LoutredeMer a écrit : 19 févr. 2020, 12:20
LePsychoSophe a écrit : 18 févr. 2020, 14:33
Voilà pourquoi avec ma femme, on a fait une grosse GROSSE thérapie avant d'avoir des gosses...
Je trouve ça bien. C'est une idée qui devrait faire son chemin dans l'esprit de tous.
Mon côté dictateur obligerait les parents à faire pareil mais problème, je ne suis pas un vrai dictateur.
J'aimerais simplement que la culture nous amène à avoir un psychologue de famille, comme on a souvent un médecin de famille.
Je n'ai pas encore mis la main sur un psychologue privé de confiance vers moi mais dès que c'est le cas, je paye des séances à mes enfants. Enfin, j'attends qu'ils soient assez grands car c'est lourd et pour l'instant à part quelques TOCs très peu envahissants (et encore c'est parce que les parents sont dans la psy et qu'on a les "moyens" que notre conscience voit cela, j'imagine que dans un pays où la misère est autre, ça passerait totalement inaperçu...), ils semblent avoir un excellent équilibre mental, et je dis ça en toute objectivité (ouais, bien-sûr

).
Mais quelle santé mentale, ils auront? Car faut pas oublier que la santé mentale repose aussi sur la génétique et sur l'environnement sociale/sociétale.
Oui. Mais à quoi serviraient les psychotherapeutes si l'on ne considérait que ces aspects? Et selon moi l'environnement social et familial sont souvent liés, interdépendants.
Pour la génétique, rien à faire. Enfin pour l'instant. Pour l'environnement, familial (thérapie possible) et social... alors là... je pense que l'éducation doit aider (mais il faut des moyens...) mais c'est ultra-complexe.
LePsychoSophe a écrit : 18 févr. 2020, 14:42
Avant de l'améliorer, il faudrait déjà qu'un tiers des psychologues soit formé à la thérapie des schémas.
En quelques phrases et exemples, cette thérapie consiste en quoi?
Elle agit sur 3 dimensions comme en TCC classique : cognitions, émotions et comportements.
Mais à des niveaux bien plus profonds et généraux.
On va pas changer les pensées conscientes comme en TC classique, du style changer : "je ne vaux rien, j'y arriverai pas" ou "le voisin veut me faire du mal"... qui sont des pensées conscientes, superficielles (c'est pas péjoratif superficiel ici, disons de surface).
On va aller chercher les schémas cognitifs, càd, les usines qui produisent les pensées.
Ces schémas sont répertoriés, cf. wiki.
Il ne s'agit pas de changer les schémas cognitifs car ils sont une composante de notre personnalité. Il s'agit de les assouplir, de les rendre "normaux", soit non-productifs de symptômes.
Nous avons tous des schémas, mais ils sont censés être équilibrés, entre eux.
La partie émotionnelle, consiste à identifier les émotions à l'oeuvre par les schémas. Emotions qui remontent à l'enfance. On les capte avec des souvenirs-cibles. Un schéma d'imperfection/honte peut s'originer dans un événement comme des moqueries dans l'enfance. On va faire des exercices de reparentage partiel, càd, qu'on va faire comme si, par des jeux de rôle régressifs, on apportait une parole, une attitude relationnelle surtout (voire un geste, j'ai vu des thérapeutes de gestalt (oui ce sont des techniques de gestalt, Young est allé chercher partout) prendre leur patient dans les bras dans ces étapes thérapeutiques, moi, je ne le fais pas, du moins encore...) qu'un parent n'a pas réussi à produire ou à imprimer suffisamment.
Cette méthode va vidanger en quelque sorte les émotions, réparer un peu la blessure, mais aussi faire prendre conscience par les émotions de la nécessité au quotidien de créer un environnement qui ne laissera pas les schémas tendre vers la douleur.
Une partie comportementale qui dans la suite logique va réapprendre de nouveaux patterns au quotidien dans les relations.
Mais J'aimerais que Kraeplin apporte son expertise.
Je t'ai donné la version classique de la ST.
Perso, j'ai modifié des trucs et c'est cette thérapie modifiée que j'aimerais mettre à l'épreuve scientifique dans une thèse...
J'inclue à cela, les techniques d'entrainement à l'affirmation de soi et aux habiletés sociales. Car plus j'étudie les troubles psys plus je vois qu'ils proviennent des première interactions figures parentales-enfants et qu'au sein de ce première apprentissage implicite et explicite des modes de relations aux autres (et donc à soi), il y a un tas d'erreurs de type "éducatives" si on peut dire.
Pas assez, ou trop, ou mal prise en compte des besoins réels de l'enfant en questions, besoins uniques et qui ne correspondent pas aux besoins imaginés, projetés des parents.
Manque ou excès, de considération, de validation des émotions, des opinions, des aspirations... de la "sensibilité".
Bref, on fait une rééducation, ni plus ni moins... n'en déplaise à certains psychanalystes qui pleurent dès qu'ils entendent le mot "rééducation".
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%A9math%C3%A9rapie
https://www.encephale.com/Actualites/Le ... -pratiques
https://tccmontreal.files.wordpress.com ... inal-1.pdf
Si j'avais un travail à faire en recherche scientifique sur les échelles, je tenterais un truc qui me tient à coeur et qui manque cruellement : l'évaluation d'un "quartet" sur le Soi à savoir : la confiance en soi, l'affirmation de soi, l'estime de soi et le petit dernier l'affection de soi.
Avant, je disais le triptyque car j'ai rajouté la dimension émotionnelle au Soi qui manquait cruellement.
Concrètement en quelques phrases, qu'est-ce que cela signifie? et qu'est-ce que cela change?
L'estime de soi est la vision "jugée" de soi, les critères, les adjectifs.
La confiance en soi : plus concrète, plus dynamique. C'est ce que j'imagine de mes compétences, mes facultés à réaliser, à agir sur la réalité.
L'affirmation de soi (mon dada) : c'est la faculté à exprimer de Soi, à l'imprimer à l'extérieur, dans le rapport avec les autres notamment. ça va de s'habiller de la façon dont on veut, jusqu'à surtout parler de ses émotions, son ressenti et ses opinions, interprétations... Bref, tout ce qui est dedans.
Et le plus important je crois mais que je n'ai pas encore étudier suffisamment : l'affection de soi. càd le ressenti éprouvé envers soi-même. Tu peux l'appeler le narcissisme, l'amour de soi mais j'aime pas ces termes. Je reste convaincu que le moyen d'une bonne santé mentale c'est de maintenir en permanence ce sentiment d'affection (bonne, positive) envers soi-même. ça parait simple comme ça et réducteur mais c'est d'une complexité massive dans la mesure où cela dépend des autres et des éléments extérieurs.
Tu sembles être une personne ouverte et tu te destines à la recherche. T
u pourrais donc avoir un poids décisif sur une avancée dans le domaine psychothérapeutique et psychiatrique en général et particulièrement en France, qui, comme tu le soulignes semble beaucoup plus développé dans certains pays étrangers.
je suis entre rougeur et excitation mentale à cette idée. Mon Moi/Soi a visiblement besoin de se nourrir de ce fantasme qui peut-être deviendra un jour réalité. A mon niveau actuel, j'ai déjà réalisé un petit bout de chemin, car avant de prétendre apporter du nouveau, vraiment nouveau, j'ai apporté du "nouveau" là où j'ai bossé. En réalité, ce n'est pas nouveau car les méthodes et ma vision existent ailleurs et depuis longtemps.