shisha a écrit : 14 mai 2025, 21:46Il s'agissait de tout le monde.
Dont acte. j'ai du te lire de façon trop superficielle. Désolé.
shisha a écrit : 14 mai 2025, 21:46La fraude fiscale nous indique (pour moi) quelque chose d'un peu plus profond qu'un "simple vol".
Ainsi qu'une grande diversité de faits, comme tu as pris la peine de l'illustrer par une liste d'exemples.
shisha a écrit : 14 mai 2025, 21:46
Donc pour soulager tout ce monde, il me semble pertinent d'abaisser la pression (donc pas en augmentant les taxes/dépenses publiques).
De mon point de vue, la démotivation engendrée serait nulle si l'équité du système était évidente, ou aisée à démontrer. Car elle ne vient pas du rapport effort/bénéfice. Elle vient du sentiment d'injustice dont on serait victime chacun vu de sa fenêtre.
L'effort sans bénéfice, sauf situation dramatique extrême aboutissant à la mort, je ne vois pas ce que c'est à part une vue de l'esprit. "tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" me semble un aphorisme correct en la matière.
Par contre, le sentiment d'être spolié de sa liberté (le fric, c'est de la liberté, ou du pouvoir), il me semble naturel. Place n'importe quel mammifère sauvage dans une cage, il en souffrira et cherchera à s'en échapper. Si tu le nourris chaque jour, il te sera sans doute dépendant, mais même en stabulation, on est obligé de limiter mécaniquement la liberté des bêtes pour qu'elles ne face que manger (et aucun effort sans bénéfice).
Donc la fiscalité, en tant qu'organisation de la collecte de ressources privées à des fins d'usage publique, n'est pas un problème réel. A moins de démontrer qu'une société puisse se passer de ressources publiques. Mais c'est un peu tard. En effet, la société s'est habituée à la gratuité ou quasi gratuité des ressources naturelles, seul véritable bien public envisageable. Avec une super boule de cristal et en disposant d'une gouvernance mondiale à l’aire pré-industrielle, il aurait été possible que les société assument leurs besoin par la vente de ces ressources... n'importe quoi évidement. Il n'était historiquement pas pensable à quelque stade préalable de son évolution que l'homme dispose d'une telle clairvoyance. A toute époque, chacun s'est servi comme il a pu de ce qu'il a trouvé sur son chemin. Et la société a inventé des chemins sur lesquels il est contraignant de marcher. Parmi ces privations de libertés, il y a la fiscalité. C'est tout.
En quelque sorte, pour faire dans l'épouvantail, supprime la fiscalité, mais accepte alors que l'on puisse vivre chacun selon ses propres règles... Ha ben non alors.
Bon. Réduisons simplement la fiscalité, mais quelle contrepartie en gain de liberté équivalent faut-il donner à ceux qui, de part leur situation, sont dans l'incapacité d'y contribuer ? Sont-ils donc les hommes les plus libres de la société ? Leur niveau de liberté est-il indécent ? Ceux-là même qui, pour un temps plus ou moins long, auraient une part de responsabilité dans leur situation parce qu'ils auraient préféré plus de temps pour leur famille ou même simplement leurs amis à un travail... sont-ils anormalement privilégiés dans la société actuelle ? Dans quel cas rejeter l'hypothèse qu'ils restent des contributeurs actifs de la société ?
Il n'y a rien, vraiment rien d'évident dans tout ça.
Si ce n'est peut-être qu'à court, moyen, et long terme (reste le très long terme...) il n'y a plus le choix et que vire selon des règles sociales est l'avenir de l'humanité (donc, peut-être, jusqu'à sa décadence).
shisha a écrit : 14 mai 2025, 21:46D'ou la proposition d'un transfert de compétences entre le public et privé (40 % du Pib en dépenses au lieu de 60%) effectué petit à petit.
Avec ou pas un moratoire de précaution de 10 ans sur l'application de quelque baisse de fiscalité que ce soit pour évaluer les dégâts et coûts éventuels engendrés par cette politique et y palier ?
Parce que sans ça, on connait le résultat. C'est de la dette en plus in fine (dépenses imprévues sans ressource disponible).
De plus, le transfert de compétences ne peut pas être illimité qualitativement.
Je dirais même que, qualitativement parlant, il faut envisager que le public doive aussi se doter de compétences supplémentaires.
En tout état de cause, ce n'est pas au privé de décider des règles sociales.
shisha a écrit : 14 mai 2025, 21:46Je pense que les gens préféreraient d'avantage choisir quoi faire de leur argent et ou d'avantage le contrôler (une plus grosse partie du moins) plutôt que de laisser une si grande partie à l'état le gérer pour eux (mais je peux me tromper).
De mon point de vue, humblement, hein !...
S'ils étaient convaincu que c'est une question de bien commun et qu'ils ne sont pas les dindons de la farce, ce serait moins vrais.
Ce qui découle de cette réflexion et sur quoi tu seras sans doute d'accord, c'est qu'au minimum, on peut reprocher à notre fiscalité actuelle d’être à ce point tortueuse qu'elle risque de laisser chacun dans la quasi impossibilité d'imaginer qu'elle soit juste pour lui même.
Ce n'est pas une critique de faible porté.
Qu'ils soit suffisant de régler ce point pour remotiver et dynamiser la société... c'est en gros ce que je crois. Sans plus, évidement, je suis incapable de le prouver.
shisha a écrit : 14 mai 2025, 21:46
La question n'est pas l'Etat et ses dépenses. La question est la finalité d'une société
C'est lié.
Donner 5% d'impôt à l'état ou 95% (en caricaturant) occasionne deux sociétés complètement différentes (et cela renseignerait sur leurs finalités quelque part).
A voir. Ça dépendra de la capacité de contrôle démocratique sur cet état.
95% dans une démocratie dont je me sentirais acteur sans spolier personne et serais respecté comme tel, ça me motiverait à fond.
5% dans une jungle où je devrais passer ma vie à me vendre sans aucun espoir d'y changer et ne serais respecté que par ma capacité à en écraser d'autres, ce serait le pire de mes cauchemars. Et quand bien même ce sort m'échapperais parce que je suis un winner, le simple fait d'autres soient traités de fainéants, racailles, incapables ou simplement juste bons à m'obéir et fermer leur gueule me serait insupportable.