Un terrain d'étude, qui pourrait correspondre à un certain nombre de points exposés, dans cette discussion, concernant les relations humaines, la hiérarchisation des rôles,...: l'Afghanistan.
Il faut appréhender ce pays comme une juxtaposition de communautés fonctionnant, hors des villes, comme des trib6ou des clans, qui peuvent s'opposer les uns aux autres, y compris à l'intérieur d'une même ethnie, et ce depuis des siècles.
Une partie de la population, dont les femmes, a pu bénéficier, un temps, du "regard occidental", ce qui a contribué à soulever la chape de plomb imposée par le régime taliban: droit et protection des personnes, accès à la santé,
à l'éducation, à des postes à responsabilité,...sous le double contrôles des autorités en place, afghanes et des collaborateurs occidentaux.
Les femmes et les enfants, principalement les filles, ont pu accéder, un temps, à un statut de personnes, et non plus de "choses" ou de "marchandises ", ceci étant trivialement exprimé pour illustrer la froide réalité, tout en pouvant échapper aux exactions commises à leur encontre.
Le retour fracassant des talibans a mis fin à cette ouverture. Je doute que les personnes qui ont bénéficié de cette ouverture regrettent et renient cette tentative de modernisation de la société (par modernisation il faut entendre respect fondamental des valeurs humaines), et se montrent d'un enthousiasme affirmé pour le retour à un fonctionnement sociétal archaïque de type patriarcal sans concessions.
Inso a écrit :
Je reste, par ma question, sur des points humains que je pensais assez basiques et connus de tous, indépendamment du contexte tel que bien explicité dans ma question : la victime d'une maltraitance ne souffre-t-elle pas si cette maltraitance fait partie de la tradition ?
Par là je j'affirme que la victime souffre, même si ces maltraitances font partie des traditions du peuple concerné
Dans certains groupes afghans, talibans, les jeunes garçons, les adolescents, bénéficient, å leur insu, d'un statut particulier. Ils sont appelés à devenir des hommes.
Les filles, de leur côté, doivent obéir à des règles sociétales strictes. Elles sont un bien précieux, et à ce titre, jouissent d'une protection de la part des autres membres du clan tout en étant rigoureusement soumises, selon les canons en usage. Hors de question pour les hommes de porter un regard sur les filles, de convoiter une femme autre que la sienne, dans le cas où ces individus sont mariés.
Le châtiment encouru serait exemplaire.
Revenons à nos adolescents...
Certains sont choisis, "élus" en quelque sorte. Le critère de choix repose sur leur apparence corporelle, les traits du visage. Ils sont travestis en filles et doivent ensuite exécuter différentes prestations à base de danses, langoureuses, pour divertir des assemblées masculines, strictement interdites aux femmes. Ces réjouissances sont codifiées.
Le chef de clan, ou ses invités *, selon un "protocole" précis, suivant un degré relationnel dans le cas des invités, peuvent, par la suite, obtenir plus, dans un cadre plus intime, de la part des adolescents travestis.
Le "repos" des guerriers, version talibane.
Sources :
- DOA "Pukhtu" (un roman remarquable, très documenté)
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https://www.liberation.fr/planete/2013/ ... es_879555/
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https://www.nouvelobs.com/societe/20160 ... olice.html
* dans certaines tribus amérindiennes, les femmes, ou des jeunes filles, peuvent être "prêtées" aux invités ou aux hôtes de marque
Quant à ce qui suit...
Dolie vous a très justement fait remarquer que votre pensée était fortement dichotomique, alors que la sienne est spectrale.
...Mais ce dont elle ne s'est pas encore rendue compte, c'est que votre mental absolument passionnant à examiner est en plus basé sur l'exécution forcée du jugement. Autrement dit votre jugement est automatiquement et obligatoirement "décisif" (l'antonyme de "suspensif").
Il vous est impossible de mettre simplement de côté, de suspendre, un jugement que vous avez décrété à propos d'un évènement sociologique donné...
Et c'est dramatique pour vous. Parce que ça vous empêche absolument de considérer la sphère des sciences humaines avec le niveau de détachement nécessaire à l'analyse de tout un tas de situations et d'évènements sociologiques, passés, actuels ou futurs.
Ce pourrait être pertinent, si le salmigondis idéologique délirantqui déborde ne l'entachait pas.
Pour le regard "occidental", forcément condamnable

, encore aurait-il être suffisamment compétent en la matière pour en définir la profondeur...