thewild a écrit : 30 avr. 2019, 15:06Mais c'est précisément l'objet de la discussions sur les concepts universels !
Oui, lorsque je dis que «
je ne comprends pas qu’on… » je veux dire que je ne comprends pas qu’on puisse débattre parce que pour moi c’est évident comme le nez au milieu du visage.
Avant de poursuivre, je veux juste spécifier que je suis parfaitement conscient du biais « ethno~ego-centrique » mais que pour moi les mathématiques font exceptions.
Le cas des Pirahãs ne me convainc pas bcp si ce n’est que parce que leur langage est trop basique et pas encore assez développé pour permettre un raisonnement avec suffisamment de pixels cognitifs leur permettant de conceptualiser des opérations mathématiques, entre autres. L’on aurait probablement pu en dire autant de n’importe quel Homo sapiens vivant il y a 300 000 ans et plus. Le fait qu’une tribu n’étant pas encore assez développé existe encore ne change donc rien àmha. Et c’est pour ça que je prends soin (plus haut) de spécifier : «
aussi intelligente que nous ou plus ».
thewild a écrit : 30 avr. 2019, 15:06Ce n'est simplement pas qu'ils n'ont pas de mot pour le dire, c'est que toute tentative de leur expliquer le dénombrement (le fait de compter les choses) les laisse dans le plus total désarroi.
Je comprends, mais l’on (Everett) ne peut pas rattraper 300k ans ou plus en 7 ans seulement! De plus, sur 300k ans, la majorité des Homo sapiens qui ont raffiné leur langage (et donc leurs pixels cognitifs pour réfléchir) sont ceux qui se sont justement « mélangé », regroupé et qui ont interagit avec d’autres tribus pour finir par former des communautés dont la richesse (nombre + diversité) permit le développement et le raffinement de la réflexion et des connaissances. La science découle d’une longue suite d’interactions et n’aurait pas pu sortir d’une tribu de 30 membres perdue, recluse et isolée au fond de la jungle, peu importe depuis combien de milliers d’années elle perdure. Pour moi les Pirahãs sont donc un mauvais exemple.
Si toute une civilisation (ville de plusieurs milliers d’habitants, par exemple) vivait comme eux, depuis des milliers d’années, là, je serais impressionné et je remettrais en question mon idée!
Sinon, je pense qu'il est très peu probable qu’ils ne fassent pas la distinction entre un des leurs qui possède 3 orteils de moins (par exemple) que tous les autres. Ils ne pourront peut-être pas le formuler, le traiter avec des opérations, mais dans leur esprit, à chacun, ils verront bien qu’il manque non pas un seul orteil, mais n (« plusieurs ») orteils au pied d’un des leurs. Non? Idem si on vole 3 des 4 poissons qu’un Pirahãs vient de pêcher! Dans sa représentation mentale, il doit forcément avoir conscience qu’il lui en manque plus que si on lui en vole 2. Non? Sinon, j’suis désolé, mais sont moins intelligent qu’un chien.
Donc le reste, ce qui les empêche de traiter et d’exploiter cette information comme nous le faisons, c’est le développement et la richesse de leurs concepts,/langage et donc du nombre de pixel cognitif pouvant être manipulé afin de refléter et interpréter l’environnement qui les entoure.
thewild a écrit : 30 avr. 2019, 15:06Donc je ne sais pas si ces opérations s'inventent ou préexistent, mais le fait est qu'on peut être intelligent (dans le sens de comprendre notre environnement) sans avoir conceptualisé les nombres ou les opérations logiques "de base".
Oui, comme un enfant de 3 ans (normal, non surdoué), naturellement, je suis d'accord! Mais pas besoin des Pirahãs pour constater ça!
Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit pour moi. Les mathématique sont une vision de l’esprit, mais une vision de l’esprit intersubjective qui ne peut pas ne pas avoir de points concrets et communs chez toute forme d’intelligence qui en arrive à devoir manipuler certains concepts pour agir de façon au moins aussi efficiente que nous sur son environnement. Autrement dit, sans faire me math (peu importe la base, la forme, etc.), je ne vois pas comment une forme d’intelligence pourrait arriver, P. Ex., à poser le pied sur la lune (le satellite de leur planète) à coup « d’expériences empiriques » (essais/erreurs) sans ne jamais rien (retenir sur plus d'une génération et) calculer et donc anticiper assez précisément. Et puisque pour un même objectif (toute chose étant égal par ailleurs) les résultats nécessaires à la réussite sont identiques, peu importe le calcul, s’il fonctionne (à un niveau de précision suffisant), c’est qu’il sera le même, dans son principe de base, pour tous les êtres de cet univers. Les math sont pour moi particulières en ce sens que c’est la seule vision de l’esprit qui est tributaire et de l’esprit (le cerveau) et de l’environnement (au sens de lois de l'univers), simultanément. Et sont donc la vision de l’esprit la moins polluée par la culture et la subjectivité et la plus universelle qui soit même si elles n’existent pas en soi.
Mon « postulat » serait le suivant :
Toute forme d’Intelligence dans l’univers qui en arrive à pouvoir manipuler son environnement au moins de façon aussi efficiente que nous pouvons le faire présentement doit impérativement conceptualiser un langage de nature mathématique non étranger, dans ses principes fondamentaux, avec le nôtre.
Et donc, par corollaire, que toute intelligence permettant d’agir avec un certain degré d’efficience sur son environnement procède impérativement, entre autres, avec des opérations mathématiques communes et universelles à toute autre forme d’intelligence pouvant interagir de façon au moins aussi efficiente sur leur environnement.