Bonjour Guillaume,
Guillaume Vivicorsi a écrit : 31 janv. 2022, 23:13Je pense que je ne me suis jamais pris une aussi grosse claque dans la gueule de toute ma vie ! Je ne savais pas que la science avait autant évoluée et à quel point les fondements avaient été pensés et précisés
Il faut dire que vos références sur la science semblaient surtout dater d'avant Newton.
On va du particulier au général mais, contrairement à nous, le général va en se simplifiant
Pour dire les choses autrement: le croyant fervent est enferré dans une pétition de principe dont le fondement parait (mais n'est pas) justifié rationnellement. Vous acceptez l'idée de dieu et l'existence Jésus mais ne l'évaluez pas vraiment. Cette idée sert à construire une vision du monde qui ne peut se passer d'elle (l'idée). Vision qui est fondamentalement illogique et conduit souvent à des position "irréfutables" (car invérifiables). Par exemple, prétendre qu'il est possible d'étudier les desseins de dieu (théologie) tout en admettant que les voies de dieu sont impénétrables. Pile dieu existe, face dieu existe aussi.
C'est ce problème que vous soulevez en disant:
"Déjà, Dieu est un sujet pluridisciplinaire, on peut l'évoquer en histoire (étude historique de la Bible par exemple), en psychologie (Pourquoi croit-on ?), en philosophie, en théologie, en physique (Big Bang), en biologie (Evolution)..."
À mon avis, aucune de ses disciplines n'étudie dieu. Aucune. Au mieux, certaines étudient l'humain croyant ou incorporent une vision traditionnelle de dieu à leurs interprétations. Mais elle ne permettent aucune découverte sur dieu.
Même lorsque des théologiens se sont emparés de Bayes, c'est pour dire que Dieu existe à 97% ce qui prouve qu'ils ont parfaitement compris la probabilité !
On trouve les détails des calculs quelque part? Parce que ça semble un chiffre sorti de nulle part et qui ne sert qu'à rassurer les théologiens: quand on fantasme, tout est valable.
Dans la réalité observable, la probabilité d'une intervention divine est de l'ordre de 0%. C'est seulement si on croit a priori en dieu qu'on essaie de rationaliser des événements comme si il y avait pris part: un avion s'écrase, 499 morts et 2 survivants... c'est un miracle, dieu a sauvé deux personnes! Les familles des 499 victimes sont
priées de respecter cette interprétation et de se dire que leurs proches devaient avoir fait quelque chose qui a déplu à dieu... à moins que, au contraire, dieu ait voulu les récompenser en leur offrant le Paradis? Qui sait? Personne! Chacun fantasme ce qu'il veut et compte sur la tradition qui donne de la "respectabilité" sociale aux interprétations religieuses alors qu'elles tiennent du fantasme.
deuxièmement les croyants doivent sûrement vous invitez à lire du St Augustin, du St Thomas d'Aquin (même moi je l'ai fait), à entrer dans leur univers
Je vous ai déjà référé à ça:
réponse du courtisan. Il faut effectivement "entrer dans leur univers" au point de se perdre dans un cadre sans véritable structure pour penser qu'ils ont raison. Sauf que c'est tacitement admettre qu'en plus de mille ans, la théologie n'a rien développé: La probabilité de l'existence de dieu est peut-être de 97% (selon certains), les connaissances
vérifiées sur dieu demeurent toujours aussi nulles.
Ça n'est pas tellement de "nous lire", l'important. Mais de considérer que rester coincé dans une mentalité moyenâgeuse (au mieux) ne dénote pas d'un progrès notable. Ce que la science a très bien montré (parce que ses axiomes ne tiennent pas du fantasme) c'est que tenir compte des faits plutôt que de vouloir plaquer une "solution" sur ces derniers permet de trouver des explications. Quand on s'imagine avoir l'explication dès le départ (i.e.,
dieu existe, trouvons comment le montrer), on ne peut
découvrir que des illusions.
Une des forces de la science est d'admettre l'erreur. En admettant l'erreur, elle permet la correction de celle-ci. Lorsqu'on s'imagine que des préjugés sont forcément vrais, on ne peut jamais les corriger. Et on est parfois conduit à s'imaginer des faussetés (ex., les créationnistes qui nient la réalité de l'évolution parce que cela ne convient pas à leur préjugés religieux).
Ici la zététique a une limite dans son dialogue avec les croyants
Pas seulement les croyants en dieu. C'est vrai de toute personne qui ne base pas une vision du monde sur une réflexion rationnelle. C'est ce que dit la citation anglophone "
You Cannot Reason People Out of Something They Were Not Reasoned Into". Le problème de la théologie est qu'elle a construit un solide édifice rhétorique qui masque la fragilité (logique) de ses fondements. Le problème de la pétition de principe est nié, rarement envisagé.
Une pétition de principe et le raisonnement circulaire qui en découle sont des sophismes. C'est pourquoi, lorsqu'un chrétien s'imagine avoir des raisons, on peut douter qu'elles soient aussi logiques qu'il le pense. (Je reprends votre: "A chaque fois que vous attaquerez une proposition de foi (ex : Dieu guérit), le chrétien vous répondra qu'il a des raisons de croire.")
Quelque soit sa définition, s'il n'est qu'une cause de probabilité 0,000000000000000...1%, la question est pliée. La question "Qu'est ce qu'une cause ?" ou "En quoi Dieu n'est pas une surdétermination causale" a été bien plus éclairante pour moi que "Qu'est ce que Dieu ?"
Tout indique que dieu est une construction sociale, pas un phénomène naturel. Dieu, c'est un peu comme l'argent (i.e., l'euro, le dollar, etc.): une convention sociale. Mais dieu a encore moins d'utilité concrète que l'argent

Et comme rien ne prouve l'existence de dieu, cela n'est même pas une véritable explication aux phénomènes naturels.
Le chrétien a une tendance, me semble-t-il, à faire comme le directeur simplement parce que nous recevons des enseignements de théologie fondamentale qui ne justifient que cette confiance a priori
Il existe des moyens indépendants de la mère et du directeur de vérifier, autant que possible, si l'enseignement est correctement donné. Il n'existe toujours actuellement aucun moyen de vérifier les fondements du christianisme: dieu existe, Adam et Ève ont péché, Jésus est le sauveur... La confiance du chrétien repose sur la foi (i.e., elle est détachée de la réalité observable).
La foi en une créature (Jésus) qui a prétendu être "né" pour enlever le pêché du monde... ce qui a n'a absolument rien donné de concret* pendant les plus de mille ans après sa prétendue vie. On s'est même étripé
fraternellement en son nom (guerres catholiques-protestants) sans qu'elle intervienne. Pas fort pour une divinité présentée comme toute de bonté. Mais, évidemment, le chrétien aura sa petite rationalisation pour "expliquer" que l'incohérence est seulement une apparence
Jean-François
* C'est pratique les "péchés" allégoriques: il ne sont pas égratignés par le concret à force d'être amorphes et changeants selon les besoins rhétoriques (en plus d'être glissants comme des savonnettes

).