psychologique » de passer (image de soi-même et celle projetée) pour un égoïste irrespectueux des conventions serait plus élevé. Et, aussi, en « surcouche logicielle~intellectuelle », parce que je comprends, accepte et juge nécessaire la notion de partage, de respect et de politesse, mais, à la base, je salive comme vous tous et dois faire un effort (même s’il est devenu infime avec l'habitude~conditionnement) pour ne pas laisser libre cours à ma propension/inclinaison/tendance.
jean7 a écrit : 26 mai 2020, 07:06Il y a des gens qui ne mentent jamais.
Ça n'existe pas des individus qui ne mentent jamais! Demande à lui!

La nuance, c'est que certains n'ont pas conscience qu'ils mentent!
jean7 a écrit : 26 mai 2020, 07:06Je n'ai aucune idée de leur nombre.
Ben déjà, selon l’étude de mon lien, entre 60 et 80 % des patients ne seraient pas totalement honnêtes face à leur médecin. Et ça ne concerne que ce cadre très particulier. Ajoute le cadre familial avec conjoint/enfants/parents et celui du travail avec collègues et patrons et ne reste plus bcp d'individus qui ne mentent jamais dans le cours d’une journée, si ce n’est que mentir par politesse~diplomatie.

Dans la mesure où ils peuvent justifier leurs mensonges, en fonctions de leurs valeurs et principes, les gens ont alors l’impression de ne pas être des menteurs (selon plusieurs études, fais des recherches).
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#42

Message par jean7 » 27 mai 2020, 02:23

Dash a écrit : 26 mai 2020, 17:16
jean7 a écrit : 26 mai 2020, 07:06Moi je veux bien, tu répond partiellement à la question.
Mais j'aimerais bien une liste, sérieusement, parce qu'il y a un curseur à placer.
A priori, je dirais qu’est une propension/inclinaison/tendance, tout ce qui ne requiert aucunement un effort (et/ou, après sophistication, qui coûte moins, émotionnellement/psychologiquement/physiquement que toute autre avenue)!
Parenthèse. Tu vois, il se trouve que l'exemple qui t'es venu (le mensonge) pour m'expliquer un terme que tu aimerais vouloir représenter une certaine généralité (pour qu'il soit utilisable) est particulièrement malvenu. Personnellement, mentir me coute un effort énorme. Je me suis un peu amélioré avec l'age et la fréquentation de personnes que j'ai fait souffrir inutilement à cause de ce handicap social (et à force de me faire reprocher explicitement de répondre "je ne sais pas"). Il m'arrive encore très régulièrement d'être bloqué dans des conversations ou des situations par incapacité de trouver une réponse que j'estime "vraie". Je suis encore très perplexe quand on me demande "comment ça va".
Je précise que je ne me rangeais pas pour autant dans les personnes qui ne mentent jamais car bien que ça me coute très cher en effort j'ai très tôt aussi réfléchit et expérimenté sur cette question. Ma conclusion étant que je suis gagnant à ne pas mentir et à considérer à priori que personne ne me ment. Le recours au mensonge et à l'hypothèse du mensonge m'est donc devenu avec l'age moins couteux mais m'apparait clairement comme une mauvaise stratégie. Fin de la parenthèse.

Ce qui me perturbe dans cette idée de propension humaine, ou d'inclinaison, c'est que je vois l'humain habitué à faire à peu près tout et son contraire selon les situations (comme tu le fais aussi remarquer) et d'autres raisons bien plus mystérieuses.

Pour moi, s'il est une propension humaine, c'est de faire un jour ou l'autre tout ce dont il est capable et ce selon des codes parfois lisibles parfois incompréhensibles.
Tout et son contraire.

Pour la plupart de ce qu'on y mettrait, on trouverait donc une expression de codes sociaux (tu l'a souligné).
Je ne vois donc pas ce que ce concept à d'opposable à quoi que ce soit.
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#43

Message par Dash » 27 mai 2020, 06:04

jean7 a écrit : 27 mai 2020, 02:23... Personnellement, mentir me coute un effort énorme.
Je savais que tu allais contre argumenter avec ça. Je suis par ailleurs sensiblement dans la même situation que toi (la diplomatie me demande bcp d’effort IRL). Mais je crois que tu ne discernes pas très bien où ça se joue.

Demande-toi pourquoi tu le fais si ça te coûte tant! Par « pur altruisme » ? Ça aussi ça n’existe pas! ;)

Nécessairement, c’est parce que ne pas le faire te coûterait davantage, mais pas dans la même poche! À mon avis, tu confonds parce que le coût de ne pas le faire ne consommerait pas « le même compte en banque » que le coût de mentir.
jean7 a écrit : 27 mai 2020, 02:23 Ce qui me perturbe dans cette idée de propension humaine, ou d’inclinaison, c’est que je vois l’humain habitué à faire à peu près tout et son contraire selon les situations (comme tu le fais aussi remarquer) et d’autres raisons bien plus mystérieuses.
Tu as raison, mais pour ma part je considère que ces expressions, toutes plus ou moins différentes, ne concernent que la forme après sophistication. Je pense qu’il est nécessaire d’effectuer une distinction entre les mille et une façons de répondre et réagir, qui peuvent différer en détail et/ou même apparaître opposées, des propensions sous-jacentes.

Prenons, par exemple, l’expression « Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie. » qui peut inclure plein de trucs différents. Ben sans même tomber dans la psychologie, l’on peut tout aussi bien troquer « propension humaine » pour « phénomène x, y, z », mais au final, le point demeure le même : depuis la nuit des temps, dans tout groupe, il y a, tôt ou tard, de l’hommerie (mensonges, tricheries, abus, jalousies/empathie, collaboration, rebellions, etc., etc.). L’on peut voir ça comme un simple phénomène de probabilité et de stats si l’on préfère, mais la résultante est la même puisque ce qui cause ces trucs est indissociable des sujets malgré la diversité, justement, des sujets, malgré les époques, malgré les mœurs, malgré les cadres, etc. Bref, le dénominateur commun est unique et n’est que « l’Homme »!

J’veux dire, sans même effectuer un « réductionnisme » précis et rigoureux afin d’expliquer en détail qu’est-ce que qui cause tel ou tel effet observé, les propensions humaines ne sont rien d’autre que ce qui caractérise « l’Homme », l’humain, dans son ensemble. Enfin, dans le cadre de mes propos.

Si tu as de la difficulté avec la notion d’effort que j’ai apporté, oublie là et passons à : tout ce qui se manifestera — inexorablement — dans un groupe nombreux, sur une longue période de temps, nonobstant les époques, malgré les mœurs, malgré les cadres, malgré les cultures, malgré l’éducation, malgré le fait d’être pauvre ou riche, etc.

Moi, je ne crois pas que le mensonge, l’envie, la peur, la jalousie, le besoin d’être reconnue, apprécié et aimé, etc., sont des trucs qui, à la base, n’existent qu’à cause des « acquis » et des cadres. Oui, les différents cadres favorisent ou non, exacerbent ou non toutes ces propensions, mais elles sont encore et toujours bel et bien là, toujours plus ou moins « actives ». Pour en parler d’une façon un peu plus « scientifique », nous pourrions parler des instincts primaux, des « vestiges » du cerveau reptilien (bulbe rachidien et mésencéphale). C’est là, entre autres, qu’est- la source des propensions humaines pour moi! Ça n’a rien « d’abstrait » et/ou de « magique » ou d’irrationnel.

Ensuite, oui, naturellement, il y a plusieurs paliers/couches de « sophistication » qui s’ajoutent dépendamment de ce qu’expérimente l’individu et dépendamment de l’environnement et des cadres dans lesquelles il baigne, dont certains exacerberont/atténueront ses « instincts primitifs de survie », ses « propensions ».

Là où je suis d’accord, c’est qu’il est en effet difficile de faire une « science des propensions humaines » puisque comme plusieurs autres « sciences humaines~sociales », ça n’a rien de « dur » sauf en environnement contrôlé, mais qui ne représente jamais totalement la réalité à 100%.

L’on doit se contenter d’expériences de psychologie sociale ou même, pire, de sondages qui vont révéler que n% des gens mentent à leur médecin, P. Ex.

Conséquemment, les termes « instincts primaux », « nature animale~humaine », « propensions, inclinaisons/tendances humaines» demeureront toujours, dans un échange, que des expressions « fourre tout » et susceptible d’être récupéré par certains pour affirmer des trucs complètement erronés et/ou trop absolus! ...comme un interlocuteur qui, probablement suite à d’anciens échanges avec des interlocuteurs faisant l’apologie de la « "mauvaise" nature humaine » pour justifier de ne pas se responsabiliser, etc, croit, à tort, que je fais de même quand je mets en cause les propensions humaines.

Tout dépend du cadre et des nuances apportées par les interlocuteurs pour moi. Je ne fais pas du tout partie de ceux qui croient et/ou pensent que l’être humain est foncièrement bon/mauvais, au sens manichéen du terme. Par contre, d’après mon observation et mes nombreuses lectures, il m’apparait évident que tout être humain (sauf pathologies et exceptions) naît avec des tendances (plus ou moins « active » pour certains, mais similaires à la base) qui ont leur source dans les vestiges de nos fonctions de survie lointaine où rien d’autre ne comptait et n’avait d’importance que de survivre, bien avant que les surcouches morales, d’éthiques, de principes, de valeurs, bref que toute la « dimension intellectuelle » se soit progressivement développées « par-dessus » ses propensions*.
jean7 a écrit : 27 mai 2020, 02:23Changer de convention, ça ne prend pas des siècles.
Ça dépend! Il y a encore des peuples qui ne considèrent pas la femme comme étant égale à l’homme, etc., et il y en avaient qui considérait la femme comme supérieure par le passé. Ce n’est donc pas juste une question de temps et d’évolution (de façon linéaire). Plein de facteurs entrent en jeux. Même dans un cas (une civilisation) hypothétique « parfait », suffit, qu’un jour, il y en est 2, 3 qui aient un sentiment, une idée et qu’ils réussissent à la « propager » suffisamment pour tout changer. On dit parfois qu’il n’y a jamais rien d’acquis, et je pense que c’est vrai à ce niveau.

Tout n’est qu’en constant rapport de force (et sur de longues périodes de temps, ces derniers ont tendance à osciller dans un mouvement de balancier)... ...suffit « qu’un Trump » réussisse à créer un « mème » suffisamment « puissant » pour que tout puisse basculer en 2 ou 3 ans, malgré « l’apparente évolution » de l’humanité, tout comme ce fut le cas avec Hitler à son époque! :?

* à notez que toutes ces surcouches n’existent pas comme telle dans ma conception, elles n’existent que de par les cadres fournis par l’éducation des parents, les mœurs sociales et les lois et règles des autorités. Si l’on prend Dash ou Jean7 à leur naissance et qu’on les renvoyait il y a 300,000 ans, ils agiraient fort probablement comme tous les autres Homo sapiens de cette époque. Faut remonter vraiment très loin pour prétendre à une évolution intrinsèque de l’homme, concernant sa « machinerie » interne, son cerveau.
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#44

Message par jean7 » 28 mai 2020, 02:48

Dash a écrit : 27 mai 2020, 06:04
jean7 a écrit : 27 mai 2020, 02:23... Personnellement, mentir me coute un effort énorme.
Je savais que tu allais contre argumenter avec ça. Je suis par ailleurs sensiblement dans la même situation que toi (la diplomatie me demande bcp d’effort IRL). Mais je crois que tu ne discernes pas très bien où ça se joue.
Demande-toi pourquoi tu le fais si ça te coûte tant! Par « pur altruisme » ? Ça aussi ça n’existe pas! ;)
Aujourd'hui, je ment auprès de personnes chez qui c'est un système de communication standard et dans les cas où ne pas mentir serait leur manquer de respect. J'ai en quelque sorte acquis une partie de leur code.
Il n'est pas si compliqué : dans certaines conversations, l'important n'est pas la véracité de la réponse qu'on donne mais l'intention qu'elle affiche. C'est un simple remplacement de variable à opérer. Je n'y arrive pas spontanément, mais je prend ça comme de la syntaxe.

Je vois bien ce que tu veux dires par "pas le même compte en banque" et c'est très pertinent.
En utilisant l'expression "ça me coute", on oublie vite qu'on parle de coûts non comparables.

Mais pour rester sur le cheval "mensonge".
Je veux bien oublier "nos" cas (et le cas en fait d'une bonne part de ce qu'on connait le mieux de notre environnement direct) en les considérant comme plutôt pas trop significatives de ce candidat au statu de propension humaine mais comme une sorte d'isolat moins naturel qu'un autre du à des sophistications locales... Ou encore plus surement en affirmant que l'on est incapable de s'observer soi-même (zut, ça ne marche pas pour notre environnement direct) et incapables de savoir qui nous ment (ha, là, ce coup-ci, on y est, on a mit un foulard sur les yeux, on peut continuer... on ne me dira pas que je n'y met pas du mien).
Prenons cette histoire étude du mensonge chez le docteur. Le titre comme il faut si souvent le faire je le jette (ce n'est que l'emballage auto-promotionel du média). Il me semble que lors des consultations analysées les personnes ont menti moins de fois qu'elles n'aient dit la vérité. D'ailleurs l'article traduit l'étude en ces termes :"Entre 60 et 80 % des patients ne seraient pas totalement honnêtes face à leur médecin".
L'affirmation "les gens mentent tous à leur docteur" est donc moins exacte que "les gens disent tous la vérité à leur docteur".
20 à 40% de personnes "totalement honnêtes face à leur médecin" ! Rien ne prouve évidement que ce soit inhérent à ces personnes (ça dépend nécessairement des questions posées). Il faut donc compter en opportunités de mensonges. On peut interpréter raisonnablement "pas totalement honnêtes" pour des personnes qui en moyennent ont menti relativement peu.
Selon le nombre de questions analysées, la même étude pourrait servir de base à un article disant que généralement les gens disent la vérité à leur docteur. (ouf, on est pas des martiens, bel enfoncement de porte ouverte).
En terme de "propension humaine", je n'ai pas les chiffres de l'étude pour faire le calcul, mais il faudrait retenir alors :
Dire la vérité devant un docteur dans l'intérêt de sa propre santé : >50%
Mentir devant un docteur dans l'intérêt de sa propre santé : <50%
Je ne pense pas me mouiller beaucoup !

Pour moi, que 70+/-10% de patient mentent au moins une fois devant leur docteur, sur le plan de la propension humaine, n'établirait qu'une image de l'aptitude au mensonge contre son propre intérêt.
La capacité de l'homme à mentir étant indiscutable (comme marcher, respirer, choisir...), ce qui est intéressant car contre-intuitif est l'info "contre son intérêt". Et bien entendu les implications pour un docteur en exercice !

Pour revenir à notre mouton ou cheval :
Dire la vérité devant un docteur dans l'intérêt de sa propre santé : >50%
Mentir devant un docteur dans l'intérêt de sa propre santé : <50%
A ce niveau, parler d'inclinaison, de penchant, de propension...
Ce n'est pas envers le mensonge mais envers la vérité qu'il faudrait la qualifier...
C'est pourquoi je préfère considérer que l'homme est capable de certaines choses mais qu'il est quasiment impossible d'en appeler à l'une ou l'autre de ces capacités pour étayer quoi que ce soit si ce n'est des doutes.
Il faudra toujours lever ces doutes par l'analyse des mécanismes qui feraient que, dans le cas envisagé, telle capacité serait activée plus que telle autre. Et apporter des preuves.

Les inclinaisons ou les propensions des humains me semble donc l'un des arguments les plus fragiles qu'on puisse avancer.
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Re: La sixième extinction massive

#45

Message par Dash » 28 mai 2020, 15:34

jean7 a écrit : 28 mai 2020, 02:48Prenons cette histoire étude du mensonge chez le docteur. Le titre comme il faut si souvent le faire je le jette (ce n'est que l'emballage auto-promotionel du média). Il me semble que lors des consultations analysées les personnes ont menti moins de fois qu'elles n'aient dit la vérité. D'ailleurs l'article traduit l'étude en ces termes :"Entre 60 et 80 % des patients ne [...]
Tout ceci est pertinent, en effet, mais tu oublies qu’à la fin de l’article il est aussi écrit :

« Nous devons aussi prendre en compte une limitation intéressante de cette étude, qui serait que les participants ont pu cacher des informations sur les informations qu’ils cachent », ajoute Andrea Gurmankin Levy, auteure principale de l’étude. Si vous voyez ce qu’elle veut dire. »

Mais, surtout, tu restreins ton constat au seul cadre de cette situation spécifique. Comme je l’ai dit, si l’on cumule tout les cadres, toutes les situations (travail, famille, connaissance et amis, etc.), au final, les journées où toi et moi ne mentons jamais doivent se compter sur les doigts d’une main dans une année, si ce n’est que par diplomatie.
jean7 a écrit : 28 mai 2020, 02:48Dire la vérité devant un docteur dans l'intérêt de sa propre santé : >50%
Mentir devant un docteur dans l'intérêt de sa propre santé : <50%
A ce niveau, parler d'inclinaison, de penchant, de propension...

Quand on parle de propensions humaines, ça n’a de sens qu’en globalité, en incluant toutes les situations et cadres. Sinon, lorsque tombe au cas par cas ou qu’on traite des contextes spécifiques, ben là on tombe dans ce que moi je nomme le « réductionnisme » où l’on peut expliquer « le pourquoi du comment » de chaque cas, contexte et sujet spécifique et ça n’a plus d’intérêt. Enfin, oui, mais pas quand on cause de propensions humaines.

Il y a aussi un autre aspect, un espèce de biais et/ou d’erreur que je perçois dans ton analyse, ta conception...

...c’est-à-dire que tu te bases sur le nombre de sujets commettant x ou y afin de déterminer que s’ils sont inférieurs à 50%, ça ne serait donc pas une propension. Je ne suis pas d’accord, car à mon sens c’est confondre la notion de propension à la notion de « majorité/minorité » qui passe à l'acte ou non.

Je ne suis pas certain de pouvoir très bien l’expliquer (et je viens de bosser 12 heures de suite pendant la canicule, suis crevé :grimace: ), mais voici, en bref :

La grande majorité des chiens ne mord pas leur maître, les invités et/ou les individus les croisant. Est-ce à dire pour autant que ce n’est pas dans la nature du chien de mordre?

Tu saisis?

L’humain ne mord pas vraiment. Ce n’est pas l’une de ses tendances même s’il peut le faire! Mais des chiens qui mordent des individus, il y en a chaque année ici au QC (et partout). Quand bien même c’est la minorité des chiens qui passe à l'acte et qui mordent, c’est une propension propre au chien et « bcp moins propre » à l’humain.

Une propension n’a de sens que par rapport aux spécificités d’une espèce (ou d’un groupe) spécifique par contraste/comparaison à d’autres espèces (groupes). Le nombre d’individus qui passe à l’acte ou non au sein de l’espèce ou du groupe n’est pas pertinent dans ce cadre de conception. Enfin, oui, bien sûr, mais il n’est pas du tout nécessaire que ce soit la majorité qui « procède », qui passe à l’acte.

Par exemple, des hommes tuent parfois leur conjointe (et parfois même leurs enfants) et se suicident tout juste après. Chaque année, nous en avons quelques-uns (seulement, mais heureusement!) qui font les manchettes. C’est « quelque chose » qu’on ne retrouve pas chez les chats et les chiens, par exemple, entre autres. C’est donc « propre à » l’humain, et plus particulièrement (plus souvent) du sexe masculin (donc « propre à » l’homme = propension ).

Maintenant, comment l’on nomme ce « quelque chose », ça peut se débattre...
Dernière modification par Dash le 28 mai 2020, 15:58, modifié 1 fois.
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Re: La sixième extinction massive

#46

Message par Dash » 28 mai 2020, 15:57

Je viens d'ajouter/éditer une partie à la fin de mon msg
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Re: La sixième extinction massive

#47

Message par jean7 » 28 mai 2020, 16:10

Dash a écrit : 28 mai 2020, 15:34 Je ne suis pas certain de pouvoir très bien l’expliquer (et je viens de bosser 12 heures de suite pendant la canicule, suis crevé :grimace: )
C'était courageux de ta part d'avoir pris la peine de répondre.

Mes 50 %, c'est juste parce que c'est le point de bascule entre une chose et son contraire, ce n'est pas un appel à la notion de majorité.
Il se trouve que l'étude pouvait permettre sans gros risque d'affirmer ces deux inégalités qui étaient suffisantes pour ma conclusion.

En fait, même (et surtout!) globalement, et quelque soit le seuil choisi s'il en faut un, mon problème est que ne pas mentir est un comportement au minimum aussi fréquent que mentir !
Donc si mentir est une propension humaine, ne pas mentir en est une aussi.

Ça fonctionne aussi pour les chiens.
Si mordre est une propension canine, alors ne pas mordre est aussi une propension canine.

Et on fait quoi avec ça ?
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Re: La sixième extinction massive

#48

Message par Dash » 29 mai 2020, 06:56

Suis au boulot...j'ai tapé sur Google propension...
nom féminin
Tendance naturelle.
Il a une certaine propension à critiquer, à la critique
.

Disons que tous sur le forum observent cette tendance chez Dash, mais pas chez Nicolas.

Toi, ce que tu fais, au lieu de tenir compte de la comparaison, c'est de calculer que Dash ne le fait "que" quelques minutes par jour ou semaine et tu en conclus qu'il y a bcp plus de minutes par jour/semaine où Dash n'est pas en train de critiquer et donc qu'on peut dire que Dash a autant, sinon plus la propension à ne pas critiquer! :?

C'est une erreur!

Une propension n’a de sens que par rapport à la tendance d'un individus (ou d’un groupe, d'une espèce) spécifique par contraste/comparaison à d’autres individus, groupes, espèces. ...comme, ici, entre Dash et Nico.

...les hommes ont tendance à être plus violent physiquement que les femmes! C'est la comparaison qui importe VS les femmes et non pas le nombre d'occurence des hommes qui passenr ou non à l'acte, entre eux.

jean7
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Re: La sixième extinction massive

#49

Message par jean7 » 29 mai 2020, 10:20

Dash a écrit : 29 mai 2020, 06:56
nom féminin
Tendance naturelle.
Il a une certaine propension à critiquer, à la critique
.

Disons que tous sur le forum observent cette tendance chez Dash, mais pas chez Nicolas.

Toi, ce que tu fais, au lieu de tenir compte de la comparaison, c'est de calculer que Dash ne le fait "que" quelques minutes par jour ou semaine et tu en conclus qu'il y a bcp plus de minutes par jour/semaine où Dash n'est pas en train de critiquer et donc qu'on peut dire que Dash a autant, sinon plus la propension à ne pas critiquer! :?

C'est une erreur!
Ce n'est pas tout à fait ce que je ferais. Je prendrais tout de même la peine de comparer le temps que Dash passe à critiquer sur le forum par rapport au temps qu'il passe à ne pas critiquer (ou à contre-critiquer) et je conclurait le cas échéant sur le droit de citer la non critique ou la contre-critique parmi les propensions de Dash au même titre que la critique…
Serait-ce toujours une erreur ?

Par ailleurs, c'est l'usage de l'argument de la "propension humaine" que j'ai mis en cause.
Si on identifie une propension de Dash par rapport à Nico, oui, on peut s'y référer.

Dash a écrit : 29 mai 2020, 06:56 Une propension n’a de sens que par rapport aux spécificités d’une espèce (ou d’un groupe) spécifique par contraste/comparaison à d’autres espèces (groupes). Le nombre d’individus qui passe à l’acte ou non au sein de l’espèce ou du groupe n’est pas pertinent dans ce cadre de conception. Enfin, oui, bien sûr, mais il n’est pas du tout nécessaire que ce soit la majorité qui « procède », qui passe à l’acte.. ...comme, ici, entre Dash et Nico.
C'est donc une aptitude, une capacité.
Pour qu'on parle de tendance au sein d'un groupe, il me semble nécessaire que le nombre représentant la tendance soit au minimum supérieur 50 %
Si on parle de tendance comparative (groupe des huitres/groupe des humain), parler de propension pour ce que fait l'homme que ne peut pas faire l'huitre, comment dire, ça ne me semble pas le concept le plus simple. En toute rigueur, tu as le droit de le faire.
Parler d'une aptitude ou d'une capacité me semble plus clair, mais c'est perso,

Le problème n'est pas là. La propension éventuelle de Dash à critiquer sur le forum comme un exemple de manifestation de la propension humaine à critiquer sur les forums… Oui, ok, on peut le dire comme ça. Par rapport à l'huitre.
Mais dire "on n'arrivera pas à cause de la propension humaine à critiquer", mieux vaux se taire. Ou alors un autre va dire "on y arrivera à cause de la propension humaine à trouver des solutions aux problèmes" et voilà balle au centre deux orateurs contents ont utilisé le concept de propension humaine dans une conversation.

Et il n'a servit à strictement rien. Sauf si éventuellement le débat portait sur les chances d'y arriver par rapport aux huitres.
Mais c'est généralement pas le cas.
Quand on fais le coup de la propension ou de l'inclinaison, c'est pour suggérer que l'humain se comporte comme ceci et pas comme cela. Le comme cela n'étant pas de filtre l'eau de mer bercé par la houle.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: La sixième extinction massive

#50

Message par Dash » 29 mai 2020, 15:27

jean7 a écrit : 29 mai 2020, 10:20Ce n’est pas tout à fait ce que je ferais. Je prendrais tout de même la peine de comparer le temps que Dash passe à critiquer...
On s’égare avec tous ces exemples et cas trop spécifiques. :?
jean7 a écrit : 29 mai 2020, 10:20Mais dire "on n’arrivera pas à cause de la propension humaine à critiquer", mieux vaux se taire. Ou alors un autre va dire "on y arrivera à cause de la propension humaine à trouver des solutions aux problèmes" et voilà balle au centre deux orateurs contents ont utilisé le concept de propension humaine dans une conversation.
Puisque tu reviens à la source où tout a débuté...

J’ai dit, grosso modo, que j’étais pessimiste à cause des propensions humaines. Mais de quoi parlait-on?

Des changements nécessaires en rapport avec les problématiques concernant l’environnement et le climat ainsi que tout ce qui concerne notre société « capitalo-consumériste » (au sens de propension à consommer, surconsommer).

Et ce qui est particulier avec ces sujets/problèmes, c’est qu’ils ne concernent pas qu’un peuple ou qu’un groupe, mais bien l’ensemble de tous les peuples et nations sur la planète, simultanément! C’est important de retenir ceci!

Ce que je prétends, c’est :

1- que dans ce cadre particulier, faire du « réductionnisme » (au sens de Dash) pour savoir si certains groupes/peuples/individus ont plus tendance à faire « ceci ou cela » n’a pas d’importance. Par exemple, oui, les Pirahã, entre autres, vivent bcp plus en « harmonie » avec leur environnement et ne surconsomment pas. Nous pourrions aussi parler d’autres peuples, au cours des âges, qui étaient plus ou moins « ceci ou cela » pour avancer que les propensions humaines sont relatives et différents. Oui, mais pour les problèmes présents dans le contexte particulier actuel, ça concerne l’ensemble de la planète au grand complet! Il est important de saisir ce « paramètre »

2- globalement, tout peuple, nation, culture confondue, de façon générale, l’humain n’a pas comme propension de faire bcp d’efforts et de sacrifices quand ça ne concerne pas ses intérêts perso et/ou son petit cercle immédiat. Et encore moins quand c’est pour bénéficier aux prochaines générations.

3- l’histoire le démontre, de façon générale!

C’est ça que je prétends! Ou, plutôt, qui est la source de mon pessimisme basé sur le fait que rien, au cours de l'histoire, ne démontre une tendance à ce que plusieurs groupes, peuples et nations se mettent à tous collaborer ensemble — sans guerres, catastrophes ou cataclysmes — afin de modifier des « habitudes » pour le bien de l'humanité.

C’est pourquoi, par inversement, je dis que c’est à cause des propensions humaines!

Ce n’est pas moi qui invente quelque chose ou qui fait dans le subjectif et l’arbitraire, je ne fais que constater que cette tendance est inexistante dans le cours de l'histoire. Et je ne cesse de répéter que, oui, face à la souffrance commune et/ou à cause de catastrophes ou de cataclysmes touchant plusieurs peuples simultanément, là, oui, l’humain à tendance à se rallier et à collaborer, mais sans cela, non, pas vraiment! Pas avant de subir des effets négatif concrets et conséquents (dans le quotidien des gens).

À moins que tu me trouves des exemples où plusieurs peuples se sont soudainement mis à changer drastiquement leur habitude (des « hautes instances » jusqu’aux simples citoyens, dans leur quotidien) en vue d’améliorer le « sort de l'humanité », le « tout ».

Moi je n'en connais pas! :hausse: Donc le doute faute de preuves! ...d'où pourquoi je dis ne pas avoir « la foi » que nous allons réagir à temps!

Quand il n’est pas au pied du mur, ce n’est pas une propension humaine que la majorité de tous les peuples de la planète (des « hautes instances » jusqu’aux simples citoyens, dans leur quotidien) se mette à faire des efforts et sacrifices pour le « bien de l’humanité ».

Donc si ce n’est pas une propension humaine de le faire, c’est que c'en est une, une propension, de ne pas le faire! Non? :hausse:

Tel est mon point concernant les propensions humaines en rapport avec les changements nécessaire concernant l’environnement et le climat ainsi que tout ce qui concerne notre société « capitalo-consumériste »

...et d’où pourquoi je suis plutôt pessimiste! Je suis vraiment désolé. :(
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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