Mic777 a écrit : 03 avr. 2021, 13:09Sinon je parle de tautologie car la position des neuroscientifiques en general est d 'expliquer que le probleme de la conscience est uniquement d'ordre physico-chimique sans jamais expliquer pourquoi. "C'est ainsi parce que c'est ainsi", peut resumer leurs arguments
Vous ne comprenez pas très bien. L'argument fondamental est que nous ne sommes pas omniscients alors que si nous voulons comprendre un phénomène naturel, il faut l'observer en faisant le plus possible abstraction de notre subjectivité. Amoindrir l'influence de nos biais cognitifs est le meilleur moyen de rendre les faits arbitres des idées et, d'ainsi, arriver à comprendre le phénomène lui-même et non de rester coincé dans nos idées. Et cette manière de faire se révèle féconde: elle a permis de nombreuses découvertes. Il n'existe donc aucune raison de ne pas continuer à chercher en employant cette démarche.
Par contraste, ceux qui défendent des machins immatériels courent beaucoup plus le risque de s'enfermer dans une réflexion tautologique. Cela car ils en restent à un niveau où les idées servent à juger d'autres idées, sans véritable moyen de minimiser les biais cognitifs, ce qui favorise l'utilisation de raisonnements circulaires (et autres sophismes).
''C'est uniquement materiel parce que ca ne peut etre egalement d'ordre immateriel", le resume egalement. Pourquoi est ce que cela ne peut etre egalement d'ordre immateriel, on ne sait jamais pourquoi. J'appelle cela du dogmatisme.
Le pourquoi, vous
l'avez énoncé:
Mic777 a écrit :Je suis tout à fait d'accord avec vous pour dire que les modeles basés sur l 'immateriel n expliquent pas grand chose [...]
Mais cette demarche ne peut pas aller plus loin car il est impossible d'observer l'immateriel, alors comment l etudier ? C'est tout bonnement impossible et le probleme de la conscience restera selon moi à jamais une enigme.
Si ceux qui défendent l'idée que "ça peut être d'ordre immatériel" n'arrivent pas à démontrer l'intérêt de cette idée, ça n'est pas particulièrement la faute aux "matérialistes"*. Non seulement les modèles basés sur l'"immatériel' n'expliquent pas grand-chose mais ils sont généralement conçus pour être auto-référant (comme le machin de Miteny). Et comme vous l'admettez l'"immatériel" ne s'étudie pas (en fait, il ne se définit même pas vraiment).
Il est bien plus dogmatique d'affirmer "mon idée ne se vérifie pas, donc on va la considérer comme valable et arrêter de chercher" que de dire "on n'a pas encore d'explication vérifiable donc va continuer à chercher (en étudiant ce qui nous est accessible) pour voir où ça nous mène". Dans le premier cas, on ne cherche plus d'explication; dans le second, on en cherche une.
De ce point de vue, quand vous dites:
Il reste donc la troisieme option qui est celle dans laquelle je reconnais le plus ma position. Il s'agirait de l interaction du cerveau avec un "espace" immateriel non physique
Pour ne pas être dogmatique, il vous faut admettre que cet "espace" n'est qu'une hypothèse invérifiable. C'est donc une explication passablement superficielle puisque cela ne fait que renvoyer le problème de la conscience dans le domaine du non-vérifiable, sans apporter la moindre connaissance (ni moyen d'en trouver).
Par contraste, l'approche matérialiste permet de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau. Et il y a des chances (de bonnes, même) que cela conduise à mieux comprendre ce qui génère la conscience.
Jean-François
* Les défenseurs d'idées invérifiables ne sont pas opprimés par la "science officielle", ils** sont plutôt incapables de montrer pourquoi il faudrait préférer leurs constructions rhétoriques à une démarche d'acquisition de connaissance qui a fait ses preuves.
** Ex.: Miteny.