Tout le monde parle de ça au Québec. C'est le nouveau grand scandale.
Les partisans de la «discrimination positive» et des programmes EDI soutiennent que si certains groupes sont sous-représentés dans les postes universitaires, c'est
sûrement parce qu'ils sont victimes de discrimination et qu'il n'y a pas d'autre façon efficace de rétablir l'équilibre entre les groupes favorisés et les groupes victimes de discrimination. Curieusement, les partisans balaient du revers de la main l'idée que cette pratique entraîne une baisse de la qualité des équipes de recherche.
C'est pourtant illogique, totalement illogique ! Un sceptique devrait comprendre ça sans qu'on lui explique. Si on donne préséance à un critère autre que la compétence, le résultat à moyen terme est une baisse générale de la compétence. Dans n'importe quel milieu c'est vrai. Au hockey, les choix au repêchage sont faits en fonction de la compétence des joueurs recrus. Une équipe qui choisirait ses recrues sur d'autres critères se calerait définitivement dans la cave du classement. Fini! Boom-boom! Rêve plus à la coupe Stanley. Même mon neveu de 12 ans comprend ça. Au judo, pour te donner tes "dan", ils ne regardent pas ta couleur de peau, ton appartenance religieuse, ou tes préférences sexuelles. Tu dois gagner des points au combat dans en compétitions officielles de la fédération. En musique, les juges écoutent ta performance musicale en aveugle. Propose à un maestro de sélectionner ses musiciens en fonction de critères raciaux d'abord et de qualité de musiciens ensuite en prétendant que ça ne va pas baisser le niveau de son orchestre symphonique et il va te rire dans la face.
Dans le milieu universitaire, tout le monde sait ça, même si la plupart se ferment la gueule pour se préserver des foudres des idéologues fanatiques (foudres comme celles que j'ai encaissées récemment sur ce forum). Ce que j'entends, moi, c'est qu'il y a une baisse des critères. J'entends aussi des commentaires dévalorisants sur les personnes qui ont obtenu des postes autrement qu'au mérite.
Facal, qui est lui-même prof à l'université entend les mêmes choses que moi:
Universités: les nouvelles usines de l'injustice
La vérité, que tout le monde sait dans le milieu sans le dire ouvertement, est qu’il n’y a pas assez de candidats qualifiés des catégories que l’on veut prioriser, sauf pour les femmes, pour atteindre vite les cibles, d’ailleurs fixées très arbitrairement.
On baisse donc les critères d’embauche.
Si un candidat autochtone n’a pas les qualifications de base, comme un doctorat, on le désignera «gardien des savoirs autochtones», et voilà: il est devenu qualifié. Je parle ici de cas concrets que je ne nommerai pas.
Je connais un administrateur de la haute direction d'une université québécoise. Il est favorable au EDI. Au dernier souper avec lui, il m'a presque convaincu. En tout cas, au niveau administratif, il constate que les immigrants qu'ils embauchent à des postes subalternes de bureau (commis, ajointe administrative, appariteurs, etc.) sont académiquement surqualifiés pour ces postes. Par exemple, occuper un emploi de commis de bureau qui demande des études secondaires alors qu'on a un diplôme universitaire de second cycle (une Maitrise). Il en conclut que ces personnes ne sont pas parvenues à obtenir des postes plus importants à cause de leur appartenance ethnique. C'est bien possible (1). Par contre, pour les poste de recherches et d'enseignement, il n'a pas le culot de prétendre que la discrimination positive est sans effet sur la qualité des candidatures. Du bout des lèvres, il admet qu'il y a «
un certain sacrifice à faire» pour atteindre les objectifs EDI.
1- Rassurez-vous l'université où il travail leur donne la préférence pour des postes plus importants lorsqu'ils s'ouvrent
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell