Salut surtout à Stachmou, à JF et à Invité,
Je connais un peu les géométries non-euclidiennes et je saisis l'analogie
"terre plate infinie"~"terre ronde finie" qui, en passant de (2 dimensions dans 3) à (3 dimensions dans 4) devient
"univers euclidien R³ infini"~"univers hyper-sphérique fini".
Mais moi, je vois plus ça comme une
courbure dans le temps (la 4e dimension) plutôt qu'une courbure dans l'espace.
Dans
ce message, j'ai dit à Invité :
Moi, je considère (naïvement) que notre univers réel est courbé dans le temps et que si on le considère "aujourd'hui-partout", il est infini. Autant qu'il l'était juste après le Big Bang.
Voici, candidement, le raisonnement que je me fais.
Notons par R le rayon de l'Univers observable, c'est-à-dire, la distance correspondant (selon la relation linéaire de Hubble) à une vitesse de fuite égale à C = (vitesse de la lumière). Il semble y avoir consensus sur une valeur de R voisine de 13 milliards d'A.L. On estime aussi l'âge A de l'Univers à 13 milliards d'années, le temps qu'il faut à la lumière pour traverser la distance R.
Considérons un objet (disons une galaxie) qui nous fuit à une vitesse xC (où x est une fraction entre 0 et 1). Selon la relation linéaire de Hubble, cette galaxie est distante de xR et on la voit telle qu'elle était il y a un temps xA, c'est-à-dire, quand elle était âgée de (1-x)A.
Or, dans ce temps ancien, l'univers était
"plus petit" (plutôt
"moins dilaté") et les galaxies étaient plus tassées les unes sur les autres. Dans le voisinage de la galaxie considérée, les distances entre les galaxies n'étaient que (1-x) fois ce qu'elles sont aujourd'hui puisque l'Univers en expansion n'était âgé que de (1-x)A.
Pour "mettre" l'Univers
au présent partout, il faut les détasser, ces galaxies. Il faut dilater l'espace, le décourber dans le temps.
Notons par f(x)R la distance
"présent partout" de cette galaxie qu'on croit voir (dans notre Univers observé, courbé dans le temps) à une distance xR. Dans le voisinage de cette galaxie (où les distances n'étaient que (1-x) fois ce qu'elles sont aujourd'hui) il faut dilater localement l'espace par un facteur 1/(1-x), pour les ramener à la densité d'aujourd'hui.
On arrive donc à l'équation
f'(x) = 1/(1-x) (où f'(x) est la dérivée de f(x) ).
La solution est élémentaire : f(x) = - ln(1-x) + k .
Évidemment, nous nous voyons nous-mêmes à une distance 0. On a donc f(0) = 0, ce qui implique que k = 0.
En résumé, une galaxie qu'on voit avec un redshift correspondant à une vitesse de fuite de xC et qui, selon la loi linéaire de Hubble, serait à une distance xR (dans l'univers courbé dans le temps) se trouve à une distance de
f(x)R = -Rln(1-x) dans l'univers
"présent partout" (décourbé dans le temps).
Par exemple, une galaxie modérément éloignée, avec un redshift de 20% de C, se trouve
"au présent partout" à une distance de -Rln(1-0.2) = 0.2231 R, soit un peu plus loin que le 0.20 R où on la place dans notre univers (apparemment fini, de rayon R) courbé dans le temps.
De même, une galaxie très éloignée, avec un redshift de 90% de C, se trouve
"au présent partout" à une distance de -Rln(1-0.9) = 2.3026 R (plutôt que le 0.9 R "apparent").
Une galaxie encore plus éloignée (et même trop jeune pour être formée), qu'on "verrait" violemment dans l'infrarouge avec un redshift de 99.9% de C se trouverait
"au présent partout" à une distance de -Rln(1-0.999) = 6.908 R. Si R vaut 13 milliards d'A.L., cette galaxie est à 89.8 milliards d'A.L. de nous.
Enfin, en prenant la valeur limite x = 1, correspondant à la limite apparente de notre Univers courbé dans le temps, on voit que cette limite frontière est repoussée à -Rln(1-1) =
l'infini.
C'est ce qui me fait dire qu'en décourbant l'Univers dans le temps (i.e. en le considérant
"au présent partout"), il est infini.
C'est là où j'en suis. Mais je répète que la cosmologie n'est pas du tout ma spécialité et que je sais que les spécialistes s'y connaissent incomparablement mieux que moi. Par exemple si
Christian Magnan me disait
"Ça ne tient pas debout, ton affaire. Ça contredit tel résultat scientifiquement bien établi. Il existe des modèles bien meilleurs.", je jetterai mes élucubrations à la poubelle.
Mais il ne me l'a pas encore dit. Je garde donc mes illusions.

Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.