Salut Philippe,
J'ai du mal à identifier ce que tu as du mal à comprendre dans ma façon d'aborder l'affaire.
Tu demandes :
si je t'avais posé la question suivante, qu'aurais tu répondu : Crois-tu que j'ai les yeux d'une autre couleur que brun?
J'aurais évidemment répondu NON. À moins que tu me le certifies (ou mieux, que tu me le prouves), je n'ai aucune raison d'en être certain ou presque certain.
Tu continues :
Si tu n'y crois pas non plus, on est mal fichu puisque ça voudrait dire que tu crois que mes yeux sont incolores. D'un autre côté, si tu y crois, t'es loin d'être à "100% ou très proche de 100%" avec un 63%. Dans les 2 cas, ta définition mathématique craque.
Pas du tout.
Je ne crois ni à l'un, ni à l'autre car je suis loin d'être certain de l'un comme de l'autre. Par contre, je suis pratiquement certain que tes yeux ne sont pas incolores.
Pourquoi veux-tu forcer à croire à l'une des deux options? Parce qu'il y en a une des deux qui est vraie et que l'autre est fausse? Mauvaise raison, à moins de confondre la carte~modèle avec le pays~réalité.
Tiens. Entre les deux options suivantes :
1) Le Canada va remporter l'or à Turin, au hockey masculin.
2) Non.
te sens-tu
obligé de CROIRE à l'un ou à l'autre? Moi pas.
Bien sûr qu'une des deux options a plus que 50% de probabilité. Mais je trouve qu'il est abusif de dire "je
crois à X" dès que ça dépasse 50%.
Parler de de croyance (ou de foi) quand P(X) = 51%, c'est tordre le flou du mot. Et c'est lui mettre une peau de banane sous le pied de la lettre.
Tu confonds peut-être
"Je crois à X" et
"X est vrai". L'un relève de la carte et l'autre du pays.
Ton raisonnement tiendrait la route pour
"X est vrai" puisque là il FAUT que X soit vrai
ou faux, sans intermédiaires.
Ton raisonnement tiendrait aussi en convenant que
"croire à X" signifie
donner plus que 50% de chance à X".
Il tiendrait encore plus si on se permet de dire
"je crois à X" au lieu de
"je pense que X n'est pas impossible". Mais là, c'est clairement abusif et ça mène à croire à tout et à son contraire. Comme Orphée.
À JF, tu dis :
Selon moi, personne ne peut nier l'existente de chacun des thèmes de la liste de Denis et d'Invité en tant que croyance.
Moi, je nie sans vergogne l'existence du
Père Noël. Bien sûr, je ne nie pas l'existence de la
croyance au Père Noël. J'ai autant de mal à te suivre qu'à voir où tu veux en venir.
Est-ce que ton
"chacun" signifie
"tous" ?. Si c'est le cas, je ne les nie pas tous. Seulement la grosse plupart. Et j'aime bien discuter sceptiquement avec ceux qui
affirment l'un ou l'autre. Pas discuter de tous les thèmes en même temps, évidemment. Le champ est trop vaste et sa périphérie est trop floue.

Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.