Quelques digressions et errances (de détail, anodines) pour alimenter le débat.
Je vais sans doute faire sourire en exprimant que, pour moi, "les monstres prometteurs de Goldschmidt", qui datent de > 70 ans, est une intuition encore plus remarquable que celle de Gould. 8)Platecarpus a écrit :Ce n'est même pas une théorie du changement évolutif en une seule étape, comme la théorie du monstre prometteur de Goldschmidt où une seule mutation donne naissance à un type d'organisme nouveau (théorie très marginale à l'heure actuelle, même s'il existe quelques exemples d'application potentielle : MCIR en a donné quelques-uns.
En fait, je ne qualifieras pas ces quelques exemples que j'ai donnés d'organismes profondément nouveaux (ni les nains ni les autres), mais simplement avec de gros changements, ce qui en fait à l'heure actuelle des exemples assez anodins.
Je profite de ce paragraphe de Platecarpus, non pas pour discuter dessus, car je suis en phase avec lui et qu'il connaît déjà ce qui suit, mais plutôt pour rebondir dessus pour YvesF indirectement :
Je ne suis pas du tout au parfum de la mode sur les tendances évolutionnistes les plus en vogue, je ne fréquente pas le milieu, ni si les gènes de développement n'ont plus le vent en poupe... ; mais c'est bien là "la" découverte la plus prometteuse en explications potentielles sur les structures du présent et du passé.
- Autant pour expliquer/illustrer potentiellement des plans d'organisation nouveaux, par une modif d'un seul gène ou de quelques-uns + autres combinaisons (d'accord aussi sur ce détail), que pour des variations moins extrêmes - mais suffisamment brusques pour accorder une moindre importance à une certaine vision graduelle et lente, prenant TROP de millions d'années.
Bien évidemment, de reptiliforme à pigeon, il a fallu une succession de changements, brusques ou moins brusques, ce qui sur un référentiel de temps donné, est de toutes manières graduel, ou semble graduel, par étapes ou intermédiaires structuraux, ou autres termes posés dessus... C'est toujours une question d'épithètes au cas par cas. On est bien d'accord là-dessus.
Je n'ai d'ailleurs pas de bonnes notions sur les termes techniques typiquement évolutifs les plus judicieux qui devraient être posés sur les différentes voies possibles/explicatives de l'évolution (allopatriques etc.), ou autres... j'avoue sans fausse honte que, même au vu de leur importance en communication écrite/explicative, je me soucie peu de ça du moment qu'elles sont toutes intégrées dans l'explication moderne de l'évolution.
Le seul truc non digressif et factuel de mon spitch (visant indirectement, en fait, YvesF), est que des monstres prometteurs, putatifs ou potentiels, on en trouve à profusion dans les poubelles des cliniques, des hôpitaux, souvent aussi dans les fausses couches... Ces monstres prometteurs-là n'ont pas tenu leurs promesses puisque la pression sélective la plus crue, le rejet, s'en est occupée avant leur naissance.
C'est aussi une illustration de l'évolution...
Fouiller les poubelles est utile aussi pour une perception personnelle de l'évolution, qui réhabiliterait grandement Goldschmidt.
Ces monstres-là, rejetés/avortés par leur trop profondes modifications, n'ayant pas tenu leurs promesses, sont suffisamment nombreux pour proposer que c'est un élément prometteur en explications à venir.