Gwanelle a écrit : 30 mai 2024, 14:20Quand ils se retrouvent qui est le plus vieux, le calcul correct consiste t'il à intégrer les accélérations de chacun par rapport aux étoiles fixes ?
Le paradoxe de Langevin en espace-temps statique hypertorique
Le calcul du
paradoxe de Langevin dans un
espace-temps statique hypertorique, illustre le fait que ce paradoxe ne dépend pas de considérations d'inertie, d'accélération et de contenu énergie-matière. En effet cet espace-temps, spatialement non simplement connexe, est spatio-temporellement
plat donc vide de tout contenu énergie matière. Du coup, l'interprétation du paradoxe de Langevin s'y passe de considérations d'accélération et de non localité de l'interaction gravitationnelle.
A part concernant sa topologie et sa violation
globale, d'invariance de Lorentz, l'espace-temps statique hypertorique c'est l'espace-temps de Minkowski (il lui est isométrique sur tout ouvert simplement connexe de sa partie spatiale).
Dans cet espace-temps, quand le jumeau voyageur a fait
un tour de l'univers de longueur L (selon mesure du jumeau immobile) à vitesse v, il s'est écoulé une durée T = L/v pour le jumeau immobile et
T(1-v²/c²)^0.5 pour le jumeau voyageur avec son horloge
battant au ralenti.
De plus, grâce à la mesure de distance qu'il réalise avec ses
mètres contractés, le jumeau voyageur pense avoir parcouru une distance L/(1-v²/c²)^0.5. Il pense donc avoir fait de tour de l'univers à la vitesse [L/(1-v²/c²)^0.5)]/[T(1-v²/c²)^0.5], donc avec une vitesse v/(1-v²/c²) (basée sur sa confiance dans les indications
locales de ses mètres et de ses horloges) incohérente avec sa "vraie vitesse" v.
L'espace-temps statique hypertorique et son référentiel immobile sont compatibles avec l'interprétation lorentzienne de la RR
Dans l'espace-temps de Minkowski, pas moyen de savoir quel référentiel inertiel est immobile. Au Contraire, un voyageur inertiel dans l'espace-temps statique hypertorique est bien obligé de se rendre à l'évidence. Il est en mouvement et ce sont les mesures de distance, de durée et la simultanéité de son jumeau immobile qui sont les bonnes. Dans l'espace-temps statique hypertorique
il y a un référentiel inertiel immobile et c'est dans ce référentiel (le juge de paix) que les mesures de distances, de durée et la simultanéité sont "les bonnes".
De plus, par envoi d'un signal lumineux vers l'avant et d'un signal lumineux vers l'arrière (le long de l'une des 3 géodésiques orthogonales revenant à son point de départ en un seul tour de l'univers), la durée moyenne s'écoulant entre émission et réception de ses 2 signaux (environ L/c) et le
décalage entre les 2 instants de réception cad L/(c-v) - L/(c+v) ((1-v²/c²)^0.5 fois moins pour l'horloge voyageur) lui donne accès à sa vitesse absolue v (s'il n'est pas mort entre temps). Enfin un "Morley Michelson qui marche"(non mais !).
Cette sorte "d'effet Sagnac" en espace-temps statique hypertorique, l'effet Sagnac (dans un référentiel tournant en espace-temps de Minkowski) et le veillissement instantané du jumeau sédentaire lors du retournement de la fusée du jumeau de Langevin voyageur en espace-temps plat, sont les éléments qui rendaient très très tentantes à mes yeux l'hypothèse d'un
référentiel privilégié inobservable, en conformité avec l'
interprétation lorentzienne de la RR...
...et je trouve toujours cette hypothèse très très tentante...
...quant à modéliser
toute la physique dans un cadre permettant de faire émerger toutes les entités et lois de la physiques de "tourbillons" et d'ondes stationnaires dans un éther ben d'cheznous, lààààà, c'est une
toute autre histoire.
L'effet EPR, objectivement non local ou changement local d'état de la connaissance d'un observateur ?
Par contre, Je ne crois (quasiment) plus à l'interprétation réaliste, objectivement non locale, de l'effet EPR. J'ai changé d'avis (par rapport à 2007 (1)) quant à l'hypothèse (encore défendue par quelques physiciens réalistes) selon laquelle l'effet EPR serait un effet instantané à distance (malgré l'
impossibilité de s'en servir pour
transmettre des informations à vitesse supraluminique).
D'ailleurs, dans l'article "
Each instant of time a new universe" (§5 Measurementson EPR state), la modélisation time-symmetric de l'écoulement du temps et de l'effet EPR proposée par Aharonov, Popescu et Tollaksen donne lieu à une prédiction testable expérimentalement. Cette prédiction permet de trancher entre :
- interprétation réaliste, interprétant l'état quantique comme le modèle d'un état physique objectif (cf. On the reality of the quantum state) et la réduction du paquet d'onde comme instantanée, non locale ET objective (cf. Bohm, Bell, Goldstein, Bricmont, Scarani, Valentini, Selleri, Percival, Towler, Hemmick, Aspect (2)...)
.
- et interprétation positiviste de l'effet EPR, interprétant la réduction instantanée et "non locale" du paquet d'onde comme, en fait, un changement local d'état de la connaissance de l'observateur réalisant la mesure (cf. Peres, Fuchs, Rovelli, Jaynes (3)...) sans changement objectif d'état des photons de Bob quand Alice réalise des mesures de polarisation sur ses photons.
A ce jour, je suis quasi persuadé que la prédiction issue de la formalisation time-symmetric (confirmant, d'une façon expérimentalement testable,
l'interprétation positiviste de l'effet EPR) sera validée si elle est testée en labo.
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Cela répond à l'essentiel de la question objet du présent fil.
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(1) cf.
Special relativity and possible Lorentz violations consistently coexist in Aristotle space-time. Cet article visait à montrer qu'une modélisation de l'effet EPR dans l'espace-temps d'Aristote était compatible avec l'interprétation réaliste de l'effet EPR (violant ainsi l'invariance de Lorentz au niveau interprétatif)...
...tout en permettant pourtant de modéliser l'invariance de Lorentz des phénomènes respectant cette invariance (tous aux dernières nouvelles).
(2)
§5 DISCUSSION : LA CONDITION DE LOCALITE DE BELL , Alain Aspect
2 hypothèses semblent absolument nécessaires pour obtenir les inégalités de Bell et donc un conflit avec la mécanique quantique...
...ces 2 hypothèses conduisent à un conflit avec la mécanique quantique, on en conclut que la mécanique quantique est non séparable.
(comprendre, selon moi, d'après une réponse orale d'Aspect lors d'un colloque,
objectivement non locale)
(3) Bien que, de façon surprenante vu son instance sur l'importance des considérations d'inférence bayesienne, Jaynes soit un réaliste.
cf.
Clearing up mysteries, § 7 BACKGROUND OF EPR, § 8 CONFRONTATION OR RECONCILIATION? § 9 EPR § 10 THE BELL INEQUALITIES