Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12Combien de « bâtisseurs» et/ou de scientifiques auraient fait ce qu’ils ont fait s’ils avaient dû le faire « gratuitement » dans leur temps libre au travers leurs emplois et autres occupations?
A mon avis, au moins une forte proportion (une majorité ?) de ceux qui ont été des créateurs de ruptures technologiques, industrielles, agro-alimentaires et scientifiques. La passion c'est une forte source de motivation (est-elle pour autant toujours orientée dans une bonne direction ? Malheureusement non)...
...ruptures à l'origine, contrepartie moins favorable, d'une croissance récente et phénoménale de nos savoirs, de notre technologie et de notre "pouvoir d'achat", bref de notre pouvoir d'action sur notre environnement, malheureusement beaucoup trop rapide par rapport à la croissance de notre maturité écolo-socio-économique.
Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12l’entreprise dans laquelle je bosse a finalement installé un brûleur d’émanation, au coût d’un million cinq... ...parce la loi l’a finalement contrainte. Jamais elle n’aurait accepté de payer cette somme sans y être obligée.
Cela s'est-il fait grâce à quelques puissants qui décideraient de tout et maîtriseraient tout ? Non. Cela s'est fait grâce à une pression de l'opinion publique qui s'est traduite par des décisions politiques se retranscrivant dans une loi adoptée.
Par contre, et c'est là une difficulté qu'il va bien nous falloir surmonter, cette même opinion publique sera-t-elle d'accord, un jour ou l'autre, pour accepter les conséquences économiques et les compromis requis pour répondre à ses demandes parfois incompatibles avec ce qui est concrètement possible ?
Peut-être que oui mais peut-être que non. Il n'est pas possible de le prévoir car ça dépend de nous, à savoir :
- des décisions bonnes ou mauvaises, que nous prendrons ou ne prendrons pas,
.
- de notre volonté ou de notre absence de volonté de surmonter nos divisions et préjugés divers,
.
- de la qualité ou pas de l'information qui sera diffusée (ou pas) par ceux qui ont la compétence (ou pas) et la motivation requise pour diffuser la bonne information, dans la bonne forme, au bon moment, dans les bons points d'entrée des bons réseaux,
.
- de notre capacité de trier et de juger de la pertinence (ou pas) des informations (et désinformations) qui proviennent de sources nombreuses, parfois fiables (et parfois à souvent pas du tout).
Ça fait beaucoup de conditions ? Oui. On peut prévoir leur atteinte ? Non, car cette atteinte dépend de nous.
Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12Voilà! C’est bien la seule autre chose que nous pouvons faire : mettre la pression sur les gouvernements.
Et surtout sur l'opinion publique. C'est elle qui, en fait, détient et exerce le pouvoir, le plus souvent sans le savoir d'ailleurs, comme l'illustre très bien ton exemple de bruleur d'émanations.
Qui plus est, ce ne sont pas les seules actions possibles.
sont autant d'actions concrètes qui demandent :
- plus de travail que de demande de travail, d'actions que de demandes d'action,
.
- la levée de blocages politiques provenant, pour une part à mon avis majoritaire, des contraintes que l'opinion publique fait peser, sans même le savoir, sur des décisions politiques, économiques et industrielles que nous croyons subir passivement. A mon avis, nous en sommes en grande partie :
- les moteurs pour certaines d'entre elles, comme la recherche de croissance à tout prix,
- les freins pour d'autres.
Qui doit mettre la pression sur l'opinion publique ? (pas trop quand même. Un excès de pression, même bien intentionné, ce qui n'est d'ailleurs pas toujours le cas, peut engendrer des réactions inévitables de blocage et rejet)
Ceux qui ont des compétences requises pour donner des informations correctes. Je pense en particulier aux scientifiques travaillant sur ces questions et s'appuyant sur des données factuelles (reposant sur des données chiffrées plutôt que sur des préjugés et analysées de façon non biaisée) plutôt que sur des idéologies prêtes à l'emploi et hermétiques à toute information nouvelle contredisant leurs a priori...
...mais pourquoi pas aussi des associations ne se contentant pas de
demander des actions (par exemple à tel ou tel gouvernement) mais qui les initient et en sont des moteurs ?
ABC a écrit : 19 avr. 2020, 13:12L’origine de ces blocages est, à mon avis,
- pour 50% dans nos doutes quant à la possibilité de réussir,
- pour 50% dans notre difficulté à trouver une motivation et un plaisir à agir dans ce sens (plaisir source de motivation).
Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12Le simple citoyen, comme moi, qui utilise déjà le bac vert, qui fait déjà attention à sa consommation d’électricité, qui utilise les transports en commun, que doit-il faire de plus, concrètement, selon toi?
Nous informer et analyser, avec un esprit critique, les informations qui disent ceci ou cela (en évitant de nous laisser piéger par des biais idéologiques, provenant bien souvent de notre petite enfance, des biais écolo-intégristes, libéralo-intégristes, marxo-intégristes, racistes, catho-intégristes, nationaux-intégristes etc, etc).
Ce que tu fais j'en suis sûr (tes messages le démontrent). Ce qu'il faut, c'est non seulement le faire, mais être conscients du fait qu'
avoir une analyse juste (ou fausse) a un effet beaucoup plus considérable que nous ne le croyons.
Comment ? Par le biais de la pression que nous exerçons, parfois en le sachant, mais le plus souvent sans le savoir, sur les décisions et orientations qui sont prises dans nos choix de développement industriels et agricoles en raison de ce que nous pensons ou préférons (en tant que consommateur, en tant que salarié, en tant qu'entrepreneur, en tant qu'usager des services publics, en tant que membre de telle ou telle association, etc, etc).
Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12Tu me donnes l’impression d’espérer/suggérer une espèce de « phénomène de conscientisation/mouvement national/planétaire», sauf que cela a déjà été réalisé avec Greta Thunberg, et bien que plusieurs ont soutenus et participé, la pression n’a pas été suffisante pour tout changer* dans les « hautes instances » financières et gouvernementales.
Et surtout dans les instances non financières et non gouvernementales : l'opinion publique.
C'est elle, l'opinion publique (tout particulièrement celle des pays dits développés), qui (à mon avis) détient
ET exerce réellement l'essentiel du pouvoir de bloquer ou de favoriser, souvent sans le savoir :
- telle ou telle orientation dans nos choix industriels,
- telle ou telle décision de toutes les instances influant sur et/ou orientant nos évolutions sociales, économiques et industrielles (pas seulement les instances que nous pensons détenir l'essentiel du pouvoir).
L'opinion publique est l'une des principales sources de pression (à mon avis la principale comme l'illustre ton exemple de bruleur d'émanations) dans des directions d'évolution parfois bonnes et parfois pas (comme l'objectif de croissance économique à tout prix, un objectif découlant de la pression politique que nous exerçons, sans le savoir, par nos demandes trop fréquentes de tout, tout le temps et tout de suite).
Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12* très concrètement, est-ce que ça a seulement modifié quelque chose? Mis à part inciter les divers partis politiques à inclure «
l’environnement est un sujet important pour nous » dans leur discours? Oui, ça a conscientisé des gens, dont plusieurs jeunes, entre autres, mais « conscientiser » n’est pas synonyme d’action concrète pour autant.
Tout à fait. Ça ne suffit pas. Pourquoi ? Pourquoi ça bloque (en plus du fait que pour éviter à un paquebot de heurter un iceberg, il ne suffit pas de donner un coup de barre 3m avant de s'y fracasser) ? Pour la raison suivante :
Le choix d'actions concrètes demande :
- de savoir ce qu'il est possible ET souhaitable de faire en même temps et ce qui ne l'est pas,
.
- d'identifier et de choisir (si possible sans nous tromper) nos priorités,
.
- d'avoir ou développer/acquérir la compétence requise pour identifier les compromis nécessaires,
.
- puis de nous mettre d'accord sur les compromis en question.
Tout cela demande, en plus du temps et d'une volonté collective de surmonter nos divisions :
- une volonté de nous informer et d'accepter toute information susceptible de nous contrarier, quand, selon notre propre justement, nous l'estimons juste,
.
- une volonté d'analyser et de juger impartialement (selon nos propres critères d'impartialité. C'est déjà pas si mal) de la confiance que nous devons accorder, ou pas, à telle ou telle information.
Dash a écrit : 20 avr. 2020, 01:12Mais bon, j'ai tout de même de la difficulté à avoir « la foi » et/ou ton optimisme.
Je ne pense pas être optimiste. Pour cela il faudrait que je croie que nous allons nous sortir du mauvais pas actuel...
...Or je n'en sais rien du tout. Je pense que c'est possible, pas du tout que c'est sûr.
Selon moi, certains facteurs de motivation et certains facteurs de changement,
notamment la qualité de notre recueil et de l'analyse des informations disponibles et la pertinence, ou pas, des jugements que nous en déduisons, ne sont pas identifiés (ou sont très fortement sous-estimés).
De ce fait, nous n'utilisons pas encore suffisamment ces facteurs de changements et quand nous le faisons (souvent sans le savoir) nous ne le faisons pas toujours dans la direction appropriée à notre intérêt tant individuel que collectif.