Hold-up ressurgit sous la forme du procès opposant Karine Lacombe, médecin mise en cause dans le documenteur, et le réalisateur de la bouse complotiste Pierre Barnérias.
https://www.conspiracywatch.info/hold-u ... stice.html
“Hold-up” : le délire à la barre
Perla Msika
Le complotisme est décidément plus à l’aise en roue libre sur Internet qu’à la barre d’un tribunal. Sur le banc des prévenus, Pierre Barnérias, réalisateur du documentaire paranoïaque Hold-up, a reçu une leçon de journalisme et de rigueur scientifique. Il était jugé vendredi dernier, au tribunal de Paris, pour «diffamation publique» à l’encontre de la docteur Karine Lacombe. Son film prétend dénoncer la «manipulation » mondiale autour de l’épidémie de Covid-19. Pour cela, il utilise des propos de l’infectiologue, présentée comme « la caution scientifique du gouvernement » et des autorités de santé.
Que lui reproche-t-il au juste?
D’avoir alerté sur le risque de s’en remettre à l’hydroxychloroquine pour traiter le virus. Mais le film va jusqu’à l’accuser d’être corrompue par des laboratoires produisant les vaccins. Interrogé par la Cour sur les informations en sa possession permettant de l’affirmer, Pierre Barnérias s’est mis à bredouiller des réponses approximatives, suivies de rétropédalages confus, révélant l’amateurisme irresponsable de son film et de son propos. Karine Lacombe a également porté plainte contre le docteur Christian Perronne et l’ex-députée Martine Wonner –absente au procès–, interviewés dans le film. Durant la crise sanitaire, tous deux se sont imposés comme des figures médiatiques des « antivax ». Mais pour eux, l’accusation de diffamation sera plus difficile à établir. Le procureur général estime que leurs propos dans le documentaire relèvent de l’opinion. Preuve que nous ne vivons décidément pas en dictature…
Reste qu’un tribunal peut mettre un coup d’arrêt aux diffamations. À la barre, Karine Lacombe, harcelée depuis des années sur les réseaux sociaux, souhaite avant tout « témoigner et continuer le travail scientifique sans que [sa] parole soit bâillonnée par d’autres ». Le délibéré est attendu pour le 31 mai.
Franc-Tireur n°126, mercredi 10 avril 2024
Ca complote, ça complote, mais quand on se retrouve sur le banc des accusés, ça fait déjà moins le malin.