Oui. Il faut un immense effort de pédagogie, à l'échelle de la planète, pour convaincre une part majoritaire de la population et de ses dirigeants au niveau mondial. Ce qui est loin d'être évident: en Europe, le citoyen moyen se satisfait très bien du système social dont il bénéficie et souhaite plutôt l'améliorer, ce qui peut se comprendre, l'american way of life est toujours cher aux démocrates comme aux républicains étatsuniens, la Chine s'accroche bec et ongles à sa croissance, et que répondre à l'Inde ou à l'Afrique qui souhaiteraient accéder à plus de confort et de sécurité?ABC a écrit : 26 oct. 2021, 19:25 Jancovici dit des choses justes, basées sur des faits et les dit bien, mais comment faire pour l'aider à se faire entendre ?
Comment, par ailleurs, limiter les risques de déstabilisation sociale induits par une diffusion d'informations, certes justes, mais susceptibles de provoquer des réactions sociales violentes nous conduisant droit dans le mur ?
Un point important me semble être de porter les travaux de Jancovici (et du petit nombre d'associations pouvant être considérées comme sérieuses oeuvrant dans le même sens) à la connaissance de publics avertis et actifs ayant l'habitude de réfléchir et de se méfier de toutes les formes de simplifications et généralisations abusives. Cette première étape une fois franchie, comment poursuivre ?
Jancovici souligne à quel point les décideurs qu'il rencontre pour faire avancer ses idées, que ce soient des industriels ou des politiques, sont très loin d'avoir la culture scientifiques pour comprendre les enjeux en cause, et peu enclins à abandonner la vision court-termiste qui leur sert si bien professionnellement. Pas de "révolution culturelle" pour eux ...
On peut également penser que les intérêts égoïstes seront de puissants freins à une mise en route de solutions efficaces. Quand des entreprises envoient des milliardaires en orbite, même si on peut penser que ce n'est encore que symbolique en termes de pollution et de gaspillage de ressources,
ça n'en reste pas moins un beau bras d'honneur au reste de la population moins privilégiée, et de son avenir.
Personnellement, je crains assez un scénario catastrophe: que nous ne commencions à engager des moyens conséquents qu'une fois au pied du mur, avec un travail énorme à fournir dû au retard pris, dans des situations économiques, sociales et politiques désastreuses...Quelle est la solution ?
Je me considère comme chanceux jusqu'à présent. Je suis né et j'ai vécu sans connaître de guerre à titre personnel ( ce qui est une expérience assez rare dans l'histoire de l'humanité), dans un pays considéré comme riche, en faisant partie de la classe moyenne de ce pays.
J'apprécierais assez que mes contemporains considèrent comme moi que le pire peut arriver, qu'ils fassent en sorte que leur vote implique que les représentants de l'élite censée diriger nos pays aient les épaule pour comprendre la situation et y faire face.
A part ça, je suis bien plus pessimiste que Jancovici: je ne pense pas que l'humanité ait une intelligence collective suffisante pour ne pas aller droit dans le mur.
Une population nombreuse est encore de nos jours considérée comme une source de puissance. Il suffit de voir comment la France s'enorgueillit de dépasser les 65 millions, ce qui est pourtant assez ridicule quand il faut se comparer à certains.Enfin, ne devrait-on pas s'orienter vers une réduction des naissances et, si cela était jugé acceptable (voir incontournable comme le signale Jean François) trouver des modes d'incitation appropiés allant dans ce sens ?
Tout ça pour dire que Chine, Inde, et de nombreux états africains ne feront rien pour réduire le nombre de naissances.
Jancovici, avec son humour plutôt abrasif, rappelle parfois que si on ne sait pas limiter la population, cela crée des situations telles que guerres, famines et pandémies qui peuvent très bien faire le travail...

Mais oui, à moins de un milliard d'humains, les choses serraient moins urgentes et compliquées. C'est dire si c'est mal parti.