jroche a écrit : 28 mai 2025, 12:17Je me répète ici parce que j'estime que c'est dans le sujet de départ
Quel rapport? Si vous vous répétez c'est par incapacité à offrir un raisonnement argumenté, une réflexion plus approfondie. Si vous aviez des arguments pertinents à propos de ce sujet vous ne répéteriez pas toujours les mêmes affirmations superficielles.
Et je persiste et signe : la question n'est pas de savoir s'il y a vraiment un libre-arbitre et quelles en sont les limites, puisqu'on ne peut pas le savoir, mais s'il est pertinent et sain de faire radicalement l'impasse dessus [...]
Ce "radicalement" provient de votre refus de comprendre un point de vue différent du vôtre. C'est une partie de l'épouvantail que vous vous êtes construit contre le matérialisme. On (moi, spin-up, Dominique, etc.) vous dit depuis longtemps qu'on sait que les humains montrent la capacité de faire des choix, qu'ils ont au moins en apparence un libre-arbitre. Il n'y a donc aucune négation "radicale" du libre-arbitre. Mais vous refusez obstinément de tenir compte de ce qu'on vous dit.
Maintenant, faire l'impasse sur ce dont on ne peut rien savoir n'a rien de problématique. Ça permet même de reformuler des problématiques afin de trouver des questions qui permettent des réponses. À l'inverse, s'entêter à prétendre qu'on doit tenir compte de ce qui est inconnaissable est irrationnel (et souvent obscurantiste) et ne permet aucun progrès. C'est s'accrocher à une croyance même si elle se révèle particulièrement stérile. Après tout, comment pourrait-on déterminer s'il est pertinent ou pas de faire l'impasse sur le libre-arbitre si on ne peut rien savoir du libre-arbitre? Affirmer qu'on doit le faire, c'est affirmer qu'on doit se prononcer sur ce qu'on ne connait absolument pas. C'est, irrationnellement, placer la réflexion dans un cul-de-sac.
À l'inverse, considérer ce qui est observable (i.e., que les humains montrent en apparence la capacité de faire des choix) sans s'accrocher à une notion métaphysique invérifiable (i.e., votre libre-arbitre absolu, dont on ne peut rien savoir de votre propre aveu) permet de progresser dans la compréhension de ce qui fait que les humains montrent une capacité à faire des choix. Encore faut-il avoir la curiosité de le savoir. Curiosité que vous ne manifestez pas vraiment.
Tant qu'à me répéter, je peux rappeler aussi le côté psychopathogène (voir Bateson, Watzlawick...) des injonctions paradoxales du type "sois spontané". "On ne doit pas croire au libre-arbitre", c'en est une de taille
D'accord, dans certains contextes, les injonctions peuvent avoir un effet nocif/paralysant sur ceux qui les subissent, pas seulement celles qui concernent la spontanéité ou le libre-arbitre. Et, oui, dans certains cadres, si on suggère à des personnes qu'ils sont capables de quelques chose, qu'elles ont le potentiel de faire des choix, elles vont avoir tendance à être plus spontanées et à faire des choix. En quoi cela nous renseigne-t-il à propos du libre-arbitre lui-même*? Au mieux, c'est un argument en faveur de l'idée qu'il ne faut pas s'accrocher à la notion de libre-arbitre parce qu'on ne peut pas imposer à quelqu'un d'utiliser son libre-arbitre, parce qu'il est possible de manipuler les gens pour leur faire adopter des comportements désirés**, etc. Le contraire de ce que vous défendez, quoi.
De plus, c'est toujours hors-sujet parce que l'idée que quelqu'un veut "radicalement" nier l'apparence de libre-arbitre c'est votre épouvantail.
Jean-François
* En laissant de côté que ça souligne la polysémie du concept, qui favorise vos allers-retours entre libre-arbitre observable (capacité observée à faire des choix) et libre-arbitre absolu (dont on ne peut rien dire).
** Il est d'ailleurs possible de conduire une personne à faire un choix tout en lui faisant croire qu'elle a spontanément fait ce choix.