Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

Politique, histoire, société... et autres sujets sans lien avec le paranormal

Selon vous l'Humanité relèvera-t-elle le défi du réchauffement planétaire ?

Oui
10
15%
Oui mais partiellement avec une détérioration importante du niveau de vie
24
36%
Non
31
46%
La planète ne se réchauffe pas
2
3%
 
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richard
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2951

Message par richard » 29 juil. 2025, 16:36

D’autres font le constat suivant
Effondrement du vivant, pollution, destruction des sols, désertification, acidification des océans, emballement des dérèglements climatiques, etc., la liste est connue.
et en déduisent que
Cette situation impose un changement radical : une réduction brutale des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) – de moitié au minimum –, et ce, dans une décennie, avec un effort immédiat pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. En somme, elle exige une décélération non moins radicale de notre consommation d’énergie, et donc de notre consommation tout court
et concluent
Sans un véritable revirement (métanoïa) d’ordre spirituel, on ne voit guère comment nous allons pouvoir assumer, et surtout sublimer, la décrue énergétique et matérielle rapide que l’état de la Terre nous impose.

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nikola
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2952

Message par nikola » 29 juil. 2025, 19:29

Quel est le rapport de tout ça avec la spiritualité ? :hausse:
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2953

Message par Inso » 29 juil. 2025, 21:05

richard a écrit : 29 juil. 2025, 16:36 D’autres font le constat suivant
Effondrement du vivant, pollution, destruction des sols, désertification, acidification des océans, emballement des dérèglements climatiques, etc., la liste est connue.

Sur le constat des risques, je suis assez d'accord, mais j'avoue être un peu perdu sur les analyses / solutions proposées.
Par exemple, je ne suis pas bien sur de comprendre l’intérêt de ce paragraphe pour résoudre la crise climatique. Mais j'avoue ne pas être au niveau sur le sujet :hausse:
"Toute proportion gardée, c’est aussi à une conciliation entre immanence et transcendance que je me suis employé dans Une Nouvelle Terre, en jouant autour de la fonction d’extériorité associée au signifiant « Dieu », laquelle appelle cependant un enracinement historique et culturel. J’y adopte une posture moniste réflexive – résolument non dualiste –, selon laquelle matière et esprit sont deux aspects d’une même substance. Une façon de recouper l’animisme sans le reproduire non plus. C’est aussi une manière de rejeter une opposition tranchée entre immanence et transcendance. Puis, en m’appuyant sur le philosophe Stanislas Breton, je suis reparti de la présence du signe « Dieu » – en tant que signifiant sans référent assignable, ou plutôt en tant que puissance de dépassement de tout référent possible, comme semblent le vivre les grands mystiques – comme accroche possible d’une fonction d’extériorité et de transcendance."
On croirait lire du Lacan.

Pas mieux en recherchant la définition de Métanoïa :
"Dans sa conception du processus d’individuation, Carl Gustav Jung utilise ce terme pour désigner une transformation de la psyché par une sorte de guérison initiée par des forces inconscientes."

Et comme d’habitude, c'est la faute de la civilisation occidentale (comme si les états pétroliers, la Chine, les dictatures non occidentales ne participaient pas au réchauffement climatique) :ouch:
Je corrige donc : "La modernité occidentale Chaque civilisation en ayant eu les moyens a cherché à nous arracher les élites à la vallée des larmes de la misère, se donnant comme dessein de toujours produire plus, poursuivant jusqu’à l’absurde la croissance infinie et la quête de richesses matérielles."
Et les démocraties occidentales sont parmi les rares à avoir élargi ces "élites" à une partie majoritaire de la population.

Quant aux aspect "pratiques", ça dérape encore : "Et avec la permaculture, on s’approche de la spiritualité, car elle n’est pas qu’une simple technique agricole : elle est une sagesse, une relation holistique au monde"
On croirait entendre les pires gourous autoproclamés sur youtube.
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2954

Message par nikola » 29 juil. 2025, 21:14

Inso a écrit : 29 juil. 2025, 21:05 Quant aux aspect "pratiques", ça dérape encore : "Et avec la permaculture, on s’approche de la spiritualité, car elle n’est pas qu’une simple technique agricole : elle est une sagesse, une relation holistique au monde"
On croirait entendre les pires gourous autoproclamés sur youtube.
Ou celui-là :
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#2955

Message par Wooden Ali » 30 juil. 2025, 08:26

Inso a écrit :On croirait lire du Lacan.
Ça en a au moins la limpidité !
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens

Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2956

Message par Florence » 30 juil. 2025, 08:42

Inso a écrit : 29 juil. 2025, 21:05 "Toute proportion gardée, Blah blah blah …."
On croirait lire du Lacan.

Bloviation :

- The art of speaking for as long as the occasion warrants and saying nothing - L'art de parler aussi longtemps que possible sans rien dire (US Pres. Warren G Harding)

- … an army of pompous phrases moving over the landscape in search of an idea - une armée de phrases pompeuses envahissant le paysage à la recherche d'une idée (William Gibbs McAddo)
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2957

Message par richard » 30 juil. 2025, 16:58

nikola a écrit : 29 juil. 2025, 19:29 Quel est le rapport de tout ça avec la spiritualité ? :hausse:
le propre de l’être humain, c’est qu’il se projette dans le symbolique pour répondre à la question du « pourquoi ? » (vivre et mourir). Il lui faut donner du sens au monde.[…]
La déréliction contemporaine est le fruit amer de l’hyper-puissance développée en perdant le sens, à commencer par le sens des limites (de l’homme et du monde). La puissance technoscientifique et industrielle des sociétés dites « ultra-modernes », mais désymbolisées, porte en elle la perte de sens, autrement dit, la « sensure » (Bernard Noël).
in La religion industrielle.
:hello: A+

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#2958

Message par nikola » 30 juil. 2025, 20:10

Ah.
Et donc, puisque tout est religion, il n’y a pas de différence entre la religion chrétienne et la religion technoscientifique, c’est bien ça ?
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2959

Message par Inso » 30 juil. 2025, 21:31

Pour ce qui est de "perdre du sens", je ne suis pas certains que les esclaves de la plus haute antiquité aux US pré 1860 (et dans pas mal d'endroits depuis) aient eu une forte notion du sens de leur existence. Quant aux populaces du moyen-âge, leur "sens" était celui imposé (parfois avec violence) par l'église. Pas vraiment envie d'y revenir.

Je ne nie pas les qualités de Pierre Musso, mais je trouve que tout ramener au religieux (qui de plus était bien mieux avant) dégage quand même une forte odeur de naphtaline.
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Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

#2960

Message par ABC » 30 juil. 2025, 23:36

richard a écrit : 27 juil. 2025, 16:13
    Certains préconisent la décroissance pour lutter contre le réchauffement climatique.
    Merci pour le partage de ce document. J'en partage assez largement le constat. Je le trouve, par ailleurs, positif et constructif. Il est centré sur la recherche de solutions. Il parvient ainsi (dans l'ensemble) à ne pas céder à la tentation de concentrer toute l'analyse sur la dénonciation de coupables et la mise en avant de causes sur lesquelles nous n'aurions pas de moyen d'action (se concentrer dessus a moins d'intérêt que se concentrer sur les causes sur lesquelles nous pouvons agir, notamment notre système de valeurs).

    Je cite toutefois 2 remarques (parmi d'autres) sur lesquelles je serais d'un avis différent (si je n'ai pas fait d'erreur de compréhension des remarques en question).
    1/ La redistribution des richesses devient essentielle : limiter les écarts de revenus, taxer davantage les grandes fortunes

    2/ instaurer des droits universels (logement, énergie, transport) garantirait une transition plus équitable.
    1/ Telle que formulée, on a l'impression que l'auteur voudrait vendre notre capital, donc nos entreprises (c'est notre capital, même s'il est concentré entre quelques mains) pour le transformer en pouvoir d'achat et en prestations sociales.

    En fait, c'est ce que l'on fait en France (sans le savoir) depuis de nombreuses décennies ainsi d'ailleurs qu'en Amérique, à l'exact inverse de la Chine (1) avec les résultats que l'on connaît, pas forcément si bénéfiques que cela, tout particulièrement :
    • le gonflement de la dette de ces 2 états (entre autres) et le gonflement de la dette écologique (mondiale), un résultat que l'on déplore mais sans réellement en avoir compris les causes profondes : nous consommons plus sur notre sol (de biens et prestations) que ce que nous produisons sur notre sol (chacun d'entre nous tendant à limiter l'attribution de ces causes à ce qu'il veut bien accepter de voir ou encore ce qu'il préfère croire dans l'explication de ce déséquilibre).
    • la désindustrialisation
    Bref, notre pouvoir d'achat est produit (pour une part non négligeable) par les Chinois, donc par leur industrie qui croît, elle. En effet, comme les salariés chinois coûtent moins chers (puisque sous-payés) nos entreprises ne résistent pas à la concurrence chinoise (entre autres) et donc disparaissent peu à peu, remplacées par des entreprises chinoises (entre autres) dont nous achetons les produits à crédit (au lieu de dépenser moins et de gérer les dépenses de l'état de façon plus efficace et d'investir dans le développement de notre industrie)...
    ...des entreprises chinoises peut-être bien favorisées pour certaines d'entre elles, notamment des start up dans des domaines stratégiques (2), par un dumping d'état possible avec les ressources financières qui ne sont pas distribuées aux salariés chinois.

    Ce n'est donc pas le capital qu'il faut convertir en revenus, mais au contraire les revenus qu'il faut convertir en capital en tâchant de répartir ce capital (vu comme source de revenus complétant les revenus du travail) ainsi consolidé (par exemple par la participation aux bénéfices et l'impôt sur les héritages) au lieu de le dilapider en totalité en dépenses de l'état et en biens de consommation (en puisant dans les ressources d'une biopshère qui crie au secours sans que nous acceptions de l'entendre)... ...mais pour cela il faut aussi réduire le poids dont la charge de la dette pèse dans notre budget d'état, donc commencer à la rembourser.

    On doit donc trouver et négocier des mécanismes de redistrubution du capital sous forme de capital permettant une répartition de capital évitant les situations de précarité (en raison du déplacement mécanique des revenus du travail vers les revenus du capital à cause de la concurrence du travail de la machine, puis de l'IA, sur le travail humain)...
    ...dont les situations de très grande précarité où même les besoins primaires ne sont pas toujours assurés (comme c'est le cas dans les pays souffrant de problèmes de malnutrition, de problèmes d'accès à l'eau potable et de problèmes d'accès aux soins de santé).

    2/ la deuxième partie de la citation, relative aux droits universels, est formulée de façon bizarre. Elle donne l'impression que ces droits devraient être distribués sans s'accompagner d'aucune contrepartie sous forme de production de biens ou fourniture de services à la société.

    On ne peut pas assurer ainsi une meilleure formation à l'irresponsabilité la plus totale. Une fois ainsi (dé)formé, il devient considéré comme légitime de passer son temps à se plaindre de manquer de biens ou services pour lesquels on n'a apporté aucune forme de contrepartie et de réclamer toujours plus sans jamais prendre conscience que quand un bien ou un service est produit, il a forcément fallu le faire produire par la société. Y participer aide à mieux comprendre qu'il y a des limites à ce qu'il est possible d'obtenir car pour cela, il faut bien le produire...
    ...et cela limite ainsi l'enthousiasme pour en demander sans cesse et toujours plus car alors il faut travailler plus individuellement pour obtenir ce que l'on demande individuellement. En effet, le poids du supplément de biens ou services demandé est alors, au moins en partie, supporté par celui qui en fait la demande et non, de façon individuellement invisible, indolore et déresponsabilisante, par la collectivité dans son ensemble.

    Pour que le système puisse marcher, rien ne doit être complètement gratuit car sinon, cela incite au gaspillage suivi de réclamations pour remplacer ce qui a été gaspillé et pour pouvoir gaspiller encore plus. Tout ensemble de revenus ou pestations sociales mérite, en contrepartie, une activité bénéfique pour la société...
    ...sans viser pour autant l'égalité de valeur entre ce qui est reçu et la valeur de ce qui est fourni. L'important c'est que le principe "Je reçois donc je donne en retour selon mes moyens" soit compris et reconnu. Bref tout salaire mérite travail sous une forme compatible avec ce que sait et peut faire la personne concernée.
    Passer d’une économie axée sur la croissance [du prélèvement des ressources] à un modèle basé sur l’équilibre demande une transformation profonde des politiques, des entreprises et des comportements individuels.
    OK, mais avec le bémol entre crochets. Il est important. Une croissance mesurée par le PIB est une croissance perçue. Ce n'est pas une croissance physique. En effet, Le PIB fait la somme des valeurs que nous attribons aux biens et aux services, une valeur mesurée par les prix que nous sommes prêts à payer ces biens et services.

    La croissance de la valeur que nous attribuons à ce que nous produisons peut continuer à croître en concomittance avec une décroissance des prélèvements physiques de ressources. Cette décroissance/décrue là est inévitable car nous atteignons les limites d'un monde fini. Cette décrue, mesurée en tonnes x km de transport de biens de consommation par exemple, a déjà commencé.

    Le PIB, cad la mesure subjective de la valeur que nous attribuons à ce qui est produit, peut continuer à croître si nos valeurs s'adaptent mieux à ce dont nous avons réellement besoin physiquement et socialement ET si nos actions sont conformes à nos valeurs. Ce mécanisme passe par l'application de taxes, quotas et règlements appropriés en ayant auparavant obtenu l'adhésion préalable requise à leur mise en place (comme d'ailleurs signalé dans le doc et discuté plusieurs fois dans ce fil).

    Malgré ces 2 points (que je ne considère toutefois pas négligeables) il y a énormément de remarques correctes (selon moi) dans ce doc, des remarques dont beaucoup ne sont pas encore (me semble-t-il) largement connues et comprises et demandent à l'être pour pouvoir espérer réussir à éviter le pire en acceptant de contribuer à l'atteinte d'un objectif commun.

    (1) La Russie c'est différent. Sous la houlette de Poutine et très vraisemblablement de sa garde rapprochée (avec le soutien d'une opinion publique russe manipulée et sous contrôle) elle gaspille ses talents et ses ressources à gonfler ses moyens militaires dans le but d'annexer l'Europe par la guerre et la destruction en commençant par l'Ukraine qui, pour l'instant, résiste encore.

    (2) Les Chinois sont impressionnants actuellement... ...au plan de leur développement économique et même au plan de leurs avancées dans le développement de moyens et technologies de production décarbonée malgré leur intense utilisation du charbon (30% de la consommation mondiale de charbon en gros). Pour ce qui est de leurs intentions, ils agissent de façon plus discrète qu'un Trump ou un Poutine, mais bon...

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    Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

    #2961

    Message par richard » 31 juil. 2025, 12:48

    La seule solution est de passer d’une civilisation capitaliste et industrielle à une civilisation écologique mondiale. l’O.M.E est dans cette perspective.
    L'Organisation mondiale de l'environnement est un projet d'organisation intergouvernementale autonome, porté depuis les années 2000 par des ONG et des associations écologistes. Son objectif serait d'être une autorité politique internationale qui prenne des initiatives environnementales.

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    Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

    #2962

    Message par richard » 01 août 2025, 11:17

    Ce qui n’empêche pas de prendre des initiatives locales.

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    Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

    #2963

    Message par Inso » 02 août 2025, 14:08

    ABC a écrit : 30 juil. 2025, 23:36
    richard a écrit : 27 juil. 2025, 16:13
      Certains préconisent la décroissance pour lutter contre le réchauffement climatique.
      Merci pour le partage de ce document. J'en partage assez largement le constat. Je le trouve, par ailleurs, positif et constructif. Il est centré sur la recherche de solutions. Il parvient ainsi (dans l'ensemble) à ne pas céder à la tentation de concentrer toute l'analyse sur la dénonciation de coupables et la mise en avant de causes sur lesquelles nous n'aurions pas de moyen d'action (se concentrer dessus a moins d'intérêt que se concentrer sur les causes sur lesquelles nous pouvons agir, notamment notre système de valeurs).
      Mais il est dommage que ces articles (Les transitions, reporterre, bon pote...) aient une diffusion limitée, voir confidentielle alors que les désinformations climatiques prospèrent dans les grands médias et que les réseaux sociaux (principale sources d'information chez les jeunes) poussent à fond sur ces désinformations. Ceci alors que les US officialisent la désinformation climatique.

      Qu'on ne cherche pas de coupables, soit, mais faut-il pour autant laisser faire les très nombreux responsables qui ont très nettement l'avantage ?
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      Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

      #2964

      Message par ABC » 02 août 2025, 18:42

      richard a écrit : 27 juil. 2025, 16:13
        Certains préconisent la décroissance pour lutter contre le réchauffement climatique.
        ABC a écrit : 30 juil. 2025, 23:36Merci pour le partage de ce document. J'en partage assez largement le constat. Je le trouve, par ailleurs, positif et constructif. Il est centré sur la recherche de solutions. Il parvient ainsi (dans l'ensemble) à ne pas céder à la tentation de concentrer toute l'analyse sur la dénonciation de coupables et la mise en avant de causes sur lesquelles nous n'aurions pas de moyen d'action (se concentrer dessus a moins d'intérêt que se concentrer sur les causes sur lesquelles nous pouvons agir, notamment notre système de valeurs).
        Inso a écrit : 02 août 2025, 14:08Mais il est dommage que ces articles (Les transitions, reporterre, bon pote...) aient une diffusion limitée, voir confidentielle alors que les désinformations climatiques prospèrent dans les grands médias et que les réseaux sociaux (principale sources d'information chez les jeunes) poussent à fond sur ces désinformations. Ceci alors que les US officialisent la désinformation climatique.
        Qu'on ne cherche pas de coupables, soit, mais faut-il pour autant laisser faire les très nombreux responsables qui ont très nettement l'avantage ?
        Dès le moment où on cherche et envisage des solutions pour relever le défi climatique, comme par exemple (et entre autres)
        • participer à des actions visant à éclairer les choix que nous pouvons faire,
        • aider à identifier plus correctement les enjeux climatiques, notamment en cherchant et trouvant des moyens pour lutter contre la désinformation climato-sceptique ainsi que la propagande climato-défaitiste (volontaire et mal intentionnée ou involontaire d'ailleurs),
        • chercher, trouver et proposer les options envisageables pour y faire face,
        on n'est plus dans la recherche et la dénonciation de coupables (risquant d'être la recherche inconsciente d'une satisfaction émotionnelle en lieu et place d'une recherche de solutions efficaces), mais dans la recherche et la participation à la mise en place de solutions, avec en tête un objectif d'efficacité (le temps nous est compté).

        Agir ainsi sur nos motivations en les identifiant et en les faisant évoluer dans un sens plus conforme à notre intérêt n'a rien de facile. Parmi les obstacles à identifier et surmonter (se situant dans ce registre) il y a celui de se tromper sur l'ordre de grandeur de l'effet de telle ou telle cause du réchauffement climatique combiné à l'ordre de grandeur du temps, de la difficulté et des moyens à mettre en oeuvre pour les surmonter et donc de la priorité des actions à envisager pour y faire face. Ces prorités doivent être choisies sur la base de l'estimation de leur efficacité (estimation du rapport entre impact sur l'effet de telle ou telle cause/temps et moyens à mettre en oeuvre pour obtenir cet impact).

        Certaines de nos motivations peuvent être guidées (à notre insu) vers des actions ou des attitudes répondant à des besoins émotionnels, culturels, d'appartenance... passant inaperçu à nos propres yeux. Parfois, ces motivations peuvent nous écarter de choix pertinents en termes d'efficacité vis à vis d'un objectif tellement important (et difficile en terme de course contre la montre) qu'il doit (selon moi) primer sur tous les autres : préserver notre avenir.

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2965

        Message par Inso » 03 août 2025, 12:00

        ABC a écrit : 02 août 2025, 18:42 Dès le moment où on cherche et envisage des solutions pour relever le défi climatique, comme par exemple (et entre autres)
        • participer à des actions visant à éclairer les choix que nous pouvons faire,
        • aider à identifier plus correctement les enjeux climatiques, notamment en cherchant et trouvant des moyens pour lutter contre la désinformation climato-sceptique ainsi que la propagande climato-défaitiste (volontaire et mal intentionnée ou involontaire d'ailleurs),
        • chercher, trouver et proposer les options envisageables pour y faire face,
        on n'est plus dans la recherche et la dénonciation de coupables (risquant d'être la recherche inconsciente d'une satisfaction émotionnelle en lieu et place d'une recherche de solutions efficaces), mais dans la recherche et la participation à la mise en place de solutions, avec en tête un objectif d'efficacité (le temps nous est compté).
        Ça ne répond pas à mes remarques.

        En parlant de "participation", de "convaincre", tu ne t'adresses qu'à la minorité occidentale qui se soucie du climat. Ça va peut entre en convaincre quelques milliers de plus, mais guère plus.
        D'autre part, les identifications des enjeux climatique sont déjà faits, bien faits, je ne vois guère l'avancement sur ce sujet convaincre des gens (et encore moins des organismes, sociétés ou entreprises). De même pour la recherche de solutions, beaucoup sont proposées, les principales actions à faire sont bien décrites, aucune n'est mise en place avec suffisamment d'ampleur pour pouvoir espérer changer le cours des choses. Chercher encore et toujours d'autres solutions est en quelque sorte une fuite face aux réalités.

        Ensuite, ce sont les puissants de ce monde qui créent et entretiennent le gros du problème (avec notre assentiment) et ceux-là, on le convaincra jamais car leurs intérêts et objectifs ne sont pas compatibles avec les démarches visant à gérer la crise climatique.
        ABC a écrit : 02 août 2025, 18:42Parmi les obstacles à identifier et surmonter (se situant dans ce registre) il y a celui de se tromper sur l'ordre de grandeur de l'effet de telle ou telle cause du réchauffement climatique combiné à l'ordre de grandeur du temps, de la difficulté et des moyens à mettre en oeuvre pour les surmonter et donc de la priorité des actions à envisager pour y faire face. Ces prorités doivent être choisies sur la base de l'estimation de leur efficacité (estimation du rapport entre impact sur l'effet de telle ou telle cause/temps et moyens à mettre en oeuvre pour obtenir cet impact).
        Donc ne faisons rien de concret et continuons à creuser le sujet notre tombe.
        ABC a écrit : 02 août 2025, 18:42 Agir ainsi sur nos motivations en les identifiant et en les faisant évoluer dans un sens plus conforme à notre intérêt n'a rien de facile.
        [...]
        Certaines de nos motivations peuvent être guidées (à notre insu) vers des actions ou des attitudes répondant à des besoins émotionnels, culturels, d'appartenance... passant inaperçu à nos propres yeux. Parfois, ces motivations peuvent nous écarter de choix pertinents en termes d'efficacité vis à vis d'un objectif tellement important (et difficile en terme de course contre la montre) qu'il doit (selon moi) primer sur tous les autres : préserver notre avenir.
        Je comprends peut-être mal ce que tu exprimes, mais ça me fait penser à la nouvelle médecine germanique appliquée au climat.


        Un article sur The Guardian : "Self-termination is most likely’: the history and future of societal collapse" qui analyse nos crises actuelles (dont le climat est une des composantes) avec une grille de lecture différente qui me semble assez cohérente et réaliste.

        Traduction (Kagit) :
        Spoiler
        Afficher
        « Nous ne pouvons pas fixer de date pour la fin du monde, mais en examinant les 5 000 ans de [civilisation], nous pouvons comprendre les trajectoires auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui – et l'autodestruction est la plus probable », déclare le Dr Luke Kemp du Centre pour l'étude du risque existentiel à l'Université de Cambridge.
        « Je suis pessimiste quant à l'avenir, dit-il. Mais je suis optimiste quant aux gens. » Le nouveau livre de Kemp couvre l'ascension et l'effondrement de plus de 400 sociétés sur 5 000 ans et a nécessité sept ans d'écriture. Les leçons qu'il en a tirées sont souvent frappantes : les gens sont fondamentalement égalitaires mais sont menés à l'effondrement par des élites enrichies et obsédées par le statut, tandis que les effondrements passés ont souvent amélioré la vie des citoyens ordinaires.

        Cependant, la civilisation mondiale actuelle est profondément interconnectée et inégale et pourrait conduire au pire effondrement sociétal à ce jour, dit-il. La menace vient de dirigeants qui sont des « versions ambulantes de la triade noire » – narcissisme, psychopathie et machiavélisme – dans un monde menacé par la crise climatique, les armes nucléaires, l'intelligence artificielle et les robots tueurs.

        Le travail est érudit, mais l'Australien, qui parle sans détour, peut aussi être direct, comme lorsqu'il explique comment un effondrement mondial pourrait être évité. « Ne sois pas un con » est l'une des solutions proposées, aux côtés d'un mouvement vers des sociétés véritablement démocratiques et la fin de l'inégalité.

        Sa première étape a été d'abandonner le mot civilisation, un terme qu'il considère comme de la propagande de la part des dirigeants. « Quand vous regardez le Proche-Orient, la Chine, la Mésoamérique ou les Andes, où les premiers royaumes et empires sont apparus, vous ne voyez pas de conduite civilisée, vous voyez la guerre, le patriarcat et le sacrifice humain », dit-il. C'était une forme de régression évolutive par rapport aux sociétés égalitaires et mobiles de chasseurs-cueilleurs qui partageaient largement les outils et la culture et ont survécu pendant des centaines de milliers d'années. « Au lieu de cela, nous avons commencé à ressembler aux hiérarchies des chimpanzés et aux harems des gorilles. »

        Kemp utilise plutôt le terme Goliaths pour décrire les royaumes et les empires, désignant une société construite sur la domination, comme l'Empire romain : l'État sur le citoyen, le riche sur le pauvre, le maître sur l'esclave et les hommes sur les femmes. Il affirme que, comme le guerrier biblique abattu par la fronde de David, les Goliaths ont commencé à l'âge du bronze, étaient imprégnés de violence et souvent étonnamment fragiles.

        Les États goliath ne surgissent pas simplement comme des cliques dominantes qui pillent les surplus de nourriture et de ressources, soutient-il, mais ont besoin de trois types spécifiques de « carburant Goliath ». Le premier est un type particulier de surplus alimentaire : le grain. Celui-ci peut être « vu, volé et stocké », dit Kemp, contrairement aux aliments périssables.

        À Cahokia, par exemple, une société nord-américaine qui a connu son apogée vers le XIe siècle, l'avènement de la culture du maïs et des haricots a conduit à une société dominée par une élite de prêtres et de sacrifices humains, dit-il.

        Le deuxième carburant de Goliath est l'armement monopolisé par un seul groupe. Les épées et les haches de bronze étaient bien supérieures aux haches de pierre et de bois, et les premiers Goliaths en Mésopotamie ont suivi leur développement, dit-il. Kemp appelle le dernier carburant de Goliath la « terre en cage », c'est-à-dire des endroits où les océans, les rivières, les déserts et les montagnes empêchaient les gens de simplement migrer loin des tyrans montants. Les premiers Égyptiens, piégés entre la mer Rouge et le Nil, sont tombés sous la coupe des pharaons, par exemple.

        « L'histoire est mieux racontée comme une histoire de crime organisé », dit Kemp. « C'est un groupe qui crée un monopole sur les ressources par l'usage de la violence sur un certain territoire et une certaine population. »

        Cependant, tous les Goliaths portent en eux les germes de leur propre chute, dit-il : « Ils sont maudits et cela est dû à l'inégalité. » L'inégalité ne naît pas de la cupidité de tous les êtres humains. Ils ne le sont pas, dit-il. Les peuples khoïsan d'Afrique australe, par exemple, ont partagé et préservé des terres communes pendant des milliers d'années malgré la tentation d'en accaparer davantage.

        Au lieu de cela, ce sont les quelques personnes qui se situent en haut de la triade noire qui se lancent dans des courses aux ressources, aux armes et au statut, dit-il. « Puis, à mesure que les élites extraient plus de richesses du peuple et de la terre, elles rendent les sociétés plus fragiles, ce qui entraîne des conflits internes, la corruption, la misère des masses, des populations moins saines, une surexpansion, la dégradation de l'environnement et une mauvaise prise de décision par une petite oligarchie. La coquille évidée d'une société finit par se fissurer sous l'effet de chocs tels que la maladie, la guerre ou le changement climatique. »

        L'histoire montre qu'une augmentation de l'inégalité des richesses précède systématiquement l'effondrement, affirme Kemp, depuis les Mayas classiques des basses terres jusqu'à la dynastie Han en Chine et l'Empire romain d'Occident. Il souligne également que pour les citoyens des premiers régimes rapaces, l'effondrement a souvent amélioré leur vie parce qu'ils ont été libérés de la domination et de la taxation et sont retournés à l'agriculture. « Après la chute de Rome, les gens sont devenus plus grands et en meilleure santé », dit-il.

        Les effondrements passés étaient de niveau régional et souvent bénéfiques pour la plupart des gens, mais un effondrement aujourd'hui serait mondial et désastreux pour tous. « Aujourd'hui, nous n'avons pas tant des empires régionaux que nous avons un seul Goliath mondial interconnecté. Toutes nos sociétés agissent au sein d'un seul système économique mondial – le capitalisme », dit Kemp.

        Il cite trois raisons pour lesquelles l'effondrement du Goliath mondial serait bien pire que les événements précédents. La première est que les effondrements s'accompagnent de flambées de violence alors que les élites tentent de réaffirmer leur domination. « Dans le passé, ces batailles étaient menées avec des épées ou des mousquets. Aujourd'hui, nous avons des armes nucléaires », dit-il.

        Deuxièmement, les gens dans le passé ne dépendaient pas beaucoup des empires ou des États pour les services et, contrairement à aujourd'hui, pouvaient facilement retourner à l'agriculture ou à la chasse et à la cueillette. « Aujourd'hui, la plupart d'entre nous sont spécialisés, et nous dépendons d'infrastructures mondiales. Si cela s'effondre, nous aussi tomberons », dit-il.

        « Enfin et surtout, malheureusement, toutes les menaces auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui sont bien pires que par le passé », dit-il. Les changements climatiques passés qui ont précipité des effondrements, par exemple, impliquaient généralement un changement de température de 1°C au niveau régional. Aujourd'hui, nous faisons face à 3°C à l'échelle mondiale. Il y a aussi environ 10 000 armes nucléaires, des technologies telles que l'intelligence artificielle et les robots tueurs, et des pandémies conçues, toutes sources de risque mondial catastrophique.

        Kemp affirme que son argument selon lequel les Goliaths exigent des dirigeants forts dans la triade des traits sombres est confirmé aujourd'hui. « Les trois hommes les plus puissants du monde sont une version ambulante de la triade sombre : Trump est un narcissique de manuel, Poutine est un psychopathe froid, et Xi Jinping est arrivé au pouvoir [en Chine] en étant un manipulateur machiavélique hors pair. »

        « Nos entreprises et, de plus en plus, nos algorithmes, ressemblent aussi à ce genre de personnes », dit-il. « Ils amplifient en fait le pire de nous-mêmes. »

        Kemp désigne ces « agents du destin » comme la source de la trajectoire actuelle vers l'effondrement sociétal. « Ce sont les grandes entreprises et groupes psychopathes qui produisent un risque catastrophique mondial », dit-il. « Les armes nucléaires, le changement climatique, l'IA, ne sont produits que par un très petit nombre de groupes secrets, très riches et puissants, comme le complexe militaro-industriel, les géants de la technologie et l'industrie des combustibles fossiles.

        « L'essentiel est qu'il ne s'agit pas de l'humanité entière qui crée ces menaces. Il ne s'agit pas de la nature humaine. Il s'agit de petits groupes qui font ressortir le pire en nous, en compétition pour le profit et le pouvoir et en couvrant tous [les risques]. »

        Le Goliath mondial est la fin du jeu pour l'humanité, dit Kemp, comme les derniers coups d'une partie d'échecs qui déterminent le résultat. Il voit deux issues : l'autodestruction ou une transformation fondamentale de la société.

        Il croit que la première issue est la plus probable, mais dit qu'échapper à l'effondrement mondial pourrait être réalisé. « Avant tout, il faut créer de véritables sociétés démocratiques pour niveler toutes les formes de pouvoir qui mènent aux Goliaths », dit-il. Cela signifie gérer les sociétés par le biais d'assemblées de citoyens et de jurys, aidés par les technologies numériques pour permettre une démocratie directe à grande échelle. L'histoire montre que les sociétés plus démocratiques ont tendance à être plus résilientes, dit-il.

        « Si un jury de citoyens avait siégé au-dessus des [compagnies de combustibles fossiles] lorsqu'elles ont découvert les dégâts et les morts que leurs produits causeraient, pensez-vous qu'ils auraient dit : 'Oui, allez-y, enterrez l'information et menez des campagnes de désinformation' ? Bien sûr que non », dit Kemp.

        Échapper à l'effondrement nécessite également de taxer la richesse, dit-il, sinon les riches trouvent des moyens de truquer le système démocratique. « Je plafonnerais la richesse à 10 millions de dollars. C'est bien plus que ce dont quiconque a besoin. Un célèbre magnat du pétrole a dit un jour que l'argent n'est qu'un moyen pour les riches de compter les points. Pourquoi devrions-nous permettre à ces gens de compter les points au risque de détruire la planète entière ? »

        Si les jurys citoyens et les plafonds de richesse semblent follement optimistes, Kemp affirme que nous avons été longtemps endoctrinés par des dirigeants justifiant leur domination, des pharaons-dieux autoproclamés d'Égypte aux prêtres prétendant contrôler la météo, en passant par les autocrates affirmant défendre le peuple contre les menaces étrangères et les titans de la technologie nous vendant leurs techno-utopies. « Il a toujours été plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin des Goliaths. C'est parce que ce sont des histoires qui nous ont été martelées pendant 5 000 ans », dit-il.

        « Aujourd'hui, les gens trouvent plus facile d'imaginer que nous pouvons construire l'intelligence sur du silicium plutôt que de réaliser la démocratie à grande échelle, ou que nous pouvons échapper aux courses aux armements. C'est complètement absurde. Bien sûr que nous pouvons réaliser la démocratie à grande échelle. Nous sommes une espèce naturellement sociale, altruiste et démocratique, et nous avons tous une intuition anti-domination. C'est pour cela que nous sommes faits. »

        Kemp rejette l'idée qu'il présente simplement une vision de l'histoire politiquement de gauche. « Il n'y a rien d'intrinsèquement de gauche dans la démocratie », dit-il. « La gauche n'a pas non plus le monopole de la lutte contre la corruption, de la responsabilisation du pouvoir et de l'assurance que les entreprises paient pour les dommages sociaux et environnementaux qu'elles causent. Il s'agit simplement de rendre notre économie plus honnête. »

        Il a également un message pour les individus : « L'effondrement n'est pas seulement causé par les structures, mais aussi par les gens. Si vous voulez sauver le monde, la première étape est d'arrêter de le détruire. En d'autres termes : ne soyez pas un salaud. Ne travaillez pas pour les grandes entreprises technologiques, les fabricants d'armes ou l'industrie des combustibles fossiles. N'acceptez pas les relations basées sur la domination et partagez le pouvoir chaque fois que vous le pouvez. »

        Malgré la possibilité d'éviter l'effondrement, Kemp reste pessimiste quant à nos perspectives. « Je pense que c'est peu probable », dit-il. « Nous avons affaire à un processus de 5 000 ans qui sera incroyablement difficile à inverser, car nous avons des niveaux croissants d'inégalité et de capture de notre politique par l'élite.

        « Mais même si vous n'avez pas d'espoir, cela n'a pas vraiment d'importance. Il s'agit de défiance. Il s'agit de faire ce qui est juste, de se battre pour la démocratie et pour que les gens ne soient pas exploités. Et même si nous échouons, au moins, nous n'avons pas contribué au problème. »

        Goliath’s Curse by Luke Kemp was published in the UK on 31 July by Viking Penguin

        Points principaux (pour les paresseux :a2: )
        « Nous ne pouvons pas fixer de date pour la fin du monde, mais en examinant les 5 000 ans de [civilisation], nous pouvons comprendre les trajectoires auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui – et l'autodestruction est la plus probable »
        - Il faut d'abandonner le mot civilisation, un terme qu'il considère comme de la propagande de la part des dirigeants.
        Kemp utilise plutôt le terme Goliaths pour décrire les royaumes et les empires, désignant une société construite sur la domination.
        - Cependant, tous les Goliaths portent en eux les germes de leur propre chute, dit-il : « Ils sont maudits et cela est dû à l'inégalité. » ce sont les quelques personnes qui se situent en haut de la triade noire qui se lancent dans des courses aux ressources, aux armes et au statut
        -L'histoire montre qu'une augmentation de l'inégalité des richesses précède systématiquement l'effondrement, affirme Kemp,
        - Kemp affirme que son argument selon lequel les Goliaths exigent des dirigeants forts dans la triade des traits sombres est confirmé aujourd'hui. « Les trois hommes les plus puissants du monde sont une version ambulante de la triade sombre : Trump est un narcissique de manuel, Poutine est un psychopathe froid, et Xi Jinping est arrivé au pouvoir [en Chine] en étant un manipulateur machiavélique hors pair. »
        - « Nos entreprises et, de plus en plus, nos algorithmes, ressemblent aussi à ce genre de personnes », dit-il. « Ils amplifient en fait le pire de nous-mêmes. Ils forment la source de la trajectoire actuelle vers l'effondrement sociétal.

        - Il voit deux issues : l'autodestruction ou une transformation fondamentale de la société. La première étant bien plus probable.
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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2966

        Message par Jean-Francois » 03 août 2025, 14:35

        ABC a écrit : 02 août 2025, 18:42
        Inso a écrit : 02 août 2025, 14:08MQu'on ne cherche pas de coupables, soit, mais faut-il pour autant laisser faire les très nombreux responsables qui ont très nettement l'avantage ?
        Dès le moment où on cherche et envisage des solutions pour relever le défi climatique, comme par exemple (et entre autres)
        • participer à des actions visant à éclairer les choix que nous pouvons faire
        Un de ces choix est de refuser la propagande que les "coupables" tiennent à faire courir dans la population pour maintenir ce système qui favorise leurs intérêts. Pour être conscients de cette propagande qui nuit à nos action, et donc trouver des solutions pour diminuer son impact, il faut donner des exemples concrets de ce qu'elle est et de qui la promeut.

        Faire autrement est comme lutter contre le tabac sans mentionner une seconde la propagande de l'industrie du tabac, voire sans même mentionner le tabac.

        Ajout: cela ne veut pas dire qu'il faut se contenter de dénoncer, loin de là: il faut surtout montrer comment changer le système. Mais ignorer les "coupables" alors qu'ils sont un frein au changement est une manière de nuire à la possibilité de changement.

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2967

        Message par shisha » 03 août 2025, 14:58

        Inso dit
        Ensuite, ce sont les puissants de ce monde qui créent et entretiennent le gros du problème (avec notre assentiment) et ceux-là, on le convaincra jamais car leurs intérêts et objectifs ne sont pas compatibles avec les démarches visant à gérer la crise climatique.
        Le gros du problème est avant tout entretenu par le collectif/la majorité. La majorité de CO2 est émis par les 91% de la population les plus pauvres (en se basant sur la consommation).

        Les investissements des puissants profitent aussi aux salariés des entreprises, aux consommateurs et à l'état. Ce n'est pas pertinent de parler de responsabilité unique lorsqu on parle des investissements.

        Les investissements représentent un risque de pertes de capital, le pouvoir d'achat des consommateurs est donc une importance capitale sur ce qui est entretenu ou non. Les investissements qui ne rapportent rien, il y en a pléthore... Il faut donc qu'il y ait un minimum de demande pour que l'offre/investissements soit pertinente...

        Cette demande est collective...

        Atteindre la neutralité Carbonne demanderait des sacrifices au collectif.

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2968

        Message par nikola » 03 août 2025, 15:35

        shisha a écrit : 03 août 2025, 14:58 Le gros du problème est avant tout entretenu par le collectif/la majorité. La majorité de CO2 est émis par les 91% de la population les plus pauvres (en se basant sur la consommation).
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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2969

        Message par shisha » 03 août 2025, 15:45

        Bof

        Si pour atteindre la neutralité Carbonne il suffisait de diviser par deux alors pourquoi pas (car les 10% les plus riches émettent la moitié du co2) mais ce n'est pas par deux qu'il faut la diviser mais bien plus ... Cela concerne tout le monde. Cette baisse impacterait tout le monde. Il n'y a donc pas que les riches qui soient forcément réticents... (À tord ou a raison, là n' est pas la question).

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2970

        Message par Jean-Francois » 03 août 2025, 16:07

        shisha a écrit : 03 août 2025, 14:58La majorité de CO2 est émis par les 91% de la population les plus pauvres (en se basant sur la consommation)
        D'où tirez-vous ce chiffre (référence précise)? À mon avis, il est très douteux (voir aussi).
        Les investissements des puissants profitent aussi aux salariés des entreprises, aux consommateurs et à l'état
        Les investissements des puissants profitent en premier lieu aux puissants (qui s'enrichissent constamment depuis des décennies, au détriment des populations). Ce qui arrive aux salariés et à l'état n'est qu'une portion très congrue. On n'a qu'à penser à toute les magouilles fiscales plus ou moins légales pour éviter de payer des impôts.

        Et c'est rentrer dans la propagande de croire que seuls les riches savent créer de la richesse: ils la monopolisent en partie en empêchant d'autres de créer des entreprises viables. La "richesse" qu'ils produisent le plus souvent tient de l'"uberisation" (i.e., de la destruction du tissu et des acquis sociaux) et non de la répartition de la richesse. De plus, une chose qu'ils font régulièrement est de privatiser les profits et capitaliser les gains (directement* et indirectement).
        shisha a écrit : 03 août 2025, 15:45 Cela concerne tout le monde
        Tout à fait, sauf que le frein au changement provient moins des "pauvres"*** que de ceux qui profitent le plus du système en place. Et, cela même s'ils font parfois semblant de faire un effort en faveur du changement (comme Bezos qui donne du fric pour lutter contre le réchauffement alors qu'il continue à inciter à la pollution).

        Jean=François

        * En trouvant du financement public.
        ** En refilant toutes sortes de frais secondaires au public: infrastructures, frais de pollution, etc.
        *** Par comparaison aux très riches, pas en valeur absolu.
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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2971

        Message par Lambert85 » 03 août 2025, 16:56

        Il y a tellement plus de "pauvres" que de véritables "riches" dans ce monde !
        Русский военный корабль, иди нахуй ! 🇺🇦 :sniper:

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2972

        Message par richard » 03 août 2025, 16:58

        Jean-Francois a écrit : 03 août 2025, 14:35 Un de ces choix est de refuser la propagande que les "coupables" tiennent à faire courir dans la population pour maintenir ce système qui favorise leurs intérêts. Pour être conscients de cette propagande qui nuit à nos action, et donc trouver des solutions pour diminuer son impact, il faut donner des exemples concrets de ce qu'elle est et de qui la promeut.
        Faire autrement est comme lutter contre le tabac sans mentionner une seconde la propagande de l'industrie du tabac, voire sans même mentionner le tabac.
        l’industrie pétrolière connaissait les méfaits du pétrole comme l’industrie du tabac connaissait celui du tabac.
        :hello: A+

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2973

        Message par nikola » 03 août 2025, 16:59

        Lambert85 a écrit : 03 août 2025, 16:56 Il y a tellement plus de "pauvres" que de véritables "riches" dans ce monde !
        Le pouvoir politique des riches est tellement plus important que celui des pauvres.
        L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2974

        Message par Lambert85 » 03 août 2025, 18:18

        Bien entendu mais la masse des "pauvres" pollue bien plus dans son ensemble que quelques riches.
        Quand on voit des élus écologistes se pavaner aux quatre coins du monde, je me dis que l’exemplarité ne vient pas du haut !
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        Re: Pourrons-nous relever le défi du réchauffement de la planète ?

        #2975

        Message par Inso » 03 août 2025, 18:20

        shisha a écrit : 03 août 2025, 14:58 Le gros du problème est avant tout entretenu par le collectif/la majorité. La majorité de CO2 est émis par les 91% de la population les plus pauvres (en se basant sur la consommation).
        J'ai déjà expliqué que la grande majorité de la population n'a aucun pouvoir sur les décisions qui dirigent le monde. Tu peux très bien diviser tes émissions de CO2 par 2*, ça ne sert pas à grand chose si les décideurs continuent à brûler inconsidérément du pétrole et à torpiller les rares règles environnementales. C'est à dire ce qu'ils sont en train de faire sous nos yeux.

        Quand tu prends ta voiture pour aller au boulot, c'est la plupart du temps parce que tu n'as pas le choix.
        Quand l'administration US pousse sur le pétrole, torpille les règles environnementales, c'est leur choix, que nous allons tous subir.

        Donc non, ce n'est pas entretenu par la majorité.

        * À ce propos, suivant ta logique, si tu t’inquiètes pour le climat, tu aurais déjà du (tenter de) diviser tes émissions de CO2 par 2, L'as-tu fait ?
        Les tableaux de calcul des émissions par personne étant accessoirement un coup de maître en greenwashing de la part de ses promoteurs (BP en premier je crois)
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