Non. Absolument pas.jean7 a écrit : 24 août 2025, 01:49Il reste évident cependant que le travail est plus fondamental et essentiel que le capital.
Savoir où investir notre capital dans les années qui viennent c'est absolument crucial. Le travail ne sert à rien s'il sert à exploiter un capital lorsque ce capital est investi dans une voie sans issue. L'erreur est moins fréquente lorsqu'il s'agit d'investissements privés car le premier à payer le prix de cette erreur, c'est alors l'investisseur lui-même.
Concernant l'investissement de capitaux publics, leur pertinence repose sur la compétence et les objectifs de ceux qui en ont la responsabilité. Ca peut marcher si les élus et les personnes mises en place aux postes de responsabilité par l'état et les collectivités territoriales ont été choisis de façon pertinente par les électeurs et les élus les représentants. Cela nécessite que, d'une façon ou d'une autre, les électeurs aient bénéficié d'informations correctes ET correctement expliquées. La compétition politique et les biais (volontaires et involontaires, les 2 catégories existent) contenus dans différents messages ne conduisent pas toujours à ce résultat.
Concernant les cas particuliers où l'investissement privé s'avère plus rentable dans une direction s'écartant de (voir opposée à) l'intérêt collectif, la réorientation des investissements privés dans une direction plus pertinente du point de vue de l'intérêt collectif passe par :
- la mise en place de règlementations, de taxes et de quotas appropriés...
- précédée par une anticipation correcte (et difficile) des conséquences de cette mise en place. Elle nécessite de n'oublier aucun des volets (et en leur affectant un poids relatif correctement choisi) :
- l'emploi et la formation accompagnant les transformations requises de notre appareil productif,
- la défense (on doit la renforcer de façon importante et sans délai face à la menace Russe),
- la maîtrise des déficits publics (une condition essentielle pour pouvoir financer diverses dépenses urgentes),
- la décarbonation de notre économie ainsi que la préservation de notre biosphère et de notre santé,
- une large adhésion à cette mise en place par perception de sa nécessité (malgré ses conséquences et contraintes induites),
- la souveraineté alimentaire, la souveraineté et la robustesse économique (résilience), la réindustrialisation,
- différents sujets internes que sont la santé, la sécurité, la justice, la maîtrise de l'immigration...
- suivie par une présentation à l'ensemble des décideurs (tout particulièrement l'opinion publique),
- puis par des négociations très difficiles requises pour obtenir une forte adhésion à cette mise en place malgré les contraintes induites (alimentation-agriculture, logement-bâtiment, chauffage, mobilité-industrie du transport, usages du numérique-IA, biens de consommation, services de l'état, production d'énergie, sidérurgie, cimenteries...).
De plus, les sources de désinformation sont nombreuses, dont celles venant :
- d'ingérences étrangères en provenance de la Russie, de certains pays islamiques (et peut-être de la Chine)
- de quelques partis politiques, parfois victimes involontaires de biais idéologiques, parfois plus motivés par l'accès au pouvoir que par l'intérêt de leur base électorale,
- de quelques entreprises dont l'activité perdra une partie de son attractivité financière quand certaines mesures mises en place réduiront leur rentabilité, voir seront contraintes de délocaliser pour survivre ou même contraintes de disparaître ainsi que les emplois correspondants (de tels effets induits doivent être anticipés pour en limiter les conséquences négatives, notamment par des actions de formation et de reclassement).
- le fait que nos revenus vont continuer à aller de plus en plus vers le capital et de moins en moins vers le travail. Ce déplacement des revenus est induit par la concurrence du travail de la machine (et la robotisation) sur le travail humain. Cette pression à la baisse induite sur l'emploi et sur les salaires (et favorisant, en outre, la délocalisation : un flux de revenus du travail vers les salariés de pays pauvres se faisant à un coût moindre, mais au détriment des revenus et des emplois de salariés de pays riches) va encore s'accélérer avec l'IA...
. - les problèmes de dépendance (en Europe) des sources d'énergie (en 2021, l’Union européenne dépendait, pour 55,5 % de sa consommation d’énergie, de ses importations selon les dernières données d'Eurostat) et la raréfaction de diverses de ressources auxquelles il va falloir faire face, dans un contexte de tensions géopolitiques favorisant (lui aussi) la montée des nationalismes et des politiques isolationistes (en mode je garde mes ressources pour moi).
. - les dégâts (incendies, innondations, sècheresses, évènements climatiques extrêmes, redoux suivis de regel, prolifération des ravageurs due à des hivers trop doux...) induits par notre manque de lucidité et de courage collectif face à la crise climatique, une crise dont nous sommes collectivement à l'origine (par des interactions complexes nous impliquant tous à des degrés divers sans que nous en soyons nécessairement au courant).
- en vendant notre capital productif à la Chine ou à d'autre pays, un peu moins enfants gâtés que les pays occidentaux (car cette vente de capitaux productifs, c'est ce que provoque l'impôt sur le capital productif. En effet, cela favorise désinvestissement, vente de capital et, cerise sur la gâteau, fuite des capitaux vers l'étanger),
. - puis en se servant de ces recettes pour continuer à laisser gonfler les dépenses de l'état (conjointement d'ailleurs à une baisse de la qualité de ses services)
. - tout en écrasant nos entreprises sous le poids de charges favorisant la concurrence étrangère (donc le déficit commercial et la désindustrialisation qui en découle)
- les transformations de notre agriculture pour aller vers une agriculture respectueuse de l'écologie, du climat et de la santé, tout en permettant aux agriculteurs de garantir la rentabilité de leurs exploitations et de dégager, en plus de salaires décents, une marge bénéficiaire leur permettant d'investir dans les transformations allant en direction de l'agroécologie (7% seulement du prix des produits agricoles que nous achetons en magasin ou grande surface va vers les agriculteurs. Comment espérer qu'il puissent (sur)vivre et en plus investir dans les transformations correspondantes ?)
. - le renforcement à marche forcée de notre défense tant que Poutine reste empétré dans sa guerre soviétorevanchiste et meutrière contre l'Ukraine (pendant que l'autre veut faire des deals et gagner un prix Nobel de la paix sur le dos de la sécurité de l'Europe et d'une paix robuste en Ukraine, avec l'illusion, marquant un total manque de lucidité sur les motivations de Poutine, que la Russie va se tourner vers l'Amérique au lieu de la Chine pour faire des deals
)...
...Mais pendant combien de temps l'Ukraine pourra-t-elle tenir si l'Europe ne compense pas l'absence de volonté américaine forte de faire pression sur la Russie, et non sur l'Ukraine, pour ramener une paix durable et robuste en Ukraine ? (3)
. - le retour à l'équilibre du budget des états européens pour revenir à une situation normale d'absence de déficit car la charge de la dette nous asphyxie et consomme des ressources financières dont nous avons besoins pour nous attaquer énergiquement à ces différents chantiers.
(2) Taxer le capital et les robots est une solution encore pire que le problème d'inégalité de répartition des revenus censé être ainsi adressé. C'est complètement stupide. Pour résoudre le déplacement des revenus du travail vers les revenus du capital, il est nécessaire peu à peu, mais pas trop lentement, de rééquilibrer le partage du capital productif en le laissant sous forme de capital productif.
On pourrait envisager, notamment, d'utiliser dans ce but la participation aux bénéfices et une réorientation de l'impôt sur l'héritage du tonneau des Danaïdes des dépenses de l'état vers l'aide à la constitution d'un capital pour chacun en s'aidant aussi pour cela d'un déplacement de la retraite par répartition vers une retraite par capitalisation (apportant par la même occasion une solution à l'évolution défavorable de la pyramide des âges à l'origine du problème de déséquilibre du système des retraites)
(3) Pour l'instant l'Ukraine tient et sert de rempart à l'ensemble de l'Europe vis à vis de l'impérialisme russe, tout en le payant très cher en termes de vies humaines et de destructions massives. La volonté des européens de soutenir l'Ukraine reste un peu hésitante, notamment en raison de l'action de propagande russe agitant une menace nucléaire destinée à fragiliser l'appui des états européens par le biais d'une manipulation de leurs opinions publiques.
Les opinions publiques européennes n'ont pas encore suffisamment bien identifié à quel point le problème ukrainien concerne l'ensemble de l'Europe et à quel point nous devrions être reconnaissants aux Ukrainiens de leur courage absolument remarquable et être admiratifs de leur compétence dans cette guerre russe sans merci, au lieu de chouiner sur les dépenses occasionnées pour leur apporter notre soutien (un peu fragile et tardif vu l'enjeu) en termes d'armement et de finances.