vinety a écrit :En ce qui concerne Ti-Pol, avant qu'il apparaisse sur mon fil, je n'avais jamais entendu parler de G.Lafrenière, Milo Wolff, Bernard Chevarondier, Allais, Poirier et autres défenseurs de ces nouvelles théories.
Je m'appelle Chaverondier (pas Chevarondier) et je ne défends pas de nouvelle théorie. C'est un point que Sylvain Poirier n'a d'ailleurs pas bien compris (1). Sylvain Poirier ne propose pas non plus de nouvelle théorie. Il propose une façon de se représenter intuitivement la Relativité Restreinte ( cf
http://spoirier.lautre.net/relativite.html ). Malheureusement, il y a énormément de longueurs dans sa présentation de la Relativité Restreinte rendue intuitive. Les parties intéressantes de son exposé sont tellement noyées dans celles complètement classiques que l'on ne parvient pas à en extraire ce qui est vraiment original (de façon à pouvoir en faire une lecture rapide). BC
(1) Poirier m'a attribué (à tort) l'affirmation selon laquelle la Relativité serait fausse
http://spoirier.lautre.net/critique.htm#abs . C'est peut-être partiellement de ma faute car, sur l'un de mes liens, à savoir
http://perso.wanadoo.fr/lebigbang/lorentz.htm traînent deux remarques incorrectes du point de vue du fond, à savoir
* celle mettant en cause (à tort) la possibilité de modéliser le paradoxe de Langevin dans le cadre de la Relativité Restreinte (la modélisation du paradoxe de Langevin n'exige pas le passage à la Relativité Générale contrairement à ce que j'ai pu le croire un temps par manque de travail sur cette question au moment où je le pensais)
* celle attribuant trop d'importance au référentiel privilégié que constitue le Fond de Rayonnement Cosmique (incorrections que j'ai eu la flemme de corriger mais, dans une lecture soignée, je ne crois pas que ça gène trop).
Cela dit, je ne crois pas que Poirier ait pris le temps de lire sérieusement ce que j’ai écrit (sinon il aurait compris). M'attribuer l'affirmation selon laquelle la Relativité Restreinte serait fausse est excessif. Je suggère en effet simplement d'interpréter l'invariance relativiste comme une propriété de symétrie des phénomènes physiques respectant vraiment cette invariance et non comme la propriété géométrique d'un espace-temps préexistant dans lequel tous les phénomènes physiques seraient tenus de se dérouler. D’ailleurs, jusque là, le point de vue que j'exprime ne brille guère par son originalité. Ce doit être le point de vue d'au moins 95% des physiciens sinon plus.
Cela ouvre la possibilité d'interpréter la réduction du paquet d'onde comme un phénomène physique objectif (point de vue de John Bell, par opposition au modèle d'Everett de la mesure quantique) donc explicitement non local (en violation de l'invariance relativiste).
Ce point de vue là, par contre, est moins courant. Les partisans de l'interprétation d'Everett de la mesure quantique seraient plus nombreux, semble-t-il, que les partisans de l'interprétation dite réaliste de la réduction du paquet d’onde (donc explicitement non locale) envisagée par John Bell. L’interprétation de John Bell exige un référentiel privilégié (un « éther quantique ») si l'on veut quand même respecter le principe de causalité. Il s’agit, plus précisément, d’un feuilletage de l’espace-temps 4D en hyperplans 3D tangents de « simultanéité quantique locale » et du feuilletage 1D (orthogonal à ce feuilletage 3D) donnant la direction privilégiée d’écoulement du temps en tout événement de l’espace-temps.
Je dois dire que, ayant maintenant un peu mieux compris l'interprétation d'Everett (mais n'étant toujours pas convaincu), je n'ai plus vraiment de certitude quant à la validité de l'interprétation explicitement non locale de la mesure quantique proposée par John Bell (interprétation accordant finalement, du même coup, un statut objectif à la direction d’écoulement du temps par opposition à l’interprétation d’Everett). Cela n'enlève rien à ce que j'ai voulu faire (et que j'ai évoqué sur mon site
http://perso.wanadoo/lebigbang/aristote.htm et
http://perso.wanadoo/lebigbang/epr.htm ), à savoir proposer un cadre géométrique (l'espace-temps d'Aristote) dans lequel peuvent prendre place
* d’une par des interactions se propageant à une vitesse supérieure à celle de la lumière dans le vide comme les ondes électromagnétiques entre les plaques de l'effet Casimir par exemple (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vitesse_supraluminique ) en éventuelle violation de la causalité relativiste si certaines d’entre elles s’avéraient finalement aptes à transporter de l’information (hypothèse considérée spéculative à ce jour),
* d’autre part l’interprétation dite réaliste, donc explicitement non locale, de la mesure quantique en violation de l'invariance relativiste au niveau interprétatif (et même à un niveau en principe observable si l’on envisage la possibilité, pour un expérimentateur, de faire dévier les statistiques des résultats de mesure quantique de la règle de Born par une action sur les causes éventuelles du hasard quantique),
tout en autorisant (bien sûr) l'expression de l'invariance relativiste des phénomènes physiques respectant vraiment cette invariance.
D'ailleurs, considérer l'espace-temps de Minkowski comme modélisant l'invariance relativiste des seuls phénomènes respectant vraiment les symétries de cet espace-temps est déjà confirmé. La désintégration du Kaon neutre, par exemple, ne "vit pas" dans l'espace-temps de Minkowski (ni même dans une variété pseudo-Riemanienne). La géométrie de l'espace-temps de Minkowski c'est le groupe de Poincaré complet. Cette géométrie comprend la symétrie P et la symétrie T, car la métrique de Minkowski est invariante sous l'effet de ces deux symétries discrètes. Or la désintégration du Kaon neutre ne respecte ni la symétrie T, ni la symétrie P.
L'échec de ma discussion avec Poirier n'est pas total. Il avait compris mon questionnement sur l'effet EPR et sur la mesure quantique. C’est mieux que rien, mais il n'a pas vu le lien de ce questionnement avec mes remarques sur la possibilité de formuler l’invariance relativiste dans un cadre géométrique autorisant d’éventuelles violations de cette invariance. Sa compétence scientifique n'est pas en cause dans cet échec. Il tient aux difficultés de Poirier à communiquer sereinement. Cette discussion n'a jamais pu aller jusqu'au point où il aurait pu comprendre le lien de mon questionnement sur la non localité quantique avec ma motivation pour exprimer l'invariance relativiste dans l'espace-temps d'Aristote (un cadre géométrique autorisant d’éventuelles violations de la causalité relativiste).