Dominique18 a écrit : 16 juil. 2024, 13:31
jean7 a écrit : 16 juil. 2024, 01:39
Le cerveau entier obéit peut-être lui aussi à un fonctionnement déterministe. Même si cette dernière proposition était vraie, personne ne croira qu’il est allé au cinéma seulement parce qu’il y a été poussé par son cerveau. Nous sommes faits de telle manière que nous croyons toujours que notre esprit est l’auteur des décisions du cerveau, et non le contraire.
Je ne suis pas l'auteur de ces propos.
En effet, mais je vais profiter de mon erreur pour enfoncer encore une fois quelques portes ouvertes. Par plaisir. Et pour récapituler, tester, tâter le terrain.
Ce que, en la matière, la science a ouvert, documenté, précisé… c’ est l’idée du caractère absolu de la causalité. Et ce de plus en plus précisément et profondément dans le fonctionnement cognitif de l’être humain.
Pour autant, ce dernier reste le responsable au premier chef de ses actes et de ces décisions. Comme quelqu’un qui aurait cité un auteur ou une thèse puissante peut très bien se retrouver seul sur un forum pour faire parler cette citation.
Tant que l’on ne pourra pas produire devant un tribunal (par exemple) le fameux mais utopique algorythme causal de l’univers (au moins depuis le début jusqu’à l’acte jugé), il ne sera pas faux ou illusoire, même d’un point de vue scientifique, à ce que l’humain affirme son libre arbitre. En effet, c’est la seule représentation disponible des raisons de bon nombre de ses actes (aller au cinéma par exemple). C’est son droit et sa liberté de ne pas se justifier. C’est aussi sa charge. Le code de sa meute.
Qu’on puisse qualifier une représentation, un remplacement de variable, une fonction etc. d’illusion, c’est un tantinet péjoratif. Ça demande en tout cas des explications et des conventions qui, pour être scientifiquement très sérieuses, écartent d’une réalité tangible vers une réalité impalpable.
Faire prendre conscience à chacun qu’il est soumis à des influence, d’accord. Il n’est pas moins important ou moins juste de faire comprendre les influences que chacun exerce sur les autres et son environnement et de lui expliquer que ses choix ont des conséquences. Pas pour le torturer moralement ou le maintenir dans une arriération. Par soucis de conformité avec la réalité tangible, sensible, dans laquelle il vit.
Enfin, j’aime cette analogie à la louche, ce n’est pas parce que je sais que l’on sait décoder infiniment mieux qu’il y a quelques siècles ce qu’est la chaise sur laquelle je suis assis que je vais me mettre à en parler comme d’une illusion. Elle reste la chaise qu’elle était.