Camille75 a écrit : 21 janv. 2024, 19:30
ad 1. Vous ne faites toujours état d'aucune
observation que contredirait MEGA, même quand vous parlez, de façon trop vague pour qu'il soit possible de se référer à aucune observation, des
ondes gravitationnelles ou de
différence de déviation ou encore de
structure continue déformable
Lorsque l'on calcule l'accélération a d'une particule de masse m dans un champ de gravitation provoqué par une masse M située à une distance d de la particule, on trouve :
a
N=F/m=(MmG/d²)/m=MG/d² (selon la loi de Newton)
a
MEGA=F/m=(MmG/(d-r)²)/m=MC/(r(d-r)²) (selon la théorie MEGA. Pour retrouver des valeurs compatibles avec la loi de Newton quand d>>r, il faut que C/r = G, donc on a a=MG/(d-r)²).
Ainsi, dans les deux cas, l'accélération subie par une particule est indépendante de sa masse. On peut donc calculer la déviation d'une particule possédant une masse très faible devant son énergie cinétique (lumière, mais cela marcherait aussi avec une particule massive possédant une vitesse comparable). On se trouve dans le cas où d>>r, donc votre théorie s'écarte de celle de Newton d'un facteur égal à
(a
N-a
MEGA)/a
N=(r2MG/d
3 + o(r))/(MG/d²) = 2r/d + o(r)
(utilisation des développements limités), ce qui est extrêmement faible lorsque, par exemple, la masse M est une étoile et la masse m une particule élémentaire frôlant sa surface. Le calcul selon MEGA de la déviation d'une particule massive très rapide (ou de la lumière) dans ce cadre collerait selon à peu près cet ordre de précision avec celui dicté par les lois de Newton. Or, ce qui est observé, c'est une déviation certes présente, mais dont la valeur est
doublée par rapport aux prédictions newtoniennes (donc aux vôtres, à peu de choses près) !
Source
Concernant les ondes gravitationnelles, votre théorie les prédit également (dans le sens où un mouvement de masse provoque une variation de la vitesse de transfert limitée par la vitesse maximale autorisée, ce qui conduit à un délai proportionnel à la distance dans la propagation de la force médiée par ladite variation - une onde, au moins lorsque le mouvement de la masse est sinusoïdal). Or, cette onde (d'après ma compréhension de votre théorie) ne possède pas les propriétés de celle observée (les variations de la distance entre 2 points conduisant à des
interférences lumineuses), vu que l'espace a pour vous un caractère indéformable. (Ou en tous cas, le contraire n'est pas explicitement précisé).
Enfin, lorsque vous dites que votre théorie se situe "en amont" de la RG (et de la MQ, mais restons concentré sur la RG), cela implique a minima qu'elle doive être compatible avec elle. A moins que je me sois mépris quant au sens que vous donnez à cette expression, je m'attends à ce que MEGA puisse fournir un cadre d'où émergent naturellement les propriétés
prédites et confirmées (accélération des horloges GPS dans l'espace par rapport à la Terre, lentille gravitationnelle, existence des trous noirs...) par elle. Donc, pour que je (et la communauté) puisse donner du crédit à votre modèle, il faut soit que vous remplaciez la RG
(oui, je sais que ce n'est pas votre intention, mais je mentionne cette possibilité comme simple issue logiquement possible !), soit que vous l'unifiiez à MEGA, vu que vous décrivez
le même phénomène (la gravitation) sans avoir l'intention de la remettre en cause ! Car on ne peut pas en même temps prétendre à cet "amont" ET juste "surimposer" des propriétés en multipliant les cadres théoriques jusqu'à avoir prédit (individuellement) avec chaque cadre quelques observations, sans s'atteler à justifier cet "amont"... (je ne dis pas que c'est ce que vous faites, même si c'est l'impression que j'ai pu avoir, mais vous ne faites pas non plus l'inverse,
ipso ergo unifier RG, MQ et MEGA). La difficulté, lorsque l'on dispose de plusieurs cadres distincts
non explicitement reliés (MEGA et RG par exemple), étant de savoir lequel utiliser pour faire des prédictions lorsque l'on n'a pas de garanties
a priori qu'elles concordent... (C'est bien là le problème actuel qui motive
la recherche d'une théorie unifiée de la RG et de la MQ. Le point fort de cette dissension étant cependant que les domaines de validité de chacune sont très clairs et ne se recoupent pas, sauf dans un très petit nombre de situations qu'il est difficile d'explorer par l'expérience).
ad 2. Êtes-vous sûr d'avoir bien réfléchi avant d'affirmer cela ? Et savez-vous que la réflexion requiert du temps et des efforts, que le rythme des propos de comptoir permet difficilement ?... [C'est bien le rythme, et non la nature, des propos qui est visé ici]
Il m'a fallu du temps et des efforts pour faire un sort à des objections telles que celle-là, qui me sont bien sûr venues à l'esprit.
Convenez qu'il serait eût été plus simple d'exposer ici même la réfutation de l'objection que j'ai proposée dans mon précédent message.
ad 3. Trop générale et incomplète pour que j'en puisse extraire des prédictions confrontables aux expériences déjà connues. Il en est pourtant extrait, concernant les rayons cosmiques, des prédictions qui sont facilement confrontables aux mesures déjà connues... Et cela explicitement, et de manière vérifiable.
Certes, je cherchais surtout des correspondances avec par exemple la théorie de Maxwell et l'expérience des fentes de Young, à partir de l'exposé de votre théorie. Je traitais plus bas dans mon message la partie liée explicitement aux rayons cosmiques.
Vous dites que la loi de Planck est vérifiée à +-3% par les expériences (celles qui cherchent à mesurer cela, j'imagine). Votre théorie s'écarte de la loi de Planck d'environ 3%, ce qui rend impossible (si ce que vous dites de la précision actuelle des mesures est vrai) sa vérification par ces techniques.
Ensuite, lorsque vous appliquez vos formules aux mesures des rayons cosmiques, cela vous conduit à conclure à l'existence d'une source de 10
16 à 10
17 K. Ce phénomène est très difficile à concevoir avec ce que l'on sait actuellement de l'Univers (par les observations). Pas impossible, simplement (très) improbable
(improbabilité qui se transfère du coup à votre théorie donc la prédiction du spectre des rayons cosmiques est le seul argument pour la partie EM/Planck), et impropre à produire (par le rayonnement de corps noir) la majorité du flux observés (cf.paragraphe suivant).
Enfin, selon la
source même que vous donnez, les rayons cosmiques sont constitués en ultramajorité par des protons et électrons. Le modèle MEGA ne traitant que des EM, il ne peut donc fournir une piste pour leur origine.
Tous ces éléments me conduisent à mettre en doute l'intérêt pratique (et du coup la théorie sous-jacente) de la partie EM/Planck de votre exposé.
Elle doit donc les englober explicitement : vous prenez le Relativité et la Mécanique quantique, que je ne remets pas en question, comme des dogmes (cf. religion).
- Si vous ne les remettez pas en question, répondront certains, alors pourquoi ne pas les prendre pour point de départ ?
- Sortir du cadre (l'expression vous dit-elle quelque chose ?), ce n'est pas contester le cadre.
Pas comme des dogmes, mais comme des cadres théoriques extrêmement féconds et au pouvoir prédictif extraordinairement puissant. Il est possible (probable) que ces deux grilles de lecture de l'Univers soient dépassables, mais elles constituent le niveau de compréhension le plus élevé dont on dispose à ce jour. Donc, si on veut proposer une nouvelle théorie, il convient d'abord de s'assurer de sa non-contradiction avec les observations qu'elles ont anticipées avec succès (tout comme vous vous assurez, non sans raison, de la correspondance de MEGA avec les (approximatives) lois de Newton - ce qui est bien, mais pas suffisant, puisqu'on sait aujourd'hui qu'elles sont "fausses"
(ne correspondent pas à l'expérience)). Ceci vaut pour la partie de votre modèle portant sur la gravitation. Pour la partie MQ, comme vous l'avez lu, mes critiques d'un ordre un peu différent.
Je ne vois pas comment elle peut expliquer la gravitation d'une meilleure façon que ne le fait déjà la théorie d'Einstein. - Albert Einstein aurait été tout aussi surpris d'entendre qu'il a expliqué la gravitation que l'aurait été Max Planck à propos de sa démonstration.
C'est vous qui le premier avez parlé d'
explication. La RG explique (au sens faible) la gravitation par le suivi des géodésiques d'ET par les corps, mais elle n'explique pas (au sens fort) pourquoi les choses sont ainsi (pourquoi tout se comporte comme si la matière déformait l'ET de telle ou telle manière) - de là découle peut-être notre incompréhension mutuelle. Lequel des deux sens (ou d'autres !) du mot "expliquer" utilisiez-vous dans votre message ?
Vitesses orbitales - on ne peut pas vraiment aboutir à une conclusion. Je me demande si vous ne prenez pas les choses par le mauvais bout : d'une manière générale, avant d'aboutir à une conclusion, il faut s'être posé une question - cela est, bien naturellement, difficile quand on
croit savoir.
Vous êtes excessivement elliptique... Je désignais par "conclusion" la détermination de la conformité (ou non) entre l'une des prédictions de MEGA et les observations, à savoir celles concernant la vitesse de rotation des galaxies. Là était (et demeure) la question.
Tous les rayons cosmiques ultra-énergétiques ne sont pas EM - l'argument est imparable...! (voir prémisses)
Pourriez-vous être plus précis ? Je vous ai fourni une source à l'appui de cette affirmation.
D'autres explications, moins coûteuses en hypothèses - effectivement, supposer l'existence d'autant de particules qu'on veut expliquer de phénomènes n'est pas plus coûteux que d'inventer la matière noire (en attendant d'en découvrir la particule...). J'attends impatiemment une science de l'économie comparative des hypothèses.
Je parlais ici, et ici uniquement, non pas de la matière noire, mais du spectre des rayons cosmiques...
Je maintiens que la modification de la loi de Planck (avec ou sans MEGA) + l'existence d'une source à 10
16 K sont des hypothèses plus improbables (coûteuses) que celles avancées, i.e. collisions d'étoiles à neutrons et de trous noirs (phénomènes confirmés). Certaines situations sont plus ambiguës, mais cela ne me semble pas être le cas ici.
(La matière noire est effectivement coûteuse en hypothèses, et c'est bien pour cela que son existence fait débat.)
J'aurais pourtant dit, avec de bonnes raisons, que MEGA était notablement économe en hypothèses...
Hum ! Ce n'est pas mon avis - en tous cas, pas
par rapport au nombre d'observations qu'elle est capable de retrouver (si je la compare à d'autres).
Je ne suis guère enclin à donner des conseils, mais je crois devoir vous mettre en garde contre un processus malheureusement assez répandu qui consiste, au lieu d'essayer de comprendre, et de discuter, ce qui est dit, à répondre à quelque chose qui n'est pas dit (ni impliqué), mais qui est facile à rejeter. C'est pratique et confortable (ainsi, au moins, on choisit son terrain) mais ça ne mène à rien.
Je connais le sophisme de l'homme de paille et je m'emploie à l'éviter autant que possible. Pour autant, le langage étant un moyen de communication imparfait, il est possible que je choisisse occasionnellement la mauvaise interprétation parmi celles correspondant potentiellement à vos propos (notamment lorsque vous utilisez des expressions polysémiques du style "explique", "en amont", etc.)