MaisBienSur a écrit : 10 juin 2020, 11:43
Lambert85 a écrit : 10 juin 2020, 11:35
Le don n'est pas totalement déductible, il y a donc une volonté de donner aux associations tout de même.
Non, c'est souvent pour baisser d'une tranche d'imposition, voir ne plus en payer du tout. (optimisation fiscale)
J'ai une amie qui vit seule et qui calcul chaque année le montant du don permettant d'être non imposable !
Je t'assure qu'elle ne donnerait pas un centime sans ce gain
N’est-ce pas un mythe, une croyance populaire?
Il y a une dizaine d’années, j’avais « étudié » la question des tranches d’imposition et m’étais aperçu, comme plusieurs ici (
au QC), que je ne comprenais pas bien comment tout ça fonctionnait. Comme plusieurs, je confondais impôt progressif/intégral/tranche, etc., en ne considérant pas le « taux marginal »
Bon, je ne me souviens plus en détail, mais disons (
chiffres au hasard pour l’exemple) que je passe de 22% à 28% de taux d’imposition dès que je dépasse 50,000$ Ben si je fais 52,000$, le taux de 28% ne s’appliquera qu’aux 2,000$ de cette tranche et non pas à mes premiers 50,000$ de la tranche précédente.
Du coup, si je « réfléchis » comme ton amie et que je me dis :
«
merde, je vais faire 50,500$ cette année, comment faire pour ne pas être imposé au taux la tranche de 50k et plus? Ha, je vais faire un don de 500$ à un organisme communautaire, comme ça je demeurerai au taux précédant, waouh, je suis un génie! »
Sans don, je serai imposé à 22% sur 50,000$ et à 28% sur le 500$ suivant. Donc 50K - 22% = 39k et 500$ - 28% = 360$ ce qui me laissera 39,360$ net au final, concrètement.
Avec un don de 500$ à un organisme caritatif, ce sera pareil, je serai imposé à 22% sur 50k sauf que j’aurais un crédit d’impôt de 20% (
au hasard pour l’exemple, c’est différent selon les pays) calculé~basé
sur le montant du don, donc un retour de 100$ sur mon don de 500$. Donc, au final, me restera 39K - 500$ + 100$ = 38600$ au final, concrètement.
Euh,...

...si je ne pense qu’à moi et que je me fous des organismes caritatif et de ceux qui ont besoin d’aide, j’aurais aussi bien fait de ne pas faire de don puisqu’au final il m’en reste moins dans mes poches (
au « net absolu »)!
Bref, autrement dit, tu ne peux pas faire de l’argent quand tu donnes parce que ce que tu donnes, tu ne l’as plus pour toi dans ton revenu net final (
« absolu »), en pratique.
De plus, il y a des limites correspondant au revenu net concernant les dons et, naturellement, ce sont des crédits d’impôt
non remboursables qui ne peuvent être utilisés que pour réduire l’impôt à payer, mais qui ne procurent aucun remboursement lorsqu’on a pas d’impôt à payer.
Lorsqu’on entend dire «
qu’un don peut vous permettre de réduire votre impôt sur le revenu », faut comprendre que la « réduction » est
relative au montant donné, mais que, dans tous les cas, elle
ne dépasse jamais le montant du don. Conséquemment, quand bien même je donnerai
n$ cette année, la « réduction d’impôt » ne dépassant jamais
n, au final, me laisse
moins d’argent en poche que si je ne donne pas!
Bref, le terme « réduction » n’a de sens parce qu’au final l’on paît moins d’impôt, mais
dans l’absolu, ce n’est pas réellement une réduction puisqu’on donne
tjrs plus que la réduction dont l’on bénéficie!
Autrement dit, la croyance qu’ont les gens que les riches (
et/ou moi et toi) paient moins d’impôt en faisant des dons est incomprise et erronée. Au final, ne pas faire de dons demeure plus payant, autant pour moi, toi que pour un riche!
MaisBienSur a écrit : 10 juin 2020, 11:33Je le sais bien, mais ça me chagrine surtout qu'une (grande ?) partie des donateurs le font pour la défiscalisation et non par philanthropie
Bah, non, pas avec ce que je viens d'expliquer!

Et c'est pareil avec l'exemple de l'interview et du don de 7k. Quand bien même ça ne coûte pas 7k aux riches après leur réduction~retour d'impôt sur ce 7k, au final, cela leur a coûté
plus cher de donner que de ne pas donner!
MaisBienSur a écrit : 10 juin 2020, 10:22Moi ce qui me dérangeais depuis quelques années, puisque je fais parti de ceux qui donnent a des associations (non politiques), c'est justement cette partie déductible des impôts. Je n'ai jamais déclaré mes dons afin de bénéficier d'une réduction fiscale, j'aurais aimé que cela profite aux assos et non aux donateurs.
Mais c'est absurde! Ça ne change strictement rien. J'ai trouvé
ceci pour la France... ...Quand tu fais un don, disons de 1000€, tu peux « "réduire ton impôt" » de 75% des sommes
versées jusqu’à 530€ soit 398€ maximum, et 66% de la partie des dons supérieure à 530 euros tant qu’elle est inférieure à 20% de ton revenu imposable, donc 470*66% = 310,20 + 398 = 708€
Dans tous les cas, l'organisme à qui tu donnes reçoit bel et bien ton don de 1000€, mais en ne déclarant pas ton don, c'est juste que tu laisses 708€ à Macron! (
Bon, je fais dans le populisme
...alors disons « à ton gouvernement ».)
En quoi le fait de déclarer ton don ne profiterait pas aux assos, mais uniquement au donateur que tu es?
MaisBienSur a écrit : 10 juin 2020, 10:22Et ma réaction pour revenir au sujet, et quelle dit vrai, ce qui n'est pas nouveau, mais pourquoi focaliser juste sur les dons politiques et pas les dons en général, puisque les plus aisés donnent également à des associations (hors politiques) qu'ils choisissent avec le même résultat où l'ensemble des français financent leurs déductions et donc leurs choix.
Bah, ça se discute, mais d’abord parce qu’il y a une différence entre tous contribuer, indirectement à cause des réductions, aux assos qui aident les plus pauvres (
peu importe celles que choisissent ceux qui donnent) et tous contribuer, indirectement à cause des réductions, aux contributions que font les plus riches à tel ou à tel parti politique.
Conséquemment, il m’apparait tout à fait normal et sensé, quand on veut souligner que les retours~réductions d’impôt de n’importe quel don (
partis politiques/assos caritatives), indirectement, sont « payés » par la collectivité, de débuter par « condamner » celles qui concernent le choix des riches et puissants finançant le parti politique de leur choix plutôt que ce qui bénéficie, de toute façon, aux moins nantis et privilégié de la collectivité.
Ok, la « machination» est la même dans les deux cas, c’est-à-dire que nous payons tous indirectement par les retours~réductions d’impôt de ceux qui donnent, mais entre le fait que dans un cas ça bénéficie aux plus pauvres et dans l’autre aux choix des allégeances politiques des riches (
en vue de bénéficier des faveurs des politiciens envers leurs « classes sociales »), il y a une sacrée différence, voyons!
Et faudrait voir en cela que du populisme?
MaisBienSur a écrit : 10 juin 2020, 10:22Tu ne m'enlèves pas de l'esprit qu'elle politise son débat par populisme, parce qu'il est plus facile de critiquer un don vers une élite que vers des "miséreux" (maladie, mal nutrition, animaux...).
Faut bien débuter quelque part, non? Elle aurait dû débuter par souligner que nous contribuons tous, indirectement, à financer les assos caritatives à cause des réductions d’impôt?
Ben voyons! Tu (
et plusieurs autres) aurais alors probablement condamné le fait qu’elle passe sous silence que c’est pareil pour les dons que font les riches aux partis politiques et que c’est bien pire, car, dans ce cas, ne servant pas à aider les plus démunis, mais ne servant que les intérêts politiques des classes les plus aisées.
Elle aurait dû souligner les deux cas au passage? Perso, je ne vois pas du tout l’intérêt puisqu’à partir du moment où l’on saisit que personne ne s’enrichit en faisant un don malgré les réductions d’impôt (
comme j'ai expliqué plus haut), ne reste que « à qui et/ou à quoi » sert la « contribution indirecte et collective » que nous payons tous à cause des réductions d’impôt dont bénéficie tout un chacun qui donne :
- dans un cas, la « contribution indirecte et collective » sert à financer des organismes caritatifs (
que nous ne choisissons pas personnellement, oui, ok) qui aident les plus démunies,
- dans l’autre, la « contribution indirecte et collective » sert à financer le parti politique choisi par moins de 1% des plus riches de la collectivité.
La question réellement pertinente est alors :
- est-ce que le premier cas pose vraiment problème dans une société démocratique dans laquelle l’on veut minimiser l’écart entre les plus riches et les plus pauvres?
Bah non! Où alors faut m’expliquer.
- est-ce que le deuxième cas pose problème dans une société démocratique dans laquelle l’on veut minimiser l’écart entre les plus riches et les plus pauvres?
Oui! Car dans ce cas précis, le don ne sert pas à aider une autre classe sociale que la nôtre et qui en arrache, à donner « à un autre que soi », mais clairement à supporter et « influencer » le parti servant le plus les intérêts de notre propre classe sociale (
et/ou situation perso), déjà plus qu’avantagée quand nous faisons partie des moins de 1% des plus privilégié!
Alors que dans le premier cas, les citoyens, de toutes les classes sociales, moi, toi et riches y compris (
en plus de faire des dons perso à des associations de leur choix) qui « paient indirectement » le choix de tous les autres qui donnent à des assos caritatives n’est pas problématique puisque ça ne comporte pas de facteurs (
influences~pressions sur le parti) bénéficiant à notre propre situation ou classe sociale.
Bref, dans tous les cas, juger de « populisme » le fait de souligner l'un des 2 cas m’apparait être une grossière erreur de raisonnement!
Une goutte d'eau? Étant donné que la grande majorité de ceux qui donnent font partie de moins des 1% les plus riches (
selon l'interview/graph), à qui crois-tu qu'ils donnent ces 84 millions? Aux partis politiques servant l'intérêt des moins nantis et privilégiés?
Tu disais, tout juste avant, que la limitation à ±200€ limiterait l'émergence des petits partis qui ne seront pas assez connus/reconnus pour solliciter suffisamment de donateurs. C'est pas fou, a priori, sauf que puisque la majorité des 84 millions sont donné par moins de 1% des plus riches, donc forcément par ceux ayant plus d'affinité envers les (
ou « le ») partis étant le plus sensible aux intérêts de leur « haute classe sociale », ajouté au fait (
tjrs selon le graph de l'interview) que la majorité des autres citoyens donne très peu (
±200$, justement) et/ou pas du tout, le fait de limiter à ±200€ n'affecterait que les dons des 1% des plus riches et des parties déjà bien établis et/ou déjà au pouvoir. Puisque, de toute façon, présentement, l'ensemble des citoyens de la classe moyenne ne donne déjà pas plus que ±200€ quand ils donnent sans compter que les plus pauvres ne donnent rien.
Et c'est probablement pourquoi (
dans l'interview) qu'elle suggère ce montant de ±200€
Autrement dit, si tu suis mon raisonnement, le fait que « la clientèle cible » qui serait prête à donner pour l'émergence d'un nouveau parti servant les intérêts de leur classe sociale n'a de toute façon déjà pas vraiment les moyens de donner bcp plus que ±200€, limiter les dons à ce montant ne ferait qu'équilibrer la donne en empêchant le (
ou les 2) parti servant les intérêts des plus riches de recevoir ±80 millions/année.
Contre quoi? ...quelques dizaines (
au pif) de milliers d'euros pour des partis émergents. Au final, quelques dizaines d'euros contre ±80 millions ou quelques dizaines d'euros contre quelques dizaines d'euros, c'est plus du tout pareil. Car faut pas oublier qu'étant donné qu'ils sont bcp moins nombreux (
moins de 1%), plus la limite des dons est basse,
plus c'est le nombre de dons qui créer l'avantage!
Juste pour le plaisir (
même si ça n'a rien de scientifique)...
670,000 riches Français (
1% de 67 millions d'habitants) ne pouvant donner que 200€, ça fait 134 millions (
supposons que tous ces riches feraient un don). Sur les 66,3 millions restants, retirons la dizaine de millions d'individus vivant sous le seuil de la pauvreté et la moitié de ce qui reste (
parce que plusieurs, comme Nico78, se foutent de la politique et/ou jugent qu'ils n'ont pas les moyens de donner, etc.), ce qui nous laisse 28 millions de donneurs potentiels en ayant marre de l'élite française et étant assez motivé pour donner 200€, ce qui donne 5,6
milliards d'euros!
...de quoi faire « émerger » n'importe quel nouveau parti politique, même avec mon calcul grossier!
En fait, même (
désavantageons encore plus mon calcul pour le peuple) avec seulement 5% des 66 millions de citoyens restant, multiplié par 200€, ça donnerait encore 663€ millions contre 134€ millions. Bref, ce qui démontre, sur ce coup, qu'ABC à raison : si tous se sentaient concernés, le « petit peuple » pourrait facilement faire « émerger » le parti servant ses intérêts!