Analyser la mouvance Woke

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Igor
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Re: Analyser la mouvance Woke

#126

Message par Igor » 02 oct. 2021, 13:22

Igor a écrit : 01 oct. 2021, 22:17 Malheureusement, certains woke généralisent eux-mêmes en parlant de racisme systémique.
Je pense que l'idée derrière tout ça c'est qu'il faut amplifier les choses même si ça peut être injuste afin d'éviter qu'on puisse minimiser le problème. Il me semble par contre qu'il y a moyen de lutter contre un problème sans tomber dans les extrêmes (le manque de nuance) et tomber dans l'injustice. La criminalité par exemple, on peut la combattre sans nécessairement la qualifier de systémique (et chez certains groupes du moins, ça serait raciste). ;)

Il est certain qu'on préviendrait bien des crimes de cette façon par contre (en condamnant tout le monde et en les envoyant tous en prison), mais ça serait un peu injuste. :a2:

Je pense que la mouvance woke se caractérise par une extrême sensibilité (pour pas dire par une certaine hystérie) face aux injustices sociales vécues par certaines minorités (pensons à Richard Henry Bain par exemple qui appelait les anglos à se réveiller). :mrgreen: https://www.lapresse.ca/actualites/just ... henry-bain

On a rien vu de tel suite à cette injustice et ce bashing en tout cas. https://www.lapresse.ca/actualites/poli ... s-reid.php

Mais je pense qu'elle se caractérise par un certain manque de nuance aussi, comme on en voit chez d'autres groupes aussi (d'autres mouvances, comme celles des trumpistes pis des complotistes).

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Re: Analyser la mouvance Woke

#127

Message par Igor » 02 oct. 2021, 14:48

Igor a écrit : 02 oct. 2021, 13:22 Je pense que la mouvance woke se caractérise par...
Je suis plutôt d'accord avec Kraepelin donc, il faut pouvoir utiliser un mot pour parler de cette mouvance extrêmement sensible aux injustices vécues par certaines minorités (pas tous) et qui manque de nuance, et c'est le woke. Surtout si j'ai tort de prétendre que c'est seulement certains woke qui parlent de (et adhèrent au) racisme systémique (il faut pouvoir nommer les choses).

Ne pas adhérer à cette théorie (par exemple) et se faire dire qu'on fait parti du problème alors (malgré qu'on peut avoir de bonnes raisons de ne pas vouloir généraliser et ainsi se contredire sur nos principes) c'est un manque de nuance.

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Re: Analyser la mouvance Woke

#128

Message par Igor » 02 oct. 2021, 14:58

En passant, certains devraient peut-être prendre bonne note de ce que Legault fait si ils veulent monter dans les sondages. https://www.journaldemontreal.com/2021/ ... a-peu-pres

Parce que même si on a rien vu de tel qui soit proprement hystérique, on voit quand même un manque de nuance dans ces chiffres.

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Kraepelin
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Re: Analyser la mouvance Woke

#129

Message par Kraepelin » 02 oct. 2021, 18:57

Je le poste aux deux fil de discussion

Qu’est- ce que le wokisme?

Dans un balado avec MBC, le politicologue Pierre Valentin parvient à réaliser le tour de force de résumer avec une certaine simplicité le cadre conceptuel du wokisme. Il se repose principalement sur le travail d’érudition CYNICAL THEORIES de Helen Pluckrose & James Lindsay. [Entre les crochets, je complète librement son résumé par les commentaires de ces deux auteurs et par ceux que MBC ou par les miens]

- Valentin définit d’abord le « wokisme » par la traduction du mot «woke» (éveillé) dans le sens d'être éveillé aux injustices que subiraient les minorités dans les pays occidentaux. Valentin souligne le caractère «manichéiste» et présomptueux de ce que ce mot sous-entend. Les wokistes se considèrent comme une élite intellectuelle et morale.

- Le wokisme est une radicalisation du « politiquement correcte ». Il est un renversement du principe de discrimination dans la détermination des catégories sexuelles, raciales et autres. Alors que les progressismes d’autrefois voulaient effacer les catégories sociales comme le sexe et la race et dénonçaient la discrimination fondée sur ces catégories, le wokisme, au contraire, exalterait ces catégories pour revendiquer une discrimination positive [à l’américaine].

- Valentin définit ensuite le wokisme comme une forme «mutante» de post-modernisme. Deux de ces plus importants principes seraient :

o 1- Principe de savoir : les théories cyniques remplacent les théories critiques : Le wokisme est caractérisé par un « scepticisme radical » face aux savoirs objectifs définit comme impossibles et toute vérité comme relative. La vérité et l’objectivité seraient pour eux de pures constructions culturelles;
o 2- Principe politique (protocomplotiste): La conviction que la société est un système de pouvoir et de hiérarchies, qui décide de ce qui
peut être connu et comment. ( «ILS ne veulent pas que vous sachiez que …»)

Le wokisme aurait 4 thèmes de prédilection :

1. Brouillage des frontières [épistémologiques]
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o Le scepticisme radical quant à la possibilité d'une vérité et d'une connaissance objectives, combiné à une croyance dans le constructivisme culturel au service du pouvoir, entraîne une suspicion à l'égard de toutes les frontières et catégories que les penseurs précédents acceptaient largement comme vraies. Il s'agit non seulement des frontières entre l'objectif et le subjectif et entre la vérité et la croyance, mais aussi de celles entre la science et les arts (surtout pour Lyotard), le naturel et l'artificiel (surtout pour Baudrillard et Jameson), la haute et la basse culture, l'homme et les autres animaux, et l'homme et la machine (chez Deleuze), et entre les différentes conceptions de la sexualité et du genre ainsi que de la santé et de la maladie (voir, surtout, Foucault).
Presque toutes les catégories socialement significatives ont été intentionnellement compliquées et problématisées par les théoriciens postmodernes afin de leur dénier toute validité objective et de perturber les systèmes de pouvoir qui pourraient exister entre elles.
2. Le pouvoir de la langue: Pour le woke, en enlevant les mots « méchants » on purge la société, on efface les injustices que ces mots décrivent.
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o Dans la pensée postmoderne, le langage est considéré comme ayant un énorme pouvoir de contrôle sur la société et la façon dont nous pensons et est donc intrinsèquement dangereux. Il est également considéré comme un moyen peu fiable de produire et de transmettre des connaissances. De plus, pour eux, le sens du locuteur n'a pas plus d'autorité que l'interprétation de l'auditeur et l'intention ne peut donc pas l'emporter sur l'impact. Par exemple, si quelqu'un dit «qu'il y a certaines caractéristiques d'une culture qui peuvent générer des problèmes», et que l’auditeur choisit d'interpréter cette déclaration comme une insulte à propos de l'infériorité de cette culture et qu’il s'en offense, il n'y a pas de place pour insister sur le fait que l’offense découle d'une mauvaise compréhension de ce qui a été dit. Les intentions de l'auteur ne sont pas pertinentes, quand elles peuvent être connues. Par conséquent, puisque les discours sont censés créer et maintenir l'oppression, ils doivent être soigneusement surveillés et déconstruits. Cela a des implications évidentes pour l'action morale et politique. La réponse postmoderniste la plus courante à cette situation est de chercher les incohérences internes (aporie) dans lesquelles un texte se contredit et examiner les mots d’assez près pour en faire le procès en fonction de son propre agenda politique. Dans la pratique, les approches déconstructives du langage ressemblent donc beaucoup à des pinaillages sur les mots afin de passer délibérément à côté de l'essentiel [cette dernière phrase est de Pluckrose & Lindsay].
3. Le relativisme culturel (une culture ne vaut pas mieux qu’une autre, sauf pour les décoloniaux qui postulent que toutes les cultures non occidentales sont meilleures)
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Parce que, dans la théorie postmoderne, la vérité et la connaissance sont censées avoir été construites par les discours dominants et les jeux de langage qui opèrent au sein d'une société, et parce que nous ne pouvons pas sortir de notre propre système et de nos propres catégories et que nous n'avons donc aucun point d'observation externe à partir duquel les examiner, la théorie post-moderne insiste sur le fait qu'aucun ensemble de normes culturelles ne peut être considéré comme meilleur qu'un autre. Pour les postmodernes, toute critique significative des valeurs et de l'éthique d'une culture à partir d'une culture différente est donc impossible. De plus, pour eux, bien que l'on puisse critiquer sa propre culture depuis l'intérieur du système, on ne peut le faire qu'en utilisant les discours disponibles dans ce système, ce qui limite sa capacité à changer. Les discours que l'on peut utiliser dépendent largement de la position que l'on occupe au sein du système, et les critiques peuvent donc être acceptées ou rejetées en fonction d'une évaluation politique du statut de la position du critique. En particulier, toute critique émanant d'une position jugée puissante a tendance à être rejetée parce qu'elle est supposée être soit ignorante (ou dédaigneuse) des réalités de l'oppression, par définition, soit une tentative cynique de servir les propres intérêts du critique. La croyance postmoderne selon laquelle les individus sont les véhicules des discours de pouvoir, en fonction de leur position par rapport au pouvoir, rend la critique culturelle complètement désespérée, sauf en tant qu'arme dans les mains de ceux qui sont théoriquement marginalisés ou opprimés.
4. La perte de l'individuel et de l'universel
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Par conséquent, la notion d'individu autonome serait en grande partie un mythe. L'individu, comme tout le reste, est le produit de discours puissants et de connaissances culturellement construites. De même, le concept d'universel - qu'il s'agisse d'un universel biologique concernant la nature humaine ou d'un universel éthique, telle que l'égalité des droits, la liberté et les opportunités pour tous les individus, indépendamment de leur classe, de leur race, de leur sexe - est, au mieux, naïf. Au pire, c'est simplement une autre déformation de la connaissance par le pouvoir, une tentative d'imposer les discours dominants à tout le monde.
- Il y a une rupture essentielle entre de l’ancienne et de la nouvelle gauche. Elle concerne l’importance accordée épistémologiquement à la rationalité et moralement à l'universalisme. La notion même de progrès n’a plus les mêmes repaires.

- Dans l’esprit woke, le monde est clivé entre d’un côté la majorité blanche, hétérosexuelle, binaire et, de l’autre coté, une diversité des minorités qui se considèrent comme exclues d’une société qui les « infériorise » structurellement qui, à cause de leur statut de victimes, auraient un savoir social privilégié, un ressenti vers lequel il faudrait se tourner pour reconstruire la société [les mots sont de MBC].

- On dit parfois que les wokes défendent des vertus chrétiennes devenues folles. L’entorse au christianisme c’est que pour les chrétiens et des penseurs comme Solgénitsine «la ligne de partage entre le bien et le mal traverse le cœur de chaque homme» alors que pour les wokes il y aurait véritablement un clivage entre les gens foncièrement bons et des gens foncièrement méchants ce qui justifie ensuite que l’on puisse littéralement tous faire contre les gens identifiés comme méchants et explique la virulence de la « cancel culture » . Il n’y a pas d’absolution ou de pardon dans la philosophie woke.

- Il y a pour les wokes une asymétrie [politique] absolue : impossibilité pour eux que les dominants se trouvent circonstanciellement dans la position opposée. Il n’y a donc pas pour eux de sexisme anti-homme, pas de racisme anti-blanc; pas d’opprimés dans les pays autres qu’occidentaux [exemple : les chrétiens dans des pays musulmans]

- Relativisme absolu : les wokes visent toujours de récuser la norme par l’exception : blancs contre les autres groupes raciaux, binaires contre transgenres, etc. Et il n’y a pas de limites : les gros contre les minces, les voyants contre les aveugles, les bipaides contre les unijambistes. L’excès d’aujourd’hui devient la lutte légitime demain.

- La Cancel culture est moins une culture qu’une « méthode ». À l’université Georgetown les militants disaient « un professeur viré, c’est 100 professeurs qui se taisent» .

- Safetyism : La cancel culture est aussi privilégier pour des raisons psychologiques.
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Le wokisme est le fait d’une jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale. Les psychologues Greg Lukianoff et Jonathan Haidt dans The Coddling of the American Mind, ont souligné que les militants wokes sont issus de familles aisées, de familles dans lesquelles des changements culturels se sont manifestés durant les dernières décennies avec des conséquences sensibles. L’une d’elles est l’exacerbation de la tendance à la surprotection des enfants. Alors que dans les milieux populaires les enfants sont assez largement laissés entres eux pendant les périodes de jeux libres, dans les milieux aisés, ils sont beaucoup plus chaperonnés par des adultes. Alors que les enfants de milieu populaire s’habituent à régler entre eux leurs différends, pour les gosses de riches, l’érosion progressive du temps moyen de jeu libre empêcherait le développement de cette forme d’autonomie. En vieillissant, l’individu garderait le besoin de faire appel à des figures d’autorité extérieure pour régler ses griefs avec ses semblables.

L’économiste Steven Horwitz en tire les conclusions suivantes : « Les approches parentales et les lois qui font qu’il est plus difficile pour les enfants de jouer seuls constituent une menace sérieuse pour les sociétés libérales, car elles modifient notre disposition normale à “trouver une solution à un conflit par soi-même” en une disposition à “faire appel à la force et/ou à des tiers dès qu’un conflit survient”58. » Sous cet angle, la bureaucratie universitaire omniprésente vient remplacer l’attention excessive des parents des enfants issus des classes aisées.»

- Cette surprotection de l’enfant entraînerait une persistance de sa fragilité juvénile au-delà de l’adolescence ce qui entraînerait une demande de surprotection dans le milieu universitaire puis dans le milieu de travail. La surprotection serait donc un processus qui s’autoalimente.

- Sans surprise, la culture forgée par ces jeunes sacralise la protection, et se voit qualifiée par ces deux psychologues de safetyism,» Faire intervenir un tiers qui est une forme d’autorité ce qui est paradoxal pour des militants qui, par ailleurs, la dénoncent.

- Les « privilèges blancs» sont pour les wokes des privilèges tellement inscrits dans la matière sociale qu’ils deviennent inconscients. Par exemple, ne pas être suspecté d’être un voleur lorsque tu vas dans un magasin. C’est impossible d’échapper à cette accusation parce que le fait de s’en défendre devient la preuve de la chose elle-même (argument circulaire).

- Le «racisme systémique », élément vraiment central pour les wokes, est l’idée que toutes disparités statistiques impliquent automatiquement qu’existe une discrimination : Ibram Xolani Kendi, universitaire et un des penseurs du mouvement Woke aux USA proposait de constitutionnaliser le principe voulant que toutes disparités statistiques deviennent automatiquement la preuve en soit d’un système raciste.


J'ai de mon mieux résumé le résumé ...
:calme:
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Re: Analyser la mouvance Woke

#130

Message par Igor » 02 oct. 2021, 19:40

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57 J'ai de mon mieux résumé le résumé ...
C'était intéressant (et instructif).

Les wokes y sont décrits de façon particulièrement effrayante en tout cas, on a affaire à des gens qui sont de mauvaise foi en tout cas si les wokes sont vraiment comme ça (on pourrait parler de trolls). Tous ne doivent pas être aussi pire que ça par contre, les puristes seulement.

Ce que je remarque aussi c'est que ce manque de nuance et ce manichéisme est de plus en plus la norme chez les différentes mouvances auxquelles on a affaire en ce moment (et pas juste chez les wokes). C'est assez navrant, et décourageant. :yeux:

On dirait qu'ils s'alimentent les uns les autres.

Je pense qu'il pourrait y avoir une solution par contre (un peu comme pour cette loi spéciale contre les manifestations des anti-vaccins devant les écoles et les hôpitaux), il devrait y avoir des limites à encourager les gens à la haine, à la diabolisation et éventuellement au meurtre de ceux qui ne pensent pas exactement comme nous. On peut pas traiter les gens de racistes pour tout et pour rien par exemple, encourager à la diffamation et au bashing.

Il pourrait y avoir des conséquences en tout cas, ces gens pourraient se faire mettre en état d'arrestation peu importe qui ils sont (personne n'est au-dessus des lois d'une nation).

Une loi sur la rectitude politique en quelque sorte, ça pourrait se jouer à deux. ;)

Bon, il faudrait les classer comme groupes terroristes (c'était du terrorisme intérieur cet assaut du Capitole aussi).

Sérieusement, je ne suis pas sûr qu'on en est rendu là (comme la Chine). Mais un gars a le droit de défouler un peu, pis cé quand même tentant des fois avec tout ce qu'on voit (avec ces urgences psychiatriques à ciel ouvert). Ces malades vont finir par se retrouver avec un dictateur pour vrai un jour. :mefiance:

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Kraepelin
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Re: Analyser la mouvance Woke

#131

Message par Kraepelin » 02 oct. 2021, 20:30

Igor a écrit : 02 oct. 2021, 19:40
C'était intéressant (et instructif).
Merci
Igor a écrit : 02 oct. 2021, 19:40 Les wokes y sont décrits de façon particulièrement effrayante en tout cas, on a affaire à des gens qui sont de mauvaise foi en tout cas si les wokes sont vraiment comme ça (on pourrait parler de trolls). Tous ne doivent pas être aussi pire que ça par contre, les puristes seulement.
Hummm

Il y a sûrement des wokes de mauvaises fois, mais je ne crois pas les wokes dans leur ensemble soient de mauvaise fois. Il y a des vérités dans le post-modernisme et elles peuvent conduire de jeunes personnes mal préparées à tomber dans des pièges intellectuels. Après, l'ivresse du sentiment de détenir une "Vérité" qui échappe aux autres (surtout aux méchantes grandes personnes) devient un rempare émotionnel contre toute remise en question sérieuse. Et voilà! Un idéologue woke est né!
Igor a écrit : 02 oct. 2021, 19:40 Ce que je remarque aussi c'est que ce manque de nuance et ce manichéisme est de plus en plus la norme chez les différentes mouvances auxquelles on a affaire en ce moment (et pas juste chez les wokes). C'est assez navrant, et décourageant. :yeux:
Oui, comme l'a fait remarquer Chrsitian, la droite aussi se radicalise.
Igor a écrit : 02 oct. 2021, 19:40 Je pense qu'il pourrait y avoir une solution par contre (...) Une loi sur la rectitude politique en quelque sorte, ça pourrait se jouer à deux.
Sans rire, j'amenderais la charte des universités pour que la "liberté académique" prenne des dents. J'avertirais aussi les étudiants que tous comportement d'intimidation des professeurs ou de conférencier invités à l'école ou sur les réseaux sociaux seraient punissable de renvois et que et les mêmes peines seraient pour les représentants étudiants qui encouragerait ce genre de conduit. Évidement ce type de réformes provoquerait une bataille étudiante majeure, mais le jeu en vaux la chandelle et une fois terminés les jeux seraient fait.
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#132

Message par Igor » 02 oct. 2021, 20:46

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 20:30 Après, l'ivresse du sentiment de détenir une "Vérité" qui échappe aux autres (surtout aux méchantes grandes personnes) devient un rempare émotionnel contre toute remise en question sérieuse. Et voilà! Un idéologue woke est né!
Tout à fait d'accord avec vous. Ça ressemble aux religions, à certaines sectes en particulier (aux témoins de Jéhovah et leurs 144 000 élus notamment). Ça valorise et donne de l'importance aux gens (ça flatte leur orgueil pis cé pour ça que ça marche).

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Re: Analyser la mouvance Woke

#133

Message par Igor » 02 oct. 2021, 20:53

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 20:30 Sans rire, j'amenderais la charte des universités pour que la "liberté académique" prenne des dents. J'avertirais aussi les étudiants que tous comportement d'intimidation des professeurs ou de conférencier invités à l'école ou sur les réseaux sociaux seraient punissable de renvois et que et les mêmes peines seraient pour les représentants étudiants qui encouragerait ce genre de conduit. Évidement ce type de réformes provoquerait une bataille étudiante majeure, mais le jeu en vaux la chandelle et une fois terminés les jeux seraient fait.
Ça semble plus compliqué à faire qu'à dire (mais je vous comprends). Je pense que les individus ont la possibilité (à titre personnel) de porter plainte (à la police) pour harcèlement ou intimidation par contre s'il est plus difficile d'amender la charte des universités. On a pas besoin des universités pour ça (ce n'est pas eux qui ont l'autorité).

Ceci dit, je comprends qu'elles se comportent parfois comme ce clergé qui gardait le silence sur des abus (sauf que cé pas eux qui décident comme je l'ai dit).

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Re: Analyser la mouvance Woke

#134

Message par Igor » 02 oct. 2021, 22:17

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 20:30 Il y a des vérités dans le post-modernisme...
Oui, notamment à propos du relativisme et de la vérité qui est plus difficile à trouver qu'on le prétendait auparavant (nous obligeant nuancer). Vous avez parlé de la vérité et l’objectivité qui seraient pour eux de pures constructions culturelles, difficile de comprendre (autrement que par de la mauvaise foi de leur part) qu'ils soient aussi dogmatiques par la suite.

À propos d'une asymétrie [politique] absolue notamment, de l'impossibilité pour eux que les dominants se trouvent circonstanciellement dans la position opposée. Il n’y a donc pas pour eux de sexisme anti-homme, pas de racisme anti-blanc; pas d’opprimés dans les pays autres qu’occidentaux [exemple : les chrétiens dans des pays musulmans] Ce sont des affirmations dogmatiques, des vérités pour eux (comment peuvent-ils en trouver, du moins, s'éloigner autant du relativisme et de la prudence qu'il exige)?

Et s'il n'y a pas de chrétiens qui sont opprimés dans des pays musulmans (par exemple) il y a d'autres minorités religieuses qui le sont en tout cas (ça cé de la mauvaise foi). :roll:

Et si la vérité et l'objectivité ne sont (pour eux) que des constructions culturelles, aucune affirmation de leur part n'est possible sur ceux qui ne pensent pas comme eux (parler de racisme par exemple ne veut rien dire, il n'y a plus de méchant non plus).

Du moins (et si l'objectivité ne veut rien dire et qu'on peut se contredire sans que cela soit considéré comme tel puisque le concept de contradiction serait une construction culturelle elle aussi), on tombe dans un dialogue de sourds.

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Re: Analyser la mouvance Woke

#135

Message par Dash » 03 oct. 2021, 02:50

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57 J'ai de mon mieux résumé le résumé ...
Excellent résumé de ta part et très bonne analyse de la part des auteurs concernés! ;)

De mon point de vue, sauf le dernier point concernant la « jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale », les autres points doivent surtout s'appliquer pour un « noyau dur », c'est-à-dire pour quelques individus (dont certains sociologues et étudiants militants) à l'origine du mouvement aux US. Mais, de fils en aiguille, depuis, je suis d'avis que la majorité des points analysés ont été récupérés de façon « non conscientisée » par tous ceux, aujourd'huis, tombant dans divers travers, chacun selon leur intérêt et histoire personnelle en rapport avec la « pression sociale » (exacerbée via les réseaux sociaux) qui s'exerce en diverses circonstances. C'est en ce sens que je dis que je trouve que ça n'a pas nécessairement à être traité comme un « mouvement traditionnel avec militants » dans tous les cas.

P. Ex., l'on pourrait faire un parallèle avec certaines idées « new-age », au départ récupérées de certaines philosophies orientales, mais qui se sont aujourd'hui rependu dans la population et qui sont « exploitées » par un peu tous ceux « sensibles à ces idées » sans pour autant qu'ils ne soient au fait de l'origine et/ou « pratiquants~militants » pour les philosophies orientales concernées.

Le point que je trouve le plus intéressant (et qui pour moi est celui sur lequel l'on devrait s'attarder bcp plus) est donc pour moi le dernier, concernant la « jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale » parce qu'à mon avis, c'est le facteur le plus déterminant formant le socle de ce qui permet la « viabilité » de tous les autres points analysés. C'est ce qui explique mon point de vue sur le sujet, ce qui explique pourquoi je l'aborde dans un cadre bcp plus large puisque pour moi c'est intimement lié avec l'éducation déficiente des enfants (pas au sens académique, mais au sens de la relation « enfants/parents ») depuis quelques décennies. Pour moi, la réelle source ou origine de la problématique est celle-là :

L'absence de la transmission « d'outils psychologiques » face à la contrainte et à l'adversité; produite par des parents ayant peur de ne pas être aimés de leurs enfants. Le Wokisme n'étant qu'une manifestation de cette « carence ».

Dans toute l'histoire de l'humanité, avant les 50 dernières années, la « dureté de la vie » faisait que tous étaient de toute façon confrontés à la contrainte et l'adversité, d'une façon ou d'une autre. Ça a toujours été vrai pour les moins nantis, mais même pour les privilégiés, la discipline et l'autorité étaient souvent très (et parfois même trop) présentes « à la maison ». Conséquemment, tous, moins nantis et privilégiés, subissaient une forme ou une autre de diverses expérimentations de contraintes et d'adversités.

De nos jours, dans les sociétés occidentales du moins, les moins nantis sont naturellement encore confrontés à certaines contraintes, mais essentiellement de nature « matériel » ($$$), sauf, qu'à la maison (sauf exception de familles vraiment « dysfonctionnelles », où il y a violence, abus, etc.), la plupart (majorité) des enfants, peu importe leur classe sociale, expérimentent bcp moins d'expériences de contraintes et d'adversités... ...de la part de leurs parents. Et c'est pareil à l'école où les profs ne font plus figure d’autorités parce que les parents défendent tjrs leurs enfants dès qu'il y a conflit~contrainte.

C'est pourquoi, fort probablement, que si l'on ajoute le fait que les « privilégiés » de certaines classes sociales ne subissent, en plus, pas ou très peu de contraintes de nature matérielle ($$$), se retrouve donc encore plus susceptible d'être « moins outillé », car la carence étant alors présente et effective sur « tous les axes ». D'où pourquoi ce sont les plus « aptes » à récupérer certaines idées pour « rationaliser » et ainsi « justifier » leur « carence ».

Je l'ai évoqué précédemment, mais j'ai quelques personnes dans mon entourage qui bosse en CPE (centre de la petite enfance) et les histoires qu'ils me racontent sont des plus à propos. Par exemple (CPE avec clientèle aisé : parents cadres, avocats, notaires, médecins, etc.) :

- l'enfant arrive — en plein moi de juillet — au CPE avec des bottes d'hiver dans les pieds. « Euh, pourquoi Magalie à des bottes d'hiver dans les pieds? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : « Ben c'est ce qu'elle avait envie de mettre ce matin ». :shock:

- le parent arrive avec son enfant avec une heure de retard. « Le réveil a été difficile ce matin? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : « Non, mais Simon avait envie de crêpes ce matin, donc j'ai dû lui préparer des crêpes » :shock:

- le parent arrive en retard, les yeux cernés. « Nuit difficile? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : « Jean-Nicolas [5ans] voulait dormir avec moi dans mon lit et s'est endormi tard, car il jouait avec sa tablette. Je sais, j'aurais dû la lui retirer, mais je ne veux pas lui ajouter un facteur de stress supplémentaire en le grondant. » :shock:

:yeux:

J'arrête ici, car je pourrais en partager plusieurs autres. Il m'est naturellement venu à l'esprit de poser des questions sur le ratio et la fréquence de ces types « d'événements ». « Ce sont des exceptions? Des « anecdotes » ponctuelles? Tu serais capable, si tu devais répondre à un sondage, d'évaluer la fréquence de ce type d'événements et leur répartition, sur le nombre de parents/enfants touché? », que j'ai demandé.

L'on ma répondu, sans aucune hésitation, que c'était 8/10 et que cela arrivait à toute les semaines, presque chaque jour. J'ai dit, « ha oui, à ce point! » et j'ai ajouté « Ça se produit depuis quand, environ? Tu as remarqué un changement à partir de quand? Ça progresse, c'est stable ou ça régresse? »

Réponse « depuis le début des années 2000, mais c'est de pis en pis »

Ce n'est peut-être pas « scientifique » comme « sondage», mais tout ceci m'a été corroboré par au moins 3 personnes bossant en CPE en plus d'une institutrice au secondaire qui a, elle aussi, des histoires équivalentes et qui fait à peu près le même constât général! Et ça, c'est sans compter que j'ai eu un fils, ai des neveux et nièces, suis témoin de ce qui se passe avec les enfants d'amis et de collègues et qui cadrent parfaitement avec « la tendance ».

P. Ex., une femme monoparentale qui « doit » sortir de chez elle quelques heures parfois parce que sa fille de 17 ans la « fout à la porte » afin de pouvoir baiser avec son petit ami. Et puisque la maman ne veut tellement pas stresser sa fille, ben elle s'exécute! :shock: :yeux: (et ce n'est pas une façon de parler où la mère serait complice avec sa fille, non, elle se fait vraiment invectiver, « ordonner de "dégager" »)

Bref, « enfants rois/parents valets »! :| :yeux:

C'est pourquoi, de mon point de vue, l'origine du problème, ce n'est pas tant les idées absurdes de quelques sociologues américains (des idées farfelues, il y en a tjrs eux et elles ne trouvent pas toutes preneur et/ou ne se généralisent pas toutes pour autant), ce sont surtout les parents et donc les « dynamiques familiales » qui ne comportent plus suffisamment d'expériences formatrice de contraintes et d'adversités qui sont à « l'origine problème »!

Quelques idées absurdes ont juste « trouvé preneurs » de la part de « candidats carencés » du fait qu'elles étaient plutôt bien adaptées pour servir de justification à leur carence. Ajouté à la pression sociale que génère les réseaux sociaux puisqu'étant le moyen de communication des jeunes (et de tous maintenant) qui s'en sert pour « dénoncer » ce qui leur provoque contrainte et adversité, pour la toute première fois, lorsqu'ils fréquentent l'université et/ou occupent un emploi pour la première fois (cf les stagiaires qui dénoncent la « fermeté » de certains plus vieux dans la boîte), ben ça créer au final le « phénomène global » sous l'angle dont moi je le traite et qui dépasse, à mon avis, la conception « restreinte » que certains s'en font, comme étant juste un « mouvement d'étudiants~sociologues Américains aux "idées bien-pensantes" radicales ». C'est bcp plus large et profond que cela Àma.
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#136

Message par Igor » 03 oct. 2021, 03:25

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 20:30 Sans rire, j'amenderais la charte...
Si vous aviez parlé de la charte des libertés j'aurais trouvé ça plus amusant par contre. Parce que même la Commission des droits et libertés est soumise à la loi, et elle ne peut tenir des propos qui appellent à la haine.

Lors de ce troisième débat en anglais les auteurs de cette question qui laissait entendre que les québécois étaient racistes se sont défendus en se basant sur le fait que cette charte l'avait elle-même dit. Et s'il y avait un esprit dérangé (un autre Richard Henry Bain) qui avait répondu à cet appel de ''l'État islamique'' (quasiment), on aurait pu les blâmer et même les mettre en accusation pour incitation à la haine.

Comme vous le voyez par contre je me suis retenu (et je n'ai pas dit le fond de ma pensée). Mais certains devraient en faire autant et mesurer leurs propos. Parce que personne n'est au-dessus des lois d'une nation (et s'il en va de la sécurité de celle-ci, un état a les moyens de les remettre à leur place en plus de sévir).

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#137

Message par Igor » 03 oct. 2021, 03:58

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57 Valentin définit d’abord le « wokisme » par la traduction du mot «woke» (éveillé) dans le sens d'être éveillé aux injustices que subiraient les minorités dans les pays occidentaux.
Que subiraient, j'ai accroché là-dessus par contre. C'est sûr qu'on est mieux qu'ailleurs (sans vouloir être raciste), mais on est moins racistes (on essait de l'être moins). Ceci dit elles en subissent quand même, il ne faut pas parler au conditionnel.

Ce n'est pas systémique par contre (le système), celui-ci cherche à combattre ce travers humain puisqu'il est naturel chez l'être humain d'avoir des préjugés et même plus. Et si on veut généraliser, c'est sur ce côté (celui de la nature humaine qu'il faut combattre).

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#138

Message par jroche » 03 oct. 2021, 10:07

Bon, c'est Riposte Laïque avec ce que ça implique, leur façon de raconter sonne parfois bizarre, je n'en trouve pas d'autre mention, mais si on s'en tient aux faits allégués on a ceci : dans un institut de formation d'aides-soignantes et aides-soignants à Melun (Seine-et-Marne, France), on donne un cours sur la contraception. La formatrice parle du stérilet. Un Noir crie soudain : "Ce truc-là, on le met où ?". Et quatre élèves (dont une Maghrébine est-il précisé) sont exclues pour racisme parce qu'elles ont éclaté de rire (reste peut-être à savoir s'il n'y a eu que cela) et qu'il s'est plaint.

Précision : "Et le pire pour cette faute très très très grave : pour faire bonne mesure, ce sont tous les stagiaires qui ont été humiliés par la directrice, qui est venue personnellement en cours effectuer la recherche des fautives en accusant chaque femme présente afin de prononcer sur-le- champ leur exclusion devant tous !".
https://ripostelaique.com/4-stagiaires- ... cisme.html
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#139

Message par Inso » 03 oct. 2021, 10:48

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57 Je le poste aux deux fil de discussion

Qu’est- ce que le wokisme?

Dans un balado avec MBC, le politicologue Pierre Valentin parvient à réaliser le tour de force de résumer avec une certaine simplicité le cadre conceptuel du wokisme.
[...]
J'ai de mon mieux résumé le résumé ...
Merci Kraepelin, c'est clair et concis :clapclap:

J’adhère en particulier à ce point : "Alors que les progressismes d’autrefois voulaient effacer les catégories sociales comme le sexe et la race et dénonçaient la discrimination fondée sur ces catégories, le wokisme, au contraire, exalterait ces catégories pour revendiquer une discrimination positive"
C'est ce qui me choque lors de discussion avec des jeunes, c'est que mon "progressisme de boomer" visant justement à considérer l'individu indépendamment de catégories subies me fait traiter de raciste et de sexiste :hausse:

Dash a écrit : 03 oct. 2021, 02:50 L'absence de la transmission « d'outils psychologiques » face à la contrainte et à l'adversité; produite par des parents ayant peur de ne pas être aimés de leurs enfants. Le Wokisme n'étant qu'une manifestation de cette « carence ».

Dans toute l'histoire de l'humanité, avant les 50 dernières années, la « dureté de la vie » faisait que tous étaient de toute façon confrontés à la contrainte et l'adversité, d'une façon ou d'une autre.
C'est très "boomer" comme analyse :a2: Mais je suis bien d'accord :a4:

J'ai récemment discuté avec une jeune femme sur ce point (éducation, manque de contraintes et adversités), la discussion s'est rapidement arrêtée car étant un "vieux mâle blanc" mes idées et expériences sur ce sujet n'avaient "bien évidemment" aucune valeur car bien trop biaisées de par ma génétique / statut :shock:
Dash a écrit : 03 oct. 2021, 02:50Quelques idées absurdes ont juste « trouvé preneurs » de la part de « candidats carencés » du fait qu'elles étaient plutôt bien adaptées pour servir de justification à leur carence
Trouver des justifications à ses carences est un phénomène très humain et qui a toujours existé mais qui prend un relief inédit dans ces logiques de wokisme.
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#140

Message par Florence » 03 oct. 2021, 10:59

jroche a écrit : 03 oct. 2021, 10:07 Bon, c'est Riposte Laïque avec ce que ça implique, leur façon de raconter sonne parfois bizarre, je n'en trouve pas d'autre mention, mais si on s'en tient aux faits allégués on a ceci : dans un institut de formation d'aides-soignantes et aides-soignants à Melun (Seine-et-Marne, France), on donne un cours sur la contraception. La formatrice parle du stérilet. Un Noir crie soudain : "Ce truc-là, on le met où ?". Et quatre élèves (dont une Maghrébine est-il précisé) sont exclues pour racisme parce qu'elles ont éclaté de rire (reste peut-être à savoir s'il n'y a eu que cela) et qu'il s'est plaint.
Plusieurs problèmes invalident systématiquement ce genre de rapports, quelle que soit l'instance qui les publie, personne ne pouvant vérifier la véracité ou l'exactitude des propos et attitudes relatés.

Evidemment, ce petit détail n'empêchera jamais ceux qui veulent en faire tout un fromage au service de leurs préjugés ! :roll:
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

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#141

Message par Florence » 03 oct. 2021, 11:09

Inso a écrit : 03 oct. 2021, 10:48 J'ai récemment discuté avec une jeune femme sur ce point (éducation, manque de contraintes et adversités), la discussion s'est rapidement arrêtée car étant un "vieux mâle blanc" mes idées et expériences sur ce sujet n'avaient "bien évidemment" aucune valeur car bien trop biaisées de par ma génétique / statut :shock:


Trouver des justifications à ses carences est un phénomène très humain et qui a toujours existé mais qui prend un relief inédit dans ces logiques de wokisme.
Non, le phénomène et ses manifestations actuelles n'est ni nouveau ni inédit. Comme tu le dis, il s'agit toujours de se conforter dans ses préjugés et de justifier/camoufler ses carences, selon les bons vieux principes de " la meilleure défense est l'attaque" et "toujours viser les points faibles ou sensibles de son adversaire".

Je me suis trouvée toute ma vie face à des réactions de ce type, d'autant plus qu'étant visiblement multi-ethnique je me suis soit vue sommée régulièrement de "choisir mon camp", soit cataloguée sur le mode "une goutte de sang" *; mes interlocuteurs ont toujours le réflexe de s'attaquer à ce qu'ils pensent être mon point faible, à savoir mon absence d'appartenance forte à une "race", une ethnie ou une culture. Ca me permet de rire au nez des racistes, racialistes, suprémacistes et autres idiots volontairement ignorants, qui m'ont prouvé il y a longtemps l'unicité de la race humaine, la sottise y étant également distribuée indépendamment de la couleur, de la langue, de la culture, des coutumes, ou du paysage politique.


* en d'autres termes, une goutte de sang non blanc te catalogue comme "noir", quelle que soit ta couleur de peau réelle, ton mode de vie, ta culture ou ton éducation.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#142

Message par Dash » 03 oct. 2021, 12:32

Inso a écrit : 03 oct. 2021, 10:48J'ai récemment discuté avec une jeune femme sur ce point (éducation, manque de contraintes et adversités), la discussion s'est rapidement arrêtée car étant un "vieux mâle blanc" mes idées et expériences sur ce sujet n'avaient "bien évidemment" aucune valeur car bien trop biaisées de par ma génétique / statut :shock:
Oui, et c'est précisément pourquoi, moi, ça m'inquiète. Parce que contrairement à d'autres types de « mouvements » (socio-politique), il y a quelque chose de similaire entre ces « espèces d'inversions non cohérentes » et certains mouvements sectaires d'illuminées.

Ce qui est similaire, c'est la façon dont la « philisophie woke » (si je puis la nommer ainsi) est façonnée de façon à couper court à tout argument rationnel :

- que ce soit en faisant de la science un « truc de blancs dominants » pas plus objectif que n'importe quelle opinion subjective,

- que ce soit la notion de « mansplaining » et ses dérivés, ou nul autre qu'un « opprimé~victime~minoritaire » ne pourrait comprendre, savoir et donc s'exprimer et donc encore moins débattre sur un sujet,

- que ce soit l'apologie du « ressenti personnel subjectif », qui serait à privilégier à ce qui est objectif.

Bref, si j'étais parano (ou complotiste), je dirais que tout semble avoir été parfaitement orchestré à la façon d'un gourou très brillant qui a tout mis en place pour satisfaire d'éventuels « disciples en carence affective » tout en empêchant quiconque de leur famille de leur venir en aide par la raison! :?

Au-delà de la forme, « l'algorithme » est identique, mais seulement, cette fois, parfaitement adapté de façon à pouvoir s'appliquer à n'importe qui se considérant (à tort ou à raison, ça n'importe même pas!) « victime » de quoi que ce soit et/ou envers n'importe qui ne correspondant pas à la « majorité ». Conséquemment, ça ne concerne pas une seule cause en particulier, mais peut s'appliquer à presque tout et ça, c'est un véritable tour de force! Bon, je ne crois pas que cela a été orchestré, mais la résultante est la même! Et l'autre tour de force, c'est que la et/ou les causes en jeu ne sont pas des trucs « condamnables » en tant que tels (racisme, sexisme, harcèlement, abus, identité de genre, minorité quelconque, etc.). L'on ne peut donc pas attaquer et argumenter sur ce qui est défendu, sur les causes en jeu (contrairement à d'autres mouvements où la cause même est parfois critiquable). Ne reste donc que les arguments et les méthodes, les « fameux excès », sauf que c'est impossible à faire (dans le sens d'obtenir un minimum de réceptivité) à cause des 3 points partagés (et que tu confirmes par ton exemple de discussion avec la jeune femme « bien de son époque »).

Je sais qu'on peut trouver des incohérences dans tout mouvement, mais pour moi il y a cette fois quelque chose de très particulier, propre aux stratagèmes sectaires, et qui prennent bcp trop d'ampleur au sein de la société. Ce que je veux dire, c'est que même si nous n'arrivons pas à faire changer d'avis un membre du KKK, par exemple (un « mouvement » parmi d'autres, juste pour l'exemple) et que ses arguments son foireux, de notre point de vue (et inversement de son point de vue) les désaccords ne concernent pas des « acquis fondamentaux » qui implique les 3 points partagés plus haut. De plus, le sujet de leur mouvance est plutôt « circonscrit » (contre les noires). Idem pour un islamiste extrémiste (contre l'occident), P. Ex.

Mais là, « l'algo malicieux », peut s'emparer de n'importe qui qui se considère comme étant victime, qui « ressent tel ou tel truc » et/ou qui est minoritaire circonstanciellement, même si ce sont « les blancs et les hommes » qui sont, au départ particulièrement ciblé comme étant la cause de tous les problèmes qui existent. D'où pourquoi ceux « infectés » par le « virus » peuvent même s'entre-battre entre eux, ce qui donne espoir à certains qu'il vont probablement « s'auto-annihiler », sauf qu'avant, si ça prend encore plus d'ampleur (avant de « s'effondrer tout seul »), ça peut faire bcp de dommage concernant la démocratie et certains « acquis », car advenant que certains « pions clé » occupent, avec le temps, suffisamment de postes importants (politique~pouvoir), ce genre « d'algorithme » peut tout à fait permettre à n'importe quel « dirigeant charismatique » de justifier, bcp plus facilement qu'avant, dans nos démocraties occidentales, tout et n'importe quoi tout en convaincant ses membres et « favorables » d'acquiescer et d'obtempérer.

Imaginons seulement, dans une dizaine d'années P. Ex., une espèce « d'émule de Trump », mais sans le côté « boomer/de droite~concervateur » de Trump! Bref, un équivalent de Trump (= les faits, la raison et la cohérence ne lui importent pas), mais « Woke ». Ce sera alors la porte ouverte à une nouvelle forme de « racisme d'état », d'interdits absurdes de toutes sortes et de pertes de droits pour certains. Ce sera antinomique et incohérent avec la démocratie? Pas important, car ça, c'est « de la science et de la raison » de la part de ceux qui « ne peuvent » les comprendre! :roll:

Je sais, pour l'instant ça peut en faire sourire certains, mais une « Rachel Decoste », P. Ex., nouvellement nommée à l’Office national du film (cf. l'article partagé par Dico), qui serait un jour Première ministre/présidente, ce n'est pas du tout de l'ordre de l'impossible (c'est même plutôt « probable », à terme, puisque les jeunes comme celle avec qui tu as échangé sont ceux qui iront le plus voté dans quelques années). Que fera ce genre d'individus, un coup le pouvoir en main? Sachant ce que Trump a presque réussi à faire (même si « indirectement », au Capitol) ? :?

Est-ce vraiment qu'une « pente glissante » et/ou de la SF?
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Re: Analyser la mouvance Woke

#143

Message par Dash » 03 oct. 2021, 13:09

Florence a écrit : 03 oct. 2021, 11:09Non, le phénomène et ses manifestations actuelles n'est ni nouveau ni inédit.
C'est sûr qu'on peut le voir comme ça, mais du coup l'on peut dire ça pour presque tout en fait. Sauf qu'à vouloir ne rien voir de particulier et/ou d'un peu nouveau (en subtiles nuances), parce que, c'est vrai, l'histoire n'est qu'un éternel recommencement, et je suis d'accord, ben ça n'apporte rien d'utile. :hausse:
Florence a écrit : 03 oct. 2021, 11:09Comme tu le dis, il s'agit toujours de se conforter dans ses préjugés et de justifier/camoufler ses carences, selon les bons vieux principes de " la meilleure défense est l'attaque" et "toujours viser les points faibles ou sensibles de son adversaire".
Yep!

Mais entre le mec qui m'intimidait à l'école, les 3 mecs plutôt racistes de mon quartier, le président de la classe et sa « clic de preppy », le KKK, Trump, un révolutionnaire comme Che Guevara, L'ordre du temple solaire, la scientologie, un islamiste radical et la mouvance Woke, tous ne sont pas identiques, que ce soit concernant leurs causes, leurs croyances, leurs arguments, leur façon de faire du prosélytisme, leur méthode d'action, etc., etc. Il y a des nuances et des points de détails à distinguer et à différencier.
Florence a écrit : 03 oct. 2021, 11:09Je me suis trouvée toute ma vie face à des réactions de ce type [...]
Oui, mais ce n'est pas exclusif à la couleur de la peau. L'on a tous plus ou moins vécu des formes ou d'autres de préjugés, de réactions similaires (ça aussi, c'est « pareil » au-delà de la forme, si l’on va dans ton sens!). Ça peut concerner le genre, la taille, un handicap visible, d'où l'on vient, notre « sous-culture marginale », nos croyances religieuses, notre orientation sexuelle, etc. Sauf que dans nos démocraties occidentales, ce que tu as vécu et subis, même si fort probablement plus intensément que d'autres n'ayant tes particularités, n'est pas « valorisé moralement » depuis quelques décennies. Je parle concernant la « bien-pensance » (bien sûr que les mœurs, en pratique, ça prend du temps à changer), de l'espèce de « morale de principe théorique » propre aux démocraties occidentales. C'est ça qui est maintenant différent (en transformation), car même si avant il y avait un aspect « hypocrite » résultant qu'il y a tjrs disproportion entre ce qui est jugé « correcte » ou pas par nos « morales démocratiques » (en cours de progrès continuel, concernant les droits humains) et leurs applications pratiques par une majorité, le « principe théorique » n'endossait pas ces choses que tu as subies. Alors que là, en occident, dans nos démocraties, l'on observe une certaine tentative et/ou tendance de renversement (des plus incohérent) ou, P. Ex., il serait « correcte », en principe, d'avoir des comportements racistes et/ou discriminants envers certaines catégories d'individus, parce que jugées, « racistes inconsciemment » eux-mêmes (ce qui ne cadre même plus avec les valeurs démocratiques). Il y a donc des « nuances » à effectuer, des trucs « différents », même si au fond l'histoire ne fait que se répéter, sensiblement pareil, concernant les rapports de force entre les idées.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#144

Message par Kraepelin » 03 oct. 2021, 13:37

Dash a écrit : 03 oct. 2021, 02:50 Le point que je trouve le plus intéressant (et qui pour moi est celui sur lequel l'on devrait s'attarder bcp plus) est donc pour moi le dernier, concernant la « jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale » parce qu'à mon avis, c'est le facteur le plus déterminant formant le socle de ce qui permet la « viabilité » de tous les autres points analysés.
J'ai aussi trouvé importante cette variable. Dans le travail de Lukianoff et Haidt il est en partie documenté.

Tes exemples cependant me semblent moins illustrer le phénomène du chaperonnage constant des parents que leur difficulté croissante à assumer le volet "encadrement" de leur rôle éducatif. Sur ce point, tu as raison d'observer que ce qui ;es frêne est la peur de stresser les enfants et aussi la peur de ne plus êtres aimés s'ils en viennent à faire leur job d'encadrement. C'est du moins mon expérience lorsque je travaillais en "compétences parentales". Évidement, om échantillon est déjà ancien et biaisé par la sélection clinique, mais le problème commençait déjà a apparaître dans les années 90. Il doit sûrement y avoir des statistiques américaines quelque part, mais elles ne seront pas faciles à trouver.
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#145

Message par Kraepelin » 03 oct. 2021, 13:49

Igor a écrit : 03 oct. 2021, 03:58
Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57 Valentin définit d’abord le « wokisme » par la traduction du mot «woke» (éveillé) dans le sens d'être éveillé aux injustices que subiraient les minorités dans les pays occidentaux.
Que subiraient, j'ai accroché là-dessus par contre. C'est sûr qu'on est mieux qu'ailleurs (sans vouloir être raciste), mais on est moins racistes (on essait de l'être moins). Ceci dit elles en subissent quand même, il ne faut pas parler au conditionnel.

Ce n'est pas systémique par contre (le système), celui-ci cherche à combattre ce travers humain puisqu'il est naturel chez l'être humain d'avoir des préjugés et même plus. Et si on veut généraliser, c'est sur ce côté (celui de la nature humaine qu'il faut combattre).
Il y a incontestablement des minorités qui subissent des injustices en occident, mais les wokes ratissent large et il y a parfois des "victimes" alléguées qui sont bien moins convaincantes que d'autres.
- Les personnes avec des cicatrices au visage qui se disent victimes de stéréotypes négatifs dans les scénarios du cinéma;
- les asiatiques qui se disent victimes de violences à Montréal;

Se dire victime de quelque chose est une façon d'avoir bonne presse. J'ai soulevé quelques cas dans un autre fil.
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#146

Message par Kraepelin » 03 oct. 2021, 13:57

jroche a écrit : 03 oct. 2021, 10:07 Bon, c'est Riposte Laïque avec ce que ça implique, (...)
https://ripostelaique.com/4-stagiaires- ... cisme.html
Ouin, justement, je me demandais quelle était la fiabilité de votre source...
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#147

Message par jroche » 03 oct. 2021, 14:09

Florence a écrit : 03 oct. 2021, 10:59 Plusieurs problèmes invalident systématiquement ce genre de rapports, quelle que soit l'instance qui les publie, personne ne pouvant vérifier la véracité ou l'exactitude des propos et attitudes relatés.
Peut-être (en fait j'attends de voir si ça va être repris ailleurs, et si oui comment), mais qu'est-ce qui définit et délimite ce "genre" ? En l'occurrence, c'est circonstancié donc a priori "falsifiable" dans un sens ou un autre. Mais il est vrai que ça parait gros... quoique pas plus que certains cas avérés.
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#148

Message par ABC » 03 oct. 2021, 14:14

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57J'ai de mon mieux résumé le résumé ... :calme:
Merci beaucoup pour ce résumé. Je ne savais pas qu'un mot permettait de cerner aussi bien l'un des défauts (critiques) d'analyse de nos problèmes de société (des analyses biaisées par un excès de sentiment d'appartenance à une minorité s'estimant opprimée ou par ceux embrassant leur cause par exemple)

Parmi les différents points évoqués, je note en particulier celui ci-dessous
Par exemple, si quelqu'un dit «qu'il y a certaines caractéristiques d'une culture qui peuvent générer des problèmes», et que l’auditeur choisit d'interpréter cette déclaration comme une insulte à propos de l'infériorité de cette culture et qu’il s'en offense, il n'y a pas de place pour insister sur le fait que l’offense découle d'une mauvaise compréhension de ce qui a été dit.
Avec des défauts idéologiques de communication tels que ceux là, on est au coeur des difficultés les plus délicates à surmonter pour résoudre les problèmes les plus critiques de notre société mondiale
  • les tensions entre différents groupes humains (nations, cultures, "races" (1), religions, appartenance à un club de supporters de tel parti politique ou goupe idéologique ou club de foot...) dans une humanité possédant désormais des armes d'une très grande puissance de destruction
    .
  • une pression sur l'environnement et sur le climat mettant notre société en danger.

    Cette pression découle pour l'essentiel de nos systèmes de valeurs actuels. En dépit des apparences,ils sont souvent peu éloignés les uns des autres. (2)
C'est pour cette raison que j'ai parfois un peu de mal quand est surtout mise en avant la seule nécessité de trouver des solutions concrètes, un peu comme si c'était ça la principale difficulté. Le plus difficile n'est il pas surtout de nous mettre d'accord sur le diagnostic de nos difficultés (sans tomber dans le piège de la recherche exclusive de coupables : "dans telle catégorie, pas la mienne bien sûr, ils sont tous corrompus") et sur les solutions à leur apporter ? Donc sur les objectifs à privilégier et sur les moyens de les atteindre ?

Ce problème global d'entente sur les objectifs à prioriser et sur des moyens compatibles avec les ressources disponibles et mobilisables ET jugés acceptables pour les atteindre par une majorité doit il être considéré comme secondaire par rapport aux "solutions concrètes"? ...
... solutions concrètes qui n'ont aucune chance d'aboutir si elles ne rencontrent pas d'abord un assez large soutien (et un rejet suffisamment modéré par minorité agissante mais suffisament petite pour ne pas faire échouer la mise en place des solutions).

Les réseaux sociaux pourraient être une aide, mais ils risquent tout autant d'être un handicap en raison de leur tendance à buzzifier les informations les moins pertinentes ainsi que les indignations et les théories du complot. Il me semble qu'on y nage souvent en plein wokisme.

(1) On a parfois tendance à oublier qu'il n'y a pas qu'une seule race humaine actuellement en vie (à quelques traces de pas un peu bizarre près).

(2) En effet, des coupables sont souvent désignés (en partie à juste titre, mais aussi en partie à tort ou de façon exagérée). Cette stigmatisation des coupables présumés flatte notre égo en nous donnant le beau rôle, celui de "gentilles victimes de méchants coupables". Si le jugement ainsi porté sur les coupables est faux ou (plus souvent) seulement exagéré, il tend à masquer notre part personnelle de responsablité. Une telle erreur de diagostic complique la résolution de nos problèmes en masquant une partie importante de leurs causes.

En fait, souvent, nous défendons et nous voulons presque les mêmes choses indépendemment de notre appartenence catégorielle, mais pas pour les même groupes. Nous le faisons, souvent aussi, avec une apparente recherche d'équité et de bien commun...
...et souvent cette présentation est faite avec sincérité, c'est à dire en étant convaincu que c'est bien là le coeur de notre motivation.

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#149

Message par Igor » 03 oct. 2021, 14:45

Dash a écrit : 03 oct. 2021, 12:32 l'apologie du « ressenti personnel subjectif », qui serait à privilégier à ce qui est objectif.
On semble reprocher cela aux wokes, et je ne sais pas si c'est vrai. Ceci dit, tout le monde peut faire ça (être subjectif), c'est assez universel. C'est comme les préjugés, et s'il faut privilégier cela au lieu de ce qui est objectif et équitable, il me semble que c'est un mauvais départ (ça désert leur cause).

Je donne un exemple pour mieux illustrer, le profilage. Je doute que les wokes voudraient faire l'apologie du ressenti personnel subjectif quand vient le temps de suspecter (ou pas) quelqu'un pour les vols à l'étalage dans les commerces, on vise à une plus grande objectivité que ça j'imagine (même si le concept de contradiction est juste une construction culturelle).

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ABC
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Re: Analyser la mouvance Woke

#150

Message par ABC » 03 oct. 2021, 15:31

Dash a écrit : 03 oct. 2021, 02:50Dans toute l'histoire de l'humanité, avant les 50 dernières années, la « dureté de la vie » faisait que tous étaient de toute façon confrontés à la contrainte et l'adversité, d'une façon ou d'une autre. ... Par exemple (CPE avec clientèle aisé : parents cadres, avocats, notaires, médecins, etc.) :

- l'enfant arrive — en plein moi de juillet — au CPE avec des bottes d'hiver dans les pieds. « Euh, pourquoi Magalie à des bottes d'hiver dans les pieds? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : « Ben c'est ce qu'elle avait envie de mettre ce matin ». :shock:

Bref, « enfants rois/parents valets »! :| :yeux:

C'est pourquoi, de mon point de vue, l'origine du problème, ce n'est pas tant les idées absurdes de quelques sociologues américains (des idées farfelues, il y en a tjrs eu et elles ne trouvent pas toutes preneur et/ou ne se généralisent pas toutes pour autant), ce sont surtout les parents et donc les « dynamiques familiales » qui ne comportent plus suffisamment d'expériences formatrices de contraintes et d'adversités qui sont à « l'origine problème »!

Quelques idées absurdes ont juste « trouvé preneurs » de la part de « candidats carencés » du fait qu'elles étaient plutôt bien adaptées pour servir de justification à leur carence. Ajouté à la pression sociale que génère les réseaux sociaux puisqu'étant le moyen de communication des jeunes (et de tous maintenant) qui s'en sert pour « dénoncer » ce qui leur provoque contrainte et adversité, pour la toute première fois, lorsqu'ils fréquentent l'université et/ou occupent un emploi pour la première fois (cf les stagiaires qui dénoncent la « fermeté » de certains plus vieux dans la boîte), ben ça crée au final le « phénomène global » sous l'angle dont moi je le traite et qui dépasse, à mon avis, la conception « restreinte » que certains s'en font, comme étant juste un « mouvement d'étudiants~sociologues Américains aux "idées bien-pensantes" radicales ». C'est bcp plus large et profond que cela Àma.
D'accord avec cette analyse. Je crains qu'il ne s'agisse d'un problème majeur. A-t-il une ou des solutions ? Et si oui la ou lesquelles ? Et
  • quelles solutions proproser
  • à ce qui, en plus, pourrait au contraire être perçu par certains comme une évolution socialement bénéfique de l'esprit critique
  • comment échanger sur ces points en limitant le risque d'un dérapage polémique, bref pour maintenir une discussion utile,
sur ce type de sujet susceptible de donner lieu à des positionnements idéologiques antagonistes.

A noter toutefois que ce n'est pas un vrai souci pour et avec des personnes dotées :
  • d'une aptitude à l'écoute de points de vue opposés sur des sujets leur tenant à coeur,
  • sans perdre trop rapidement cette capacité d'écoute et l'aptitude à nuancer (sans démagogie toutefois) les réponses apportées,
  • donc dotées, en plus, de patience.

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