Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

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ABC
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Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#1

Message par ABC » 19 mars 2024, 14:24

jean7 a écrit : 16 mars 2024, 08:47Il me semble que les piétons seraient moins victimes d’accidents si les conducteurs étaient installés sans protection à la place du pare-choc et qu’ils s’exposaient à régler sur leurs ressources propres les dégâts qu’ils pourraient engendrer.
A condition, en poursuivant sur cette métaphore :

1/ d'être dotés de lucidité quant à ces risques. Ce n'est pas évident en raison du "syndrome de St Thomas" (Droits d'auteur Jancovici). Ce que nous pouvons anticiper par déduction a bien moins d'effet que ce que nous apprennent plus directement nos sens et les directions d'action dans lesquelles nos émotions nous poussent à agir ou réagir, à savoir :
  • ce que nous voyons,
  • ce que nous entendons,
  • ce que nous ressentons physiquement (douleur, faim, soif, froid, fatigue..)
  • ce que nous éprouvons : peur et colère notament (les seules émotions motivant les reptiles. Des émotions adaptées à des besoins de réactions rapides)...
    ...orgueil/fierté et, heureusement aussi, empathie et solidarité.
2/ De ne pas être enfermés dans un "cluster cognitif" (une formule empruntée à Gérald Bronner, dans un podcast publié par PhD Smith sur le fil de Jodie "Qu'est-ce que le hasard ?" de Etienne Kein), cluster cognitif renforcé par un certain nombre de biais :
  • biais d'appartenance
  • biais de valeur sacrée
  • biais de confirmation de ce que nous avons envie de croire (pour répondre à des motivations souvent inconscientes)
  • besoin de se valoriser soi-même ou son groupe d'appartenance en dévalorisant tel ou tel autre groupe/catégorie/classe de personnes (le mécanisme émotionnel contribuant, pour une large part, au racisme mais s'étendant très au delà de ce seul type de catégorisation)
  • difficulté à se désengager de convictions/engagements/directions d'action d'un coût s'élèvant à plusieurs années d'effort, de convictions et d'investissement émotionnel (certains grands projets, reposant sur des choix erronés ou répondant à des besoins devenus caduques, se poursuivent sur leur lancée pour cette raison)
3/ De trouver ensuite (pas du tout sûr que ce soit facile) une motivation pour agir en conformité avec ce que nous avons déduit.


Je m'écarte ainsi, en apparence, du sujet du fil d'origine. Pourquoi ? Parce que notre analyse des problèmes de société souffre d'un certain nombre de biais rappelés ci-dessus. Ces biais expliquent, au moins en partie selon moi, pourquoi notre attention :
  • se focalise sur les causes (parfois réelles, parfois exagérées ou inexactes) que nous avons le plus envie d'y voir, tout particulièrement :
    • les causes que nous attribuons essentiellement à tel ou tel "système" que nous n'aimons pas, en partie pour des raisons valables, en partie pour des raisons qui le sont moins (des raisons inconscientes et parfois contraires aux raisons d'apparence rationnelle présentes à un niveau conscient)
      .
    • les causes que nous attribuons (parfois à juste titre, parfois à tort) à telle ou telle catégorie de non appartenance que nous sommes heureux de pouvoir détester et considérer comme coupable de 90% de nos problèmes. Cela nous dédouane de notre propre part de responsabilité et nous remplit d'un sentiment de colère mélé de fierté. Il peut donc parfois s'agir de la réponse à un besoin émotionnel se cachant, à nos propres yeux, en volonté de participer à la résolution de nos problèmes.
  • se porte d'une façon insuffisante sur les causes que nous n'avons pas envie d'y chercher. Je pense tout particulièrement aux causes attribuables au système de valeurs, aux croyances, aux attentes et aux priorités du groupe (quelle que soit sa nature) auquel nous avons le plus fort sentiment d'appartenance.
Pourtant, les causes sur lesquelles nos actions devraient porter en priorité sont celles sur lesquelles nos actions seraient les plus efficaces. Les causes dont nous sommes à l'origine (je pense tout particulièrement à nos valeurs, attentes et objectifs) devraient donc figurer en bonne place dans le Pareto de nos priorités de changement et d'action.

Quelles solutions pour surmonter ce fort handicap ? Parmi d'autres, il y a, à mon sens :
  • Diversifier nos sources d'information. Permettre ainsi, par recoupement, de sortir des biais de confirmation et "d'enfermement culturel" selon une formule de Gerald Bronner sociologue (à titre d'exemple, 20% des Informations sur Tic-toc et sur Instagram seraient fausses selon Gerald Bronner)
    .
  • Ne pas se précipiter pour rejeter ou accepter trop rapidement telle ou telle conclusion ou encore admirer ou mépriser trop vite telle ou telle position/croyance/conviction/personne ou groupe de personnes. Une telle précipitation doit clignoter comme un voyant d'alerte : "Danger ! Motivation émotionnelle cachée !! Biais d'appartenance probablement en cause ! Prière de prendre le temps d'une analyse neutre, rationnelle, "tranquille", avec recoupement d'informations provenant de sources diversifiées.
On est loin de la question des impôts et des milliardaires objet du fil d'origine ? Est-ce bien sûr ? Je ne le pense pas.

La question (implicite) posée dans le fil d'origine relativement à l'inégalité du partage des richesses créées, dans les pays développés, grâce à notre système économique (mais pour combien de temps si nous continuons à nous tromper/mentir sur les causes de notre fuite en avant) ne relève-t-elle pas du souhait d'apporter des réponses à nos problèmes de société ? Il me semble que si.

Est-ce que ces remarques/opinions/réflexions sont utiles ? Appropriées à l'échange ? Je l'espère (sinon je n'y participerais pas). Je tente donc le coup. Une chose est sûre "La maison brûle et nous regardons ailleurs". Il nous faut donc :
  • chercher, avec un objectif commun, négocier, trouver et nous mettre d'accord sur les solutions et moyens à mettre en place,
  • trouver les moyens de diffusion d'informations, de formation et de motivation requis pour faire face à la situation actuelle,
  • selon une hiérarchisation des actions cohérente avec les ratios (importance x urgence)/(importance et difficultés des moyens à mobiliser)
puis agir de façon progressive et prudente...
...mais sans, toutefois, se laisser paralyser par la crainte de se tromper.

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dumat
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#2

Message par dumat » 19 mars 2024, 22:40

Bonjour ABC,
Je vais tenter de rebondir et de répondre à ton message, même si je suis très loin d'avoir ton sens d'analyse ;)
ABC a écrit :
d'être dotés de lucidité quant à ces risques. Ce n'est pas évident en raison du "syndrome de St Thomas" (Droits d'auteur Jancovici).
D'après ce que je comprends de ce "syndrome ™", la raison, la rationalité plutôt, est secondaire dans le processus cognitif. Le "je ne crois que ce que je vois" prends un nouveau sens sous cet éclairage. Par exemple la raison indique que le tabac est nocif, mais l'expérience subjective serait plus forte. Après tout, il n'y a pas de mort subite pour le tabagisme. Si on mettait du cyanure dans une cigarette sur un million, est ce que ça serait plus dissuasif ? :D
Dis moi si je comprends de travers ?
ABC a écrit : De ne pas être enfermés dans un "cluster cognitif"
Celui-ci, ( ou plutôt ceux-ci )personnellement, j'ai plus de mal à m'en défaire. Après tout, je suis gauchiss' :twisted: , et voir des sources qui servent de support à du racisme, de la LGBT phobie ou du sexisme me hérisse le poil. Du coup, les valeurs que j'ai sont un biais important, mais je ne sais pas si je serai capable de passer outre.
ABC a écrit :
Pourtant, les causes sur lesquelles nos actions devraient porter en priorité sont celles sur lesquelles nos actions seraient les plus efficaces.

Je ne suis pas sûr de comprendre. Est ce de l'utilitarisme ?
ABC a écrit : les causes que nous attribuons (parfois à juste titre, parfois à tort) à telle ou telle catégorie de non appartenance que nous sommes heureux de pouvoir détester et considérer comme coupable de 90% de nos problèmes.
Je dois avouer que c'est pratique de designer un coupable, de lui attribuer tout les maux de la terre, dans mon fil en l'occurrence les milliardaires, ou les rentiers. Cependant.... Non en fait je suis d'accord avec ta phrase. Même si bon, entre nous.... :mrgreen:
ABC a écrit : "La maison brûle et nous regardons ailleurs". Il nous faut donc :

chercher, avec un objectif commun, négocier, trouver et nous mettre d'accord sur les solutions et moyens à mettre en place,
trouver les moyens de diffusion d'informations, de formation et de motivation requis pour faire face à la situation actuelle,
selon une hiérarchisation des actions cohérente avec les ratios (importance x urgence)/(importance et difficultés des moyens à mobiliser)
Pour ton premier point, l'objectif commun et les moyens d'y réussir, je trouve ( je peux me tromper) qu'à chaque problème, on discute d'une affaire déjà virtuellement résolue. Je m'explique : pour le réchauffement climatique, on as l'objectif commun (réduire drastiquement les émissions de gaz a effet de serre). Et là solution (sobriété énergétique, fin du fossile, etc...) Et.nous avons déjà des plans d'actions concrets. On as pour ainsi dire une feuille de route a suivre.
Par exemple dans le lien suivant :
https://www.hellocarbo.com/blog/calcule ... e-carbone/
Mais je trouve qu'à chaque fois, dans les médias, les réseaux sociaux ou dans la rue, il faut tout réinventer de zéro pour convaincre l'autre. Je ne sais pas si je suis bien clair...
Tentative de mise au point :mrgreen:
Par exemple, des automobilistes râlent pour x raisons. Pour les convaincre de changer de mode de transport, il faut a la fois redire les causes du réchauffement climatique, mais aussi redire quels mode de déplacement sont plus vertueux.
Un autre exemple, aujourd'hui sur twitter, un utilisateur dit qu'interdire les herbicides, c'est comme déporter cinq millions de personnes pour désherber a la main. Sauf que non. On sait ce qui fonctionne déjà, pas la peine de refaire un débat. On sait que des classes surchargées c'est pas terrible pour l'éducation. Édit rajout: on sait ce qu'il manque pour une meilleure liberté de la presse en France ( que les médias ne soient pas concentré dans les mains d'une poignée de milliardaires, merci le daeu). Édit 2: on sait qu'interdire la "drogue" ne marche pas, on continue a le faire.... Au mépris de toute logique
Bon je sais pas si je suis plus clair en fait :?
Les gens ne cesseront jamais d'avoir des rêves.

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ABC
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#3

Message par ABC » 20 mars 2024, 23:31

ABC a écrit :"syndrome de St Thomas" (Droits d'auteur Jancovici).
dumat a écrit : 19 mars 2024, 22:40le tabac est nocif, mais l'expérience subjective serait plus forte.
C'est un bon exemple. A cette difficulté s'ajoute son caractère addictif.

Concernant les crises climatique et écologique, là aussi, au syndrome Saint Thomas s'ajoute un frein très puissant, notre addiction au toujours plus de tout tout de suite. Cette addiction et certains biais cognitifs favorisent le déni et/ou la focalisation de notre attention sur une partie importante mais très insuffisante des causes, des causes qui seraient sans effet sans notre participation (une participation pas toujours consciente dont nous refusons parfois, pour des raisons émotionnelles, d'assumer la responsabilité).

Certaines causes, captant une grande part de notre attention, sont (en partie) celles que nous avons envie de voir et de croire... ...or il y a urgence à surmonter notre très forte difficulté à acquérir une vision globale, systémique et non biaisée des crises écologique et climatique auxquelles nous sommes confrontés.
ABC a écrit :De ne pas être enfermés dans un "cluster cognitif"
dumat a écrit : 19 mars 2024, 22:40voir des sources qui servent de support à du racisme, de la LGBT phobie ou du sexisme me hérisse le poil.
Les cas d'hérissage de poil ne se limitent pas toujours à de très claires violations de notre système de valeurs. Parfois, des aspects à caractère technique suffisent à provoquer un rejet violent et rapide. Ce rejet risque alors de nous faire passer à côté de la "plus mauvaise des solutions"...
...à l'exception de toutes les autres.

Pourquoi je soulève ce point ? Parce que nous détruisons notre planète et notre avenir à grande vitesse. Et oui, nous y avons tous une part de responsabilité. Y faire face demande dialogue et négociation avec diverses personnes, y compris des personnes que nous n'aimons pas...
...parfois à juste titre, parfois de façon excessive et parfois même à tort. Cela demande :
  • la reconnaissance de notre part de responsabilité (à nos propres yeux. Se battre la couple serait nuisible à la négociation)
  • des qualités de patience, d'écoute, de respect, des négociations lucides et parfois musclées...
    ...mais sans tomber dans un conflit mortel pour tous (possiblement au sens propre) déstabilisant encore plus une société mondiale déjà instable. Les conséquences, déjà anticipables, des crises écologique et climatique renforcent encore le besoin de maintenir notre société dans un état suffisament stable pour limiter leurs conséquences :
  • l'acceptation d'arbitrages entre différents objectifs que nous considérons tous non négociables (biais de valeur sacrée)...
    ...mais si nous refusons le remède à cause de ses effets "secondaires" (très lourds toutefois en comparaison de ce que nous avons eu la chance de connaître jusqu'à présent... ...sans en réaliser la fragilité) c'est l'échec "grave" assuré (c'est un euphémisme).
ABC a écrit :Pourtant, les causes sur lesquelles nos actions devraient porter en priorité sont celles sur lesquelles nos actions seraient les plus efficaces.
dumat a écrit : 19 mars 2024, 22:40Je ne suis pas sûr de comprendre. Est ce de l'utilitarisme ?
C'est un point important. Derrière cette question se trouvent des notions de rentabilité et d'efficacité ayant souvent mauvaise presse. Cette image négative s'avère non justifiée si on prend le temps de suffisamment rentrer dans les détails. C'est nécessaire pour identifier où sont, en fait, les causes de dommages qui leur sont injustement imputés.

1/ La rentabilité/profitabilité
Une activité rentable/profitable c'est quoi ? C'est une activité lors de laquelle la valeur créée (évaluée par un prix découlant de nos achats et intentions d'achat) est supérieure à la valeur détruite. Parfois, l'application de ce principe d'économie (évident à la base) conduit au résultat inverse ! La valeur de ce qui est consommé ou détruit par le processus de production est alors supérieure à la valeur de ce qui est créé !... ...et pourtant, la rentabilité, telle que nous la mesurons, semble positive !!

Pourquoi ? Parce que ce principe est mauvais ? Non, parce que :
  • la valorisation des biens et services consommés lors du processus de production est parfois erronée,
  • la valeur que nous accordons aux biens et services produits est parfois erronée aussi.
Cette erreur provient, pour une large part, de la façon collective dont nous prêtons (par nos achats et intentions d'achat) telle ou telle valeur à tel ou tel bien ou service et telle ou telle absence de valeur à tel ou tel autre bien.

Un investisseur ne peut pas répondre à nos besoins. Ce serait la faillite assurée. Il est donc tenu de répondre à nos attentes ou, éventuellement, à des attentes suscitables à condition que ça ne soit pas à un coût publicitaire exhorbitant.

Nous interprétons comme une cause, le choix et la profitabilité d'investissements parfois nuisibles ce qui, assez souvent, est au contraire un effet de nos préférences d'achat et de nos modes de consommation, au besoin avec un peu de pub pour "nous pousser dans le sens où nous avons envie de tomber", cf. le "papé"=Yves Montant dans "Jean de Florette" donnant des conseils à "Galinette"=Daniel Auteuil (et parfois, en délivrant une information mensongère sur le produit ou le service vendu. Ca fait partie des biais rendant rentable/profitable un produit qui, en fait, ne l'est pas).

A cela s'ajoute un problème technique. Nos prix n'intègrent, à ce jour, que la valeur ajoutée (à quelques timides quotas et taxes près). Les ressources gratuites que nous offre la nature ne sont pas payées par le supplément de prix requis pour éviter leur gaspillage/destruction par surconsommation.

Protéger les ressources naturelles non renouvelables ou insuffisamment vite renouvelables par des taxes ou des quotas ne peut pas être une décision imposée sans un large et très difficile travail préalable d'information, de formation, de motivation et de négociation suivi d'une adhésion collective. En effet, de tels choix contraignants demandent préalablement une adhésion collective à de fortes contraintes sur notre pouvoir d'acheter :
  • de la viande, notamment celle des ruminants,
  • des m² de surface habitable,
  • des km parcourus de façon motorisée (y compris, à un degré moindre, par des véhicules électriques),
  • des produits de consommation,
  • du numérique = 3 à 4% des émissions de GES (soit à peu près les GES des voitures et 1.5 fois les GES de l'aérotransport).
S'imaginer qu'il serait possible de mettre en place les mesures cohersitives requises sans une forte adhésion collective préalable, ce serait l'échec assuré.

Ajoutons à cela qu'il nous faut parvenir, peu à peu, à entrainer l'ensemble des pays dans cette direction. Surmonter ce problème demandera donc des négocations commerciales très difficiles (concernant les taxes et quotas notamment), dans un contexte géopolitiquement instable. Réussir un pareil tour de force demande, entre autres, un fort appui de l'opinion publique mondiale (bref, ya du taf).

Par ailleurs, l'adaptation, forte réduction et/ou reconversion de secteurs entiers de production demande un accompagnement financier (agriculture, industrie automobile, industrie aéronautique, secteur de la production d'énergie...). Quels que soient les choix, la poche des "riches" est d'une taille très très insuffisante pour suffire à assurer ce financement. Là encore donc, ce ne sera gratuit pour personne. Quels que soient les choix, le système, les mesures, les méthodes, les moyens envisagés, 2+2 - 1, ça ne peut pas faire 4 (ça aurait pu avec de la croissance).

2/ L'efficacité.
Atteindre un but visé dans un délai court (la planète se dégrade à grande vitesse) avec une planète dont les ressources sont en contraction, demande une utilisation efficace et rationnelle des moyens disponibles (tant que notre société mondiale est en capacité de produire ce dont nous avons besoin pour vivre ET pour limiter les dégâts écologiques et climatiques). Pour résoudre nos problèmes dans un temps limité, avec des ressources en contraction, il faut faire des choix qui :
résolvent les problèmes importants et urgents...
...mais avec un bon ratio (importance x urgence)/(difficultés et moyens à mobiliser dans ce but)
(La rapidité de résolution de nos problèmes demande donc une mise en oeuvre des solutions dans l'ordre des ratios décroissants).

En respectant le critère suivant :
  • les moyens envisagés doivent être inférieurs ou égaux aux ressources disponibles (il faut accepter de faire des choix, donc surmonter le biais dit de valeur sacrée)
  • la valeur de ce qui est créé dans un processus de création de biens ou de services doit être supérieure à la valeur de ce qui est détruit ou consommé au cours du processus de production. Une "bonne action" ne respectant pas ce principe est, en fait, une mauvaise action.
ABC a écrit :Les causes que nous attribuons (parfois à juste titre, parfois à tort) à telle ou telle catégorie de non appartenance que nous sommes heureux de pouvoir détester et considérer comme coupable de 90% de nos problèmes.
dumat a écrit : 19 mars 2024, 22:40Je dois avouer que c'est pratique de désigner un coupable, de lui attribuer tout les maux de la terre, dans mon fil en l'occurrence les milliardaires, ou les rentiers. Cependant.... Non en fait je suis d'accord avec ta phrase. Même si bon, entre nous.... :mrgreen:
Là, on va se retrouver en plein dans l'application du principe précédemment évoqué, à savoir l'utilité d'écouter un argumentaire, sans rejet trop rapide, alors que, de prime abord, certains éléments pourraient sembler inentendables.

1/ D'une part si, début 18ème, on avait parqué dans des camps toutes les personnes qui ont fait fortune en développant une activité industrielle, nous aurions fait l'économie des fortunes qu'ils ont gagné, certes. Ils ne nous auraient pas exploités, certes...
...mais l'économie du pouvoir d'achat qu'ils ont gagné et la suppression de notre exploitation auraient aussi supprimé le développement fulgurant de notre pouvoir d'achat qu'a permis, en 2 petits siècles, leurs choix d'investissement et leurs choix d'organisation des moyens matériels, humains et de nos compétences.

En 2 siècles, notre pouvoir d'achat a été multiplié par environ 100 (exemple : chute considérable de la mortalité infantile). Comment ?
Grâce à l'usage des énergies fossiles conjugué à l'efficacité et à la pertinence (1) des investissements et à la pertinence du choix et de l'organisation des moyens humains et matériels exploités pour développer notre industrie, notre agriculture...
...et notre pouvoir d'achat.

2/ D'autre part, focaliser notre attention sur une catégorie sociale donnée, jugée coupable de 90% de nos problèmes, nous détourne d'une approche qui, au contraire, doit être rationnelle, globale et systémique. La solution ne passe pas par la punition d'un petit nombre de coupables mêmes si certains mériteraient quelques baffes (en proportion pas nécessairement plus grande que dans les autres catégories (2)). C'est toute notre société qui est remise en question par la crise écologique et la crise climatique. C'est l'ensemble des modes de production et de consommation, de nos attentes et priorités qui doit être revu pour faire face à cette situation inédite dans l'histoire de l'humanité.
ABC a écrit : "La maison brûle et nous regardons ailleurs". Il nous faut donc :
  • chercher, avec un objectif commun, négocier, trouver et nous mettre d'accord sur les solutions et moyens à mettre en place,
  • trouver les moyens de diffusion d'informations, de formation et de motivation requis pour faire face à la situation actuelle,
  • selon une hiérarchisation des actions cohérente avec les ratios (importance x urgence)/(importance et difficultés des moyens à mobiliser)
dumat a écrit : 19 mars 2024, 22:40Pour ton premier point, l'objectif commun et les moyens d'y réussir, je trouve qu'à chaque problème, on discute d'une affaire déjà virtuellement résolue. Je m'explique : pour le réchauffement climatique, on a l'objectif commun (réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre). Et la solution (sobriété énergétique, fin du fossile, etc...) Et nous avons déjà des plans d'actions concrets. On a pour ainsi dire une feuille de route à suivre.
Le problème est le suivant. Au plan des moyens matériels et des solutions matérielles, nous les avons pour résoudre nos problèmes...
...mais ça a un prix, un prix que, pour l'instant, nous (un nous international) ne sommes pas prêts à identifier et encore moins à payer.
dumat a écrit : 19 mars 2024, 22:40Il faut tout réinventer de zéro pour convaincre l'autre.
On est 8 Mds d'individus. Il faut parvenir, peu à peu, à nous mettre d'accord sur le fait qu'il y a bien un problème et qu'il est une conséquence de nos modes de production et de consommation (c'est pas gagné mais il n'existe pas d'alternative), puis nous mettre d'accord sur les solutions à mettre en place (là non plus il n'y a pas d'alternative). Les tensions géopolitiques n'aident pas.

Dire qu'il s'agit là de yaka focon ne résout absolument rien, bien au contraire, cela contribue à nous envoyer dans le mur en persuadant ceux qui seraient prêts à avancer de ne surtout rien faire parce que c'est perdu d'avance. Pas loin de 50% du problème consiste à nous convaincre de la nécessité d'oublier que "c'est impossible" ou, à défaut, de refuser à ce sentiment la légitimité de justifier l'immobilisme.

On doit relever ce très difficile défi et réussir. Jouer perdant, c'est la garantie de l'échec. Cet échec est bien trop grave pour ne pas tenter de l'éviter. Les conséquences sont trop graves pour que la probabilité (d'ailleurs inconnue) d'échec soit une raison suffisante pour décider ne ne rien tenter. Par quoi commencer ? Se former, s'informer et se motiver pour éviter :
  • de promouvoir de fausses bonnes solutions,
  • de bloquer des solutions jugées mauvaises par une analyse incorrecte,
  • de provoquer des réactions de blocage par un mode de communication raté.
(1) Hors problèmes écologiques et climatiques qui n'étaient pas prévisibles à cette époque mais le sont depuis les 50 ans de retard que nous accumulons collectivement.

(2) Les erreurs ou fautes des décideurs se voient bien plus car, par personne, les dommages collectifs induits sont bien plus grands. Les bénéfices aussi d'ailleurs, si ces décideurs sont compétents et corrects, mais ça se voit moins. Un non accident, ça ne risque pas de faire la 1ère page d'un journaL

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richard
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#4

Message par richard » 21 mars 2024, 12:52

ABC a écrit : 20 mars 2024, 23:31 (1) Hors problèmes écologiques et climatiques qui n'étaient pas prévisibles à cette époque mais le sont depuis les 50 ans de retard que nous accumulons collectivement.
En 1972, une équipe de scientifiques du MIT a publié une étude prédisant la fin de ce que l’on appelle la « civilisation industrielle » au cours du 21e siècle, et ces prédictions semblent aujourd’hui totalement en phase avec la réalité, selon une nouvelle étude.
[url=https://trustmyscience.com/prediction-m ... c-realite/]La prédiction du MIT[/ url].
:hello: A+

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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#5

Message par Gwanelle » 22 mars 2024, 08:46

A propos des clusters cognitifs (et donc de l'enfermement culturel conséquent) .
Non seulement la plupart des gens ne perçoivent pas de problème à cela mais ils s'attèlent tous les jours à maintenir, ou même à élever encore, les barrières qui les enferment, car, de leur point de vue, ces barrières ne les enferment pas mais les protègent !

Non seulement il n'ont aucune volonté de diversifier leurs sources d'informations mais ils attendent à ce que l'information qu'ils n'ont pas envie de recevoir leur soit présentée biaisée.
Pour ces gens, connaitre les biais, ne sert pas à tenter de les éviter, mais uniquement à trouver des arguments pour s'enfermer en rejetant toute pertinence aux autres.

Ceux qui (par exemple) cherchent à vivre dans un monde (sois disant) sans problème climatique s' instruisent volontairement par des gens qui leurs expliquent les biais de Greta Thunberg .
Si internet est un formidable outil pour diversifier son information, alors c'est aussi un formidable outil pour la sélectionner tout en pensant qu'on se diversifie ! Quand nous disons à ces gens "Attention ! Diversifiez votre information ! " ils nous répondent qu'ils le font déjà !
Ôte-toi de mon soleil !

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Dominique18
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#6

Message par Dominique18 » 22 mars 2024, 11:00

@ Gwanelle

Ton analyse pourrait résumer les études de Thierry Ripoll et surtout de Gérald Bronner.
Les deux chercheurs essaient de garder cependant une ligne optimiste.
Il faut bien reconnaître que ce n'est pas gagné.
Si internet est un formidable outil pour diversifier son information, alors c'est aussi un formidable outil pour la sélectionner tout en pensant qu'on se diversifie ! Quand nous disons à ces gens "Attention ! Diversifiez votre information ! " ils nous répondent qu'ils le font déjà !]
Et internet sort très vite de son rôle d'outil, de support, pour devenir une finalité en raison des facilités offertes.
Combien ouvrent un livre, ou même une revue (il va de soi scientifique))...), et vont jusqu'au bout de leur lecture ?
Bronner et Ripoll exigent un niveau d'attention et de concentration minimal. On ne peut pas toujours faciliter l'accès au contenu en abaissant le niveau d'exigence requis.
Au risque de tendre vers une génération "Hanouna".

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ABC
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#7

Message par ABC » 22 mars 2024, 13:58

Gwanelle a écrit : 22 mars 2024, 08:46A propos des clusters cognitifs (et donc de l'enfermement culturel conséquent). Non seulement la plupart des gens ne perçoivent pas de problème à cela mais ils s'attèlent tous les jours à maintenir, ou même à élever encore, les barrières qui les enferment, car, de leur point de vue, ces barrières ne les enferment pas mais les protègent !
Un point important est à noter à ce sujet. Il faut s'efforcer de minimiser le risque de provoquer un rejet d'informations importantes. De ce point de vue, il faut éviter le piège d'un mode de communication inefficace (ou pire, contreproductif). En particulier, il est utile de réaliser que nous sommes tous, d'une façon ou d'une autre, susceptibles d'accepter des biais de confirmation/sélection et des biais d'appartenance exagérés (des biais modérés sont, à mon sens, défendables).

Les biais de sélection, de confirmation et d'appartenance. A quoi ça sert ?
A une époque, je ne comprenais pas ce mécanisme et je réagissais par l'ironie (1). Comment est-il possible de voir cohabiter dans un même cerveau de personnes, qui plus est intelligentes et cultivées, 2 informations parfaitement incompatibles quand on analyse les choses en profondeur et rationnellement ? Je l'ai mieux compris quand je me suis rendu compte :
  • d'une part qu'en fait personne n'est épargné. Une partie de nos motivations est en mesure de se planquer, à nos propres yeux, à un niveau inconscient.
  • d'autre part que ce mécanisme, souvent associé à du conservatisme, existe parce qu'il a une utilité/fonction.
En fait, nous sommes tous dotés :
  • d'une sorte de système immunitaire provoquant une réaction de rejet rapide et spontané (le plus souvent utile) de toute information susceptible de déstabiliser notre système de croyances/convictions fortes
    .
  • d'une aptitude à sélectionner les arguments confirmant nos croyances/convictions en jouant sur tous les aspects suffisamment subjectifs pour qu'il soit possible de les potardiser dans le sens que (semi-consciemment) nous souhaitons.
    .
  • d'une capacité à choisir, dans les plages d'incertitude, le côté de ces plages favorisant la protection de ce que nous avons envie de continuer à croire.
    .
  • d'une capacité à défendre, au besoin agressivement, une sorte de "territoire intellectuel" (probablement le prolongement d'un instinct de défense d'un territoire physique, un avantage adpatatif des groupes sociaux dans le monde animal).
A quoi cela sert-il ? Ca sert à maintenir une bonne stabilité de nos convictions fortes, celles sur lesquelles reposent notamment :
  • nos décisions importantes
  • une cohérence/continuité dans ces choix et décisions
  • le sentiment d'appartenance au groupe de personnes dont nous nous sentons proches car nous partageons leurs valeurs et leurs convictions
  • l'attribution d'une plus grande valeur à ce groupe d'appartenance et d'une plus grande légitimité de la défense des intérêts de ce groupe par rapport d'autres. Il peut s'agir d'un groupe familial, social, professionnel, cultuel, culturel, ethnique, territorial, politique....
Les armes/outils/arguments de défense de ce conservatisme sont le plus souvent, au moins en apparence, des arguments rationnels...
...mais quand on creuse, on constate qu'ils sont parfois soumis à des biais de confirmation/sélection et à des biais d'appartenance sans que l'émetteur de ces arguments ne soit nécessairement de mauvaise foi.
Dominique18 a écrit : 22 mars 2024, 15:45Nous ne sommes "modernes" qu'en apparence et fonctionnons encore avec une machinerie interne qui obéit à des archaïsmes, ce qui peut expliquer les nombreuses contradictions contreproductives, dans le comportement humain.
Comme un excès de préférence pour tel ou tel groupe d'appartenance quand cette préférence dérape pour passer d'une empathie et d'une solidarité préférentielle (légitime et positive) à la détestation et la domination, par la violence, d'autres groupes.

Une partie de nos comportements reste toutefois utile, même aujourd'hui. Le conservatisme, cad le rejet rapide et sans analyse approfondie de ce qui est nouveau ou contraire à nos convictions fortes, est parfois perçu comme un défaut. Ce jugement négatif n'est pas nécessairement justifié. Ce mode de taitement de l'information nous évite souvent de perdre du temps sur des remises en cause fantaisistes.

Cela permet aussi de maintenir une cohérence dans notre système de convictions/croyances. Cette stabilité permet de maintenir une continuité et une cohérence dans nos choix. Ca a la même utilité qu'un chef dans un groupe. Il peut se tromper, mais il vaut mieux un chef qui prend un ensemble cohérent de décisions, avec parfois des erreurs, qu'un zizag constant au gré d'avis changeants, divergents et incohérents.

Le conservatisme, on le retrouve même en science. Pourquoi ?
Ce conservatisme, on le retrouve même en sciences, une discipline plaçant pourtant à un niveau très élevé dans sa hiérarchie de valeurs, l'objectif de rigueur, de neutralité, d'objectivité, de respect des faits, d'honnêteté intellectuelle.

A quoi sert notre conservatisme, notre résistance aux idées nouvelles ou contraires à nos croyances/convictions, y compris dans le domaine scientifique ? Ca sert à éviter d'accorder trop vite une attention et un intérêt consommateurs de temps et déstabilisants à la 1ère information/suggestion mettant prétendument en défaut un principe ou une théorie ayant, par le passé, largement apporté les preuves de sa validité par de multiples vérifications indépendantes et ayant résisté à l'épreuve du temps.

Ca sert aussi à respecter la devise : "Paris ne s'est pas fait en un jour". Construire des connaissances solides, ça demande du temps, du temps de vérifications répétables. La rapidité des échanges "d'information" sur les réseaux sociaux, parfois sans une vigilance suffisante accordée à la fiabilité des sources, donnent une "bonne" illustration de la piètre qualité des informations transmises quand le temps d'analyse et de consolidation avant de répondre n'est pas suffisant (et quand des motivations nuisibles à la qualité des échanges prennent le dessus).

Un exemple : la lente évolution de nos connaissances scientifiques sur la lumière
Les travaux sur la lumière en sont un très bon exemple. Pour Newton (1642-1727), la lumière était corpusculaire. Huygens, partisan au contraire d'une interprétation ondulatoire, moins reconnu que Newton, n'a pas réussi à convaincre la communauté scientifique de son époque (cf. Traité de la lumière, Huygens, 1678). Il a fallu attendre 1801, un bon siècle donc, avec l'expérience de fentes de Young pour que soit acceptée l'interpétation ondulatoire...

...Et ce n'est pas fini. En 1905, Einstein attribue (à nouveau) un caractère corpusculaire à la lumière pour expliquer l'effet photo-électrique.
Albert Einstein fut le premier, en 1905, à en proposer une explication, en utilisant le concept de particule de lumière, appelé aujourd'hui photon, et celle du quantum d'énergie initialement introduits par Max Planck en 1900 dans le cadre de l'explication qu'il proposa lui-même pour l'émission du corps noir.
Voilà ce que disait Planck en 1912 dans une lettre recommendant Einstein à l'académie royale des sciences de Prusse :
Il ne faut pas le juger trop sévèrement s'il perd parfois de vue son but dans un raisonnement logique, comme c'est le cas dans sa théorie des quanta de lumière, car même dans les domaines les plus exacts des sciences naturelles, il faut prendre des risques pour arriver à un résultat réellement nouveau.
Il a fallu attendre 1921 pour qu'un prix Nobel soit accordé à Einstein pour ses travaux sur l'effet photoélectrique.

Identifier ces biais, leurs causes et conséquences, sans les stigmatiser est important. Pourquoi?
Parce que, parmi les freins au relèvement des crises climatique et écologique, on trouve (entre autres) plusieurs biais cognitifs. Le signalement de ces biais ne doit pas prendre la forme d'un jugement de valeur négatif. Même avec une bonne intention, une information présentée sous la forme culpabilisante de reproche est perçue comme une stigmatisation. Cela en favorise le rejet.

Toutefois, même avec toute la prudence requise, la mise en évidence d'un obstacle à identifier et surmonter peut-être perçue comme une stigmatisation. Ce risque peut être réduit mais pas supprimé. Il faut donc savoir accepter ce risque et d'éventuelles réactions agressives sans ronchoner et sans réagir agressivement à son tour. Ce mécanisme de rejet est un mécanisme normal (et sain) :
  • de protection de notre système de croyances/convictions
  • de protection de notre estime de nous-même et/ou d'une extension de notre égo : le groupe de croyances/convictions/personnes auquel nous avons le plus fort sentiment d'appartenance.
Mettre de l'huile dans les rouages dans un dialogue de sourds. Comment ?
Dans les dialogues de sourds, pour trouver ce qui coince et mettre un peu d'huile dans les rouages de l'échange, il est intéressant de noter les mécanismes à l'oeuvre. En particulier, quand on prend plaisir à dénoncer un défaut, possiblement exact par ailleurs, en rabaissant ou stigmatisant les personnes (ou pire le groupe de personnes) dont on estime qu'ils présentent ce défaut, on peut facilement identifier les motivations sous-jacentes (pas forcément conscientes) :
  • favoriser le sentiment de supériorité/prise de position dominante induit en rabaissant l'autre (biais d'argumentation)
  • favoriser le sentiment de supériorité induit par l'appartenance à une catégorie de personnes sensées (parfois à juste titre, parfois avec de l'exagération, parfois à tort) valoir plus et/ou mieux que d'autres catégories.
Ces émotions, si elles ne sont pas détectées et réglées à un niveau acceptable, risquent de polluer l'échange en déviant du désir d'informer sur un point jugé important vers un désir inconscient de bomber avec fierté et colère le torse d'une extension de notre égo : l'appartenance à une "catégorie supérieure", une supériorité réelle, supposée ou fantasmée (morale, physique, intellectuelle, cultuelle, culturelle, de bon sens paysan, de rationalité, esthétique...) jugée selon les critères de valeur propres à cette catégorie d'appartenance.

Obstacles au relèvement des défis écologique et climatique et attitudes favorisant leur franchissement
Que faut-il retirer de tout cela ? Nous sommes confrontés au besoin de relever un défi très important : la crise climatique et la crise écologique. Certains obstacles présentent un caractère de difficulté technique (non négligeable). D'autres, très difficiles à surmonter aussi, présentent un caractère sociologique. Face à ce défi nous avons avons tous, à des dégrés divers, une part de responsabilité. Il nous faut parvenir à le réaliser/l'accepter. C'est difficile car nous n'avons pas nécessairement envie de l'admettre et c'est normal.

Rejeter notre part de responsabilité et tout faire pour nous convaincre que l'essentiel repose sur telle ou telle catégorie de coupables choisis dans notre classe de non appartenance préférée bloque notre évolution vers une attitude plus ouverte, d'écoute, de respect, de recherche d'informations fiables, d'analyse lucide, factuelle, quantitative, objective, globale et systémique susceptible de conduire à l''acceptation de compromis et d'arbitrages, bref de négociations lucides et, toutefois, possiblement musclées...
...mais sans tomber dans le piège de conflits sans solution de court terme, et possiblement mortels, dans une soliété mondiale déjà instable et traversée par des fractures qu'il faut éviter d'aggraver.

(1) L'ironie n'est pas toujours un très bon outil de communication car on dévalorise son interlocuteur en le mettant ainsi en situation d'infériorité. Ca peut marcher avec des personnes avec lesquelles on a un lien de confiance et nous connaissant suffisamment pour savoir qu'il n'y a pas de volonté de dévalorisation. Il est en général possible de trouver le moyen de communiquer la même information sans faire appel à l'ironie. On peut toutefois parfois tomber dans ce piège quand on est agacé... ...ou, encore, quand trop c'est vraiment trop, le faire volontairement, consciemment et sans regret. Personne ne dispose d'une patience sans limite.
Dernière modification par ABC le 22 mars 2024, 16:53, modifié 5 fois.

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#8

Message par Dominique18 » 22 mars 2024, 15:45

ABC a écrit : 22 mars 2024, 13:58
  • d'une part qu'en fait personne n'est épargné. Une partie de nos motivations est en mesure de se planquer, à nos propres yeux, à un niveau inconscient.
  • d'autre part que ce mécanisme, souvent associé à du conservatisme, existe parce qu'il a une utilité/fonction.
En fait, nous sommes tous dotés :
  • d'une sorte de système immunitaire provoquant une réaction de rejet rapide et spontané (le plus souvent utile) de toute information susceptible de déstabiliser notre système de croyances/convictions fortes
    .
  • d'une aptitude à sélectionner les arguments confirmant nos croyances/convictions en jouant sur tous les aspects suffisamment subjectifs pour qu'il soit possible de les potardiser dans le sens que (semi-consciemment) nous souhaitons.
    .
  • d'une capacité à choisir, dans les plages d'incertitude, le côté de ces plages favorisant la protection de ce que nous avons envie de continuer à croire.
    .
  • d'une capacité à défendre, au besoin agressivement, une sorte de "territoire intellectuel" (probablement le prolongement d'un instinct de défense d'un territoire physique, un avantage adpatatif des groupes sociaux dans le monde animal).
A quoi cela sert-il ? Ca sert à maintenir une bonne stabilité de nos convictions fortes, celles sur lesquelles reposent notamment :
  • nos décisions importantes
  • une cohérence/continuité dans ces choix et décisions
  • le sentiment d'appartenance au groupe de personnes dont nous nous sentons proches car nous partageons leurs valeurs et leurs convictions
  • l'attribution d'une plus grande valeur à ce groupe d'appartenance et d'une plus grande légitimité de la défense des intérêts de ce groupe par rapport d'autres. Il peut s'agir d'un groupe familial, social, professionnel, cultuel, culturel, ethnique, territorial, politique....
.....
Extrait d'un article paru dans Cerveau & psycho d'avril 2034, n°164:

"Notre cerveau s'est câblé il y a des centaines de milliers d'années pour anticiper tout ce qui pourrait mal se passer, car cela nous a aidés à survivre en des temps reculés. Aujourd'hui, il continue de croire que c'est efficace..."

L'auteur, David Gourion (médecin psychiatre, docteur en neurosciences) précise que l'espèce humaine, a longtemps vécu (des centaines de milliers d'années) dans des environnements hostiles, où les prédateurs ne manquaient pas, que le cerveau ne s'est constitué pour assurer de la détente ou de l'insouciance, mais qu'au contraire, il s'est configuré comme une machine à détecter les rangers, et à les anticiper pour mieux survivre. C'est une machine à surveiller ce qui peut se passer mal. Cet organe a évolué dans une logique d'adaptation à un environnement avec l'élaboration de stratégies qui permettent de se prémunir contre les menaces. C'est pourquoi il est sujet à des biais qui ont persisté de nos jours.

Nous ne sommes "modernes" qu'en apparence et fonctionnons encore avec une machinerie interne qui obéit à des archaïsmes, ce qui peut expliquer les nombreuses contradictions contreproductive, dans le comportement humain, relevées par ABC.

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#9

Message par Gwanelle » 22 mars 2024, 17:36

Dominique18 a écrit : 22 mars 2024, 15:45 Nous ne sommes "modernes" qu'en apparence et fonctionnons encore avec une machinerie interne qui obéit à des archaïsmes, ce qui peut expliquer les nombreuses contradictions contreproductive, dans le comportement humain, relevées par ABC.
ABC a écrit : 22 mars 2024, 13:58 Identifier ces biais, leurs causes et conséquences, sans les stigmatiser est important. Pourquoi?
Personnellement, j'ai toujours été consciente d'avoir des biais. Si il est impossible de ne pas avoir de biais pour des raisons évolutionnistes alors acceptons de vivre avec . le "pourquoi" des biais est intéressant, mais ne donne pas de réponse.
Car la différence entre quelqu'un qui est vraiment victime de biais de quelqu'un qui n'en semble pas trop victime, n'est pas que ce dernier en a moins mais plutôt qu'il les domine, non ?

ABC a écrit : 22 mars 2024, 13:58 Il a fallu attendre 1921 pour qu'un prix Nobel soit accordé à Einstein pour ses travaux sur l'effet photoélectrique.
L'histoire de la lumière est particulière parce que avant Einstein, les deux concepts (onde/particule) était perçus comme contradictoire de sorte qu'on ne pouvait pas être partisan d'une conception sans s'opposer à l'autre conception.
Et le principal mérite, à mon avis, de l'explication einsteinienne de l'effet photoélectrique, c'est de dissoudre cette contradiction. (Je tiens, par ailleurs, tous les articles d'Einstein de 1901 à 1905 comme des résolutions des contradictions du 19ème)
Einstein prouve que la lumière est un corpuscule SANS NIER que c'est une onde.

ABC a écrit : 22 mars 2024, 13:58 Toutefois, même avec toute la prudence requise, la mise en évidence d'un obstacle à identifier et surmonter peut-être perçue comme une stigmatisation. Ce risque peut être réduit mais pas supprimé. Il faut donc savoir accepter ce risque et d'éventuelles réactions agressives sans ronchoner et sans réagir agressivement à son tour. Ce mécanisme de rejet est un mécanisme normal (et sain) :
  • de protection de notre système de croyances/convictions
  • de protection de notre estime de nous-même et/ou d'une extension de notre égo : le groupe de croyances/convictions/personnes auquel nous avons le plus fort sentiment d'appartenance.
...

(1) L'ironie n'est pas toujours un très bon outil de communication car on dévalorise son interlocuteur en le mettant ainsi en situation d'infériorité. Ca peut marcher avec des personnes avec lesquelles on a un lien de confiance et nous connaissant suffisamment pour savoir qu'il n'y a pas de volonté de dévalorisation. Il est en général possible de trouver le moyen de communiquer la même information sans faire appel à l'ironie. On peut toutefois parfois tomber dans ce piège quand on est agacé... ou, encore, quand trop c'est vraiment trop, le faire volontairement, consciemment et sans regret. Personne ne dispose d'une patience sans limite.

Surement tout dépend de l'image qu'on donne. L'ironie fonctionne plutôt bien quand notre sens de l'humour est connu par notre entourage .
Par contre l'ironie fonctionne très très mal quand nous donnons l'image d'une personne intelligente et cultivée.
J'ai remarqué que si nous avons cette image alors la meilleure chose à faire c'est de feindre l'incompréhension parce que notre image interdit à l'interlocuteur d'attribuer notre incompréhension à notre manque d'intelligence, il est donc amené à s'interroger sur lui-même sans qu'on lui parle de lui (il ne se sent donc pas "contraint" ni "éduqué").

Dernièrement mes collègues de travail parlaient de l'augmentation de leurs factures d'électricité.
Je feins alors l'étonnement et l'ignorance de l'augmentation des prix . Ils me demandent alors (comme prévu) sur quelle planète je vis pour ne pas avoir remarqué que l'énergie avait augmenté.
Alors "fière" j'en profite pour leur dire que globalement ma facture à moi, a baissé de plus de 30% en 3ans,
ce qui les amène alors à m'interroger sur les changement de comportement qui m'ont amené à baisser à ce point ma consommation personnelle.
Je n'ai parlé que de mon comportement, pas du leur, pas de "comment ils devraient se comporter", et de ce que j'y gagne à un moment où eux se plaignent de ce qu'ils perdent (facture plus élevée).

Alors que si le sujet initial avait été les contraintes que chacun nous devrions/devrons nous imposer pour faire face au défis énergétiques d'aujourd'hui et de demain, alors j'aurais été confronté à des "barrières" avant même d'avoir pu essayer de parler de comportement écologiquement vertueux.
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Dominique18
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#10

Message par Dominique18 » 22 mars 2024, 18:02

@ Gwanelle

+1
Un bon enseignement avec des conclusions à en retirer. Une stratégie efficiente.
Quant à maîtriser les biais... les plus apparents, oui, mais il y en a toujours de bien tordus qui nous attendent au tournant. :a2:

Tu as 3 minutes ?

https://www.asecondevue.fr/activites/expe1/expe1.php

Une expérience sympathique.

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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#11

Message par Jodie » 22 mars 2024, 20:15

Un sujet vraiment instructif ABC.

En vous lisant, je me disais que si seulement on pouvait apprendre à communiquer, et ce avec lucidité et pour l'intérêt général. A mon avis c'est la base. Protéger son discours en exposant lucidement ses idées, garantie un état de neutralité plutôt attirant à lire, à écouter ou les deux.

Je ne sais si ça fait partie de l'éducation d'aujourd'hui, mais ça pourrait aider à éviter certains biais. J'ai aussi remarqué que bien souvent et je fais de même encore trop souvent, on s'écoute parler plutôt que d'ajouter à ce qui est dit. Un problème d'affirmation, j'imagine.

Au sujet de l'appartenance à un Groupe, amis, ou autre, ça devient très émotif. Pourtant garder une certaine distance permet d'être libre de ses idées.

Je ne pense pas ABC que les choses s'amélioreront, assez rapidement du moins pour sauver notre belle planète. A moins que le ciel nous tombe sur la tête :a1:, laissant vivre un minimum de chaque espèce. Sincèrement, je le souhaite. Nous sommes trop nombreux, rien à faire. De plus, l'argent mène le monde et nous sommes devenus des consommateurs sans limite.

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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#12

Message par ABC » 22 mars 2024, 20:19

Gwanelle a écrit : 22 mars 2024, 17:36Alors que si le sujet initial avait été les contraintes que chacun nous devrions/devrons nous imposer pour faire face au défis énergétiques d'aujourd'hui et de demain, alors j'aurais été confronté à des "barrières" avant même d'avoir pu essayer de parler de comportement écologiquement vertueux.
La solution, d'une façon ou d'une autre, c'est de parvenir à trouver désirable ce dont nous avons réellement besoin.
Jodie a écrit : 22 mars 2024, 20:15Je ne pense pas ABC que les choses s'amélioreront, assez rapidement du moins pour sauver notre belle planète. A moins que le ciel nous tombe sur la tête :a1:, laissant vivre un minimum de chaque espèce. Sincèrement, je le souhaite. Nous sommes trop nombreux, rien à faire.
On pourrait donc croire que c'est mission impossible...

...Or, la discussion avec des personnes de milieux et d'appartenances variées montre que nombre de personnes sont capables de se motiver et d'être fières de poursuivre un objectif qu'elles estiment valable tout simplement parce qu'elles le jugent utile, indépendamment du bénéfice strictement individuel qu'elles en retirent. De plus, nous arrivons bien à trouver désirables des biens qui ne présentent que peu d'intérêt (ou, en tout cas, ont un prix très supérieur à leur intérêt objectif), mais sont perçus comme en ayant un...

...et du coup, nous sommes fiers de les acquérir et nous payons cher ce qui, en fait, s'avère être un symbole. En soi, ce n'est pas un problème. Il suffit simplement que nos symbole et leur caractère valorisant évoluent pour se rapprocher de nos réels besoins actuels.
Jodie a écrit : 23 mars 2024, 00:41Je ne vois pas très bien comment nous arriverons à renverser le cours des choses. Que pourrions-nous faire ? Manifester... Ca ne changera rien aux jeux de pouvoir. De plus, l'argent mène le monde et nous sommes devenus des consommateurs sans limite.
En eux même, l'argent, le profit ne sont pas un problème. Ce sont de bons outil de mesure de ce qui dégage de la valeur....
...Mais à la base, le problème, il vient de ce que que nous estimons avoir de la valeur. En fait, c'est ce que nous souhaitons le problème.

Les jeux de pouvoir, quels buts cherchent-ils à atteindre ?
Atteindre des objectifs qui, selon un système de valorisation assez largement partagé, sont jugés désirables. Il nous faut donc changer ce que nous jugeons désirable. Pas besoin pour cela de modifier le circuit de la récompense, le mécanisme qui nous pousse vers telle ou telle action/objectif pour obtenir quelques millitres de dopamine. Il faut changer les objets et objectifs qui procurent ces quelques millilitres de dopamine. Un changement biologique n'est pas nécessaire. Le changement requis est "seulement" culturel.

Bref, il faut "simplement" (OK, ce n'est pas vraiment facile) parvenir peu à peu à changer ce que nous trouvons enviable, par l'image positive qui en est retirée, pour rapprocher nos attentes et nos objectifs de nos réels besoins actuels. Ca ne devrait pas être beaucoup plus long et plus difficile (possiblement à un ordre de grandeur près tout de même) qu'un changement de mode.

Notre conviction que c'est impossible représente, à mon avis, nettement plus de 50% de l'obstacle à franchir. Il faut donc, parmi les priorités, chercher et trouver les solutions pour franchir cet obstacle (2).


(1) Auquel s'ajoute une dissymétrie dans le respect de "l'autre", dans l'évaluation des torts et des risques, notamment lors dun conflit. Ce déséquilibre est préjudiciable à l'obtention d'accords stables, pérennes et équilibrés quand "l'autre" n'appartient pas à la catégorie que nous souhaitons défendre (cf. le biais d'appartenance).

Il faut donc parvenir à faire largement connaître le problème que représentent nos biais d'appartenance et la sacralisation de symboles représentant, en fait, cette appartenance (un facteur déterminant dans les enjeux de pouvoir et dans les actions violentes). Il s'agit de convaincre/obtenir une large adhésion quant à l'importance et l'intérêt commun d'identifier nos biais d'appartenance, les dommages qu'ils créent à notre société et de limiter l'effet de tels biais quand ils créent des conflits et/ou empêchent leur résolution.

(2) On arrive bien à trouver enviable de payer très chers des pantalons troués ou des morceaux de charbon ayant acquis géologiquement un bon indice de réfraction, ou la compression "artistique" d'un tas de voitures en un amas informe. Alors, est-ce réellement un obstacle infranchissable de trouver enviables des biens, services et dignes de reconnaissance des actions, des professions, présentant un réel intérêt pour nous et notre société ?

Derrière la recherche d'argent, c'est cette reconnaissance qui, en fait, est recherchée. Ca sert à quoi d'avoir une maison de 40 pièces quand on va en utiliser 6 ou 7 au maximum. Ce n'est donc pas la grosse maison, la grosse voiture, ni l'argent l'objectif reéellement recherché. Le moteur se cachant habilement derrière cette recherche, c'est la satisfaction d'un besoin social (parfaitement légitime en lui-même) d'être reconnu...
...pour l'instant, selon des critères qui ne sont pas toujours ceux dont nous aurions besoin sur une planète que nous sommes en train de détruire (et nous avec).
Dernière modification par ABC le 23 mars 2024, 08:29, modifié 1 fois.

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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#13

Message par Gwanelle » 22 mars 2024, 21:42

Dominique18 a écrit : 22 mars 2024, 18:02 https://www.asecondevue.fr/activites/expe1/expe1.php

Une expérience sympathique.
où je suis nulle ha ha.
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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#14

Message par Dominique18 » 22 mars 2024, 23:25

Gwanelle a écrit : 22 mars 2024, 21:42
Dominique18 a écrit : 22 mars 2024, 18:02 https://www.asecondevue.fr/activites/expe1/expe1.php

Une expérience sympathique.
où je suis nulle ha ha.
Non. Je me suis fait rétamer lamentablement.
Il ne faut jamais dire: fontaine, je ne boirai jamais de ton eau. :mrgreen:

Il y en a d'autres du même tonneau sur le site.

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Re: Problèmes de société versus "clusters et biais cognitifs"

#15

Message par Jodie » 23 mars 2024, 00:41

ABC a écrit : 22 mars 2024, 20:19
Jodie a écrit : 22 mars 2024, 20:15Je ne pense pas ABC que les choses s'amélioreront, assez rapidement du moins pour sauver notre belle planète. A moins que le ciel nous tombe sur la tête :a1:, laissant vivre un minimum de chaque espèce. Sincèrement, je le souhaite. Nous sommes trop nombreux, rien à faire. De plus, l'argent mène le monde et nous sommes devenus des consommateurs sans limite.
On pourrait donc croire que c'est mission impossible...
Il y plein de gens qui regardent en avant, sont créatifs et fiers de ce qu'ils accomplissent chaque jour, mais je vous dirais que globalement, en l'état de notre planète, de ses dirigeants et de l'inertie de bien gens, je ne vois pas très bien comment nous arriverons à renverser le cours des choses. Ca prend une bonne dose d'individualisme aux plus jeunes pour s'adapter à ce monde qui n'en finit plus de tourner en rond, s'engloutissant dans une mer sans fond. Regardez ce qui se passe à Gaza, sous nos yeux, et ailleurs dans le monde... Que faisons-nous ? Que pourrions-nous faire ? Manifester... Ca ne changera rien aux jeux de pouvoir sous le couvert de cette infâme génocide, dont nous n'avons aucune connaissance des réels enjeux . Il n'y a pas si longtemps, je croyais que je vivais pour ''évoluer'', aujourd'hui, je me demande si je n'aurais pas du rester enfermer dans cette croyance qui au moins me donnait l'espoir d'avancer quelque part.

Ceci dit, je vais garder votre texte ABC et le relire parce que je trouve qu'il est très bien écrit et il y a à l'intérieur une petite flamme qui inspire à tenter quelquechose, même à très petite échelle. Vous avez la bonne démarche, je pense.

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