Jodie a écrit : 14 mars 2024, 20:59Je dois faire court pour tout de suite, mais la question que je me pose c'est : Est-ce que l'on doit considérer qu'une croyance amenant tout un tas de questions aussi insolubles les unes que les autres est futile pour autant ?
Chacun est libre de perdre son temps comme il le veut. Mais les questions insolubles n'apprennent rien sur la réalité des choses. C'est donc une forme d'immaturité que d'y accorder beaucoup de valeur ou de temps.
Ça peut être intéressant dans un cadre ludique mais:
“
One aspect of the paranormal versus real science should not go unremarked. As in other forms of obscurantist pursuit, such as religion, it is so easy to make time-wasting speculations. The paranormal is effectively unconstrained whimsicality. Original suggestions in real science emerge only after detailed study and the lengthy and often subtle process of testing whether current concepts are adequate. Only if all this hard work fails is a scientist justified in edging forward human understanding with a novel and possibly revolutionary idea. Real science is desperately hard work; the paranormal is almost entirely the fruit of armchair fantasizing. Real science is a regal application of the full power of human intellect; the paranormal is a prostitution of the brain. Worst of all, it wastes time and distorts the public’s vision of the scientific endeavour.”
(Traduction libre du début: "On doit noter un aspect du paranormal qui diffère de la véritable science. Comme d'autres formes d'obscurantismes, telle que la religion, il est très facile de faire des spéculations chronophages. Le paranormal est capricieusement sans entraves dans les faits. [...]")
(Atkins, P. 1995. Science as truth. History of the human sciences 8:97-102.)
mais pour d'autres qui donnent un sens à leur vie à partir de ses croyances, c'est autre chose
À mon avis, les problèmes surviennent quand ces personnes s'imaginent que leurs croyances, basées sur des idées non-vérifiées voire invérifiables, sont vraies. Que ces idées expliquent des phénomènes réels. Ils errent plus souvent qu'autrement parce que ce qui leur apparait vrai n'est en fait absolument pas vérifié.
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Jodie a écrit : 14 mars 2024, 23:20
Jean-Francois a écrit : 14 mars 2024, 19:35
La même réflexion conduit à l'idée qu'il n'y a pas de pensée sans cerveau. Donc qu'une fois le cerveau de quelqu'un "éteint", cette personne n'a plus de pensées. Un peu comme lorsque le filament d'une ampoule est brisé... ce qui ne permet plus de faire circuler le courant électrique donc plus de lumière. Tant que le cerveau (i.e., le filament) fonctionne (i.e., le courant passe) la lumière (i.e., conscience/pensées) peut se faire mais autrement il n'y a rien.
Non, effectivement, si la création d'une pensée demande que nos mémoires réunissent ou assemblent le sujet qui nous vient à l'esprit
Notez que j'aurais dû dire que les pensées correspondent à la chauffe du filament et non à la lumière en tant que telle. La lumière est un épiphénomène qui rend visible la chauffe du filament mais ce que le courant induit est la chauffe. Les pensées dont nous sommes conscients peuvent être vues comme un épiphénomène mais le processus n'est pas conscient. Mon analogie visait à souligner que les pensées n'ont pas à perdurer après l'arrêt de fonctionnement du cerveau.
Certains croyants prétendent que le cerveau est comme une radio qui a pour fonction de recevoir des ondes traduites par le cerveau en pensées... C'est d'ailleurs pourquoi ils croient que la conscience est détachable
Elles viendraient d'où ces ondes? Comment le cerveau les capterait? Etc. Les visions dualistes qui séparent l'"âme" (/esprit/conscience/pensée) font naitre des questions insolubles. Ces visions sont apparues quand les humains ne connaissaient rien au fonctionnement du cerveau et se sont maintenues par tradition, d'une part, et parce qu'elles sont plus intuitives (et demandent moins de connaissances) qu'un modèle qui tient compte de ce qu'on sait du cerveau, d'autre part.
En fait, je voulais dire qu'elles émergeaient de l'activité cérébrale. Oui, dans un sens, elles sont distinctes, mais inséparables de cette activité
Si elles sont distinctes: de quoi sont-elles composées? dans quoi "émergent"-elles?
Là, c'est un peu trop... Juste ajouter que le vent existe, même si on en mesure que les effets
Le vent est un déplacement de matière. Ça n'est pas parce que la matière déplacée est généralement formée de gaz invisibles à l'oeil qu'il y a vraiment un rapport avec la pensée. Sinon un rapport superficiel: on peut dire que le vent ça n'existe pas, que c'est un non donné à une ensemble de processus matériels qu'il serait fastidieux d'énumérer à chaque fois; comme un arc-en-ciel n'existe pas (c'est un phénomène de diffraction physique)... comme les pensées n'existent pas (c'est un ensemble de processus cérébraux).
Si j'ai bien compris, on croit à tort que les plumes de l'oiseau ont été créées par son organisme pour qu'il vole ?
Oui. De plus, les plumes des oiseaux modernes sont des structures complexes qui ne sont pas apparues du jour au lendemain. Les plumes sont des écailles modifiées (comme les poils des mammifères).
Pourtant, ca fait plein de sens à mes yeux que les plumes soient créées pour que l'oiseau vole
Pourtant, la capacité de voler est indépendante des plumes: des oiseaux modernes ne volent pas même s'ils ont des plumes et des ailes (ex. autruches, manchots) et des animaux volent sans plume (ex. chauve-souris). Les plumes servent effectivement au vol chez une majorité des oiseaux modernes, mais ça ne veut pas dire qu'elles sont apparues dans ce but. Par contre, elles ont été modifiées lors de l'évolution pour être plus efficaces en tant que structures servant au vol.
Jean-François