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Message
par Dominique18 » 26 juin 2022, 09:36
J'ai commencé à lire le livre.
C'est une enquête brillante, en profondeur, foisonnante, qui permet de comprendre pourquoi des bouquins comme "Dieu, la science, les preuves" continueront à sortir et à agir comme des miroirs aux alouettes auprès des crédules et des naïfs. Les auteurs ne sont pas neutres et bénéficient en arrière-plan d'une armada puissante. En ce qui concerne l'église catholique, et ce, quels que soient les théologiens modernistes éclairés, la recherche permanente du concordisme est omni-présente dans les discours. L'église, socialement, et sociétalement, admet du bout des lèvres, les avancées scientifiques, mais réussit le tour de force de toujours tirer les ficelles en coulisses à grands renforts de rhétorique.
Le livre est sorti en 2013, il n'est donc pas question du pape François, mais de ses deux prédécesseurs, qui, au cours de leurs interventions , montrent les limites du progressisme du Vatican, en la matière.
Pour l'évolution et les thèses de Darwin, l'église ne peut reconnaître sa défaite face aux faits, scientifiques.
Extrait...
A l'approche de l'année Darwin (2009) l'Académie pontificale des sciences a organisé une session plénière du 31 octobre au 4 novembre 2008, intitulée "Compréhension scientifique sur l'évolution de l'univers et de la vie".
Le discours du pape, Benoît XVI, ne laisse planer aucun doute quant à la position de l'église.
"... La distinction entre un simple être vivant et un être spirituel qui est capax dei indique l'existence d'une âme sélective d'un sujet transcendant libre. En effet, le magistère de l'église a constamment affirmé que chaque âme spirituelle est immédiatement créée par dieu -elle n'est pas produite par ses parents- et elle est immortelle.
Cela indique le caractère distinctif de l'anthropologie, et invite à l'exploration de celle-ci par la pensée moderne ".
"Ainsi, soucieux de conserver à l'être humain une place spécifique dans la Création, le pape veut redéfinir l'anthropologie, lui imposer l'idée de l'âme créée par dieu et donc l'exclure du champ scientifique."
Pages 166 et 167.
Les termes de ce discours sont une reprise de ce qu'avait déjà déclaré Pie XII en 1950, dans son encyclique "Hamani generis" : "...si le corps humain tient son origine de la matière vivante qui lui préexiste, l'âme spirituelle est immédiatement créée par dieu..." (page 164 et 165).
Une autre perle, toujours d'actualité:
"...Les théories de l'évolution qui, en fonction des philosophies qui les inspirent, considèrent l'esprit comme émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple épiphénomène de cette matière, sont incompatibles avec la vérité de l'être humain. Elles sont d'ailleurs incapables de fonder la dignité de la personne..." (page 164).
Ce sont les dernières pages que j'ai lues, qui font écho au contenu du fil "Dieu, la science...".
Les églises ne luttent pas contre le créationnisme, puisque c'est l'un des moteurs justifiant leur existence. Elles ont compris que monter au créneau frontalement n'était plus une bonne option, et qu'il valait mieux avancer ses pions tout en subtilité, en gagnant des espaces de représentativité. Il suffit d'agir dans l'ombre et d'emprunter des souterrains.