uno a écrit : 14 avr. 2024, 22:57
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Comme toute science historique. Mais de la même manière on peut raisonnablement établir des phylogénies solide en biologie même si de possibles nouvelles découvertes peuvent remettre en cause divers détails plus ou moins importants par la suite. On peut établir quelques grands événements et lignes historiques avéré malgré de possibles remises en question sur des détails plus ou moins importants. Par exemple la Guerre des Gaules de Jules César a eu lieu et cela même si plusieurs aspects et subtilité de cette conquête romaine nous demeure inconnus.
Nous sommes d'accord sur ce point en en ajoutant un second: l'interprétation des faits, qui représente la partie la plus difficile, la plus abrupte, en ce sens que les outils permettant l'analyse à posteriori, d'après le matériel disponible, sont ceux de 2024. Les spécialistes mettent bien en garde : la considération des événements ne peut être similaire à celle de la date à laquelle se sont produits ces événements. Il faut disposer de témoignages multiples pour affiner les connaissances, en évitant de s'égarer dans les études de cas. Moins il y a de matériel, plus les difficultés se précisent. Il s'est produit tel événement, à telle date, quant au corpus exact, il est possible qu'on n'en sache rien ou trop peu.
L'histoire de France et le roman national ont trop longtemps entretenu les erreurs, les approximations, et les arrangements avec la réalité.
"Autrefois notre pays s'appelait la Gaule, et ses habitants les gaulois...". Version très simpliste et remaniée de faits qui posent encore bien des interrogations.
La guerre des Gaules de Jules César, un témoignage, est à prendre avec des pincettes. Il dresse le cadre des opérations. Les historiens aimeraient connaître l'ensemble des détails.Faute d'autres matériels disponibles et exploitables...
L'église catholique a renoncé à s'aligner sur les questions d''histoire face aux spécialistes. Elle a compris que les dogmes initiaux ne tenaient pas. Elle a fini par accepter la présence de la science, qui fait autorité, et se concentre sur ses préoccupations premières, la croyance et la foi.
Il existe cependant les intégristes et les créationnistes qui lui posent souci et décrédibilisent quelque peu ses actions. L'église catholique ne semble pas pressée pour reprendre la main avec un contrôle strict et procéder au ménage. La dualité est toujours entretenue, perdure et va en augmentant.
Du côté de l'islam, comme je l'ai présenté, via les travaux de Jacqueline Chaabi, mais pas que, il y a également Alfred-Louis de Prėmare qui fait autorité, le récit s'apparentant à celui d'un "roman national", version religion politique, domine toujours les débats et bloque les avancées, notamment historiques. La préférence semble être de nier l'histoire et de continuer à privilégier une forme de passéisme cultuel et culturel fantasmés.
Les options politiques ont parallèlement investi les pays en empêchant des réformes à ce ce niveau, qui auraient pu être salutaires pour l'ensemble des populations, pas exclusivement celles de confession musulmane.
Il suffit d'écouter les discours des extrêmes pour constater l'état de délabrement de la pensée conceptuelle sur ce plan.
Ces discours sont le produit, la résultante d'une arrriération déplorable.
L'un des derniers faits en date, à ce titre, est la critique partiale de Gilles Kepel dans l'hebdomadaire Télérama sur quatre pages. Ce n'est qu'un exemple. On ne cherche pas à comprendre, on fustige allègrement en libérant l'ėmotionnel tendance Twitter. Les flux hormonaux remplacent toute forme de pensée.
Tėlėrama représente, pour certains sujets, une forme de "bien-pensance"... L'important n'est pas Gilles Kepel, dont on peut choisir de se passer, quoique, mais la fermeture de départements de haut niveau, concernant des études supérieures sur le Moyen-Orient ( cf. programme de master Moyen-Orient Méditerranée créé à l’université Paris Sciences et Lettres, basé à l’ENS et coordonné avec l’École pratique des hautes études et l’université Paris-Dauphine, et fermé).
Plus on se prive d'accès aux connaissances, plus flagrante est l'acculturation, la pensée réductionniste ethno et anthropcentrées, et la propension à raconter et à entretenir de somptueuses âneries.
...Par ailleurs, l’ensemble du récit traditionnel des origines n’est pas non plus rejeté a priori, par principe. Il est simplement considéré comme un scénario, comme une hypothèse parmi d’autres, à la manière de celles que formulent les chercheurs pour expliquer les différents éléments relatifs aux origines de l’islam – sources scripturaires, traditions, vestiges, artefacts divers, etc. C’est ainsi que l’on procède selon la méthode scientifique : on formule des hypothèses, des scénarios possibles que l’on confronte aux données disponibles.
C’est la confrontation du récit traditionnel à ces données qui l’invalide globalement : « l’hypothèse musulmane » se révèle en effet incapable de rendre compte de l’ensemble du dossier historique[viii] en l’état des connaissances disponibles. Au cas par cas, tel ou tel élément du scénario musulman peut certes se révéler compatible avec le dossier historique, mais pas au global, pas dans les grandes lignes de la tradition musulmane rappelées précédemment (à savoir l’apparition de l’islam au VIIe siècle en Arabie par la prédication de Muhammad). Il n’est donc nullement question, dans les travaux que nous développons dans nos synthèses, « d’écarter » par principe la tradition musulmane, mais seulement de la soumettre à un strict examen critique...
https://blogs.mediapart.fr/hocine-kerza ... i-musulman
L'extrait qui précède a pour but de mettre en évidence deux faits :
- les individus, extérieurs à cette religion, observateurs, qui croient savoir ce que sont l'islam et la culture islamique, au sens large
- d'autres individus qui croient savoir au sujet des mêmes objets, parce qu'ils les vivent de l'intérieur, ils sont à la fois jugés et partie
Dans les deux cas de figure, les deux groupes s'approvisionnent, pour développer et défendre leurs thèses, aux sources d'un narratif tronqué, reposant pour bonne partie sur des bases fausses, avec une collection de biais pour faire bonne mesure.
Édit...
En 2017...
https://www.letudiant.fr/educpros/entre ... x-ans.html
En 2015...
https://iismm.hypotheses.org/23289
L’irruption spectaculaire d’une violence se réclamant du djihad, depuis les vidéos de décapitations d’otages par Daesh en Irak ou en Syrie jusqu’aux attentats en France depuis l’affaire Merah en mars 2012, pose aux sciences humaines et sociales des questions fondamentales sur les usages de la tradition islamique par des acteurs politico-religieux d’aujourd’hui. Comment, par qui et pourquoi s’effectue la sélection dans le corpus sacré de l’islam de concepts qui font sens dans le contexte contemporain et construisent un Grand Récit mobilisateur ? Pour quels motifs et selon quelles procédures ont été reléguées d’autres interprétations moins belliqueuses ? Quelle est la part du chiisme, du sunnisme, et des diverses traditions interprétatives, des Frères musulmans aux salafistes, dans l’émergence de ce discours qui mêle un vocabulaire ancien et une syntaxe contemporaine ? Quelles sont les solutions proposées par les intellectuels musulmans à la violence et l’intolérance ? Quelles comparaisons sont pertinentes avec d’autres religions, d’autres contextes historiques, quelles porosités se construisent avec des idéologies radicales de l’ultra-gauche à l’extrême-droite ?
Qui en a entendu parler ?
Ont-elles été relayées ?