Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

Politique, histoire, société... et autres sujets sans lien avec le paranormal

Selon vous l'Humanité relèvera-t-elle le défi du réchauffement planétaire ?

Oui
10
15%
Oui mais partiellement avec une détérioration importante du niveau de vie
24
36%
Non
31
46%
La planète ne se réchauffe pas
2
3%
 
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Gwanelle
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2776

Message par Gwanelle » 22 avr. 2025, 17:49

ABC a écrit : 19 avr. 2025, 13:26 Le pourcentage de personnes qui agiraient de même s'ils en avaient les moyens est-il très différent du pourcentage de ceux agissant ainsi parmi ceux en ayant les moyens ? J'en doute. Pourquoi ? Parce que nous partageons, bien plus que nous préférons le croire, les mêmes valeurs, attentes et objectifs.
Notre conception de la richesse est biaisée depuis depuis 150 ans par le système dans lequel nous vivons.
Nous relions la richesse à la production, sans compter la perte de richesse liée à la production (nous ne comptons que dans le sens positif).

Si par exemple je produis un meuble à partir d'un arbre, ce qui est compté dans tous les indicateurs de mesure de notre richesse (le PIB par exemple, mais pas que) c'est seulement le gain du meuble (et pas la perte de l'arbre)... de surcroit ... si on replante l'arbre, il est recompté en positif (le service d'entreprise de reforestation)... logique ... mais du coup ... si on s'ampute tous une jambe naturelle (on créé donc une demande, un besoin, de prothèse) nous sommes donc plus riche selon tous les indicateurs (le PIB croit) et non pas moins riche, absurde... puisque en vérité on aurait tous préféré conserver notre jambe naturelle! (n'avoir aucun besoin de prothèse) .

Pourquoi je parle de ça ? à cause de l'idée fausse qu'il y aurait des compromis à faire, l'idée que l'économie de production et de consommation (la sobriété) serait contraire à la recherche de richesse (et que donc il nous faudrait choisir l'un OU BIEN l'autre, ou un compromis entre les deux) .

Or la richesse est bien une valeur écologique; mais plus au sens de "atteindre l'absence de besoin non satisfaits" qu'au sens de "pouvoir de faire des folies de façon débridée et insouciante des pertes"

Le tourisme spatial est lié à ce biais de valeur, les riches montrent leur richesse en montrant une insouciance des pertes (c'est bien un marqueur de richesse (une marque de standing) mais ce n'est pas la richesse)... Et ce que je pointe du doigt, ce n'est pas les riches, c'est nos valeurs biaisées (qu'est ce que VRAIMENT la richesse ? une fois qu'on se reconcentre sur ce qu'on a vraiment besoin)
Ôte-toi de mon soleil !

Flypat1
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2777

Message par Flypat1 » 23 avr. 2025, 07:35

Tout à fait Gwanelle,
Exactement comme le pétrole. Nous ne le payons pas. Nous payons seulement le droit d'extraction, l'extracteur, le raffineur, le transporteur et le pompiste. Mais le pétrole lui même nous ne le payons pas.

Patrick

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ABC
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2778

Message par ABC » 04 mai 2025, 19:53

Jodie a écrit : 04 mai 2025, 15:31N'est-ce pas le propre de la science d'être persévant, d'attendre avec patience les résultats escomptés et d'être rigoureux ? Ce qui me fait me demander si je n'avais pas placé en trop grande estime la science, dans mon esprit.
Non, pas du tout. Ce n'est pas la science ni la démarche scientifique qui est en cause. Elle permet, bien au contraire, de considérablement réduire ce risque humain en combattant des biais qui vont à l'encontre d'une démarche scientifique sérieuse...

...mais les scientifiques sont, eux aussi, des êtres humains. Ils sont susceptibles, eux aussi, de succomber aux mêmes biais que les autres, parfois même dans leur propre domaine de compétence. Toutefois, dans l'ensemble, ils sont quand même beaucoup, beaucoup mieux armés et bien plus rigoureux avant d'émettre des conclusions présentées comme définives (et savent, eux, nuancer quand il reste un doute). Le plus souvent, ils parviennent ainsi à éviter de tomber dans le cherry picking et les biais de confirmation dédiés au mainten d'une conviction implicite (à caractère philosophique ou idéologique par exemple).

L'effet Dunning Kruger (exemple : "Non non, il n'y a pas de réchauffement climatique anthropique puisqu'il y a seulement 0.042% de CO2 dans latmosphère" :ouch:) est, quant à lui, très répandu chez certains amateurs émettant des affirmations premptoires fausses, sans la moindre nuance, dans des domaines où ils sont d'une parfaite incompétence et d'un manque de lucidité impressionnant quant à leur incompétence. Voilà les traits qui distinguent les croyances naïves de béotiens des convictions scientifiques. Le risque d'erreur zéro n'existe certes pas, mais la démarche scientifique, si elle est menée honnêtement, réduit considérablement le risque d'erreur.

Application au relèvement des défis géopolitiques, climatiques et écologiques

Le message ci-dessus, un message de confiance dans les résultats scientifiques (et pas forcément dans l'usage qui en est fait. Ce choix est de nature sociétale et politique (1)) est important car nous avons besoin de la confiance dans les conseils et conclusions obtenues par des instituts scientifiques compétents dans le domaine où ils publient.

Cette confiance, dans les faits scientifiquement avérés et cette écoute de conseils élaborés et évalués scientifiquement, géopolitiquement, technologiquement, industriellement, sociologiquement, économiquement, par un réseau d'instituts, organismes, associations, entreprises rassemblant cet ensemble de compétences (un réseau international à construire progressivement et prudemment) est nécessaire.

C'est nécessaire pour relever, avec des solutions pertinentes, les défis très difficiles auxquels 8 Mds d'êtres humains, (brûlant la planète par le pôle sud, par le pôle nord et par tout le reste) sont actuellement confrontés (2) :
(1) Les choix de ce que nous devons décider de faire de nos moyens et connaissances, scientifiques, technologiques, industriels et agricoles doit donc impérativement passer par une phase préalable d'âpres négociations. Les transformations requises de nos modes de production et de consommation, via les taxes, quotas et règlements appropriés, à durement négocier à une échelle internationale, ne peuvent pas être mises en oeuvre sans engendrer un chaos social et géopolitique profondément destructeur s'ils n'ont pas préalablement été l'objet d'âpres négociations avec, à l'issue, une forte adhésion collective aux choix entérinés.

(2) Avec, pour faire bonne mesure, quelques grands dirigeants auto-choisis ou choisis de façon un peu approximative grâce, souvent, au soutien d'électeurs et de consommateurs n'ayant pas encore identifié le poids dont ils pèsent dans les choix d'investissement et d'organisation mis en place...

...et donc la responsabilité, de ces mêmes électeurs et consommateurs, d'acquérir un niveau de connaissance, de compétence et de vue globale et à long terme cohérent avec leur niveau de pouvoir...

...un niveau de pouvoir et de responsabilité à ce jour très fortement sous-évalué, une sous-évaluation renforcée par des discours démagogiques, pointant du doigt des coupables (pays "ennemis", classe socioprofessionnelle "ennemie", immigrés, fonctionnaires...), des discours destinés à créer et/ou amplifier des frustrations et à exploiter la rancoeur ainsi obtenue afin d'accéder au pouvoir.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2779

Message par Jodie » 04 mai 2025, 23:28

ABC a écrit : 04 mai 2025, 19:53on, pas du tout.
Comment ne pas perdre confiance quand on voit un malade mental prendre la tête d'un pays important, élu démocratiquement. Comment ne pas perdre confiance quand on sait que la majorité des gens n'ont ni les moyens, ni les compététences d'aller vers de bonnes sources, des organimses fiables.

La plupart d'entre-nous, et je ne peux que m'inclure dans cette catégorie, ne prenons pas le temps nécessaire pour s'interroger et s'informer que très partiellement sur tous les grans enjeux.

Bien des gens pensent que c'est trop tard,je pensais notamment à Aurélien Barrau qui en a contre la direction que prend la science. https://vert.eco/articles/lhypothese-k- ... t-poetique. Je n'ai pas lu son livre, mais juste à l'écouter, je ne vous cacherai pas que j'ai un peu déprimée.

Mais le plus gros problème pour Monsieur et Madame tout le monde, c'est la désinformation en continue, assez qu'on a parfois juste envie de nous occuper de notre petite personne, de s'enfermer dans notre bulle et de profiter de la vie qu'on peut se donner. C'est absurbe, on se place alors comme un consommateur qui n'a d'autres vues que lui-même. On devent tels des animaux dont la principale activité est de se nourrir.

Enfin, c'est compliqué.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2780

Message par ABC » 05 mai 2025, 10:22

Jodie a écrit : 04 mai 2025, 23:28Le plus gros problème pour Monsieur et Madame tout le monde, c'est la désinformation en continu.
Oui ! C'est un des plus gros sujets à travailler pour lui trouver des solutions. La préservation de notre avenir en dépend. D'où par exemple, dans cette thématique, ma question : Réseaux sociaux, comment les rendre plus souvent bénéfiques ?

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Gwanelle
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2781

Message par Gwanelle » 05 mai 2025, 12:26

Jodie a écrit : 04 mai 2025, 23:28 Mais le plus gros problème pour Monsieur et Madame tout le monde, c'est la désinformation en continue, assez qu'on a parfois juste envie de nous occuper de notre petite personne, de s'enfermer dans notre bulle et de profiter de la vie qu'on peut se donner. C'est absurbe, on se place alors comme un consommateur qui n'a d'autres vues que lui-même. On devent tels des animaux dont la principale activité est de se nourrir.

Enfin, c'est compliqué.
j'en profite pour remonter cet extrait de notre discussion sur les attentats charlie:
Jodie a écrit : 28 avr. 2025, 19:23
Gwanelle a écrit : 27 avr. 2025, 23:53
Jodie a écrit : 26 avr. 2025, 15:30 Pourrions-nous penser que pour rendre les croyants moins manipulables, il faudrait mettre l’accent sur l’importance de l’individualisme ?
je n'ai pas compris ton idée. Les individualistes sont aussi très manipulables. Ils sont simplement soumis à des manipulations différentes.
Il est plus facile de voir les manipulation dont souffrent "les autres" , il est par exemple plus facile depuis la culture française (laïque) d'être très critique des pays où le pouvoir religieux est trop influent.

Il est moins facile d'être critique de l'individualisme (notre culture), la plupart d'entre nous n'y arrivons pas. Nous lions liberté et indépendance individuelle .
par exemple l'usage d'une voiture personnelle représente bien celà, au point que même l'idée du covoiturage nous dérange un peu (la flemme de chercher un compagnon de route, la flemme de donner un lieu de RV , pourtant c'est intéressant financièrement) .

C'est tout notre mode de vie qui est devenu dispendieux, on a chacun notre électroménager privé, et dés qu'on peut on se construit notre piscine chez nous, l'indépendance est devenue notre principale priorité , les biens communs (partagé par toute la commune, ou tout le quartier) disparaissent (et sont remplacés par des bien privés à usage individuels), le partage a disparu, donc l'économie de ressources a disparu.

Evidemment, si on refrénait nos envies d'indépendance, ça engendrerait une baisse de la demande en biens privés, donc une baisse de PIB.
Et on en revient à ce débat (toujours sans solution) :
ABC a écrit : 04 mai 2025, 19:53 [*]hiérarchie de valeurs et choix de priorité à ce jour inadaptés à la gravité et à l'urgence des défis à relever.[/list]
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2782

Message par Jodie » 05 mai 2025, 12:54

Bon matin Gwanelle.

Je fais une différence entre vivre pour soi en ne se préoccupant nullement des conséquences négatives pour les autres, dans sa forme égoîste et être indépendant d'esprit, dont je te donne la définition qui se rapproche le plus de ma définition : ''État d'esprit d'une personne qui peut exprimer librement son opinion sans subir d'influences susceptibles de nuire à l'exercice de son jugement et agir de ce fait avec intégrité en faisant preuve d'objectivité et de scepticisme .'' J'ai trafiqué volontairement la citation en enlevant le mot professionnelle.

Ce que j'ai souligné c'est ce que je retrouve en fait sur ce forum, à part quelques exceptions près et c'est aussi la direction que je priviligie.

Merci pour le lien, je te reviendrai.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2783

Message par ABC » 05 mai 2025, 22:34

Gwanelle a écrit : 05 mai 2025, 12:26Evidemment, si on refrénait nos envies d'indépendance, ça engendrerait une baisse de la demande en biens privés, donc une baisse de PIB.
Pas nécessairement. Pourquoi ? Pourquoi est-il possible d'avoir croissance du PIB tout en ayant une baisse des prélèvements de ressources renouvelables et non renouvelables avec une modification appropriée de la définition du PIB toutefois (2) (ou l'emploi du sigle approprié à cette définition modifiée si ce sigle existe) ? Par multiplication des pains ?

Le PIB peut croître concomitamment à une baisse de pression sur biosphère et ressources
Dans notre esprit, nous percevons le prix d'un produit ou d'un service (et donc le PIB résultant de leur somme) comme une grandeur objective. Ce n'est pas le cas. Le prix auquel nous sommes prêts à acheter un bien ou un service repose :
  • d'une part sur la valeur que nous lui attribuons
  • d'autre part sur la valeur que nous attribuons aux biens et services que nous détruisons ou consommons au cours de son processus de production.
Notre responsabilité est donc engagée dans des processus que nous dénonçons...
...et dont nous sommes en fait partie prenante sans toujours le réaliser (1).

Le PIB peut donc continuer à croître si les biens et services plus respectueux de notre biosphère (et de notre indépendance alimentaire, nécessitant de mieux protéger nos agriculteurs... ...donc d'accepter d'en payer le prix) voient leur prix augmenter parce que nous acceptons de les payer plus cher en raison d'une meilleure appréciation de leur réelle valeur (2).

Taxes, quotas et règlements, décisions individuelles, décisions collectives
Ce changement de nos modes de consommation et de production ne peut pas se faire sur la seule base de nos décisions individuelles...
...sans négliger toutefois leur importance. Il me semble avoir vu dans un ppt du shift project qu'elles pourraient avoir, à elles seules, un impact supérieur à 40%.

Ces changements doivent être favorisés, amplifiés ET optimisés par application de taxes, quotas et règlements appropriés. En effet, nous ne connaissons que très grossièrement, et parfois pas du tout, le bilan carbone ou les dégâts écologiques causés par tel ou tel aliment, bien ou service que nous achetons car ce montant dépend de toute la chaîne allant des ressources naturelles au consommateur, donc de l'approvisionnement en matières premières à la production puis à la distribution...

...mais ces taxes et quotas,
  • qu'il faudra négocier à une échelle internationale (3), bousculant ainsi nos choix de consommation, cad l'échelle des valeurs que nous leur attribuons,
  • restructurant notre outil de production et nos emplois par la modification induite sur les coûts,
ne peuvent pas être mis en place sans une forte adhésion de l'opinion publique mondiale des pays dont les dirigeants sont élus et l'accord des dirigeants des pays plus autoritaires.

Le chantier des transformations à mener à bien requiert une large adhésion
Se lancer dans un chantier de modifications de nos modes de production et de consommation sans avoir notre appui, engager des transformations qui seraient décidées par "une forte volonté politique", serait engendrer une situation de mécontentement et de chaos social de niveau insurrectionnel. Ce serait la certitude d'un échec grave, dont le relèvement serait très difficile, avec à la clé une considérable perte de temps (un temps que nous n'avons pas).

La "volonté politique" des élus (les coupables, n'est-ce pas ?) ne suffit donc pas.

Ce qu'il faut surtout, c'est la volonté politique des électeurs et elle n'est bien sûr pas du tout évidente, car :
  • elle demande une vision globale et à long terme qu'il nous faut obtenir en identifiant les sources d'information disponibles, les sources d'information auxquelles nous pouvons accorder (avec prudence) notre confiance,
  • et parce que chaque catégorie socio professionnelle aspire à des mesures justes...
    ...du point de vue d'une justice à géométrie variable taillée sur ses intérêts propres, valeurs sacrées et objectifs.
Une confusion entre règles mathématiques de calcul et affectation d'une valeur à ses grandeurs d'entrée
On affirme souvent que la majeure partie de nos problèmes de société proviendrait d'une recherche exclusive des profits.

En fait, non. Si les profits étaient réels, comme ce serait le cas avec une échelle de prix mieux adaptée à nos besoins réels, le profit jouerait plus pertinemment le rôle d'indicateur que l'on attend de lui :

indiquer que la différence entre valeur (réelle cette fois) des biens et services produits est supérieure à la valeur réelle des biens et services consommés ou détruits lors du processus de production et de combien elle lui est (réellement) supérieure. Maximiser cette différence permet, par un réinvestissement au moins partiel, la croissance des activités qui nous sont réellement bénéfiques.
  • Des activités néfastes engendrant actuellement des profits donneraient lieu à des pertes si la hiérarchie des valeurs que nous affectons aux biens et services (taxes incluses) était en meilleur accord avec leur valeur réelle (dont la préservation de notre biosphère), entraînant ainsi la disparition naturelle de ces activités et des emplois corrrespondants pour cause de disparition de leur profitabilité...
    .
  • ...et des activités bénéfiques (industrielles, agricoles, d'innovation) ne faisant pas l'objet d'investissements car actuellement non profitables (du fait que les prix des biens et services résultant de cette activité ne sont pas assez chers) verraient le jour ainsi que les emplois correspondants grâce à des prix de ces produits et services plus élevés...
    ...des prix plus élevés mérités car reflétant alors mieux l'aptitude de ces biens et services à répondre à nos réels besoins tout en préservant notre avenir.
Il s'agit, en fait, d'un changement de même nature qu'un changement de mode. Ca peut être long (2 ou 3 décennies) quand la mode en question est associée à une illusion d'éternité (mais enfin, depuis que le monde est monde mon brave monsieur...) et une ligne rouge de non négociabilité (valeur sacrée).

Le besoin d'un réseau mondial d'instituts de recherche et diffusion de connaissances centré sur notre problème actuel
Mon sentiment, par exemple, c'est qu'investir dans une activité de recherche de niveau mondial (ça se pratique pour certains grands projets) menée par un réseau international structuré (à construire en coordonnant sur ce thème l'action d'instituts, organismes, associations, entreprises de réputation mondiale) analysant et synthétisant l'ensemble des aspects de notre problématique mondiale actuelle (sous les angles scientifique, géopolitique, technologique, industriel, agricole, sociétal, économique, écologique, climatique...) puis diffusant ses résultats d'analyse et ses conseils (et non des décisions, car ça, c'est le rôle des responsables politiques) sous une forme adaptée à un large public est manquant.

On croit que c'est le rôle des seuls responsables politiques. C'est faux. Un responsable politique est dans l'action et il est prisonnier de son électorat et des intérêts stratégiques du pays dont il fait partie. Il ne peut donc pas réaliser le travail de recherche rassemblant (qui plus est impartialement) l'ensemble des informations requises. Il doit se servir de/s'appuyer sur ces informations pour proposer un programme et prendre des décisions. Ce n'est pas la même fonction...
...Avant d'agir, il faut s'informer, réfléchir, trouver, informer, négocier et souvent convaincre quand la conclusion qui se dégage des recherches réalisées va à l'encontre de convictions fortes ou d'attentes fortes.

Un besoin d'acquérir un niveau de compétence/pertinence dans l'attribution de notre confiance mieux adapté à notre niveau de pouvoir
Certains mécanismes économiques ne nous sont pas nécessairement familiers. Parfois notre attention se concentre, avec un caractère exclusif, sur des coupables et sur des causes qui, en fait, peuvent devenir des solutions si nous réajustons correctement nos analyses, nos attentes et nos priorités à nos réels besoins...
...ce qui ne doit pas nous conduire à conclure que, finalement, ce serait simple (3). Ce n'est pas le cas (4).

Parmi les causes de nos problèmes et la difficulté en découlant
pour relever défi géopolitique, écologique et climatique on trouve donc (entre autres) :
  • des attentes mal adaptées à la situation actuelle...
    ...Or nos attentes et choix de priorité engendrent les décisions d'investissement et la décision d'incorporer telle ou telle mesure dans un programme politique susceptible de conduire à un succès électoral,
  • une méconnaissance de certains mécanismes, notamment économiques (et un peu aussi psychologiques quant aux motivations personnelles réelles et modes de réaction d'un certain nombre de dirigeants, afin d'optimiser les choix à faire pour influer sur leurs décisions dans une direction favorable et, à tout le moins, éviter le pire induit par naïveté... ...ou maladresse),
  • des fake news, souvent largement diffusées par les réseaux sociaux. L'explosion de l'IA va d'ailleurs probablement accroître ce problème et le rendre encore plus difficile à maîtriser, surtout si une réglementation appropriée n'est pas mise suffisamment vite en place.
  • et, comme le faisait remarquer Jodie, une grande difficulté à faire le tri dans le flot d'informations dont nous sommes submergés.
Des croyances fausses mais inoffensives... ...mais d'autres pas du tout inoffensives
Croire que la Relativité Restreinte est fausse et donc "Voilà pourquoi une évolution de notre conception de l'espace-temps est devenue nécessaire" ou encore croire qu'un gros singe plus ou moins proche de l'espèce humaine se cache remarquablement bien dans les régions les plus reculées de la planète n'est pas bien grave...
...si toutefois cela ne s'accompagne pas d'une tendance plus générale à mettre sur un pied d'égalité des travaux sérieux (dont des travaux scientifiques) avec des élucubrations vaseuses de personnes ne maîtrisant pas le sujet sur lequel elles s'expriment et, par exemple, en déduire que le réchauffement climatique ne serait pas de nature anthropique car il s’expliquerait (n’est-ce pas ? :ouch: ) par une plus grande activité solaire et nous ne pourrions donc rien y changer.

Tout vérifier par soi-même n'est pas possible. Il faut avoir une lucidité suffisante pour identifier les limites de ses compétences et donc, parfois, savoir faire confiance...
...en essayant de ne pas se tromper trop et trop souvent quant aux personnes ou sources auxquelles on peut accorder notre confiance (jamais une confiance sans borne toutefois)
  • soit parce que cela nécessite une compétence hors de notre portée,
  • soit parce que ça demanderait plus de temps pour atteindre le même niveau de fiabilité.
Par contre, croire aux menssages émis par des "idéologues" mus par la seule ambition d'accéder au pouvoir au détriment de ceux qui les y portent, ça, c'est un problème sérieux. Réaliser, parmi nos erreurs, celles nous incitant à pousser les décideurs politiques (sous peine de perdre leur prochaine élection s'ils résistent à nos injonctions) dans une direction qui nous est nuisible à moyen et long terme est difficile, certes, mais c'est important.

(1) Notre pouvoir
La chûte des ventes de Tesla et la force centrifuge qu'exercent des US en mode Trump sur certains marchés (voir des pertes de confiance, fragilisations d'alliance et de solidarités politiques et fuite de compétences scientifiques si le Trumpisme survit trop longtemps à ses choix àctuel) montre que le pouvoir est dans un nous collectif (avec un poids par individu présentant, certes, une grande dispersion) et non pas seulement entre les mains de quelques individus...

...des individus qui sont là parce que, dans une large mesure, notre système de valeurs, nos attentes et nos choix de priorité (et non notre seul système politico-économique) leur ont permis, dans les pays accordant une large autonomie au marché et dont les dirigeant sont élus, d'accéder à des positions dominantes. Toutefois, dans les pays plus autoritaires, la problématique est différente... ...à court et à moyen terme. A plus long terme, elle redevient similaire.

(2) Le prix d'un bien ou d'un service n'est pas une grandeur objective
Il "suffit", pour cela, que la demande de ces biens se fasse plus forte malgré un prix de vente plus élevé compensant ainsi la baisse du volume de vente des biens et services nuisibles à notre biosphère (enfin) boudés par la demande, une baisse par ailleurs en partie compensée par des taxes choisies pour être dissuasives...

...en faisant toutefois un peu évoluer la notion de PIB pour y intégrer les taxes, estimant (si elles sont bien choisies) que le prix TTC des produits est un réel reflet de valeur du produit ou service final créé. Dans le PIB, à ce jour, on n'intègre pas la TVA. Si on reste sur ce critère pour mesurer une vraie croissance, une croissance vertueuse préservant notre avenir, on n'a pas le bon outil...

...avec un réglage à un niveau de taxes et quotas à choisir de façon appropriée ET suffisamment négocié pour ne pas engendrer une révolte sociale incontrôlée. Une interdiction, par exemple, correspond à un prix infini. Pour des produits dangereux (cf. La chloredécone par exemple), il faut parfois s'y résoudre même si ça impacte le pouvoir d'achat et si, en plus, ça impacte l'emploi pendant le temps nécessaire pour mener à bien les transformations de modes de production requis.

(3) Dire qu'une condition est nécessaire ne veut pas dire qu'on sache comment l'obtenir...
.......................................................et encore moins qu'il ne faut donc pas la signaler

Ca ne veut pas dire yaka focon c'est simple, mais yaka focon c'est nécessaire. Ce n'est pas parce que l'atteinte d'un sous-objectif a été identifiée comme requise que, pour autant, la chaîne des choix de priorités ou de valeurs requise pour atteindre ce sous-objectif est facile à trouver, négocier puis mettre en oeuvre après avoir réussi à obtenir une adhésion aux décisions entérinées.

Selon moi, ce n'est pas parce que nous ne savons pas comment atteindre un sous-objectif qu'il est inutile de le signaler. Au fil des échanges sur ce fil, il me semble utile de faire part de nos remarques et de poser des questions quand nous ne voyons pas de réponse à une question qui, pourtant, nous semble en nécessiter une.

(4) Acquérir un niveau de compétence adapté à notre pouvoir est de notre responsabilité
Ca demande l'acquisition d'une compétence qui est de notre responsabilité sans bien réaliser que nous devons accepter d'assumer cette responsabilité plutôt que choisir de nous préserver de ce poids en nous convaincant que nous sommes, avant tout, des victimes. Le choix du déni de notre part de responsabilité est certes bénéfique à court terme (on fait l'économie de ce souci supplémentaire) mais néfaste à plus long terme car il nous encourage à ne pas identifier et mener à bien les remises en cause nécessaires.

Ce changement d'attitude pour évoluer vers une plus grande conscience de notre responsabilité individuelle dans la marche de notre société à un niveau collectif est toutefois culturellement difficile. En effet, dans de très nombreux pays, le mode d'organisation est bien plus protecteur que nous n'en ayons conscience. Le faible niveau d'impact individuel, positif ou négatif, des décisions individuelles que nous prenons nous fait perdre le sens de nos responsabilités dans leurs conséquences collectives en raison de leur absence (ou presque) d'impact à un niveau individuel.

Tout est lissé : les bénéfices et les pertes. Cela réduit notre incitation à corriger nos erreurs (puisque nous en sommes en partie protégés) et réduit notre motivation à nous investir dans ce qui réussit (puisqu'on nous en prend une grande partie). Si le dosage est bien choisi c'est très bien. S'il est trop marqué, c'est un peu (par analogie) comme si on perdait une grande partie de notre sens de la douleur. On se brûlerait et on se cognerait plus souvent.

Cette diminution de notre sens des responsabilités nous amène notamment :
  • à croire que mener une action c'est, presque systématiquement, demander que l'état s'en charge,
  • à croire et que nous sommes les victimes impuissantes d'un système et non (dans une large mesure) les victimes d'une part assez largement commune de nos attentes, valeurs et choix de priorité.
Cela explique la difficulté que nous rencontrons pour réaliser notre poids et notre part de responsabilité dans les décisions collectives adoptées et la nécessité d'atteindre le niveau de compétence (et/ou de lucidité dans nos jugements) approprié à cette responsabilité. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités... ...même quand on n'est pas conscient de détenir ce pouvoir.
ABC a écrit : 04 mai 2025, 19:53[*]hiérarchie de valeurs et choix de priorité à ce jour inadaptés à la gravité et à l'urgence des défis à relever.[/list]
Ben oui.
Defis_geopolitique_ecologique_climatique.pdf
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2784

Message par Gwanelle » 06 mai 2025, 15:22

Je suis en phase avec pratiquement tout ce que tu proposes.

Ceci dit , ceci m'interpelle :
ABC a écrit : 05 mai 2025, 22:34 ...mais ces taxes et quotas,
  • qu'il faudra négocier à une échelle internationale (3), bousculant ainsi nos choix de consommation, cad l'échelle des valeurs que nous leur attribuons,
  • restructurant notre outil de production et nos emplois par la modification induite sur les coûts,
ne peuvent pas être mis en place sans une forte adhésion de l'opinion publique mondiale des pays dont les dirigeants sont élus et l'accord des dirigeants des pays plus autoritaires.
Car je trouve que c'est peut être un facteur d'immobilisme de plus ... faut il vraiment attendre que le monde entier approuve, ou comprenne, le choix de l'éventuel peuple qui devancerait tout le monde sur ces questions ?

A partir du moment où nous avons confiance en nos nouveaux indicateurs (notre modification appropriée de la définition du PIB par exemple) parce qu'ils correspondront mieux à nos besoins réels alors la conséquence logique est : nous deviendrons réellement plus riches que les autres.
Ce jour là nous n'aurons plus besoin d' "adhérer l'opinion publique mondiale" puisque les autres pays constateront que nous avions raison . Nous serons le modèle à suivre: ils adhéreront d'eux même.
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Présentation du nouveau programme d'action du Shift Project

#2785

Message par ABC » 13 mai 2025, 18:58


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Gwanelle
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2786

Message par Gwanelle » 14 mai 2025, 10:39

En même temps, ils lancent une campagne de financement, on dirait que le premier palier sera atteint en une seule journée ! Joli !
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2787

Message par Jean-Francois » 29 mai 2025, 15:26

Existe-t-il une seule industrie qui ne finit pas par enfler au point de devenir nocive pour les sociétés? Je me posais la question après avoir regardé cette vidéo sur l('étendue d)es magouilles de l'industrie laitière aux USA. Celle-ci emploie sensiblement les mêmes manœuvre de manipulations d'opinion (publicité trompeuse, études rendue pseudoscientifiques à cause des conflits d'intérêt$, etc.) que les industries du tabac, du sucre, des hydrocarbures... Les gens qui les organisent sont parfaitement au courant du caractère délétère de ces industries et c'est par cynisme (et appât du gain) qu'ils nuisent.

À cause des sommes en jeu, qui induisent des freins considérables aux possibilités changements nécessaires pour résoudre les problèmes mondiaux, il est difficile de plaider que les actions individuelles des personnes qui n’œuvrent pas au sein ces industries sert vraiment à quelque chose. Et quand des gouvernements sont incestueusement composés de personnes qui ont des liens* avec ces industries (ou ont de très forts intérêts envers leur rentabilité), on peut douter que des actions démocratiques finiront par avoir des effets notables. Je sais qu'il ne faut pas perdre espoir mais il est difficile de voir comment faire basculer des pouvoirs sans modifier l'addiction de l'humanité au fric et à l'accumulation de biens.

Ce qui est évidemment très difficile parce que tous les biens ne sont pas problématiques pas plus qu'une accumulation raisonnée. Le problème est que l'addiction est encouragée par de très forts lobbies qui font enfler ce qu'on trouve nécessaire pour bien vivre.

Jean-François

* C'est encore plus obscènement clair pour le gouvernement Mononk dans lequel la plupart des principaux acteurs - à commencer par lui - possèdent des industries.
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("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2788

Message par nikola » 29 mai 2025, 15:46

Jean-Francois a écrit : 29 mai 2025, 15:26 Je sais qu'il ne faut pas perdre espoir mais il est difficile de voir comment faire basculer des pouvoirs sans modifier l'addiction de l'humanité au fric et à l'accumulation de biens.
Ce n’est pas l’humanité qui est en cause mais les classes dirigeantes qui, elles, font croire que tout le monde fonctionne comme elles et qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire en sorte que tout le monde croie les mêmes choses qu’elles.
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2789

Message par ABC » 29 mai 2025, 16:43

Jean-Francois a écrit : 29 mai 2025, 15:26tous les biens ne sont pas problématiques pas plus qu'une accumulation raisonnée. Le problème est que l'addiction est encouragée par de très forts lobbies qui font enfler ce qu'on trouve nécessaire pour bien vivre.
Et c'est normal car c'est bien plus facile et plus rentable que de faire enfler l'addiction à la sobriété. Si la sobriété était addictive, on essaierait de la vendre car elle marcherait bien (sans avoir à se ruiner en publicité) et on y gagnerait beaucoup d'argent permettant d'accéder à tel ou tel avantage social qui se mesurerait alors en termes différents.

Ce qui se cache derrière cet engouement à accumuler, un engouement persistant même quand un niveau de confort dépassant largement le besoin de réponse à nos besoins primaires est satisfait, c'est (au moins pour une part conséquente) le besoin de reconnaissance sociale. Ce besoin là est inévitable, mais ce n'est pas lui le problème. C'est même un moteur tout à fait efficace et (à mon sens) respectable si les signes de reconnaissance sociale ET les activités pour les obtenir sont les bons.
nikola a écrit : 29 mai 2025, 15:46Ce n’est pas l’humanité qui est en cause mais les classes dirigeantes qui, elles, font croire que tout le monde fonctionne comme elles et qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire en sorte que tout le monde croie les mêmes choses qu’elles.
Ce n'est effectivement pas l'humanité qui est en cause, mais notre culture actuelle. Elle est tournée vers des biens et services qui ne sont pas tous les bons. Pour gagner beaucoup d'argent, ce sont ces biens et services là qu'il faut produire. Se lancer dans une activité de production de biens et services répondant à nos besoins réels au lieu de répondre à nos attentes (ou celles suscitables à un coût publicitaire supportable) serait se condamner à la faillite.

Il nous faut donc parvenir à faire évoluer certains des signes de reconnaissance sociale pour que peu à peu ces signes de reconnaissance sociale répondent mieux à nos besoins actuels. Il s'agit d'un changement voisin d'un changement de mode. Une condition nécessaire est que ce besoin de changement culturel soit identifié puis compris. Mon sentiment c'est qu'il n'est ni l'un ni l'autre. Nous préfèrons, parfois à souvent, concentrer une grande partie de notre attention sur des causes, réelles ou exagérées, sur lesquelles nous avons peu de prise.

Un tel changement culturel ne peut pas se limiter à une action sur un petit pourcentage de personnes jugées coupables à 90% de nos problèmes, forcées de bien se conduire par le pourcentage complémentaire (sensé en être les victimes)...
...afin d'obtenir ce que convoitent (souvent inconsciemment) ce pourcentage complémentaire : pouvoir accéder à ce qui est reproché aux coupables.

Le mouvement à réussir ne peut donc être qu'un mouvement d'ensemble. Ce dernier peut toutefois être favorisé par un pourcentage suffisant ayant compris le problème, ayant trouvé le moyen de convaincre et créant un effet d'entrainement (notamment par leur engagement personnel) pour ceux ayant besoin que le train soit déjà en marche pour se décider à y monter.

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L'univershifté organisée par les shifters

#2790

Message par ABC » 09 juin 2025, 22:17

L'univershifté organisée par les shifters s'est déroulée au palais des congrès à Montpellier ces samedi 7 et dimanche 8 juin 2025 (avec 1950 participants). Les conférences d'une remarquable qualité qui s'y sont tenues incitent à échanger et réfléchir en profondeur. Elles éclairent les débats, sur une base factuelle et chiffrée, quant aux freins et aux leviers pour relever les 2 principaux défis menaçant l'avenir de l'humanité
  • l'instabilité géopolitique
  • les crises (ou plutôt la dérive) climatique et écologique (ce n'est pas une crise car son impact se mesure en siècles)
Bien entendu, l'accent est mis sur ce 2ème point. C'est le coeur de l'action des shifters sans qu'il soit possible pour autant d'ignorer le 1er point (l'instabilité géopolitique) en raison des contraintes que cette instabilité fait peser sur les choix de solutions envisageables.

Ces conférences, pertinentes tant par le choix des sujets abordés que par la compétence des intervenants, précisent les constats et proposent des pistes de solution très concrètes et chiffrées sur tous les sujets (agriculture, production d'énergie, mobilité, aménagement du territoire, protection contre les submertions et innondations, guerre, paix et écologie...). Elles ne négligent pas pour autant le contexte géopolitique instable actuel et les problématiques de souveraineté car ils font partie intégrante des données du problème à résoudre :

Quelques unes des conférences présentées le samedi 7 juin 2025
  • La Méditerranée aux avant-postes du changement climatique
  • Pourtour Méditerranéen à sec : comment se préparer aux évolutions de la ressource en eau ?
  • Stratégie Nationale Bas Carbone : la feuille de route bas carbone de la France est-elle à la hauteur ?
  • Urbanisme et habitat face à la crise climatique : comment (sur)vivre dans la chaleur ?
  • Décarbonons la France avec le Shift Project et les Shifters
  • La transition menacée par la disponibilité en métaux et minerais critiques ? (il s'avère que ce n'est pas un problème de disponibilité globale mais de disponibilité selon le pays, cad de souveraineté. La Chine, par une politique ambitieuse moins contrainte que par nos règles démocratiques traite désormais la quasi totalité des minerais et l'Europe s'est au contraire désindustrialisée)
  • Entre inassurabilité et solidarité : quelles réponses face au choc climatique ?
  • Projets routiers vs urgence climatique : qui doit freiner ?
  • Climat, énergie : quel rôle pour la finance dans l’économie de demain ?
  • Entreprises et transition : comment prospérer dans un monde contraint ?
Quelques unes des conférences présentées le dimanche 8 juin 2025
  • Climat, crises : que se passe-t-il quand on ne peut plus s'adapter ? Cas des pays en développement
  • La transition : une opportunité pour les agriculteurs ? Retour sur la consultation (contrairement à ce que les médias nous laissent parfois penser les agriculteurs sont, dans l'ensemble, parfaitement conscients des problèmes écologiques et climatiques et motivés pour apporter des solutions (avec une part de prix de leurs produits dans nos cadies se montant à 7% du prix auquel nous achetons leurs produits, c'est toutefois difficile)
  • Adaptation : Comment nous préparer aux risques d'inondation et submersion sur notre territoire
  • Planification : agir ici et maintenant dans les territoires
  • Comment faciliter l'usage combiné des modes de transports bas-carbone (trains, vélo...) ?
  • Guerre et paix : la sobriété pour notre liberté ?
  • Comment engager la population pour faire shifter la France ?
  • Comment adapter l'activité viticole au changement climatique ?
  • Intermittence des ENR : comment optimiser leur intégration au réseau électrique français ? (4 levier pour l'adaptation offre-demande d'énergie électrique dans un réseau : stockage, interconnexion, consommation, production)
  • S’engager sans burn-out : comment garder la flamme ? (un vrai sujet. Des décourageurs de compétition sont une réelle menace si l'on ne sait pas s'en préserver)
  • Climat, forêts : comment accroître la sequestration de carbone grâce aux forêts et aux filières bois ?
  • Comment faire dialoguer climato-sceptiques, techno-solutionistes et écolo radicaux ?
Quelques ateliers dimanche 8 juin 2025
  • Atelier Energie Mix
  • Atelier Découverte de la comptabilité carbone à la maille produit
  • Fresque du Climat
  • Fresque de la Biodiversité
  • Atelier 2 Tonnes (d'équivalent CO2 par personne et par an)
  • Fresque de la Transition Energétique
  • Fresque du Numérique
Un message fort.
L'atteinte de la paix dans le monde repose non sur l'uniformisation des cultures mais sur l'acceptation, le respect de l'altérité.

Parmi les messages forts relevés (et ils ont été très nombreux et très pertinents), j'ai noté une remarque faite par l'un des conférenciers plus particulièrement concerné par l'instabilité géopolitique (puisque militaire de profession).

L'Europe a cru, après 1945, que plus jamais on ne connaîtrait de guerre meutrière et destructrice comme celle de 39-45. L'idée était que la construction européenne allait le garantir en européanisant l'ensemble de la planète au plan des systèmes de valeur et de l'organisation...
...Or l'Européanisation de la planète n'est pas nécessaire et encore moins suffisante pour maintenir une stabilité géopolitique. Au sein de l'Europe, au fil des siècles, nous avons passé notre temps à nous battre alors que nos cultures et systèmes de valeurs étaient somme toute proches.

Dans les années qui viennent, divers signaux nous annoncent que nous allons, inéluctablement, non pas vers une uniformisation des cultures, systèmes de valeur et système de gouvernance mais, au contraire, vers une fragmentation.

Pour l''intervenant (et je partage son point de vue) cette fragmentation n'est pas le problème. Le problème, le générateur de conflits, c'est le non respect de l'autre, le non respect des peuples à disposer d'eux-mêmes, le non respect de celui qui ne partage pas les mêmes valeurs, la même culture, la même histoire, le même système de gouvernance ni le même territoire.

La solution, pour surmonter notre tendance à vouloir asservir notre voisin, le convertir à nos valeurs, croyances et systèmes de gouvernance, voir à nous entretuer, c'est d'aller vers le respect de l'altérité, d'accepter que chaque peuple puisse avoir un système de valeurs, une culture, une histoire, un système de gouvernance et une organisation sociale qui lui soit propre, qu'il ait le droit d'en faire le choix et de le faire respecter sur son territoire.

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Gwanelle
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Re: L'univershifté organisée par les shifters

#2791

Message par Gwanelle » 11 juin 2025, 11:45

ABC a écrit : 09 juin 2025, 22:17 L'Europe a cru, après 1945, que plus jamais on ne connaîtrait de guerre meutrière et destructrice comme celle de 39-45. L'idée était que la construction européenne allait le garantir en européanisant l'ensemble de la planète au plan des systèmes de valeur et de l'organisation...
...Or l'Européanisation de la planète n'est pas nécessaire et encore moins suffisante pour maintenir une stabilité géopolitique. Au sein de l'Europe, au fil des siècles, nous avons passé notre temps à nous battre alors que nos cultures et systèmes de valeurs étaient somme toute proches.
Je ne sais pas si l' "Europe y a cru" . mais en tout cas elle a essayé , et elle a (au moins partiellement) réussi au sens où Il n'existe pas beaucoup d'exemple, dans l'histoire, de nations qui parviennent à surmonter l'esprit revanchard aprés une humiliation et que (jusqu'en 1945) les nations européennes étaient quasiment constamment en conflits armées les unes avec les autres , le fait qu'à partir de 1945 on soit (même partiellement) sorti de ça pendant 80 ans, est exceptionnel, et nous devons en être fier.

Evidemment, ça ne veut pas dire qu'on doive imposer nos valeurs à l'ensemble de la planète, ni qu'on doive faire comme si, les autres peuples soient prêts, et déjà aptes, à faire la paix avec leurs ennemis , de façon aussi pérenne que nous avons réussi à le faire avec les allemands en 1945 (ou avec les britanniques dés le 19ème) .

Ce qu'il faut montrer , c'est le fait que, justement , historiquement, nous avons "passé notre temps à nous battre" , puis, qu'à un moment donné de notre histoire nous sommes parvenus à nous organiser pour (partiellement) sortir de ça .
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Re: L'univershifté organisée par les shifters

#2792

Message par thewild » 11 juin 2025, 12:03

ABC a écrit : 09 juin 2025, 22:17 L'Europe a cru, après 1945, que plus jamais on ne connaîtrait de guerre meutrière et destructrice comme celle de 39-45. L'idée était que la construction européenne allait le garantir en européanisant l'ensemble de la planète au plan des systèmes de valeur et de l'organisation...

Je ne ne suis pas du tout d'accord.
L'idée de la construction européenne était qu'on ne connaisse plus jamais de guerre comme celle de 39-45 en Europe . Il n'a jamais été question d'europeanisation de la planète. Cette affirmation me semble tout à fait infondée. Le but était que les nations européennes arrêtent de se taper les unes sur les autres.
C'est la construction de cette union économique (puis partiellement politique et sociale) qui a permis 80 années de paix. 80 années de paix dans une région qui avait été en guerre quasi permanente depuis des siècles, c'est indéniablement un succès.
Et à priori, s'il devait y avoir une guerre en Europe à moyen terme, elle ne serait pas interne.
"Assurons nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause." Bernard Le Bouyer de Fontenelle

"Plus un fait est extraordinaire, plus il a besoin d'être appuyé de fortes preuves." Pierre Simon Laplace

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2793

Message par Lambert85 » 11 juin 2025, 13:25

Est-ce une coïcidence ? Depuis l’arrivée de Trump, on parle beaucoup moins des changements climatiques je trouve ? Ca devrait pourtant être l’inverse vu qu’il s’en fiche.
Même Greta "Montagne de Thunes" préfère s’amuser sur un bateau à moteur en Méditerrannée désormais...
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2794

Message par Gwanelle » 11 juin 2025, 14:14

Lambert85 a écrit : 11 juin 2025, 13:25 Est-ce une coïcidence ? Depuis l’arrivée de Trump, on parle beaucoup moins des changements climatiques je trouve ?
Disons que la méthode moderne d'arrêter de parler d'un truc, c'est de faire en sorte de faire parler d'autres trucs , jusqu'à ce que le premier truc descende de plus en plus bas dans les priorités (et donc le débat public)
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Re: L'univershifté organisée par les shifters

#2795

Message par ABC » 12 juin 2025, 15:06

ABC a écrit : 09 juin 2025, 22:17L'Europe a cru, après 1945, que plus jamais on ne connaîtrait de guerre meutrière et destructrice comme celle de 39-45.
thewild a écrit : 11 juin 2025, 12:03L'idée de la construction européenne était qu'on ne connaisse plus jamais de guerre comme celle de 39-45 en Europe . Il n'a jamais été question d'europeanisation de la planète. Le but était que les nations européennes arrêtent de se taper les unes sur les autres. C'est la construction de cette union économique (puis partiellement politique et sociale) qui a permis 80 années de paix. 80 années de paix dans une région qui avait été en guerre quasi permanente depuis des siècles, c'est indéniablement un succès. Et à priori, s'il devait y avoir une guerre en Europe à moyen terme, elle ne serait pas interne.
D'accord.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2796

Message par Gwanelle » 12 juin 2025, 16:59

ABC, as-tu assisté aussi à :

"Comment faire dialoguer climato-sceptiques, techno-solutionistes et écolo radicaux ?"
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2797

Message par ABC » 12 juin 2025, 22:43

Gwanelle a écrit : 12 juin 2025, 16:59 ABC, as-tu assisté aussi à : "Comment faire dialoguer climato-sceptiques, techno-solutionistes et écolo radicaux ?"
Non. beaucoup de conférence importantes se déroulaient en même temps.

Pour ce qui est du dialogue avec les climato-sceptiques, selon moi, il faut veiller à doser, sans trop se tromper, l'énergie que l'on estime pertinent d'y consacrer et, si on pense cet échange utile, choisir des climato-sceptiques ouverts aux échanges (c'est à dire des climato-sceptiques dont le point de vue est lié à un manque d'information ou à une information incorrecte et non un très fort désir, voir un besoin, de déni). Un manque de modération relativement au temps, à l'énergie et à l'attention consacrée à des échanges tels que cela serait courir le risque de s'épuiser sans résultat, voir même d'avoir un effet contre productif (un peu comme se débattre dans des sables mouvants).

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2798

Message par Gwanelle » 19 juin 2025, 17:09

ABC a écrit : 12 juin 2025, 22:43 ... choisir des climato-sceptiques ouverts aux échanges (c'est à dire des climato-sceptiques dont le point de vue est lié à un manque d'information ou à une information incorrecte et non un très fort désir, voir un besoin, de déni).
Et même là (même quand la personne est ouverte aux échange) de mon expérience , la tentation de "l'informer" (compléter son manque d'information) n'amène pas grand chose .
Albert Moukheiber explique que ça n'amène que de la déception , ce qui rejoint ce que tu dis ( "on s'épuise sans résultat") .

https://www.youtube.com/watch?v=Axx5zMARtvE
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2799

Message par Intergalactique » 22 juin 2025, 15:09

La guerre frappe aussi notre climat

Chaque action militaire a un coût caché, souvent invisible… mais bien réel. Alors oui, j’avais envie et besoin de le rappeler…

Rien que pour l’opération de cette nuit par les Américains en Iran (du 21 juin au 22 juin 2025) :

12 bombes GBU 57A/B larguées
• Par 6 bombardiers furtifs B 2 Spirit (2 milliards un avion)
• Mission : sites nucléaires iraniens, juin 2025

(Je n’ai pas pris en compte les avions ravitailleurs des B-2 et des 30 autres missiles largués cette nuit)

Empreinte carbone par bombe

Élément Émissions de CO₂ (tonnes)

Transport (20 000 km) 500
Fabrication de la bombe 136
Fabrication du B 2 ** 8750
Total par bombe 9386


** : La part attribuée à la fabrication du bombardier B 2 dans l’empreinte carbone d’une bombe est une estimation basée sur les émissions typiques de fabrication d’avions très complexes et la répartition de l’utilisation de l’appareil. Cette valeur peut varier significativement selon les méthodes de calcul et les données disponibles, mais elle donne un ordre d’idée de l’impact environnemental caché lié à la construction de ces engins militaires sophistiqués.

Empreinte totale de l’opération = 112 632 tonnes de CO₂ (en une seule nuit) :grrr:

Équivalent à :

• Les émissions annuelles de 11 000 Européens
• Ou 22 500 voitures essence roulant 20 000 km/an

Encore une fois, c’est la planète qui prend la frappe la plus profonde, et bien profonde !

Ces chiffres sont basés sur des hypothèses publiques et des approximations, et je serai ravi que les experts en environnement et aéronautique puissent affiner ces calculs. :wink:

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Lambert85
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2800

Message par Lambert85 » 22 juin 2025, 17:16

et certains voudraient qu’on réduise nos émissions... :roll:
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