ABC a écrit : 15 févr. 2025, 18:26Ce que Philippe de Bellescize n'a pas compris (et ne comprendra très vraisemblablement jamais), c'est que les notions de temps, de distance et de simultanéité sont des concepts
physiques (et non des notions objectives), donc qu'ils caractérisent des résultats de
mesures reposant sur
des instruments de mesure.
externo a écrit : 15 févr. 2025, 19:48Le problème c'est que la relativité d'Einstein impose que la vitesse de la lumière soit une notion
objective et non une simple mesure.
Non car la notion d'objectivité (l'hypothèse selon laquelle des lois et grandeurs physiques pourraient exister et avoir la valeur que nous leur attribuons s'il n'y avait pas d'observateur macroscopique, et donc pas le concept de macroétat requis pour enregistrer irréversiblement des informations) n'est pas un concept physique. C'est un concept métaphysique.
Il découle de notre confusion entre objectivité et intersubjectivité (concordance et reproductibilité des informations irréversiblement enregistrées dans des traces du passé, recueillies par des observateurs macroscopiques différents, cad des êtres vivants ou presque allant des bactéries et virus aux êtres humains)
ABC a écrit : 15 févr. 2025, 18:26l'objection de la navette réfute le temps vectoriel de Minkowski et son univers bloc.
Il ne peut pas s'agir d'une réfutation puisqu'il s'agit d'une application basique de la RR ne présentant pas de conflit avec les faits observables. Rajouter une objection reposant sur cette image, c'est juste illustrer le sentiment qu'il doit bien exister une chronologie absolue "d'existence" puisqu'on en a l'intime conviction...
...découlant de notre expérience vécue. Pas besoin de navette et de missile (où les observateurs et leurs instruments de mesure brillent par leur absence dans la description de la "contradiction") et encore moins de rajouter une accélération de la navette. Rajouter un référentiel accéléré ne sert qu'à compliquer inutilement "l'objection".
Voilà en fait "l'objection" dans un cas encore plus simple, une application basique des transformations de Lorentz.
- un observateur O0 est au repos dans un référentiel inertiel R0
- une particule instable P, de durée de vie 10 femto-seconde,
est au repos dans le même référentiel inertiel R0 à une distance d = 100 m de l'observateur O0
- l'évènement localisé en cette particule P à mi-vie est noté eP
- l'évènement localisé en O0 au même instant, au sens de la simultanéité propre aux instruments de mesure au repos dans R0, est noté e0
- Au même endroit et au même instant (evènement e0), un autre observateur O1 passe à trotinette électrique, dans la direction O0-P à la vitesse v = 20 km/h
En ce même moment au même endroit, dans cette situation hyperbasique
- selon, la chronologie définie par des instruments de mesure au repos dans R0 : la particule P existe pour l'observateur O0
- selon, la chronologie définie par des instruments de mesure au repos sur la trotinette de l'observateur O1 : cette même P particule n'existe plus car, au sens des instruments de mesure de O1, la particule s'est déjà désintégrée pour cet observateur O1
On peut immédiatement en déduire qu'il y a "une erreur" dans la RR puisque les notions de distance, de temps et de simultanéité (respectant l'invariance de Lorentz confirmée des millions de fois) ne repectent pas ce que l'on a envie de croire : un espace-temps dans lequel la chronologie "d'existence" serait universelle, objective, indépendante du mouvement des instruments qui mesurent durées, longueurs et simultanéité...
...sauf que ce sentiment très fort est contredit par les faits d'observation. Si on fait les mesures, l'observateur O0 et l'observateur O1 vont constater,
après coup (1), en échangeant leurs résultats de mesure, qu'au "même moment" (selon leurs critères de "même moment" respectifs) la particule existe pour O0 et n'existe déjà plus pour O1.
Pour autant, l'hypothèse que puisse exister un référentiel d'immobilité du milieu de propagation des ondes de matière-énergie et un feuilletage privilégié en feuillets 3D de simultanéités (une chronologie absolue) de l'espace-temps associé à ce référentiel est-elle réfutée ?...
...Ben non. Simplement, à ce jour, cette hypothèse n'est pas utile car elle n'est pas (pas encore ?) requise dans un modèle d'espace-temps-matière-gravitation qui permettrait des prédictions que la Relativité (Générale) ne serait pas en mesure de fournir et serait largement accepté/validé par la communauté scientifique (et pas par des physiciens de dimanche).
Rajouter un référentiel accéléré (la navette) ne fait que rajouter une complication inutile pour présenter ce qui choque notre intuition classique : la relativité de la simultanéité, une relativité découlant du principe de relativité du mouvement appliqué (et vérifié par des observations reproductibles) aux interactions électromagnétiques, les interactions qui sont à la base de la géométrie des objets matériels (donc des mètres) et des phénomènes périodiques égrenant le temps (donc des horloges)
Durées, longueurs et simultanéités (relatives à un référentiel inertiel par exemple) sont des notions
physiques (ne pas confondre avec objectives), reposant donc sur des mesures reproductiblement lisibles, donc irréversiblement enregistrées par des instruments de mesure... ...enregistrements irréversibles requérant le concept de macroétat... ...concept qui n'a pas d'existence sans observateur macroscopique (les êtres vivants ou presque)...
...c'est ça la leçon que nous ont appris la physique statistique à la fin du 19ème ainsi que la physique quantique (et un peu la relativité) au début du 20ème.
(1) Aucun des 2 observateurs O0 et O1 n'a accès à ce qui se passe en la particule P à leurs instants présents respectifs en ce point P. En effet, les évènements e0 et eP pour O0 (ainsi que e0 et eP1 pour O1) sont séparés par un intervalle de type espace.