Inso a écrit : 26 oct. 2025, 08:30
- L'imposition plus juste des ultra-riche est un gros problème de justice fiscale. Tout le monde sait que ce n'est pas cela qui comblera la dette (et argumenter sur le contraire est juste de la mauvaise foi).
Tout le monde le sait ? T'es certain? Jean ne semblait pas le savoir, de même, j'ai l'impréssion que pour beaucoup de gens, les milliardaires captent le plus gros de la valeur ajouté. Il est bon de rapellé que c'est une illusion, que la plus grande part de la valeur ajouté est avant tout capté par l'état...
- Sans justice fiscale, il sera très difficile de demander aux personnes du peuple (les 99%) de faire des efforts. (Et c'est même logique pour le climat). Ceci alors que le problème s'aggrave mondialement (comme pour le climat).
Dans un soucis de justice, il faut rapeller que les 60% de la population les plus pauvres sont des receveurs nets et que d'une manière générale + on est riche et + on est contributeur net.
Il est difficile aux personnes du peuple de leurs demander d'entreprendre pour satisfaire toujours plus l'appétit insatiable de l'état. Les milliardaires la dedant ne leurs prennent pas de l'argent, ces derniers contribuent à créer des richesses, c'est l'état qui leurs prend avant tout leurs argent pour une contrepartie limitée.
- Affirmer que taxer du patrimoine conduit automatiquement à l'exil fiscal et à la baisse des investissements est faux. Parce que les très riches, même vivant en France font déjà de l'optimisation fiscale outrancière sans quitter la France. (j'avais déjà posté des articles sur ce point, en voici un autre)
Automatiquement, non.
Tout dépent du taux et de ce qui est taxé, il y a peut-être un peu de marge pour que cela soit bénéfique, mais si bénéfice il y a, il serait très modeste.
- La France, pays qui taxe bien trop ses entreprises et qui fait fuir les investisseurs est pourtant en tête des investissements étrangers en Europe. Pour la 6ᵉ année consécutive, la France est en 2024 la 1ère destination des investisseurs étrangers en Europe.
2024 - 6 années => Corresponds à l'investiture de Macron. En effet, la baisse de la fiscalité des entreprises (IS de mémoire) et la suppréssion de l'ISF effectuée par Macron a probablement grandement contribué à cette hausse des investisseurs étrangers. (et peut-être d'autres mesures).
MAintenant si tu veut augmenter l'IS des grandes entreprises et mettre un impôt plus important que l'ISF type zuckman, il serait illusoir de penser que cela n'aurait pas de conséquence sur les investissements.
- La dette n'est certainement pas le "danger absolu" que vous tendez à affirmer. C'est même un instrument des très riches. Je ne nie pas les problèmes liés à la dette, mais si ce danger était aussi grave, pourquoi les pays les plus riches sont-ils ceux qui ont le plus de dettes ? (USA, Chine, France, Allemagne, Japon, Canada...). Que la dette soit un gros danger pour le Soudan (200% du PIB) je comprends bien, mais pour Monaco (260%) ou le Japon (260%) ?
Parler de danger absolu est éxagéré.
Mais pour ta phrase on peut dire aussi : "Le Japon, Allemagne, Canada et Monaco emmette également beaucoup de CO2 donc cela ne soit pas être si grave..."
Quand la dette profite à tout le monde depuis des dizaines d'années, tout le monde (ou presque) était content. Parcontre, quand on va stabiliser la dette et ne payer que les intérêts, la dette devient tout à coup un instrument des très riches (les coupables en somme), on connait la chanson (la même avec le réchauffement climatique).
- Mettre dans le même panier tous les types d'entreprise et leur attribuer les mêmes "bienfaits" ne fait pas de sens. Les ultra-riches sont réellement un monde à part, avec un fonctionnement qui n'a rien à voir avec celui d'une PME ou même d'une grosse entreprise classique.
On ne devient pas une grande entreprise d'un claquement de doigt. Des grandes entreprises pour une bonne partie d'entre elles étaient probablement à leurs débuts très petites. La grande majorité de ces petites n'atteignent pas cette taille. Entre celles qui ferment boutique et celle qui n'évoluent pas trop, seule une poignée deviennent très grandes engendrant ainsi potentiellement des ultras riches.
À l’échelle mondiale, 70 % des milliardaires sont des self-made, contre seulement 30 % d’héritiers. En France, seuls 48 % des milliardaires sont des héritiers, et leur fortune croît nettement moins vite que celle de leurs voisins européens (+4,4 % contre +16,4 % en Allemagne). En comparaison les héritiers représentent 72% des milliardaires en Allemagne, 58% en Italie, 57% en Suède et 56% en Espagne. La France est donc plutôt bien placée pour ses milliardaires de première génération comparativement aux autres pays d'Europe (hors Suisse, avec seulement 44% d'héritiers ou l'Irlande avec 25% d'héritiers). Par ailleurs, l'Europe de l'Ouest est la zone géographique où le turn-over des milliardaires (entrées/sorties) est le plus important. Dans ce contexte, alourdir une fiscalité de l’héritage déjà complexe et coûteuse en France voire même au niveau européen risquerait surtout de précipiter le départ d’une population très mobile.
Les statistiques d’UBS montrent que la New Money est toujours plus importante que la « old money » dans la structuration des fortunes des milliardaires :
Sur le plan mondial, le rapport d’UBS Billionaire Ambitions Report 2024, s’intéresse comme l’année précédente à la question générationnelle de l’accession au statut de milliardaire. Devient-on milliardaire en héritant ou en constituant soi-même sa propre fortune (self-made). Les statistiques fournies par la banque en 2024[1] au niveau global montrent que le nombre d’héritiers accédant au statut de milliardaire (en $) est toujours inférieur à celui des self-made de première génération.
https://www.ifrap.org/budget-et-fiscali ... vaise-idee
- Vous passez complètement à la trappe le rôle du travail et des travailleurs ainsi que celui de l'état et de ses infrastructure (physiques, organisationnelles, diplomatiques, réglementaires...) sans lesquels ces entreprises ne seraient pas là.
À considérer que le travail n'est qu'un coût et que l'état n'est que contraintes, vous faites de l'extrême-capitalisme. du libertarianisme.
Non, cela a été dit à plusieurs reprises.
Cela n'enlève en rien que les investissements et risques sont liés, les créations d'entreprises, le fait de produire/vendre des services participent aussi à cette création de richesse. Donc à la fin, ces personnes prennent
un petit pourcentage de cette VA et cela même si en valeur absolu cela represente beaucoup/énormement. Plus tu veux réduire ce pourcentage/ + tu veux spoilier la propriété du propriétaire et moins tu auras de gens qui se lanceront dans l'investissement/création d'entreprises au détriment de tous.
Tu auras tout le temps des gens mécontents de la richesse des autres, taxer 2% du capital ne sera pas suffisant pour eux. D'ailleurs ils ne chercheront pas l'intérêt général, ils chercheront juste à assouvir leurs frustrations. Si le but est d'améliorer la situation de tout le monde et donc quelque part la santé economique du pays, il y a d'autres mesures comme la diminution des dépenses publiques qui me semble bien plus souhaitable.
- Un point qui n'a pas été abordé à propos des ultra-riches : la corruption. (Edit : si, abordé bien justement par Jean-François ci-dessus)
“[The wealthy] have bought their jets, they’ve bought their multiple houses and mansions, but now they’re buying senators and media outlets,” cf ce post
Corruption qui permet de continuer à faire tourner ce système à l'avantage des très riches.
Note : Qui paie l'Epstein Ballroom de Trump ? Et que vont-ils avoir en retour ?
A mettre en parallèle avec tout le système corrompu du public. Système qui utilise l'argent du contribuable pour défendre coûte que coûte son fonctionnement toujours plus important, tout en véhiculant/diffusant un discour orienté via ses canaux de diffusions (médias, fonctionnaires divers etc).