Dominique18 a écrit : 27 mai 2025, 15:10L'évolution n'est ni linéaire ni logique, si on se rapporte à des standards d'analyse et de compréhension humains, "classiqus" et normatifs.
Mais elle est en mesure de créer des fonctions similaires à celles que nous imaginons puis réalisons quand nous fabriquons des machines, en nous appuyant :
- sur la science,
- sur la technologie
- puis sur des plans encodant l'information requise pour obtenir les fonctions souhaitées
une conception, des fonctions et des plans imaginés puis réalisés préalablement à la fabrication de ces machines.
Comparaison entâchée d'anthropomorphisme ? Projetant sur la nature un mode de conception, d'encodage d'information puis de réalisation de fonctions qui nous est propre ? Probablement... Mais d'où vient-il ce mode de fonctionnement qui nous est propre ? Des lois et propriétés physiques que notre grille de lecture d'observateur macroscopique (d'être vivant) confère à l'univers ?
Est-ce que ça répond à la question ? Je ne crois pas car ça me semble un peu circulaire comme justification. A mon sens, la question reste ouverte quel que soit notre tentation de la refermer le plus vite possible avec telle ou telle réponse dogmatique rassurante rencontrant notre préférence (préférence dépendant pas mal de notre culture et de notre environnement).
Par contre, tant que l'on s'intéresse à la physique à des fins d'acquisition de connaissances fiables ou d'applications à caractère technologique, et ce, dans un délai ne se mesurant pas en siècles, on peut penser que cette question ouverte ne présente guère d'intérêt. Il vaut alors mieux la laisser de côté en appliquant le rasoir d'Occam. Laissons tomber telle ou telle hypothèse spéculative tant que l'on en a pas besoin pour élaborer un modèle prédictif satisfaisant et, dans la foulée, laissons tomber telle ou telle question sans réponse dont on ne voit pas à quoi la poser pourrait bien servir.
En même temps, les corbeaux, les rats, les primates (dont les humains) ont assez bien réussi (enfin... Jusqu'à présent) dans la compétition pour la survie, en partie grâce à leur curiosité pour une exploration de leur environnement non systématiquement motivée par la recherche de satisfaction immédiate de besoins primaires (1).
(1)
Curiosité animale et humaine – 1ere partie
Dominique18 a écrit : 27 mai 2025, 15:10Les catastrophes dues aux initiatives humaines sont légion, et ont réussi à placer l'espèce humaine et par extension l'ensemble du vivant, en situation de précarité extrême.
Ho oui ! La possibilité de franchir ce cap fort critique existe probablement. La nature semble avoir souvent, en réserve, des ressources insoupçonnées permettant de s'adapter à de nombreux changements... ...mais saurons nous exploiter cette possibilité ? Ca reste à voir. Espérons le...
...ou mieux, recherchons et exploitons cette possibilité dans le panel de nos possibles motivations au lieu d'attendre je ne sais quoi de je ne sais qui, en consacrant 90% de notre énergie et de notre précieux temps à nous plaindre de telle ou telle cause réelle ou exagérée (comme la nature de l'homme par exemple. Une excuse dangereuse car favorisant l'inaction) ou à dénoncer telle ou telle catégorie de coupables.
Dominique18 a écrit : 27 mai 2025, 15:10C'est l'analyse (le stade analytique) qui permet de disposer de nouvelles connaissances.
De les prouver, pas de les trouver
Dominique18 a écrit : 27 mai 2025, 15:10pas le stade intuitif.
C'est de là que partent les idées nouvelles. Elles prennent naissance dans un inconscient alimenté par l'ensemble des informations que nous recevons et dont seul un très faible pourcentage atteint le niveau conscient et d'un travail inconscient se faisant en back-ground (souvent la nuit. La nuit porte conseil. Ca se vérifie) sur la base des informations acquises.
1% de d'inspiration et 99% de transpiration disait un Thomas Edison. Mais en même temps, comme le disait Serge Haroche (cf. La lumière révélée),
l'invention du pompage optique par exemple a eu besoin de Kastler (Nobélisé à ce titre en 1966) Kastler le "rêveur", l'imaginatif, l'intuitif et de Brossel l'homme de la rigueur, de l'analyse, du souci du détail dans les expérience de laboratoire.
Dominique18 a écrit : 27 mai 2025, 15:10celui propre à la production et à l'entretien de croyances.
C'est l'analyse ET l'intuition qui contribuent à définir nos connaissances, cad notre système organisé de croyances. De même qu'entre le noir et le blanc il existes des tas de nucances de gris. Entre :
- des coyances fausses à presque 100% avec une probabilité qu'elles soient justes de presque 0%
- des croyances justes à presque 100% avec une probabilité qu'elles soient fausses de presque 0%
il y a toute une échelle de degrés de fiabilité.
Ce qui est important c'est que, dans le flux constant d'informations auquel nous sommes soumis en permanence, par la manière
- dont nous nous informons et dont nous écoutons
- dont nous recoupons l'information et détectons les fake news
- dont nous acceptons d'écouter et de réfléchir aux questions que nous n'avons pas envie d'entendre (sous réserves qu'elles aient un réel interêt)
- dont nous analysons l'information recueillie et dont nous identifions les incohérences
nous parvenions à ce que le degré de confiance que nous accordons à une information soit à peu près cohérent avec son niveau de fiabilité (et que cette correspondance soit d'autant meilleure que cette information, juste ou fausse, est importante)
Gwanelle a écrit : 27 mai 2025, 18:01La soumission de l'esprit aux lois de la matière est requis pour être défini.
En fait, ça marche un peu dans l'autre sens il me semble. Il n'y a pas de lois de la matière sans acquisition d'informations intersubjectives et reproductibles. Cela demande un enregistrement irréversible dans des états macroscopiques d'équilibre (1)...
...sans d'ailleurs nécessairement exiger un esprit. Une bactérie, qui n'en a pas selon moi, suffit à définir la notion d'information, une notion d'information intimement liée à celle d'entropie dite pertinente (cf.
Incomplete descriptions and relevant entropies).
Je ne crois pas qu'il soit possible d'attribuer un caractère objectif aux lois et propriétés que nous prétons à la matière. Le présent est relatif à l'observateur (ça ne choque plus grand monde), le résultat d'une mesure quantique est relatif à la grille de lecture thermodynamique statistique de l'observateur macroscopique (les êtres vivants).
Ca, ça n'est pas encore bien assimilé (1). Les propriétés et lois que nous attribuons à l'univers reposent sur l'existence d'êtres vivants, cad des systèmes de recueil et traitement d'informations reproductibles et intersubjectives (au sein de cette classe dite d'observateurs macroscopiques)
engendrant les lois et propriétés physiques que nous attribuons à la matière (dont l'indéterminisme quantique, l'écoulement irréversible du temps, l'évolution de notre univers et l'émergence de la complexité).
(1) "No elementary quantum phenomenon is a phenomenon until it is a registered ('
observed', 'indelibly recorded') phenomenon, 'brought to a close' by 'an irreversible act of amplification'." Warner A. Miller & John A. Wheeler
Delayed-Choice Experiments and Bohr's Elementary Quantum Phenomenon
J'ai
rayé le terme 'observed' de cette citation de Wheeler et Miller car ce terme est, à minima, trompeur (dire qu'il est faux serait, en fait, plus correct).
jroche a écrit : 27 mai 2025, 19:00...l'impossibilité absolue de parier sur ou choisir quoi que ce soit.
Igor a écrit : 27 mai 2025, 18:35Il y a sans doute plusieurs causes inconnues par lesquelles l'homme est déterminé.
Et une cause connue par laquelle
l'homme et son futur ne sont pas prédéterminés : notre manque d'information...
...oui, mais ce manque d'information n'est pas objectif, il est propre à l'observateur macroscopique (les êtres vivants)...
...Certes, mais sans ce manque d'information, ce manque d'information correspondant à un regroupement dans un seul et même état macroscopique d'une foultitude d'états microscopiques distincts mais indiscernables par l'observateur macroscopique (cf.
Incomplete descriptions and relevant entropies) il n'y a pas d'informations intersubjectives et reproductiblement lisibles par la classe des observateurs macroscopiques, des informations irréversiblement enregistrées sous forme de macroétats d'équilibre
(1), donc :
- pas d'existence des traces du passé
- pas de souvenirs du passé
- pas de distinction entre évènements passés et évènements futurs
- pas d'écoulement irréversible du temps
- pas d'indéterminisme quantique
- et, plus généralement, pas de lois et propriétés physiques extraites des informations reproductibles et intersubjectives irréversiblement enregistrées dans les traces du passé.
Cf.
The arrow of time issue, an overview