Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57
J'ai de mon mieux résumé le résumé ...
Excellent résumé de ta part et très bonne analyse de la part des auteurs concernés!
De mon point de vue, sauf le dernier point concernant la «
jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale », les autres points doivent surtout s'appliquer pour un « noyau dur », c'est-à-dire pour quelques individus (
dont certains sociologues et étudiants militants) à l'origine du mouvement aux US. Mais, de fils en aiguille, depuis, je suis d'avis que la majorité des points analysés ont été récupérés de façon « non conscientisée » par tous ceux, aujourd'huis, tombant dans divers travers, chacun selon leur intérêt et histoire personnelle en rapport avec la « pression sociale » (
exacerbée via les réseaux sociaux) qui s'exerce en diverses circonstances. C'est en ce sens que je dis que je trouve que ça n'a pas nécessairement à être traité comme un « mouvement traditionnel avec militants » dans tous les cas.
P. Ex., l'on pourrait faire un parallèle avec certaines idées « new-age », au départ récupérées de certaines philosophies orientales, mais qui se sont aujourd'hui rependu dans la population et qui sont « exploitées » par un peu tous ceux « sensibles à ces idées » sans pour autant qu'ils ne soient au fait de l'origine et/ou « pratiquants~militants » pour les philosophies orientales concernées.
Le point que je trouve le plus intéressant (
et qui pour moi est celui sur lequel l'on devrait s'attarder bcp plus) est donc pour moi le dernier, concernant la «
jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale » parce qu'à mon avis, c'est le facteur
le plus déterminant formant le socle de ce qui permet la « viabilité » de tous les autres points analysés. C'est ce qui explique mon point de vue sur le sujet, ce qui explique pourquoi je l'aborde dans un cadre bcp plus large puisque pour moi c'est intimement lié avec l'éducation déficiente des enfants (
pas au sens académique, mais au sens de la relation « enfants/parents ») depuis quelques décennies. Pour moi, la réelle source ou origine de la problématique est celle-là :
L'absence de la transmission « d'outils psychologiques » face à la contrainte et à l'adversité; produite par des parents ayant peur de ne pas être aimés de leurs enfants. Le Wokisme n'étant qu'une manifestation de cette « carence ».
Dans toute l'histoire de l'humanité, avant les 50 dernières années, la « dureté de la vie » faisait que tous étaient de toute façon confrontés à la contrainte et l'adversité, d'une façon ou d'une autre. Ça a toujours été vrai pour les moins nantis, mais même pour les privilégiés, la discipline et l'autorité étaient souvent très (
et parfois même trop) présentes « à la maison ». Conséquemment, tous, moins nantis et privilégiés, subissaient une forme ou une autre de diverses expérimentations de contraintes et d'adversités.
De nos jours, dans les sociétés occidentales du moins, les moins nantis sont naturellement encore confrontés à certaines contraintes, mais essentiellement de nature « matériel » (
$$$), sauf, qu'à la maison (
sauf exception de familles vraiment « dysfonctionnelles », où il y a violence, abus, etc.), la plupart (
majorité) des enfants, peu importe leur classe sociale, expérimentent bcp moins d'expériences de contraintes et d'adversités... ...de
la part de leurs parents. Et c'est pareil à l'école où les profs ne font plus figure d’autorités parce que les parents défendent tjrs leurs enfants dès qu'il y a conflit~contrainte.
C'est pourquoi, fort probablement, que si l'on ajoute le fait que les « privilégiés » de certaines classes sociales ne subissent, en plus, pas ou très peu de contraintes de nature matérielle (
$$$), se retrouve donc encore plus susceptible d'être « moins outillé », car la carence étant alors présente et effective sur « tous les axes ». D'où pourquoi ce sont les plus « aptes » à récupérer certaines idées pour « rationaliser » et ainsi « justifier » leur « carence ».
Je l'ai évoqué précédemment, mais j'ai quelques personnes dans mon entourage qui bosse en CPE (
centre de la petite enfance) et les histoires qu'ils me racontent sont des plus à propos. Par exemple (
CPE avec clientèle aisé : parents cadres, avocats, notaires, médecins, etc.) :
- l'enfant arrive — en plein moi de juillet — au CPE avec des bottes d'hiver dans les pieds. «
Euh, pourquoi Magalie à des bottes d'hiver dans les pieds? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : «
Ben c'est ce qu'elle avait envie de mettre ce matin ».
- le parent arrive avec son enfant avec une heure de retard. «
Le réveil a été difficile ce matin? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : «
Non, mais Simon avait envie de crêpes ce matin, donc j'ai dû lui préparer des crêpes »
- le parent arrive en retard, les yeux cernés. «
Nuit difficile? » que demande l'éducatrice au parent. Réponse du parent : «
Jean-Nicolas [5ans]
voulait dormir avec moi dans mon lit et s'est endormi tard, car il jouait avec sa tablette. Je sais, j'aurais dû la lui retirer, mais je ne veux pas lui ajouter un facteur de stress supplémentaire en le grondant. »
J'arrête ici, car je pourrais en partager plusieurs autres. Il m'est naturellement venu à l'esprit de poser des questions sur le ratio et la fréquence de ces types « d'événements ». «
Ce sont des exceptions? Des « anecdotes » ponctuelles? Tu serais capable, si tu devais répondre à un sondage, d'évaluer la fréquence de ce type d'événements et leur répartition, sur le nombre de parents/enfants touché? », que j'ai demandé.
L'on ma répondu, sans aucune hésitation, que c'était 8/10 et que cela arrivait à toute les semaines, presque chaque jour. J'ai dit, «
ha oui, à ce point! » et j'ai ajouté «
Ça se produit depuis quand, environ? Tu as remarqué un changement à partir de quand? Ça progresse, c'est stable ou ça régresse? »
Réponse «
depuis le début des années 2000, mais c'est de pis en pis »
Ce n'est peut-être pas « scientifique » comme « sondage», mais tout ceci m'a été corroboré par au moins 3 personnes bossant en CPE en plus d'une institutrice au secondaire qui a, elle aussi, des histoires équivalentes et qui fait à peu près le même constât général! Et ça, c'est sans compter que j'ai eu un fils, ai des neveux et nièces, suis témoin de ce qui se passe avec les enfants d'amis et de collègues et qui cadrent parfaitement avec « la tendance ».
P. Ex., une femme monoparentale qui « doit » sortir de chez elle quelques heures parfois parce que sa fille de 17 ans la « fout à la porte » afin de pouvoir baiser avec son petit ami. Et puisque la maman ne veut tellement pas stresser sa fille, ben elle s'exécute!

(
et ce n'est pas une façon de parler où la mère serait complice avec sa fille, non, elle se fait vraiment invectiver, « ordonner de "dégager" »)
Bref, « enfants rois/parents valets »!
C'est pourquoi, de mon point de vue, l'origine du problème, ce n'est pas tant les idées absurdes de quelques sociologues américains (
des idées farfelues, il y en a tjrs eux et elles ne trouvent pas toutes preneur et/ou ne se généralisent pas toutes pour autant), ce sont surtout les parents et donc les « dynamiques familiales » qui ne comportent plus suffisamment d'expériences formatrice de contraintes et d'adversités qui sont à « l'origine problème »!
Quelques idées absurdes ont juste « trouvé preneurs » de la part de « candidats carencés » du fait qu'elles étaient plutôt
bien adaptées pour servir de justification à leur carence. Ajouté à la pression sociale que génère les réseaux sociaux puisqu'étant le moyen de communication des jeunes (
et de tous maintenant) qui s'en sert pour « dénoncer » ce qui leur provoque contrainte et adversité, pour la toute première fois, lorsqu'ils fréquentent l'université et/ou occupent un emploi pour la première fois (
cf les stagiaires qui dénoncent la « fermeté » de certains plus vieux dans la boîte), ben ça créer au final le « phénomène global » sous l'angle dont moi je le traite et qui dépasse, à mon avis, la conception « restreinte » que certains s'en font, comme étant juste un « mouvement d'étudiants~sociologues Américains aux "idées bien-pensantes" radicales ». C'est bcp plus large et profond que cela Àma.