Le fonctionnement des sources "d'information" low-cost: un décryptage. 
Un exemple avec une chaîne de télévision : Cnews
Un objectif: les parts de marché
Le moyen: capter l'attention du spectateur, et le garder 
Un moteur: l'affect
Parallèlement, nombre de sites de "réinformation" sur internet ont la même structure "low-cost" et ils se sont beaucoup multipliés en se copiant-collant les uns sur les autre. Ils ne fonctionnent pas à l'originalité, à l'analyse et à la réflexion  poussées.
Le schéma est immuable, l'efficacité est rodée, il faut nourrir la machine à cash, et c'est toujours plus.
...CNews, c’est la télé « low cost » de l’info en continu.
Contrairement à France Télévisions ou même à BFMTV, la chaîne mise peu sur le reportage de terrain et encore moins sur l’investigation longue, qui coûtent cher en équipe, en temps et en montage.
Elle fonctionne comme une chaîne de plateau : quelques studios, une poignée de présentateurs phares : Pascal Praud, Sonia Mabrouk, Laurence Ferrari, Christine Kelly, qu’on retrouve chaque jour, et hop, dix heures d’antenne remplies à peu de frais.
On revoit toujours les mêmes invités : des éditorialistes, des flics ou des magistrats à la retraite, des psychologues réacs et des profs ronchons, non sans talent oratoire, parfois payés au cachet, parfois venus gratis pour la visibilité.
Comparée à France Télévisions, la rédaction de CNews est restreinte. Et si on a besoin d’un « spécialiste », on peut piocher dans la rédaction voisine, chez Europe 1 ou au JDNews, ce qui permet d’obtenir une cuillère de Charlotte d’Ornellas pour l’éducation, une fourchette de Vincent Hervouët pour l’international.
Chaque matin, animateurs et journalistes reçoivent les deux ou trois thèmes principaux à rabâcher. À elle seule, CNews a représenté 95,6 % de la couverture médiatique de l’affaire Legrand-Cohen sur les chaînes info entre le 5 et le 19 septembre.
Pour un actionnaire soucieux des coûts et de l’influence, c’est une équation rentable : un maximum d’antenne, un minimum de dépenses.
Chaque chroniqueur joue son rôle de prophète de l’émotion, chaque invité passe de victime à tyran, selon l’humeur de l’animateur. L’important, c’est que le téléspectateur soit ému ou scandalisé, de préférence les deux à la fois. On pleure, on s’indigne, on ressent fort et vite. « Ce jeune Afghan de 20 ans est pire que les bourreaux qu’il est censé fuir », s’indigne le journaliste Frédéric Durand, revenant sur le viol et le meurtre d’une femme. Une journaliste s’effondre en pleurs en racontant le procès de la meurtrière de la petite Lola, 12 ans...
https://www.marianne.net/societe/medias ... -daudience
De la machine à émotions à la caisse enregistreuse...
Vous avez dit cynisme ?
Non, juste simple réalité économique.
Les émotions ont toujours fait consommer.
Place à la vente, le marché est juteux!
..
Sur CNews, la mécanique est bien huilée : on installe un « plateau » où tout le monde pense peu ou prou la même chose, on assaisonne de deux ou trois nuances cosmétiques, et on appelle ça du pluralisme. Avec parfois la touche comique d’un contradicteur de service, souvent choisi pour son incapacité à tenir la distance, vite noyé par les ricanements...
 Le problème n’est pas que les chroniqueurs penchent à droite – d’autres rétorqueront que les médias publics penchent à gauche et au centre –, mais que l’émission fabrique une bulle où l’on s’encourage entre convaincus. Une télé de confirmation, pas de confrontation.
Les sites internet tels Géopolitique profonde, Francesoir, ... fonctionnent de façon identique.
D'ailleurs, Asselineau, Aberkane, et consorts passent avec une étonnante facilité de l'un à l'autre, tels des poissons, en frétillant de plaisir et de contentement.
Comprendre,  c'est accepter de faire l'effort de réfléchir, pas de se contenter de répéter comme un perroquet. Tout le contraire de la facilité et de l'immédiat, qui flattent l'égo et le narcissisme primaires. Rien n'est gagné,  rien n'est acquis. Ça peut d'ailleurs être exaspérant.