jean7 a écrit : 27 mai 2025, 00:32je suis perdu.
Ce que j'ai voulu signaler
dans le fil le temps, en réponse à une remarque de Dominique, c'est que les conditions permettant l'émergence de la complexité (dont la vie, la vision, l'audition, le sens tactile, l'intelligence) n'ont rien de banal. J'ai rappelé à ce sujet :
- d'une part la Past hypothesis, cad la très faible probabilité de l'état initial de l'univers. Cette très faible probabilité (très basse entropie) est requise si l'on fait confiance aux informations reproductiblement et intersubjectivement observables irréversiblement enregistrées dans les traces du passé.
.
- d'autre part Le fine tuning requis pour que la complexité puisse émerger. En effet, un très faible changement de valeur de n'importe quelle constante fondamentale de la physique (G, h, c, masse et charge des quark...) élimine la possibilité de voir émerger la complexité, notamment la vie.
La Past hypothesis, l'état initial très hautement improbable (cad de très faible entropie) de l'univers est souvent interprété comme un état extraordinairement improbable au sens où nous l'entendons dans la vie courante (Aïe !) quand nous parlons d'un évènement nous semblant, à cause de ça, complètement invraisemblable...
...auquel cas, nous en demandons des preuves extraordinaires. Les preuves de la très basse entropie de l'univers à ses débuts sont déduites des lois et propriétés physiques que nous attribuons à l'univers et des informations intersubjectivement et reproductiblement observables tirées des traces du passé. Elles sont considérées comme des preuves extraordinaires de cette extraordinairement basse entropie de l'univers à ses débuts.
La définition de cette (im)probabilité repose toutefois (comme toutes les lois et propriétés physiques que nous attribuons à l'univers) sur la notion de micorétats indiscernables à l'échelle de l'observateur macrocopique. En effet, l'observateur macroscopique ne sait observer (reproductiblement et intersubjectivement) que des grandeurs dites macroscopiques (un point dont j'avais d'ailleurs discuté en détail avec JF (1)). Ces grandeurs caractérisent un état macroscopique, un état rassemblant une foultitude de microétats
indiscernables à son échelle d'observation (une indiscernabilité/manque d'information base, au passage, de l'écoulement irréversible du temps et de l'indéterminisme de la mesure quantique).
Bref, cette invraisemblance de l'état initial de l'univers ne présente donc pas, diront certains, un caractère objectif...
...ce qui en soi n'est (à mon sens) pas une objection valable au souhait d'en chercher et trouver une justification convaincante puisqu'aucune des lois ou propriétés physiques que nous attribuons à l'univers ne présente un caractère objectif.
(1) "No elementary quantum phenomenon is a phenomenon until it is a registered ('
observed', 'indelibly recorded') phenomenon, 'brought to a close' by 'an irreversible act of amplification'." Warner A. Miller & John A. Wheeler
Delayed-Choice Experiments and Bohr's Elementary Quantum Phenomenon
J'ai
rayé le terme 'observed' de cette citation de Wheeler et Miller car ce terme est, à minima, trompeur (dire qu'il est faux serait, en fait, plus correct).