Inso a écrit : 26 sept. 2024, 22:28
....
-> Culture du chiffre -> beaucoup d'OQTF -> manque de moyens à tous les niveaux -> peu de réalisations réelles et des cas critiques passent à la trappe.
Les lois existent pour gérer le problème, mais la vision étroite du tout répressif rend le système inefficace et produit des drames.
....
Comme le gouvernement semble vouloir faire des coupes budgétaires conséquentes, je pense que la justice et l'administration en prendront une part bien plus importante que les forces de l'ordre. Le ministre de l'intérieur voulant à toute force de l'ordre (
), on va encore aggraver le problème et créer du désordre. Et on dira que c'est de la faute des immigrés. Et on mettra encore plus de répression etc...
Et ce n'est pas comme si ce genre de problématique était nouveau.
EDIT : Les mesures répressives fonctionnent dans deux cas de figure (pour faire simple) :
- Les mesures de préventions sont conséquentes.
- Les droits de l'homme ne sont pas pris en compte.
Je complète

:
- justice, administration et
éducation *. Plusieurs membres de ma famille, ainsi que des proches, travaillent dans l'éducation nationale, dans des établissements scolaires, de la maternelle au lycée, et ce dans plusieurs académies, ce qui permet de recueillir des points de vue différents, sans pour autant qu'ils soient exhaustifs, restons mesurés. On ne va pas en rajouter une couche. C'est inepte au possible, avec beaucoup de blablabla partout! Dire que les personnes sont désabusées est devenu un lieu-commun. Elles essaient de résister, de faire leur travail, pour la plupart, le plus correctement possible. Toutes en ont marre de devoir se coltiner une masse d'individus (supérieurs hiérarchiques, administratifs,...) de plus en plus déconnectés de la réalité de terrain, quand elles ne se farcissent pas certains vraiment à la "masse".
On ne compte plus les démissions, les réorientations, les postes non pourvus,... électoralement, les voix se dirigent de plus en plus vers le RN, et cette tendance est une première dans toute l'histoire de l'éducation nationale, et au sens large, chez les fonctionnaires. LFI tient encore, un peu, balayés les PS, PC, EELV,... (c'est marrant, "on" ne cause pas beaucoup d'immigrés

. 3le problème" n'a pas l'air d'être à ce niveau

).
- et de la force! La matraque, c'est viril!
D'ailleurs, Charlie hebdo l'a très nien traduit dans sa une de cette semaine. Les dessin mérite qu'on s'y attarde pour décrypter les petits détails
Avec ça, on va aller loin....
* j'ai songé à mon voisin immédiat qui devrait arrêter la "plaisanterie" dans deux ans...
...ce sera le premier jour du reste de ma vie. C'est-à-dire que cette fois-ci, c'est moi qui décide de ce que je veux faire, avec qui je veux, où je veux.
Jean-Michel, 63 ans, prof de techno : "Un inspecteur m'avait conseillé de me barrer le plus vite possible"
Mon premier et dernier jour de boulot
Par Doucia Delaunay
Publié le 19/08/2024 à 12:30
Après avoir été employé de banque, Jean-Michel est devenu professeur de technologie au collège et au lycée. Une voie qu’il a suivie jusqu’à sa retraite, en juin dernier. Pour « Marianne », il décrit l’évolution de sa matière, des programmes et des professeurs.
À l’origine, je n’ai pas de formation pour être prof, mais une formation technico-commerciale. J’étais destiné plus au secteur bancaire, à un métier de relationnel. Mais ne trouvant pas de travail comme acheteur, j'avais proposé ma candidature pour un poste dans l'enseignement. Et un hasard, un mercredi de décembre en 1984, un coup de téléphone : le directeur d’un lycée technique en Bretagne m'a demandé si j'étais prêt à remplacer un de leurs profs qui venait d'avoir un accident de voiture. Il me proposait de commencer deux jours après.
C’était une surprise parce que ça faisait déjà un certain temps que je n'avais pas manipulé de techniques, deux ou trois ans. Mais, en fin de compte, je suis tombé sur quelqu’un de très bien qui m’a dit : « Tout ce que vous ne pourrez pas faire, on le passera à quelqu’un d’autre pour que vous puissiez assurer vos cours. » Finalement, mon premier jour, ça ne m’a pas posé trop de problèmes, parce que je maîtrisais la partie technique qu’on me demandait de faire. Il n’y avait pas non plus de soucis avec les élèves. Au lycée technique, ils sont là pour apprendre quelque chose, ils ont déjà fait des choix, la technologie n’est pas obligatoire, comme au collège. J’y suis donc resté un mois.
Ensuite, j'ai fait quinze jours de remplacement dans un collège, pendant l'hiver. Je n’ai pas eu beaucoup d'élèves parce qu'il y avait du verglas. C’est après cette expérience que j’ai décidé de poursuivre dans cette voie, en passant une certification. Puis, j'ai intégré un autre collège, dans la commune dans laquelle j'avais été employé de banque durant un certain temps. J’avais eu les parents en clients et j’avais leurs enfants en classe. J’y suis resté cinq ans.
Du lycée au collège : la désillusion
Le changement important, c'est en passant du lycée technique au collège. Dans le lycée, tout était cadré, les machines étaient en ligne, on assurait des travaux manuels comme de la cuisine et de la couture. Au collège, on faisait de la technique générale, c’était un changement de programme. En plus, le local qu'on m'a donné n’était pas aux normes. Ni au niveau température puisqu'il faisait 7 °C, ni au niveau installation. Donc, j'ai été obligé, pendant trois à quatre ans, de fonctionner en faisant beaucoup de travaux structurels à l'intérieur, en exigeant du directeur qu’il me mette le chauffage. Pour la validation de mon contrat définitif, j’ai été inspecté dans une salle d'allemand, puisque la salle de techno n'était pas adaptée. L’inspecteur qui est passé n’était pas loin de la retraite, il m’a dit : « Mais qu'est-ce que vous foutez dans l'enseignement ? Et vous avez vu dans quelles conditions ? Barrez-vous le plus vite possible ! » C'était très clair.
On était trois professeurs de technologie, mais les autres avaient des salles aux normes, il n’y avait pas vraiment de solidarité. Moi, j'avais un local un peu pourri, où pendant treize ans, j’étais obligé de slalomer entre les gouttes d'eau parce que quand il pleuvait, ça coulait sur les cours, sur les ordinateurs. Puis avec une philosophie d'établissement qui ne me plaisait pas. J'ai perdu une partie de mes illusions, parce qu'il y avait quand même beaucoup de moyens dans l'établissement, mais pas de volonté d’effectuer des travaux.
Quand j'ai quitté cet établissement, au bout de dix-huit ans, j'ai intégré en 2008 le collège dans lequel j’ai fini ma carrière. Dans ce dernier, j'ai enfin pu faire mon métier sans avoir besoin de réclamer sans arrêt du chauffage. Même si les locaux n'étaient pas somptueux, c'était hors d’eau et hors gel, ce qui était déjà pas mal.
J'ai réussi à rester seize ans et à prouver qu'en fin de compte pour faire une carrière en technologie, il faut surtout avoir une direction qui comprend les investissements importants qu'il fallait pour pouvoir faire au minimum le programme. Et puis, j’ai eu la chance de tomber avec une collègue avec qui on fonctionnait sans avoir besoin de se parler parce qu'on avait la même philosophie. C'est-à-dire lorsqu’on partage du matériel, si on n'a pas la même logique d'entretien par exemple, c’est compliqué.
Quelle place pour la technologie ?
J’ai aussi vu des évolutions dans les programmes. La plus importante, c’est que depuis trente ans, on essaye de dépasser la technologie. Par exemple, quand il y a quelque chose de nouveau, et on le voit bien avec l'intelligence artificielle, c'est la technologie qui va s'y coller. Et puis, lorsque ce sera cadré, on fera comme pour le traitement de texte, le tableur, le PowerPoint : ce seront d'autres matières qui vont les étudier. On ne va pas dire qu’on sert de paillasson, mais on est amené à être assez polyvalent. Et puis, on voit bien que plus ça va, moins il y a d'heures.
Ce qui est grave, parce que la technologie aurait normalement pu permettre à des élèves en difficulté, mais avec des talents manuels, de s'exprimer. Maintenant, c'est de moins en moins possible. Même si les nouveaux programmes ont tendance à revenir faire du manuel, parce qu'on revient sur la réparation. Sauf que toute la partie technique que les élèves apprenaient en sixième et cinquième a disparu.
Donc, on va faire de la technique virtuelle, 1 h 30 par semaine, avec des classes qui peuvent être de 30 à 32 élèves. Parce que, si on n'a pas de demi-groupe ou des groupes allégés, ça paraît très compliqué de mettre en place des systèmes avec des machines, pour que tous les élèves puissent s'exprimer et s’exercer sur de la véritable technique. Il faudrait des moyens et puis surtout des petits groupes pour les élèves. La France dit qu’elle veut tout faire pour la technologie, mais ce n’est pas le cas.
La fin d’une génération
On a cru que la technologie était simple et que les profs de techno, c’étaient des profs de matières d'éveil. Alors qu’un prof de techno, c'est quelqu’un qui a un bagage technique et qui est capable d’appréhender des problèmes de sécurité et qui est conscient de ce qu’il met dans la main des élèves.
Au début, quand j'ai commencé, on était considéré comme les débroussailleurs du système. Comme on n’avait pas de moyens, on faisait nous-mêmes. Lorsque la force informatique est arrivée, c’est le prof de techno qui gérait les problèmes. Mais on n’était pas dédommagé des heures, c’était normal. Aujourd'hui, les professeurs ne feraient plus ça. Je pense que ma génération, c’est la dernière avec une formation technique. Moi, j’ai fait un bac F (technologique) mécanique générale, agro-technico-commercial. Maintenant, tous les gens vont arriver avec une formation électronique, de gestion technique ou une formation informatique, donc moins à même d'utiliser des machines.
Un dernier jour festif
J’aurais pu partir plus tôt en retraite. Mais on m’a prévenu un peu tard, donc j’ai fait un an de plus pour permettre à mon collègue de récupérer mes heures. Je pense qu'il y a un moment où il faut s'arrêter, j'arrive à 63 ans. Il est temps de raccrocher avant d'arriver dans les derniers retranchements, là où on devient désagréable. Pendant toute l'année, je savais bien qu'il allait se passer quelque chose, surtout le dernier jour. En ne voyant rien se faire, ça me paraissait bizarre, mais ça ne me dérangeait pas, je me disais : « Je partirai comme ça sans rien, c’est pas grave ».
En fin de compte, il y avait quelque chose de prévu. La dernière heure, des élèves sont venus me chercher avec une perruque. Puis j'ai descendu les marches du collège avec une haie d’honneur et après on a fait un ou deux clapping [applaudissements]. J'ai trouvé ça très sympa ! Ensuite, j’ai fait un discours où j'ai maîtrisé ce que je voulais dire, où l'objectif était d’être honnête. J’avais dit que je ne voulais pas de cadeau pour mon départ, mais ils m’ont quand même offert un saut en parachute que j’ai déjà réalisé cet été. Donc, je ne pars pas aigri. Je ne regrette rien, j’ai toujours gardé ma philosophie. Je me battais pour les élèves. J'ai l’impression d’être resté droit dans mes bottes.
Je pars sans aucun problème de cet établissement. Je suis même assez content, parce que je pars de la techno et ma fille entre en tant que professeur de français, à la rentrée, dans le même collège. Le passage de témoin est fait. Si je n’avais pas cru dans l'établissement, je ne lui aurais pas conseillé de venir. Je sais que le 1er septembre, ce sera le premier jour du reste de ma vie. C'est-à-dire que cette fois-ci, c'est moi qui décide de ce que je veux faire, avec qui je veux, où je veux.
...on va encore aggraver le problème et créer du désordre. Et on dira que c'est de la faute des immigrés. Et on mettra encore plus de répression etc...
Et ce n'est pas comme si ce genre de problématique était nouveau.
The show must go on...